Le jour du Soleil

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Aujourd’hui, dimanche, jour de l’astre solaire qui éclaire nos journées… Une note de circonstance !

J’ai découvert il y a quelques temps le blog Design et typo de Peter Gabor , graphiste & typographe freelance, créateur de caractères, consultant en identité d’entreprise, conférencier et enseignant.

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D’entrée, on y lit :

Un signe, une forme, des couleurs, du sens :

« Le style n’est pas une danse, c’est une démarche », Jean Cocteau.

Le signe et son organisation sont mon métier.

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Là, j’ai littéralement flashé pour une série d’articles, quatre pour être précise, passionnants, sur l’expression visuelle du soleil, son expression symbolique et graphique au travers des âges, des cultures et tout simplement dans l’histoire des arts, articles prenants pour source le numéro spécial (le 100e) de Graphis (1962).

Peter Gabor explique que cette source de documentation induit deux choses :

Tout d’abord que la plupart des photos sont des reproductions en noir et blanc et qu’il lui a fallu un sérieux courage pour restaurer des images mal tramées, voire mal photographiées. Ainsi par exemple les assiettes de Fornasetti étaient à l’origine photographiées sur un fond sombre auquel le maquettiste a rajouté des ombres graphiques qui écrasaient littéralement l’œuvre de l’artiste. Il lui a fallu les isoler pour les remettre sur fond blanc et permettre au spectateur ainsi de jouir pleinement du travail de l’artiste.

Par ailleurs, nous sommes en 1962, et ce dossier «soleil» s’il est culturellement complet par les ramifications historiques qu’il induit, n’en reste pas moins daté surtout pour la partie publicitaire et commerciale.

Il est évident que depuis 62′ on a continué à produire et à interpréter le symbole solaire avec sans doute une explosion vers la fin des années 80, lorsque arrive enfin l’ère du numérique.

Toutefois les ingrédients à ce spectacle onirique sont tous présents. Symbolisme, philosophie, art populaire, thèmes récurrents et anthropomorphiques de l’étoile solaire. Il est à parier qu’avec les moyens modernes dont nous disposons aujourd’hui nous pouvons produire des soleils avec des effets de calques, des transparences, des reflets, du volume (3D), n’en reste pas moins que la trame essentielle des représentations graphiques est toute entière déjà là, sous vos yeux ébahis.

Dans le premier article de cette série : des photos, des photos, des photos ! Toutes plus intéressantes les unes que les autres !

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Dans le second article sont abordés plusieurs sujets : Le soleil dans les symboles de l’alchimie.

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Portant le globe céleste, le philosophe Hermès Trismégiste. 1624. Francfort.

Le soleil dans les coutumes et l’art populaire.

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Auberges à l’enseigne du soleil.

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En Suisse à Waedenswil.

Cadrans solaires du 13e au 18e siècle.

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Dans le troisième billet, il est question du soleil dans l’art publicitaire et l’art appliqué.

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Les soleils de Piero Fornasetti.

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Les inventions de Fornasettei remplissent les espaces que l’équipement moderne laisse blancs ou noirs; leur éclat cristallin, leurs ardoises polies, —autant de tentations.
Italien, Fornasetti doit adorer le soleil, mais Lombard, c’est-à-dire déjà l’homme du Nord, pour se l’assurer à bon compte en toute saison, il est allé le chercher dans les vieux almanachs et les estampes que le baroque a légués à la tradition populaire.

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Enfin, le quatrième et dernier article aborde :

Antonio Frasconi: Le Livre des Soleils.

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Le livre des soleils 1955, édition sur Japon puisé à la main et limitée à cinq exemplaires. Illustrations typographiques en couleur et textes transcrits à la main. Tiré à la main par l’artiste.

Le soleil dans l’œuvre de Jean Lurçat.

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détail de la tapisserie Soleil de Minuit, 1961, Galerie «La Demeure», Paris.

Le soleil dans la peinture et la sculpture contemporaine (av. 1962)

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forêt vierge au coucher du soleil, Henri Rousseau, vers 1904, huile.

L’enfant et le soleil, dans l’article des illustrations pour Kalevala, l’épopée nationale finnoise, réalisée par une fillette finlandaise de huit ans, Helsinki.

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Pour les aficionados, 245 reproductions du numéro historique de Graphis, le numéro 100 datée de 1962 visibles en cliquant sur le lien.

La première photo qui ouvre cette note est de Anna, visible avec d’autres tout aussi magnifiques dans l’album « Mon arbre, ses environs et le ciel qui va autour « 

Très belle journée illuminée à tous !

anti

6 Replies to “Le jour du Soleil”

  1. anti

    « Beaucoup à lire et à regarder, détailler, admirer, apprendre »

    Tu m’étonnes ! Là, je viens de tomber là dessus :

    paris.blog.lemonde.fr/2008/10/05/convergences-humaines-vs-convergences-tech/

    Convergences humaines vs convergences tech.

    Évidemment je n’ai pas pu m’empêcher de poser sur la table un débat autour de la pauvreté typographique embarqué dans les navigateurs. Suggérant une idée que j’avais déjà évoqué il y a environ deux ans dans un de mes billets d’Étapes… la création d’un fond commun de typographie, sorte de collection universelle «manière» «patrimoine de l’humanité» que j’avais appelé Collection Gutenberg. Dans un monde entièrement dominé par Monotype et Adobe pour plus de 50% des achats de fontes, il revient à ces deux opérateurs de proposer et de mettre en place un tel projet, sans pour autant léser les ayants droits… Voilà en tous cas un beau sujet de convergence qui mérite d’être amplifié sur les blogs et autres forums. Qu’en pensez-vous?

    Pas mal du tout !

    anti

  2. Anna Galore

    Vraiment très riche, tout ça. Les sites que tu indiques sont autant de mondes parallèles à explorer.

    La question de la pauvreté typographique est effectivement intéressante et devrait susciter bien des actions, du moins faut-il le souhaiter.

    Le soleil… on en parlait hier à tout bout de champ lors de notre balade aux Baux et aussi lors de pas mal d’autres balades, sans parler de notre observatoire favori au bois des Espeisses. On n’a pas fini de l’admirer et de le photographier encore et encore.

  3. anti

    « ça m’a surprise de réaliser que, parmi toutes les représentations en forme de visages qui sont faites du soleil, très peu sourient.  »

    En effet, un brin d’explication peut-être, dans le symbolisme du Soleil.

    « Le soleil a de tout temps captivé les hommes. Ils ont en effet très vite compris son influence sur les récoltes.
    Objet d’adoration, de crainte, il apparait comme symbole dans la plupart des cultures. Il est souvent considéré comme un principe, source de chaleur et de vie, mais aussi d’aveuglement et de mort… »

    en fait, comme tout symbole il exprime une chose et intrinsèquement son contraire, son pendant. Le Soleil, c’est la vie ET c’est la mort. C’est la Lumière ET l’aveuglement, etc.

    « On n’a pas fini de l’admirer »

    Comme tu dis mon soleil 😉

    anti, « Notre situation peut être perçue comme le paradis ou l’enfer. Tout dépend de notre perception »…

  4. Anna Galore

    Moi, le détail qui m’a plus spécialement frappée, c’est l’utilisation du serpent autour de la sphère solaire. Ouroboros ou vestige de la mythologie égyptienne – où la voute céleste qui sert de chemin à la course du soleil est un serpent.

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