Les baleiniers japonais détournent l’argent du tsunami

Le capitaine Paul Watson a tout fait pour rendre ce scandale public au-delà des frontières du Japon où il a déjà profondément choqué la population : une partie importante des fonds recueillis au niveau planétaire pour la reconstruction après les ravages du tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima (environ 30 millions d’euros) ont été détournés pour financer un navire de protection pour la chasse illégale à la baleine que pratique le Japon dans les mers qui entourent le pôle Sud.

Protection contre qui ? Contre la petite flotte du Sea Shepherd, bien entendu. Watson a remporté un grand succès médiatique avec la reprise de l’info et une enquête détaillée sur ces malversations dans le Sunday Time.

tsunami watson sunday time

On y apprend qu’à l’occasion des auditions d’une commission parlementaire japonaise, les parlementaires ont découvert un peu par hasard que dans le cadre de la nouvelle campagne de pêche à la baleine prétendument scientifique qui vient de débuter, un bateau avait été doté en armes et en soldats ayant l’autorisation de tirer à balles réelles pour protéger les baleiniers contre les activistes de Sea Shepherd. Le représentant des entreprises de pêche a alors déclaré que le financement de ce navire de protection provenait du Fonds du Désastre de Tohoku (la région où se trouve Fukushima).

Les parlementaires ont été outrés par un tel détournement, de toute évidence orchestré par le gouvernement japonais lui-même. L’argent provient en effet de centaines de milliers de donateurs partout autour du monde qui ont voulu venir en aide aux populations de la région sinistrée, mais certainement pas financer une activité commerciale (et illicite, de surcroît).

Le scandale est d’autant plus évident que pas la moindre justification ne peut être invoquée, aucun des ports touchés par le sinistre n’ayant de lien avec la pêche à la baleine.

Cela n’a pas empêché la flotte des baleiniers au grand complet, navire de protection inclus, de prendre la direction de l’Antarctique, avec pour objectif d’en ramener 900 baleines. Ils trouveront face à eux quatre bateaux du Sea Shepherd solidement équipés et prêts à tout pour les virer de cette région où, selon des accords internationaux, il est strictement interdit de chasser la baleine, mais où les Japonais continuent à le faire tous les ans en toute illégalité.

paul watsonPetite info géniale, pour finir : un jugement d’un tribunal américain ayant interdit récemment à Paul Watson de mener une nouvelle campagne contre les baleiniers japonais et de s’en approcher à moins de 450 mètres, ce dernier a fait savoir sur son site qu’il se conformait entièrement à cette décision en démissionnant de tous ses mandats et responsabilités au sein de l’organisation Sea Shepherd.

Il ne pourra donc en aucune manière être tenu pour responsable des actions menées par les quatre bateaux de Sea Shepherd (opération Zero Tolerance), d’autant que leurs capitaines respectifs sont Indien, Suédois, Français et Australien… et ne dépendent donc en rien d’une décision de justice américaine. Quant à lui, il sera à bord de l’un des bateaux en tant que « simple observateur ».

L’opération Zero Tolerance sera menée sous la direction de Bob Brown, ancien sénateur et ancien leader du parti Vert australien.

Bravo à ces authentiques héros !

Photo de Paul Watson : Tim Watters / Sea Shepherd

2 Replies to “Les baleiniers japonais détournent l’argent du tsunami”

  1. anti

    C’est absolument ignoble ! Que la cupidité est désastreuse pour tous ! C’est vraiment là la source de toute la misère dans le monde : la convoitise.

    J’entendais Michel Serre dernièrement rappeler que tous les vices (orgueil, avarice, la luxure, etc.) étaient liés à la volonté de vouloir accumuler toujours plus :

    « Ce sont simplement des acquisitions de chiffres, de plus en plus de femmes, de plus en plus à bouffer, de plus en plus à boire, de plus en plus à acquérir, etc. Toujours plus ! Toujours plus ! Et après ? C’est simplement un délire de la raison et la sagesse n’est pas là. »

    http://www.youtube.com/watch?v=XsX42fMc3HU

    Pour en savoir plus sur l’opération « Tolérance Zéro », je vous renvoie à ma note du 28 décembre dernier : « Le dernier pirate »

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