Léonard Cohen « Le Silencieux »

Ordonné moine bouddhiste Zen, il porte le nom de Jikan qui signifie “ le silence entre deux pensées ”. Ca lui va bien à Léonard Cohen comme nom je trouve,“ le silence entre deux pensées. ”

Fils de juifs russes, Leonard Cohen est religieux, féru de Bible et de cabale.

“ Plus je vieillis, plus je respecte et apprécie mon éducation religieuse, confiait il récemment à nos confrères du Figaro. Personne ne m’a jamais dit qu’il y avait un Dieu, ni ce qu’il voulait ni ce que je devais faire pour ne pas le mécontenter. On m’a dit que mon oncle se mettrait en colère si je n’allais pas à la synagogue, mais pas que cela me vaudrait la fureur divine. Mon éducation religieuse comportait des traditions, de la chaleur, de la fraternité, une hiérarchie de l’ordre, beaucoup de musique er de beauté, mais pas de théologie. Rien n’a disparu, tout est intact, c’est mon corps spirituel. ”

En 1993, épuisé par une longue tournée et quelques excès, il rejoint les moines bouddhistes de Mount Baldy, dans le Sud de la Californie. Son nom de moine est Jikan, “ le silence entre deux pensées. ” Pendant plus de dix ans, Leonard Cohen se met au service de son maitre Roshi, médite, cuisine et écrit des poèmes qui seront la matière de Ten New Songs. (Source)

500px-Silences_Musique.svg.png J’aime beaucoup Léonard Cohen. L’écouter chanter c’est effectivement, pour moi, réussir à faire le silence intérieur.

Sa voix, ses mélodies, ses paroles, le tout forme une mélopée envoutante.

Je reproduis ici une très belle « Courte biographie de LEONARD COHEN » par Larry « Ratso » Sloman pour The Future Tour book (1993) (Version anglaise publiée sur le site The Leonard Cohen Files de Jarkko Arjatsalo).

leonard_cohen.jpg « Qu’est-ce qu’un saint ? Quelqu’un qui est arrivé au-delà des limites humaines. Mais il est impossible de définir ces limites. Je pense que c’est en rapport avec l’énergie de l’amour. Le contact avec cette énergie provoque une sorte d’équilibre dans le chaos de l’existence. Le saint n’éradique pas ce chaos. Sinon, le monde aurait changé depuis longtemps. Et je ne crois pas qu’un saint puisse éradiquer ce chaos même en ce qui le concerne : l’idée d’un homme mettant de l’ordre dans l’univers a quelque chose d’arrogant et de belliqueux. L’équilibre est sa gloire. Il surfe sur les bosses comme une paire de skis sans maître. Son trajet caresse la colline. Sa trace dessine la neige à un moment particulier, dans un aspect particulier façonné par le vent et la montagne. Quelque chose en lui aime tant le monde qu’il s’abandonne aux lois de la gravité et du hasard. Loin de voler avec les anges, il trace avec la fidélité d’une aiguille de sismographie un relevé du tangible. Il vit dans le danger et la finitude, mais il est chez lui dans le monde. Il peut aimer les êtres sous leur forme humaine, les formes tourmentées et magnifiques du cœur. C’est bien d’avoir de tels hommes parmi nous, de tels monstrueux équilibristes de l’amour. »

L. Cohen, Les Perdants Magnifiques (1966)

Des hauteurs de Montréal jusqu’à une île au large de la Grèce, au fil d’une succession sans fin de chambres d’hôtels sans goût ni grâce, en passant par une petite cellule d’un monastère perdu dans la montagne au sud-est de la Cité des Anges, puis par une maison modeste dans un quartier pas vraiment huppé de Los Angeles, Leonard Cohen a exploré les  » limites de l’humain », tantôt dans la démesure, tantôt dans l’austérité. En quarante ans, neuf volumes de poésie, deux romans, et quatorze albums, il a partagé sa vision avec ceux d’entre nous qui réalisent que les mystères de la vie intérieure n’ont jamais fait partie des épreuves imposées aux concurrents de Survivor.

Né à Montréal en 1934, Leonard Cohen n’a que neuf ans lorsqu’il perd son père, ingénieur dans une entreprise de vêtements. A 17 ans, il forme à l’université McGill un trio de country-western intitulé les Buckskin Boys. Il commence aussi à écrire de la poésie et se fait remarquer sur la scène littéraire et bohême locale, scène si « underground » qu’elle est dénuée de toutes « intentions subversives, car même cela lui aurait été inférieur ». Son premier recueil de poèmes Let Us Compare Mythologies, paraît en 1956, alors qu’il était encore étudiant. Le second, The Spice Box Of Earth (1961), le révèle au monde entier.

Après un bref passage à l’université de Columbia de New York, il obtient une bourse qui lui permet d’élargir ses horizons. Quittant le continent américain, il parcourt l’Europe et se fixe sur l’île grecque d’Hydra, où il partage la vie de Marianne Jenson et de son fils Axel. Au cours de ce séjour grec, qui dure environ sept ans, il écrit deux autres recueils de poésies, les très controversés Flowers for Hitler (1964) et Parasites of Heaven (1966) ainsi que deux romans, fort bien accueillis : The Favorite (1963), portait de l’artiste en jeune juif de Montréal, et Beautiful Losers (1966), décrit sur la jaquette comme « une désagréable saga religieuse d’une beauté incomparable ». A sa sortie, le Boston Globe écrit :  » James Joyce n’est pas mort. Il est vivant, il habite à Montréal et se nomme Cohen. » A ce jour, chacun de ces livres se vend à plus d’un million d’exemplaires dans le monde entier.

Leonard070709.jpg Hydra la chaleureuse n’a pas su cependant retenir l’esprit agité de Leonard Cohen. « Pour écrire, il faut se poser quelque part, déclara l’artiste au magazine Musician en 1988. On a tendance à s’entourer, à accumuler beaucoup de choses quand on écrit un roman. Il vous faut une femme dans votre vie. Et c’est agréable d’avoir des enfants autour de soi : au moins, on est sûr que l’intendance suivra toujours. C’est agréable d’avoir une maison propre et bien tenue. J’avais tout ça, et j’ai décidé d’écrire des chansons. » Quittant son confort domestique, Leonard Cohen retourne en Amérique, décidé à s’installer près de Nashville et à se lancer dans une carrière musicale. Fan de la première heure, Judy Collins enregistre Susanne et Dress Rehearsal Rag sur son album de 1966 In My Life. En 1967, au Newport Folk Festival, il attire l’attention du légendaire John Hammond, directeur artistique chez Columbia (l’homme qui engagea Billie Holiday, Bob Dylan et Bruce Springsteen). Son premier album, The Songs Of Leonard Cohen , sort chez Columbia à Noël.

Débuts remarquables : Susanne, Hey, That’s No Way, So Long, Marianne et Sisters of Mercy le propulsent au sommet du panthéon pop tendance confessions. Ces chansons sont si fortes que le film de Robert Altman McCabe and Mrs Miller (1971) devient en fait la première vidéo long métrage d’une bande-son signée Leonard Cohen !

Selected Poems : 1956-1968, anthologie d’œuvres antérieures et de nouveaux poèmes inédits, parue en 1968, reçoit la plus haute distinction littéraire canadienne, le Prix du Gouverneur Général. Récompense promptement déclinée, comme on s’en doute.

Songs From a Room (1969), son deuxième album, et Songs of Love and Hate (1971) consolident sa réputation de maître de l’austérité pénitente et sa position de sentinelle de la solitude. Des chansons comme Bird On a Wire, The Songs of Isaac, Joan of Arc et Famous Blue Raincoat, élargissent encore un peu plus les horizons de la chanson pop.

1972 voit la parution d’un nouveau recueil de poèmes, The Energy of Slaves et la sortie de son premier album live, Live Songs, avec une étonnante improvisation de 14 minutes sur Please Don’t Pass Me By, et des versions live de chansons appartenant aux trois albums précédents.

leonard-cohen-bercy.jpg New Skin For the Old Ceremony (1973) marque une nouvelle orientation stylistique. Avec un son plus orchestral (grâce au producteur John Lissauer), Leonard Cohen continue son exploration du creuset le plus incandescent de l’esprit humain, les batailles feutrées d’alcôves.

S’en suivent deux années sabbatiques. Retiré de l’arène musicale, l’artiste ne sort qu’une compilation de ses plus grands succès : Best of Leonard Cohen (1975).

Death of a Ladies’ Man, l’album du retour (1977), est sans doute le plus étrange. Commencé en collaboration avec le célèbre producteur Phil Spector, l’enregistrement s’achève par l’exclusion de Cohen.  » Une catastrophe », se souvient-il.  » Les chœurs sont de bric et de broc et Phil a fait le mixage en douce, sous protection armée. Fallait-il engager ma propre milice et régler mes comptes sur Sunset Boulevard, ou laisser tomber ? J’ai décidé de laisser tomber. » L’année suivante, il publie un recueil de poèmes et de poèmes en prose, intitulé Death of a Lady’s Man.

Stylistiquement, Recent Songs (1979), se démarque aussi de son prédécesseur. La luxuriance sonore à la Phil Spector cède la place à une patine plus délicate, sous l’influence du coproducteur Henry Lewy (qui avait travaillé précédemment avec Joni Mitchell). Leonard Cohen dissèque encore et toujours les vicissitudes des relations hommes-femmes, mais commence aussi à évoquer ses préoccupations religieuses de longue date.

En 1984 paraît The Book of Mercy, recueil de méditations poétiques d’une rare profondeur et d’une beauté stupéfiante. L’album de 1985, Various Positions, reflète l’épanouissement de ces préoccupations religieuses : Hallelujah, The Lawn, Heart With No Companion et If It Be Your Will sont des psaumes de notre temps, nés au cours d’une odyssée spirituelle manifestement longue et difficile, si difficile qu’à l’arrivée, selon les propres termes de l’artiste, il était lessivé.  » La religion au sens large m’avait aidé à soutenir plusieurs facettes de moi-même », déclare-t-il à L.A. Style en 1988. « Quand tu travailles sur ce genre de sujet, tu ne peux pas faire semblant avec Dieu. Je pensais que je pourrais répandre la lumière et illuminer mon monde et celui des autres autour de moi et que je pourrais prendre le chemin du Bodhisattva, la voie du service, de l’aide à autrui. Je le pensais mais je n’ai pas pu. Dans ce domaine, d’autres, plus forts, plus courageux, plus nobles, meilleurs, plus généreux, des hommes qui ont accompli de grandes choses se sont brûlé les ailes. Mets le doigt dans l’engrenage du sacré, et tu sais que tu vas te faire laminer. »

I’m Your Man (1988) marque l’apogée de son retour professionnel et personnel. D’une facture exquise, l’album témoigne des expériences de l’un de nos meilleurs artisans des mots. First We Take Manhattan, Tower of Song et Ain’t No Cure For Love sont à présent des classiques. L’album figure à la première place des hit-parades dans plusieurs pays européens.

Quatre ans plus tard sort The Future, spectaculaire témoignage sonore de notre malaise culturel. Passant à la loupe nos vies professionnelles et privées, déclamant comme un prophète de l’Ancien Testament (The Future) ou mendiant comme un pénitent (Be For Real), notre barde garde les yeux fixés sur son Graal : le pouvoir salvateur de l’amour. The Future comprend Democracy, une de ses chansons les plus ambitieuses, rien de moins qu’une sorte de nouvel hymne national, un CNN de l’âme, propulsé par un inoubliable chorus à la Whitman :  » Avance, avance, O formidable vaisseau de l’état ! / Va vers le rivage du besoin / Passe les récifs de la cupidité / à travers les bourrasques de la haine / avance, avance, avance … »

Stranger Music, paru en 1993, reprend des textes de chansons, des poèmes et des fragments de son journal.

Peu après la tournée de promotion de The Future, l’artiste fait des retraites de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues dans un couvent zen situé sur le Mont Baldy, dans le sud de la Californie. Au programme : méditation, koans et cuisine pour son maître Sasaki Roshi. Pendant ces retraites, Leanne Ungar et Bob Metzger produisent Cohen Live (1994), compilation d’enregistrements réalisés en direct pendant ses tournées de 88 et de 93.

En 1999, après cinq ans passés au Mont Baldy, au cours desquels il est ordonné moine zen et reçoit le nom de Jikan (le silencieux) selon le dharma, Leonard Cohen sort de sa retraite et revient dans le monde avec des centaines de nouveaux poèmes et textes de chansons. Il se met immédiatement au travail avec Sharon Robinson, une de ses anciennes choristes, déjà co-auteur de deux chansons (Everybody Knows et Waiting for the Miracle).

Pour faire patienter les fans qui attendent le nouvel album de studio, Leanne Ungar récupère quelques enregistrements incroyables des concerts de 1979 en Angleterre et sort en 2001 une compilation, sous le titre : Field Commander Cohen Tour of 1979.

Enfin, voici Ten New Songs, recueil enchanteur de dix nouvelles chansons, comme le nom l’indique, nées de la collaboration avec Sharon Robinson, artiste aux multiples talents : auteur, chanteuse et instrumentiste, et produites par Ungar.

Malgré les longs intervalles entre les albums, dus à la méticulosité tatillonne de leur auteur, les chansons de Leonard Cohen n’ont jamais quitté les ondes. De nombreux artistes, et des plus divers, les ont interprétées : Neil Diamond, Nick Cave, Diana Ross, Joan Baez, Rita Coolidge et Joe Cocker, pour ne citer qu’eux. Jennifer Watnes, sa collègue de longue date, enregistre même en 1986 un album consacré à ses œuvres, Famous Blue Raincoat , qui connaît un immense succès.

En 1991, plusieurs artistes contemporains s’unirent pour réaliser un album en son hommage. Né à l’initiative de Christian Feuret, rédacteur en chef du célèbre magazine de rock français : Les Inrockuptibles, et prévu à l’origine pour sortir sous le petit label Oscar, dépendant du magazine, le projet I’m Your Fan fait boule de neige pour devenir un CD de 18 titres chez Atlantic, avec des artistes majeurs de la scène alternative tels que REM, John Cale, Nick Cave, Ian McCulloch, Pixies, the House of Love et Lloyd Cole.

Un autre album-hommage, Tower of Song, sort en 1995, avec des poids-lourds de la scène : Billy Joel, Sting, Elton John, Willie Nelson et Bono.

La créativité artistique de Leonard Cohen ne se limite pas aux livres et aux disques puisqu’il est également le concepteur de ses propres clips. En 1984, il écrit, réalise et compose la musique de I Am A Hotel, court métrage de 30 minutes qui remporte le prix du festival International de Télévision de Montreux (Suisse) et est retenu pour une nomination aux Oscars. Il collabore avec l’auteur interprète Lewis Furey sur Night Music, un film d’opéra rock qui lui vaut en 1985 le prix canadien Juno dans la catégorie « Meilleure musique de film ». Il fait quelques apparitions à l’écran dont une, remarquée, dans le rôle du chef d’Interpol dans la série télévisée NBC Miami Vice.
Lui qui, très tôt dans sa carrière artistique, n’aspire « qu’à être un poète mineur », a finalement produit une œuvre qui résiste à l’usure du temps. Ten New Songs, son quatorzième album, nous offre encore, par le biais de la musique, un témoignage de maturité et d’esprit de survie. Leonard Cohen est devenu un sage.

« Si mon travail a quelque profondeur, c’est grâce à la manière dont j’assume mes expériences », déclare Cohen à L.A. Style. » C’est ce que je suis devenu. Je suis devenu un écrivain. Et comme le dit toujours mon ami (Irving) Layton, le poète est au cœur de conflits profonds, et c’est dans son œuvre qu’il arrive à les résoudre. C’est son havre. Ça ne remet pas le monde en ordre, ça ne change absolument rien. C’est simplement un havre, le lieu de la réconciliation, le conssolumentum, le baiser de paix. » Jikan Leonard nous a conduit tout près de son havre et notre monde s’est enrichi au cours du voyage.

Léonard Cohen sera aux arènes de Nîmes demain 20 août. Un avant goût pour Colors le Live at London en écoute sur Deezer 😉

A lire, Wikipédia et Cohen, Live à Bercy 2009.

Hors-Série collector des Inrocks

A voir, A tribute to Léonard Cohen en vidéo sur Google Vidéos.

I’am your man, le documentaire.

A écouter pour un grand moment de… un grand moment indéfinissable : « If it be Your Will » interprétée par Antony and the Johnson’s.

Et, bien sûr, cet autre grand moment : « La complainte du partisan » reprise par Noir Désir.

Et, juste pour le plaisir, une dernière : One of us cannot be wrong

anti

20 Replies to “Léonard Cohen « Le Silencieux »”

  1. Anna Galore

    Soupir… pause… c’est tout lui, en effet.
    Merveilleux nom que celui de « silence entre deux pensées ».
    Je crois que c’est Miles Davis qui disait (je cite de mémoire) : l’important dans la musique, c’est le silence entre deux notes.

    L’interprétation d’Antony est renversante.

    Chut…

  2. anti

    La citation exacte (enfin, trouvée sur le net ;-)) est :

    « La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence. »

    Elle est magnifique de simplicité et de vérité.

    J’ai pris un plaisir monstre à préparer cette note et suis bien heureuse de faire des heureux par la même occasion,s’pas Moni 😉

    anti

  3. valentine

    Quel parcours que celui de Leonard Cohen…et cette voix qui nous transperce et nous transporte…Une matinée de tendresse, merci. A écouter: Suzanna version Bashung dans « Bleu Pétrole »

  4. Colors

    La voix qui me transporte. Malheureusement un autre évenement m’empêchera d’être aux arènes demain. J’envie ceux qui y seront….

  5. anti

    Je t’attendais au tournant Colors 😉 Tu auras sûrement une autre occasion de le voir sur scène. Pourquoi pas le 21 septembre en Espagne ? Barcelone, Palau St Jordi ?

    anti

  6. Colors

    Merci pour l’info Anti, mais je serai en Belgique à ce moment. Je ne déséspère pas de le voir en concert.
    Après Bob Dylan, Bob Marley et Neil Young, il est le dernier de mes chouchous pour lequel je n’ai pas vibré en direct.

  7. anti

    « Après Bob Dylan, Bob Marley et Neil Young, il est le dernier de mes chouchous pour lequel je n’ai pas vibré en direct. »

    Ben dis donc ! On a bien des goûts en commun !

    anti

  8. sapotomyrtillescassiset framboises..

    cette merveilleuse note ici!! merci! Il est vrai qu’Anthony soit un de ses meilleurs interprètes.. Il y a tant de profondeur , d' »humain » dans leur espace…
    anecdote
    Je me souviens d’avoir réalisé soudain, il y a fort longtemps, qu’entendre Leonard Cohen, me faisait le même effet qu’une looooooooooongue séance d’entrainement de natation. Le corps se tait, le coeur s’apaise (sisisi par le rythme c’est comme le second soufle des montagnards))reste..la porte s’ouvre sur l’ espace nu..
    c’est comme çà que j’ai commencé à méditer..
    alors je suis contente d’apprendre qu’il est bouddhiste! lol!
    allez hop! vieux vinyle, sors de ton trou!!!

  9. eMmA

    Alors là, ce billet est une vraie pépite, du bonheur total !
    Un grand merci de nous donner l’occasion de nous plonger dans l’univers à part du grand Cohen.
    Mmm ! Cette voix reconnaissable dès la première mesure qu’il chante.
    Je ferme les yeux et je savoure la profonde quiétude mystico-sensuelle dans laquelle il nous berce.
    My favorite is So long Marianne that I sung so many times with my brother and his guitar…

  10. ramses

    Bizarre, ce chanteur presque « contemporain », comme on dit en Suisse, ne m’a pas marqué… Pas un vinyle ou un CD de lui…

    « Mets le doigt dans l’engrenage du sacré, et tu sais que tu vas te faire laminer. »

    Pour moi, c’est tout le contraire… Inconsciemment, je ne l’ai pas senti proche de moi… Alors que Bashung, je suis tout contre (hello, Valentine !)

  11. sapotille

    Ram?.. peut-être faut-il remettre dans le contexte..le « Mets le doigt dans l’engrenage du sacré, et tu sais que tu vas te faire laminer. » de L.Cohen… cf la note au dessus..

    En fait, quand on entre réellement profondément dans une démarche spirituelle « sacrée » (quelle qu’elle soit) Elle nous transforme inévitablement genre le Grand Amour puissance infinie.. tu vois?
    Alors forcément on est pas tous ni Saint Jean de la Croix ni Saint François et Sainte Claire ou.. allez.. au hasard.. Milarépa! LOOOl
    il faut assimiler, prendre du recul parfois, puis revenir à sa façon?? la personalité exérieure, l’Ego est souvent un cheval récalcitrant, fatigué, et j’en passe! Il faut savoir le ménager. Mais de toutes les façons, s’il n’est pas « laminé » c’est qu’il n’y a pas eu encore véritablement expérience mystique. Ceci dit les préliminaires.. c’est bon aussi!!! MDR

  12. alexandra

    Pouvez-vous me donner des renseignements sur le symbole des 2 cœurs imbriqués qu’utilisent Leonard Cohen. D’où viennent ils ? Merci de votre aide

  13. anti

    Bonjour Alexandra,

    Pour moi, cela représente une forme de l’étoile de David. Tu trouveras plus d’information sur le site de Léonard Cohen, en anglais.

    Par exemple, ceci :

    http://www.leonardcohenforum.com/viewtopic.php?f=5&t=15217

    Leonard Cohen wrote : I thought it was my own design, but much later I read in a book of Jewish history that such a design was discovered in the ruins of an ancient synagogue in Asia Minor. The book did not give an illustration of the decoration, but described it, I believe, as « interlocking hearts ». Very recently I learned that a German pharmaceutical company uses the design as their logo. I don’t know where they got it from. Perhaps it predates my own design. Somewhere in my notebooks from the early eighties there is my own first crude sketch, two hearts, one on the other, one up, one down, but not interlocking. The interlocking, common to renditions of The Star of David, was drawn by an artist at McClelland & Stewart, my Canadian publisher.


    Leonard Cohen écrit : Je pensais que c’était ma propre création, mais beaucoup plus tard, j’ai lu dans un livre sur l’histoire juive qu’un dessin semblable avait été découvert dans les ruines d’une ancienne synagogue en Asie Mineure. Il n’y avait pas d’illustration dans le livre, mais il le décrivait, je crois, comme des cœurs enlacés.

    Très récemment, j’ai appris qu’un laboratoire pharmaceutique allemand utilisait ce dessin en tant que logo. Je ne sais pas d’où ils la tienne. Peut-être que cela précède ma propre création. Quelque part, dans mon livre de notes du début des années 80, il y a mon propre premier croquis brut, deux cœurs l’un sur l’autre, un en haut, un en bas, mais ils ne sont pas entrelacés.

    L’entrelacement, commun à l’Étoile de David, a été dessiné par un artiste à McClelland et Stewart, mon éditeur canadien.

    anti, « Goodnight, my darling, I hope you’re satisfied, the bed is kind of narrow, but my arms are open wide. And here’s a man still working for your smile. »

  14. anti Post author

    Je me régale en relisant cette note et en écoutant Léonard. Quel régal !!! La musique idéale en ce dimanche de printemps grisounet.

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