Foyer doux foyer

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Hier en fin d’après-midi, je devais me rendre à Marseille pour mon boulot. Bien que le département ne soit pas en alerte météo, le froid et les nuages sentaient la neige imminente. Sur Radio Trafic, des messages passaient en boucle pour indiquer où se trouvaient les tronçons enneigés et prévenaient les poids lourds de la mise en place de zones d’arrêt obligatoire pour ceux qui prévoyaient d’aller en Italie. J’ai longé une bonne centaine de camions arrêtés sur la voie d’urgence entre Arles et Salon, forcés d’y passer la nuit. Triste soirée pour eux.

P2110022b.JPGA Marseille, quelques flocons voletaient mais lorsque j’ai pris la route du retour vers 19h30, l’air était de nouveau sec. Et glacé, le mistral aidant. J’ai revu les poids lourds arrêtés en direction inverse, il y en avait sur quatre ou cinq kilomètres. La Croix Rouge et le personnel des ASF avaient prévu de les ravitailler. Vers Nîmes, ça roulait sans encombre, malgré les bourrasques violentes. Il me tardait d’être de retour au foyer.

Foyer ? C’est le cas de le dire ! A mon plus grand ravissement, j’ai senti, à peine passée la porte d’entrée, une chaleur reconnaissable entre mille et une odeur de braise.

P2110047b.JPGUn superbe feu de bois crépitait dans la cheminée du séjour, vieille de près de quatre-vingts ans. Une vraie surprise pour moi – et une belle. J’avais essayé il y a quelques années de faire marcher cette cheminée et ça avait été une catastrophe, la fumée refusant absolument de passer par où elle aurait dû. Le coffrage et le conduit sont, en effet, particulièrement mal conçus. Et j’avais donc expliqué d’un ton péremptoire à Anti, lorsqu’elle a emménagé ici, que le feu de cheminée, il ne fallait pas y penser.

C’était sous-estimer la macgyvererie sans limite d’Anti.

Dans l’après-midi, avec le vent glacial et le ciel gris, elle a voulu faire un feu à tout prix. Elle est allée récupérer un sac de buchettes, que j’avais stocké à l’abri depuis des années. Ensuite, avec une grande bande de papier alu, elle a bricolé un rabat pour occulter partiellement l’ouverture du foyer. Et du coup, la fumée ne pouvant plus sortir par l’avant, elle s’est enfin décidée à monter.

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Inutile de vous décrire en détails le bien-être que l’on ressent à se prélasser ou à prendre notre dîner devant un feu de bois. Les chats, pour qui c’était une grande première, ont tout de suite adoré.

Il n’y a plus qu’à commander du bois !

Très belle journée à vous

Les photos ont été prises par Anti.

17 Replies to “Foyer doux foyer”

  1. anti Post author

    Mmmm… C’est vrai. Hier en rentrant de l’école, avec le ciel gris, gris, gris et le froid, si froid, froid, froid, quand j’ai senti une odeur de feu de bois dans la rue, je n’ai plus eu qu’une seule envie, me prélasser devant un feu de cheminée ! Et ça tombe bien, on en a une. Je savais donc d’après Anna que ce n’était pas la peine d’y penser mais je savais surtout d’expérience que si une cheminée fume, il y a une raison, et donc, un moyen de faire en sorte que ça cesse. Soit ça vient du bois (humidité, essence, etc.), soit de la cheminée (trop basse, trop petite). Après une rapide observation, j’ai vu qu’il manquait un rideau de fer devant, donc qu’il devait servir à quelque chose d’autant que cette cheminée avait dû servir à l’époque où la maison a été construite. En guise de rideau, j’ai mis du papier alu (fourni par ma marmotte préférée).

    Après, de retrouver les gestes pour allumer le feu… un rituel que j’aime tellement. Et de sentir l’ambiance de la pièce se métamorphoser… Les chats sont d’abord arrivés, puis les enfants. Ensuite cette douce odeur de bois qui s’est répandue dans la pièce… Mmmmm… Soupir de bonheur…

    Sans compter que pour moi, la cheminée, c’est vraiment important ; j’ai passé 10 ans de ma vie assise à la gauche du foyer quasiment dans la grande cheminée de tata Denise et le soir, j’y réchauffais mes pieds avant d’aller dormir sous un gros édredon de plumes, en buvant « la tisane qui fait le pipi ».

    anti, femme du foyer.

  2. Anna Galore Post author

    « Et de sentir l’ambiance de la pièce se métamorphoser »

    Des fois, je me dis qu’on doit avoir ça dans nos gènes, dans notre mémoire ancestrale du fin fond de la préhistoire. L’effet sur l’humeur est immédiat : dès la première seconde où le feu crépite, on se sent BIEN et quand on se sentait déjà bien, on se sent encore MIEUX. Aucun radiateur ne peut donner cette sensation de confort, bien au-delà de la chaleur.

    J’adooore l’expression « la tisane qui fait pipi », trop mimi !

    (et « femme du foyer », tip top 😉

  3. Macgyver sister Post author

    Anti, quand elle était petite, elle réparait tout, même la télévision. Elle avait le projet de prendre la suite de notre père garagiste. Il aurait fallut trouver des bleus de travail à sa taille ! Quoique, la connaissant elle les aurait fabriqués elle même.
    Et si elle n’avait pas le dos en vrac, elle aurait même été couper du bois 🙂

  4. anti Post author

    « Anti, quand elle était petite, elle réparait tout »

    C’est ce que je racontais à Anna hier soir justement 😉

    « Et si elle n’avait pas le dos en vrac, elle aurait même été couper du bois 🙂 »

    Eh bien, justement, je suis allée, non pas couper du bois, mais chercher du bois rangé dans le cabanon où il y a la cuve à fioul et je me suis pris une de ces gamelles ! Mdrrr ! J’ai un poignet genre tentative de suicide à coup de mur en parpaing 😉 Faut dire que je rentre avec ma délicatesse naturelle dans le cabanon et là, je vois un ÉNORME rat sauter partout ! Je suis tombée à la renverse, les pieds dans le tuyau d’arrosage en hurlant. Là-dessus, Dorian arrive mi-intrigué, mi-amusé et me demande ce qui se passe. Il décide d’aller voir… Argh ! Prudence mon fils !

    – Ah ouais ! Il est vach’ment gros… C’est marrant… plus je regarde, plus je trouve qu’on dirait un chat…
    Mirou !!! Maman ? Même sans mes lunettes je l’ai reconnu !!!

    Oui, bon, d’accord, mais pour excuse, le matin même, Ilona et moi avions fait une opération sauvetage de rat justement (d’ailleurs Mirou me fait encore la gueule de l’avoir empêché de le bouffer !), alors bon, j’étais dans le trip rat quoi 😉

    anti, elle voit des rats partout.

  5. Zaza Post author

    En lisant foyer doux foyer je ne sais pas pourquoi m’est revenu en tête ce texte là:

    La douce maison

    Il est normal que l’on se plaise, dans une douillette maison, en un seul ……je me sens à l’aise, c’est la notre évidemment.
    Notre maison est donc si belle, pour obtenir tant de faveurs? Je l’aime parceque c’est elle qui contient mon plus grand bonheur.
    A la maison comme il fait bon, quand chaque jour vous y voyez un bon sourire semblant vous dire:  » c’est pour toi que luit notre foyer « .
    A la maison comme il fait bon quand nous y attend l’affection.
    La journée enfin se termine, c’est un plaisir toujours nouveau, vers la maison je m’achemine.
    Même en été quand il fait beau, chez nous vite je m’empresse de pénetrer spontanément car j’y sais trouver la tendresse de ma bonne et chère maman.
    Dans sa maison……. comme il fait bon car chaque soir je sais trouver mon bon sourire semblant me dire:  » c’est pour toi que luit le foyer.  »
    Dans sa maison comme il fait bon parceque m’y attend l’affection.
    Et si plus tard un jour je fonde , à mon tour un autre foyer, ou si je reste seule au monde la gardienne de notre foyer, je veux que ma maison soit douce pour ceux qui n’en possèdent pas et que mon coeur ne repousse le malheureux qui me dira:
     » dans ta maison………comme il fait bon puisque toujours on peut trouver un bon sourire semblant me dire: » c’est pour toi que luit le foyer « !
    Dans ta maison comme il fait bon car m’y attend l’affection.
    Zaza

  6. Sylvia Post author

    MDR. Ah ben tu m’étonnes qu’il était ENORME le rat ! C’est par pour critiquer Mirou, mais bon il est loin d’être maigre quand même.

  7. ramses Post author

    Anna,

    J’adore de plus en plus tes « contes du matin »… Ils ont un petit côté Eric Rohmer, je trouve !

    Figure-toi que ce qui me manque le plus, depuis que je vis dans mon appartement de Toulon, c’est la cheminée qui m’a tenu compagnie pendant 25 ans dans notre maison des collines… Pas une soirée d’hiver sans un grand feu… Dès le printemps, je faisais rentrer 2 ou 3 tonnes de bois de chêne encore vert, qui allait lentement sêcher tout l’été et attendre patiemment l’arrivée de l’automne pour alimenter soir après soir ces beaux feux de cheminée… C’était un rituel que j’avais appris à ma fille toute petite… Elle préparait ce feu avant mon retour, avec du papier journal froissé, des brindilles, quelques bûchettes savamment disposées, il ne restait plus qu’à craquer l’allumette et placer côte à côte deux bûches qui allaient se tenir chaud et diffuser leur chaleur toute la soirée… Jusqu’aux braises incandescentes, dont les craquements se mêlaient à ceux des 33 tours… Ephémère rencontre d’une poussière au contact du saphyr, amplifiée par les enceintes, à un volume inenvisageable en appartement…

    Le bonheur existe, je l’ai rencontré…

  8. lison Post author

    Salut le beau monde…
    Il est bien beau ton feu, anti mais tu n’as pas peur pour le petit bonhomme, là tout près. Il ne risque pas de bruler lui aussi?

    Il n’y a rien de plus reposant et de plus relaxant qu’un feu, n’est-ce pas!

    Bonne fin de journée et bonne nuit au couche-tôt!!!

  9. Anna Galore Post author

    Coucou Lison !

    Pas d’inquiétude pour les chats, ils savent s’arrêter à une distance raisonnable 🙂
    En ce moment, les dernières braises se consumment et Che (celui qu’on voit ici en photo) dort tranquillement sur le tapis à côté. Je ne vais pas tarder à aller en faire autant… mais dans mon lit, tout contre mon foyer favori qui roupille déjà à poings fermés 😉

  10. Adele Riner Post author

    Oh comme je vous comprends !
    J’en aurais pleuré quand j’ai du me résoudre à enfermer le feu derrière une vitre – mais bon c’est mon seul moyen de chauffage, et par les temps qui courent la priorité fait loi. Heureusement j’ai choisi un modèle de poêle qui me permet de voir les flammes, à défaut d’en sentir l’odeur et d’écouter les crépitements du bois. Moi qui ne suis pas maniaque, cette vitre-là est toujours impec !
    Mais je ne peux m’empêcher d’ouvrir la vitre de temps en temps et de m’assoir devant avec mon livre, pour laisser le délicieux fumet envahir la maison et me régaler de la proximité du foyer, qui a lui seul renferme tout le bonheur de l’hiver.

  11. ramses Post author

    Juste quelques petites remarques… Le tapis est trop près du foyer… Il existe des pare-étincelles en verre, qui protègent des projections, sans masquer les flammes à la vue… Un feu ouvert présente toujours un danger, surtout si on change de foyer (Anna, réveilleuse de première…)

  12. valentine Post author

    C’est fou ce qu’un feu de cheminée réveille les bons souvenirs. Magnifique de vous lire tous, merci.

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