Magnifico, de Maryo J. De los Reyes

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Magnifico est un film philippin de Maryo J. De los Reyes de 2003 écrit par Michiko S. Yamamoto. Récompensé dans plusieurs festivals, on n’en trouve que peu de trace sur le web français et pourtant c’est un film remarquable à bien des points de vue.

L’histoire est simple, avec Magnifico, nous sommes plongés dans la vie d’un jeune garçon de neuf ans. Petit Prince des temps modernes transposé aux Phillippines, Magnifico, (joué par : Jiro Manio) vit avec sa famille dans la petite ville de Lumban.

Dans cette maison, l’ambiance est pesante. Edna, la mère jouée par Lorna Tolentino, parle pour beaucoup quand elle dit « La vie est une misère sans fin ». Il faut dire qu’on la comprend. Sa fille de 7 ans, Helen, est handicapée mentale et nécessite des soins en permanence que ce soit pour manger, pour boire, ne parlons pas de se déplacer ni même de communiquer. Son fils ainé qui était en passe de sortir la famille de la pauvreté en faisant des études à Manille, perd sa bourse d’étude. Son fils de 9 ans, Magnifico, ne semble pas très prometteur au niveau scolaire. Son mari travaille dur et passe son temps libre à essayer de faire un Rubik’s cube depuis des mois. Enfin, la belle-mère, qui vit sous le même toit, vient d’apprendre qu’elle est atteinte d’un cancer du pancréas… La famille est dans l’impossibilité de trouver les 30000 pesos que couteront les funérailles…

Vu comme ça, ça ne donne pas forcément envie de voir le film et pourtant, c’est un véritable hymne à la vie, à la communication, au détachement aussi. On se laisse porter par ce petit bout d’homme déterminé à aider sa famille avec un cœur tellement plus grand que lui. Certes, on est dans la difficulté de vivre, dans la misère, mais jamais le film ne tombe ni dans le voyeurisme, ni dans le misérabilisme. La caméra de Maryo J. De los Reyes sait rester dans l’intime avec une infinie précaution. Il nous tient comme on tient une fleur de lotus entre les mains : avec délicatesse et malgré tout, à la fin, on prend une claque.

Avec un ami de son âge, il décide de gagner suffisamment d’argent pour payer les obsèques de sa grand-mère et construire le cercueil lui-même avec du bois de récupération. En même temps, il a besoin d’un fauteuil roulant pour Helen qu’il souhaite plus que tout emmener à la fête foraine. Attentif à tous, affrontant la mort sans complexe, Magnifico est une bénédiction pour toutes celles et ceux qui le croisent.

Je ne vous en dirai pas plus, ce serait gâcher. Sachez juste que vous pouvez trouver le DVD un peu partout sur le net à un prix plus que raisonnable et même le voir en ligne.

Vous vous laisserez peut-être aussi séduire comme nous par cette langue curieuse qu’est le Tagalog (une des 170 langues des Philippines, littéralement « les habitants du fleuve »), mélange d’anglais, d’espagnol, d’arabe et de je ne sais quoi.

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