Présence du chamanisme, nouveau courrier du 10 avril 2012

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la treizaine Singe : 6 au 18 avril 2012

Dans le calendrier des saisons du Mexique ancien, le Singe est le cœur ou centre de l’automne (7 au 24 septembre). En se reliant au centre lors d’une saison, on saisit l’axe permettant de stabiliser les éléments vitaux contradictoires et complémentaires affectant nos existences.

Quand il est signe d’une treizaine, il nous avertit que nous allons être plongés dans une atmosphère automnale porteuse d’inquiétude émotionnelle et de vague tristesse (propriétés de l’automne).

De la roue posée pour cette treizaine, il se dégageait du côté ouest une sensation plus aérée et légère. Ayons donc bien à l’esprit que le Singe nous apporte tout son humour et sa bonne humeur pour terminer le temps Mouvement (26 mars au 12 avril) et commencer celui de l’Eau (13 au 30 avril). Jouant sur notre corps émotionnel il nous apprend les grimaces et à faire contre mauvaise fortune bon cœur ! Inquiétude et peur sont alors remplacées par la bonne humeur et le côté rieur et malin du Singe.

Ces lectures de situations commencent toujours cartes retournées afin de capter l’énergie spécifique que décrit le symbole présent sur la carte. Un singe de bonne humeur est très différent d’un singe apeuré.

La phrase qui me venait pour certaines cartes amplifiait les côtés douloureux et difficiles à surmonter, alors que pour d’autres, c’était un conseil qui disait comment surmonter l’épreuve annoncée. C’est dire qu’avec le Singe, il n’est pas possible de rester dans l’inaction, la stagnation (mépris du Singe pour tout ce qui stagne). Ça bouge sans cesse !!! Et pas toujours comme on le croit !!

Avec facilité, le Singe passe d’un monde à l’autre. Sourire aux lèvres et avec humour, il traverse des tunnels, parcourt la terre et les enfers sans encombre, faisant toujours confiance à son guide. Il est la figure du chamane, voyant dans l’invisible et sachant utiliser la ruse (le coyote n’est pas loin) pour voir et ne pas se faire voir. Il est toujours relié à ces mondes invisibles par le sommet de sa tête. C’est cet axe que nous devons travailler pour garder notre posture et notre ancrage. Le Singe est remuant et sautille sans cesse, pour lui la vie est un jeu, une image…

Toujours à couvert, il utilise sa débrouillardise et son intelligence. Il pourra être notre allié pendant cette treizaine si on reste bien dans notre axe. En effet, nous terminons le temps Mouvement (décrit dans le courrier précédent) : il est toujours possible de faire et refaire les mêmes choses en rebondissant sans cesse ou d’éviter le pire par le même mouvement… prudence.

11singe.jpgPatron des forgerons, le feu ne lui fait pas peur. Il nous aide à maîtriser le feu venu du cœur de la terre pour construire quelque chose. C’est la ruse qui se montre, mais attention à ne pas tout transformer radicalement, car sous cette légèreté, c’est la force d’un guerrier qui sommeille chez le Singe. Elle peut stimuler les forces de survie à un degré stupéfiant, pour le meilleur et le pire.

Attention au côté joueur du Singe, de peur de passer à côté de quelque chose : il va et vient, touche à tout, expérimente, mais ne termine pas toujours.

Il s’adapte, charme, ne se prend pas au sérieux, aime se regarder dans un miroir et nous fait prendre des vessies pour des lanternes, croire qu’on a terminé quand on vient à peine de commencer. Ce pétillement, ces jeux, cet attrait du miroir reflétant, font que la vérité n’est pas toujours là où on le croit, là où on croit la voir. Le Singe aime tellement son double ! En le suivant sur ce terrain, on risque de perdre autonomie et personnalité.

Si on a compris ce risque, on peut le suivre dans la découverte de portes secrètes à la recherche d’ouvertures lumineuses. Il adore ce qui est secret, ce qui ne se voit pas. Sa couleur marron orangée sur la carte nous enseigne qu’il faut rester ancré à la terre pour ne pas nous disperser (encore un travers du Singe qui sautille de branche en branche rendant difficiles une union ou de terminer une tâche). Le singe mène tout de front, du moins le croit-il… pour finir par découvrir que son allégresse joyeuse n’a rien construit.

Pendant cette treizaine, il faudra avoir confiance pour agir seul, tout en tissant des liens avec les autres, utilisant la ruse pour ne pas attiser les conflits. Légèreté et bonne humeur, le Singe aime plaire (il a même un tempérament ardent en amour !), en travaillant notre charisme, l’union avec les autres semblera moins dure.

Sans cette attitude, il est rude de démarrer, de se mettre en route, car les pieds sont lourds. En cherchant à tout posséder, à tout s’attribuer, on s’englue dans un statut d’esclave où il est difficile de défaire ses pieds de la boue collante ou ardu de défaire les chaînes que l’on s’est mises.

Le Singe vit dans un monde qui n’est pas structuré. Alors, ne soyons pas « trop carrés » et évitons de nous prendre trop au sérieux. On trie, on range, on en extrait le positif.

Bon moment pour ne plus voir à plat, à l’horizontale, mais plutôt en relief et utiliser la capacité du Singe à passer de l’autre côté de la réalité. Chercher ce double qui complète derrière ce que l’on voit devant, car le Singe connaît les différentes directions.

Se relier à l’infini, à la vie instinctive, utiliser la partie « dieu du Vent » auquel est relié le Singe pour travailler la respiration. Une bonne respiration apporte bien-être et soulagement et envoie de l’énergie dans tout l’organisme. Un grand soupir peut être également l’aboutissement d’une action entreprise, ne pas passer à côté.

Devant les difficultés et les épreuves, ayons le réflexe d’écouter nos alliés dans l’invisible et laissons libre cours à notre intuition quant à la direction à suivre. Sans se prendre au sérieux, en se moquant de soi, il est possible de se sortir de n’importe quelle situation embarrassante.

Dans le Yi jing il correspond à l’hexagramme 11 : prospérité.

« Ciel et Terre à parité s’épousent et s’imprègnent mutuellement de leurs souffles. C’est l’échange, la profusion, l’ivresse. »

le Yi jing par lui même, de Pierre Faure.

Francine Rousseau et Jean Gabriel Foucaud.

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