La vie partout dans l’univers

Image5.jpgL’hypothèse n’est pas nouvelle : la vie sur Terre pourrait être d’origine extraterrestre. Beaucoup de scientifiques le pensent, depuis une bonne trentaine d’années. Et une nouvelle découverte vient d’apporter de l’eau à leur moulin.

Oh, rien d’aussi renversant que ce que racontent certains allumés comme les scientologues ou les raëliens. Non, ce ne sont pas des créatures galactiques supèrieurement intelligentes et évoluées, venues en soucoupes volantes, qui ont déposé – voire créé – des êtres humains sur Terre à leur image. De ceux-là, je parle justement dans Les neuf soeurs, comme le savent les quatre premiers lecteurs du manuscrit.

Non, ici, il s’agit d’une observation scientifique à un niveau beaucoup moins spectaculaire mais, à mon avis, bien plus émouvant.

Des traces d’acides aminés ont été découvertes sur une comète.

Les acides aminés, ce sont les molécules de la vie sous toutes ses formes. Certains chercheurs ont réussi à en recréer dans les années 50 en simulant les conditions atmosphériques dans lesquelles devait se trouver notre planète il y a quelques milliards d’années. C’est ce que l’on nomme la soupe primordiale : de l’eau, du méthane, de l’ammoniac, de l’hydrogène, des décharges électriques, de la chaleur. On laisse mijoter quelques jours et hop, une bonne partie des acides aminés naturels se forment spontanément. Devant un tel succès, la question s’est posée de savoir si le même processus avait pu se produire ailleurs que sur Terre.

Et voilà que lundi, des chercheurs ont annoncé avoir trouvé des traces de glycine (le plus simple de tous les acides aminés) dans les échantillons prélevés en janvier 2004 dans la queue de la comète Wild 2 par la sonde Stardust de la Nasa, à 390 millions de km de la Terre. Les échantillons étaient revenus sur Terre deux ans plus tard, bien à l’abri dans un caisson automatisé.

La présence de glycine avait été signalée dès l’an dernier, mais les chercheurs ont pris tout le temps nécessaire pour s’assurer qu’elle était bien d’origine extraterrestre.

P8020023.JPG« Nous n’étions pas certains qu’elle ne venait pas de la fabrication ou de la manipulation de la sonde », a expliqué Jamie Elsila, astrobiologiste au Centre spatial Goddard de la Nasa, dans le Maryland. « Nous avions déjà trouvé des acides aminés dans des météorites, mais c’est la première fois qu’il en est détecté dans une comète », a-t-elle déclaré.

« La découverte de glycine dans une comète renforce l’idée selon laquelle les briques fondamentales de la vie sont répandues dans l’espace, et étaie l’argument selon lequel la vie pourrait être bien plus répandue dans l’univers qu’on ne le pense », a estimé Carl Pilcher, directeur de l’Institut d’astrobiologie de la Nasa en Californie.

Impossible de savoir s’il existe quelque part un peuple des Etoiles ou des E.T. au corps filiforme qui cherchent leur maison. Difficile de savoir si la vie sur Terre est apparue toute seule, comme dans l’expérience de la soupe primordiale, ou si notre planète a été « ensemencée » par des acides aminés venus des étoiles ou de leurs environs.

Une chose est par contre désormais certaine : la vie est apparue ailleurs que chez nous. Il s’agit peut-être de formes aussi limitées que quelques acides aminés (pas encore la vie mais ses prémisses). Ou aussi sophistiquées que celles présentes sur Terre. Ou même, des bien plus complexes, quelque part, ailleurs…

Nous ne sommes pas seuls.

La vie est partout.

Très belle journée à vous

Photo 1 : coucher de soleil sur La Havane (Anti)
Photo 2 : au-dessus des Bahamas (AG)
Certains éléments de cet article proviennent d’une dépêche de Reuters

9 Replies to “La vie partout dans l’univers”

  1. anti Post author

    Purée ! Anna ! C’est trop pour moi le matin. J’ai du mal à saisir ce que cependant, par contre, désormais c’est certain mais on sait pas vraiment, c’est quoi la vie dont il est question ici.

    Anyway, je ne me suis jamais posé la question de savoir si la vie n’existait pas ailleurs. Pour moi, dans mon Univers, la vie est partout en fait. J’entends les pierres respirer et la Terre pleurer, rire aussi parfois. L’eau y chante, le Feu danse et l’air gigote comme un nouveau né ! Le don de Qâ ? Allez savoir !

    Le format que tu as choisi pour la première photo est fantastique. On dirait un tableau de Michel Rauscher !

    anti, peu importe ce qu’on fume aussi dans son Univers, il est vachement agréable !

  2. Vanessa Post author

    Waooo, c’est impressionnant, ça ! J’espère qu’un jour, on découvrira de la vie ailleurs que sur Terre, et que l’homme ne s’empressera pas de la détruire (mais ça, c’est une autre histoire). Ça donne envie de lire les Neuf Soeurs, ça 🙂

  3. Anna Galore Post author

    La bonne nouvelle, c’est que cette vie ailleurs nous est tout simplement inaccessible, la première planète connue hors système solaire se trouvant à plusieurs dizaines d’années-lumière. Comme ça, au moins, aucun risque que nous la détruisions – ni qu’elle nous détruise (aucune raison de penser qu’une forme de vie extraterrestre serait nécessairement pacifique à notre égard si tant est qu’elle s’intéresse à nous).

    Quant aux Neuf soeurs, attention, l’histoire ne porte PAS sur la vie hors de notre planète (non, je n’ai pas basculé dans l’heroic fantasy ou la SF) mais sur la propagande d’une secte, directement inspirée des raëliens, qui prétend que l’être humain a été créé sur Terre par un mystérieux peuple des Etoiles. Je précise qu’il ne s’agit là que d’un aspect mineur de l’histoire… mais j’espère qu’elle te plaira quand même !

    Anti ? Je parlais de la vie au sens strictement biologique du terme, à savoir des organismes capables de se reproduire, de s’auto-entretenir et de mourir. Sur notre planète, cela est rendu possible par l’auto-assemblage de molécules particulières, les acides aminés, point commun à toutes les formes de vie connues. Cela inclut tout le règne animal et tout le règne végétal dans leur immense diversité. De la bactérie la plus insignifiante au plus énorme cachalot, du plus modeste brin d’herbe au plus géant des eucalyptus, en passant par les centaines de milliers d’espèces d’insectes et autres bestioles plus ou moins identifiables.

  4. anti Post author

    Merci ma Caille, j’ai bien compris ce que tu m’as expliqué. Cependant, néanmoins, je persiste et signe, quand tu écris, je cite (copyright langue de pute) :

    « la vie est apparue ailleurs que chez nous. Il s’agit peut-être de formes aussi limitées que quelques acides aminés »

    tu écris que la vie est aussi un acide aminé or, tu me réponds que non un acide aminé n’est pas la vie quand je te fais la réflexion que si un acide aminé est une forme de vie alors, la vie existe de fait ailleurs dans l’univers.

    anti

  5. Anna Galore Post author

    … d’où la précision que j’ai ajoutée, suite à ta remarque pertinente, je cite « Il s’agit peut-être de formes aussi limitées que quelques acides aminés (pas encore la vie mais ses prémisses).  » Je répète : pas encore la vie mais ses prémisses.

    Je développe un peu ce que je veux dire par là.

    Un acide aminé n’est pas la vie. Mais s’il y a quelque part des acides aminés, il y a tout ce qu’il faut pour que, tôt ou tard, elle apparaisse. Pour une raison toute simple : ces molécules sont capables de s’auto-assembler, de façon « mécanique », comme un lego, d’où l’expression « les briques de la vie ». La différence avec un lego, c’est que ces auto-assemblages forment non pas des objets inertes mais des molécules énormes (toutes proportions gardées) qui, elles, ont des fonctions (au sens biologique du terme) : les protéines.

    Je parle de la vie telle qu’elle est sur Terre, bien sûr. Rien n’empêche d’imaginer d’autres formes de vie qui suivent une biologie sans aucun rapport avec celle qui nous est familière.

    Quoi qu’il en soit, là, il n’est pas question d’imagination mais d’une preuve factuelle : quelque part dans l’espace, des acides aminés se sont formés. Ce lieu d’où ils viennent avait donc de l’eau, de l’ammoniac, du méthane, de l’hydrogène, une chaleur raisonnable (pas -270 comme dans le vide, pas plusieurs milliers de degrés comme à la surface des étoiles) et des orages, bref une atmosphère très proche de la nôtre.

  6. ramses Post author

    Anna,

    On y vient doucement… C’est beau la NASA !

    « Wild 2 » aller-retour en 2 ans, on n’est pas à des dizaines d’années-lumière…

    C’est vrai qu’un acide aminé ne fait pas le printemps, mais il y a anguille sous roche !

    « anti, peu importe ce qu’on fume aussi dans son Univers, il est vachement agréable ! »

    Mais sais-tu que « fumer peut entraîner une mort lente et douloureuse » ? (c’est écrit sur le paquet de cigarettes que je fume en ce moment).

  7. Anna Galore Post author

    Sacré toi, je savais que ça te ferait plaisir cette nouvelle !!! (et j’ai énormément de respect pour le boulot fait par la NASA, je le précise)

    Mais juste un détail, quand même : la sonde a bien voyagé pendant seulement deux ans à l’intérieur du système solaire, c’est vrai. Sauf que la trace d’indice de vie qu’elle a ramené ne provient pas de notre système solaire, justement. Elle a voyagé sur le dos d’une comète depuis des centaines de millions (voire des milliards) d’années avant d’arriver dans notre banlieue proche. C’est pourquoi j’ai répondu à Ness : « La bonne nouvelle, c’est que cette vie ailleurs nous est tout simplement inaccessible, la première planète connue hors système solaire se trouvant à plusieurs dizaines d’années-lumière. « 

  8. ramses Post author

    Une piste pour Rocard : Faire payer la taxe carbone aux acides aminés qui se baladent gratis sur le dos des comètes depuis plusieurs milliards d’années… Il y a un max de blé à se faire !

    La mauvaise nouvelle, c’est que la NASA, faute de budget complémentaire, doit repousser d’au moins 10 ans le projet « Constellation » et la conquête de Mars… Mais comme les Russes et les Chinois (voire les Indiens) sont sur les rangs, ils risquent de trouver plus rapidement des fonds… A suivre !

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