Présence du chamanisme, nouveau courrier du 5 novembre 2011

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Cimetière de Xcaret

L’hiver vient de démarrer.

La fête de la Toussaint (celle de tous les saints, c’est-à-dire tous les vivants possibles), suivie de celle des défunts, le 2 novembre, nous rappelle la nature de la santé en hiver : cultiver les forces de régénération, plus que celles d’expression, pour que vivent la plus grande partie de notre être et des possibilités des groupes humains.

Se souvenir aussi que c’est en renforçant l’interne et en puisant dans l’ancien que redémarre la vie : retrouver les moments, les circonstances où l’on se sentait pleinement en accord avec ses actions dans le monde, nourrir les fondations les plus anciennes, les principes premiers, ce sont les conditions du bien-être hivernal, le bonheur de l’hiver, avec une condition à respecter : d’abord un pas en arrière pour reconstituer une vision de soi bien vivant avant d’avancer !

C’est aussi le moment de se tenir à l’écart d’aberrations modernes récentes faisant de la Toussaint le milieu de l’automne. Retourner vers l’art d’observer la nature au lieu d’écouter des discours creux à son sujet. À ce propos, la lecture de Fêtes et coutumes en Europe d’Yvonne de Siké remet les pendules des saisons à jour.

Noël = nouvelle lumière. Qui peut être assez loin de la réalité pour faire démarrer l’hiver le jour de Noël ? L’hiver, temps de la diminution progressive de la lumière, connaît un dégradé de lumière jusqu’à Noël puis une remontée progressive à partir de ces jours là précisément.

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La vie dans la roue des saisons

Dans le Mexique ancien, les symboles astrologiques décrivaient aussi des temps de l’année. 5 symboles pour l’hiver, comme pour chaque saison.

Chaque saison connaît une ronde des sous-saisons tournant à l’inverse de l’ordre des 4 saisons principales en incluant un centre, printemps, hiver, automne, été.

Sauf pour le printemps dont le début est son centre (mode énergétique principal), chaque saison de 3 mois, soit 90/91 jours, commence par un printemps de 17/18 jours suivi d’un hiver de 17/18 jours, d’un automne et d’un été, eux-mêmes de 17/18 jours. Le centre intercalé, n’est pas à la même place pour chacune d’elles.

Le symbole du centre décrit la partie de l’être affectée par le cycle en cours, corps mental pour l’hiver, énergétique pour le printemps, physique pour l’été, émotionnel pour l’automne. Il est le point d’assemblage de l’être, ce qu’il faut activer pour unifier les aspects de sa vie. Il est plus facile à atteindre en hiver, le centre étant son second temps, qu’en été pour lequel il se trouve être le 4e temps de la saison estivale.

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Raie aigle léopard – source

Le Jaguar (1er au 17 novembre), l’Aigle (1er au 13 novembre 2011)

Premier temps de l’hiver, la force du Jaguar évolue du 1er au 17 novembre. Il est le symbole représentant le printemps, donc l’Est, de l’hiver.

La légende dit que, bondissant dans le brasier cosmique pour se saisir du soleil qui vient d’être créé, il y est devancé par l’Aigle et brûle son pelage d’où son aspect ocellé. Incarnant le soleil de nuit, il entreprend un voyage au centre de la Terre au moment du coucher de l’astre. Nommé « cœur de la montagne », il transporte le feu au centre de la matière-terre.

Sa robe s’apparentant au ciel nocturne constellé d’étoiles, il incarne la violente diminution de la luminosité solaire que nous ressentons fortement en ce début d’hiver.

Une saison (ici Jaguar) s’impose à toutes les formes de vie, donc aux humains, nous facilitant ou contrariant nos plans physique, émotionnel, énergétique ou mental. La saison oblige. Elle est l’interaction de la terre et des autres composants de l’univers

Pendant les treize premiers jours du Jaguar, c’est la treizaine Aigle (1er au 13 novembre 2011) qui va aider les humains à s’adapter à la saison, à bien la vivre. Bien sûr par sa victoire sur le jaguar dans sa course effrénée pour s’approcher du soleil, l’Aigle représente le soleil de jour ! Eh oui ! Pendant treize jours nous serons en présence de deux soleils… L’un pénétrant au cœur de la matière, l’autre s’élevant et ouvrant les espaces. On peut voir ici une opportunité à trouver un équilibre entre ciel et terre. À nous de la saisir en nous aidant de notre libre arbitre, nos choix et nos intentions. Attention naturellement à ne pas donner la priorité à l’un ou l’autre, et se rappeler que si la saison s’impose, la treizaine aide à la vivre.

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Cimetière de Xcaret

Nous entrons dans l’hiver. En écoutant vivre la nature, on se rend à l’évidence. Ce changement inéluctable, nous devons nous en accommoder, sinon la période sera dure à vivre. Tout le battage et le concret de l’automne se sont évanouis dans les brumes. On a du mal à reconnaître ce qui nous entoure car tout semble doté d’un masque cachant la vérité. Inutile de résister, il faut accepter !!!

Ces premiers jours de l’hiver sont à considérer comme une transition. On entre dans le yin, dans le monde des morts, du froid, de la nuit, de l’immobilité. La recherche de l’équilibre nous met en attente avant le grand saut dans l’hiver.

En se brûlant le pelage, métaphore de ceux qui ont été punis d’avoir visé l’impossible à atteindre pour leur nature, le Jaguar indique le besoin de se relier à la terre, seule force nourricière à notre portée plutôt que de viser l’impossible. Il devient en cette période notre guide pour enraciner notre processus d’incarnation, déterminer avec qui le vivre, identifier ce qui nous nourrit et comment le nourrir.

Les jours raccourcissent, la lumière décline. Nous voici en suspension, rencontrant les peurs spécifiques de l’hiver, celles du manque, du froid et du noir. Rester à la lisière de la saison et se mettre en jachère équivaudraient à un blocage dans la glace. N’oublions pas la caractéristique du Jaguar à être le feu dans la glace… il nous ouvre la porte du savoir-être en hiver. Maître des quatre directions, il borde l’ensemble pour protéger la vie et nous pousse à regarder de tous les côtés à rééquilibrer nos actions et investissements.

Pas question de se renfermer sur soi, de se mettre à l’étroit dans les lumières déclinantes. Si l’on n’y prend pas garde on risque de s’enliser dans le noir. L’énergie doit continuer à circuler. C’est dans les relations avec l’intime, la famille, les amis que le Jaguar nous exhorte à cultiver notre foi dans le retour de l’astre du jour (qui bien évidemment reviendra !!!) Doté d’une force magnétique, il nous pousse à entretenir notre feu intérieur et sentir la passion qui rôde. Il est temps de faire place nette, d’installer de l’imprévu, de se munir de tout ce dont on a besoin pour l’hiver.

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aube au Bois des Espeisses – 2008

Le mouvement de la treizaine aigle

Ça bouge beaucoup pendant cette treizaine et tant mieux !

Le feu présent avec le Jaguar réchauffe l’eau de notre corps et notre ossature, deux éléments prépondérants en cette saison.

L’Aigle amplifie ce réchauffement grâce à sa capacité à regarder le soleil en face et s’en approcher au plus près. Évoluant dans la lumière solaire, il réchauffe notre cœur ou nous pousse à le faire. Il ouvre l’espace et empêche toute stagnation à qui sait voler sur son dos, à qui sait voir loin et clairement.

Le Jaguar en nous montrant les directions, nous guide, nous exhorte à rebondir (sinon sa plongée dans la matière nous rendrait trop terre-à-terre).

C’est l’Aigle qui nous fait survoler les feuilles mortes. En sa compagnie, on allège notre corps et notre esprit, on est tout à coup encore capable de toucher la lumière, ou du moins faire le plein de clarté pour ne pas sombrer dans les zones obscures. Mais cette envolée n’est possible que si l’on écoute le Jaguar qui nous dit : « ne te trompe pas de porte ! » Agissant comme un poteau indicateur, il différencie la vie de la mort.

A contrario, l’Aigle va jouer le rôle d’un accélérateur en donnant sensation de liberté et perspectives immenses. En s’appuyant sur lui, on peut enjamber tout l’hiver et déjà identifier ce qui pourrait naître au printemps.

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Cimetière de Xcaret

Le dialogue du jaguar et de l’aigle

Le Jaguar nous dit encore : voici un temps idéal pour un retour sur soi, un retour à l’intérieur, un temps idéal pour cultiver la patience, la foi, la persévérance…

L’Aigle, lui, nous montre la lumière et grâce à sa vue perçante nous projette bien au-delà de l’hiver, il est tout à fait capable de nous faire « voir » la lumière naissante du printemps par un simple jeu de reflets. Mirage ? Tout est possible à celui qui voit dans l’invisible. Seul un bon ancrage sera gage de réussite.

En nous ouvrant l’espace, l’Aigle nous évite l’enfermement où les parois se rapprochent faisant monter un feu interne (si tel était le cas la dépression s’installerait). Son intelligence donne de l’amplitude et de la clarté à notre esprit : il est cet animal- pouvoir dont la force nous permet de voir loin dans l’espace-temps.
Quel bon moment pour reprendre sa place entre le ciel et la terre.

Mais attention à ne pas se laisser emporter par le côté passionnel de ces deux soleils : Aigle et Jaguar.

Retenons nos envies de pouvoir, de contrôle de l’autre, d’emprise. On est toujours dans la sensation de l’accélération du temps et de l’intensification des énergies. Si l’on n’y prend pas garde, le chaos peut survenir et l’accélération engendrée par l’Aigle peut donner à l’espace-temps délimité par le Jaguar (qui, ne l’oublions pas nous demande de regarder dans les quatre directions), l’aspect d’une cocotte-minute remplie d’éclairs fulgurants, zigzagants dans tous les sens.

On privilégiera tout ce qui nourrit notre calme intérieur pour ne pas se laisser submerger par les forces passionnelles de l’Aigle et du Jaguar.

En restant dans l’équilibre et le centrage, on est fidèle à soi-même. Bien vécus, ce premier temps de l’hiver et cette treizaine permettent d’allier souplesse, flexibilité, douceur, bonté, mais aussi patience et pugnacité.

Francine Rousseau et Jean-Gabriel Foucaud

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La prochaine conférence au temps du corps aura lieu le vendredi 2 décembre. On y rencontrera l’art de guérir du point de vue chamanique.

Il est toujours possible de venir se relier aux ateliers du lundi soir (à 19 h 15 à mon bureau), ceci jusqu’en fin novembre.

Le but des ateliers est d’arriver à se situer dans les relations que l’on entretient avec le monde de façon à s’y insérer de la façon la plus juste possible et à économiser son énergie

Les ateliers du jeudi (14 h -16 h à mon bureau) commenceront le 24 novembre et continueront, pour l’hiver) les 8 et 15 décembre avant que de nouvelles dates soient fixées pour janvier. (32 € par atelier).

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source photo cimetière Nieve11

3 Replies to “Présence du chamanisme, nouveau courrier du 5 novembre 2011”

  1. Anna Galore

    Très intéressante, cette comparaison superposée du jaguar et de l’aigle ! Et en phase avec notre vécu, comme à chaque fois.

    Les photos de Xcaret sont magnifiques, comme l’est celle de la raie aigle-léopard (j’en ai vue une de cette espèce à la Réunion il y a huit ans) et celle, parfaite pour résumer la dualité aigle-jaguar, de l’aube au bois des Espeisses.

  2. anti

    Oui de bien belles photos et d’autres vont bientôt suivre. Les courriers de Francine et Jean-Gabriel sont toujours aussi passionnant, je confirme.

    anti

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