Concerts oui, corridas non

Le nouveau flyer du CRAC Europe vient d’être annoncé sur Facebook. Il a pour vocation d’être distribué à chaque fois que cela sera possible à l’entrée des concerts qui se tiennent dans les arènes, que ce soit celles de Nîmes ou d’ailleurs. J’en ai écrit le texte et réalisé la mise en page.

Le texte se veut le plus complet possible en un minimum de mots : rappel des conditions séditieuses dans lesquelles la corrida a été imposée en France à la suite d’un caprice et malgré une loi qui l’interdisait, situation déficitaire qui nécessite de lourdes subventions, accès libre aux mineurs et intérêt réel de réserver les arènes à la culture, pas à la torture.

L’ensemble a été relu et corrigé par Anti, puis soumis pour approbation au conseil d’administration du CRAC Europe. Après correction de deux dernières petites coquilles, il a été définitivement validé. Le voici.

concerts oui 1

concerts oui 2

Ci-dessous le texte intégral sous un format plus facile à lire :

Depuis l’Antiquité, les arènes permettent à de nombreuses personnes d’assister à des spectacles dans des conditions idéales. Celles qui ont résisté au temps sont des vestiges historiques précieux, mais aussi des lieux superbes pour rassembler un large public à l’occasion de festivités culturelles. L’époque des gladiateurs et des supplices humains donnés en représentation est heureusement révolue depuis longtemps. Celle des corridas survit encore. Ces exhibitions d’herbivores torturés à l’arme blanche et saignés jusqu’à la mort doivent disparaître. Des milliers de bovins – taureaux, vaches, veaux – sont torturés et tués tous les ans en France lors d’entraînements ou de spectacles, uniquement pour satisfaire le voyeurisme sadique de ceux qui y assistent.

La corrida n’est en rien une tradition française. Elle a été importée d’Espagne dans notre pays il y a à peine un siècle et demi pour satisfaire à un caprice de l’impératrice Eugénie, d’origine ibérique. Elle a été presque aussitôt interdite par la loi, mais a été ensuite pratiquée en toute illégalité pendant près d’un siècle dans certaines villes factieuses. Elle s’est imposée par la sédition et la violence et n’est tolérée depuis 1951 que sur une petite frange du sud de notre territoire.

Le Code pénal décrit la corrida comme relevant de sévices graves et actes de cruauté à l’encontre d’animaux (article 521-1). Elle est interdite par la loi partout en France sauf dans 70 communes sur les 36 000 que compte notre pays. Demandons la suppression de ces zones de non-droit, elles sont une honte. Au niveau mondial, la corrida est illégale dans 189 pays sur 197 et, dans les dernières régions où elle perdure, partout elle recule.

Rien n’interdit l’accès des corridas aux mineurs, les moins de 7 à 15 ans, suivant les villes, ayant même droit à la gratuité. Selon l’immense majorité des psychiatres et des psychologues, les scènes traumatisantes auxquelles ils sont exposés perturbent gravement leur développement psychique encore fragile.

Les corridas sont largement déficitaires, elles ne subsistent que grâce à des subventions locales, régionales et européennes qui totalisent des dizaines de millions d’euros en France et plusieurs centaines de millions en Europe au travers de la politique agricole commune. La survivance de la corrida est financée dans les trois États-membres qui l’autorisent (Espagne, Portugal, sud de la France) par des impôts perçus dans les vingt-deux autres pays qui l’interdisent.

L’essentiel du chiffre d’affaires et des bénéfices des arènes des grandes villes provient des nombreux concerts qui y sont donnés et non des corridas. Il en est de même pour les férias : Nîmes reçoit un million de visiteurs pendant ses festivités traditionnelles, dont seulement 5% vont voir des corridas.

Faisons des arènes un lieu de célébration pour les vrais évènements culturels et familiaux : concerts, attractions pacifiques, reconstitutions historiques. Pas pour des spectacles dégradants de torture et de mort.

CRAC Europe – BP 10244 – 30105 Alès cedex – Tel 06 75 90 11 93 – craceurope@gmail.com – www.anticorrida.com

6 Replies to “Concerts oui, corridas non”

  1. Terrevive

    Oui ! oui pour des arènes qui ne soient plus « la plaza de toros » mais un lieu de spectacle culturel qui élève l’esprit et l’âme et où l’on peut s’amuser aussi : musique, théâtre, danse, forum, jeux pour enfants, opéras , spectacle équestre et même patinage artistique comme j’ai déjà vu ! Il y a le choix !!!

  2. lulubozo

    N’importe quoi dans les arènes, tout à fait d’accord. Il y a le choix pour amuser le contribuable.
    Mais la corrida, NON! NON! NON et encore NON !
    C’est quant même nous qui finançons cette gabegie, ce gouffre financier pour amuser quelques sadiques impuissants, trouvant dans la corrida un semblant de virilité .
    Alors les vieux cons du large, place aux gens normaux, on vous a assez vu, vous avez assez fait de mal comme cela sur notre dos.

  3. sylvana

    Quand j’interviens sur Midi Libre, c’est souvent que je fais allusion à la population afioc vieillissante, en suggérant qu’il faudra bientôt aménager les arènes pour les déambulateurs et fauteuils roulants !!!
    Cela en fait rager plus d’un ! Je vous laisse deviner lesquels !!!

  4. Kirk

    « Sadique, impuissant, manquant de virilité, vieux cons…. » Quels argumentaires soutenus pour qualifier les amateurs de corrida!
    Nier l’autre, le mépriser, vouloir sa mort. Là est le fascisme que vous dénoncez tant.
    Quant au fond de l’article, il y a des vérités comme le fait que la corrida est un pilier de l Espagne . C’est vrai et sa tradition en France n’ est « que » de 130 ans.
    En revanche croire que les arenes de Nîmes par exemple perdent de l argent se serait pensait que votre ami « Simon » serait un philanthrope mécène. Point du tout. Nîmes gagne de l argent et pas du tout à cause des concerts, ce sont des billetteries totalement différentes.
    Bonne continuation quand même (on est pas tous des ignares fachos)

  5. Anna Galore Post author

    Des expressions comme « vieux cons » et « impuissants » sont des points de vue, des opinions, chacun peut avoir la sienne et il n’y a aucun fascisme en la matière, ni aucune négation des individus concernés.
    En ce qui me concerne, je n’ai utilisé (et je continuerai à le faire) que des termes tels que sadiques, pervers et barbares. Leur signification est dans le dictionnaire et correspond à l’exacte réalité de ce que sont les aficionados et les toreros :
    – sadique : « qui a tendance à exercer sur autrui des violences morales ou physiques, qui prend plaisir à faire souffrir les autres, hors de toute satisfaction sexuelle » (autrui étant ici les taureaux)
    – pervers : « qui fait, qui aime à faire le mal » (toujours aux taureaux)
    – barbare : « qui est cruel, sans humanité » (transpercer un taureau à l’arme blanche de façon répétée jusqu’à ce qu’il succombe est une cruauté objective et la corrida est définie comme telle par le Code pénal, même s’il l’autorise dans certaines régions).

    Les définitions sont celles du Dictionnaire de la Langue française.

    Quant à Simon Casas, oui, il fait des profits avec les corridas qu’il organise à Nîmes depuis plus de 30 ans mais pour ce faire, il gruge le fisc depuis les années 80 et il se gave largement de subventions municipales, régionales et européennes pour « équilibrer » ses comptes.

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