Procès de Rodilhan, les agresseurs aficionados condamnés jusqu’à 6 mois ferme

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Le jugement du procès des violences de Rodilhan a été rendu ce 14 avril 2016 au tribunal correctionnel de Nîmes. Le juge Bandiera a prononcé les condamnations des prévenus, tous appelés à la barre. Lors de l’audience en première instance qui s’est tenue les 14 et 15 janvier 2016, dix-huit aficionados avaient été cités à comparaître pour répondre de diverses violences à l’encontre de militants anti-corrida et un dix-neuvième, Jean-Pierre Garrigues, président du CRAC Europe, seul à être poursuivi pour avoir organisé une manifestation non déclarée, le 8 octobre 2011 à Rodilhan.

Ce dernier, qui a revendiqué l’action lors de l’audience, a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et 2000 euros d’amende. En tant que militants anti-corrida, on ne peut que déplorer le prix que lui coûte, une fois encore, son engagement exemplaire contre la barbarie des arènes.

Quant aux agresseurs, ils ont été déclarés coupables des faits qui leur sont reprochés (à l’exception de Patrick Laugier qui a été relaxé) et condamnés aux peines suivantes, d’un niveau similaire, voire supérieur, à celui requis par le procureur lors de l’audience de janvier :

Gérard Allonge : 10 mois de prison avec sursis et 800 € d’amende.
Christophe Arnaud : 1 mois de prison avec sursis et 600 € d’amende.
Christophe Cariat : 800 € d’amende.
Corentin Carpentier : 600 € d’amende.
Christian Cartoux : 500 € d’amende.
Didier Dubois : 10 mois de prison dont 2 fermes et 1000 € d’amende.
Gérard Fage : 7 mois avec sursis, 800 € d’amende et 100 € de contravention.
Joël Gigneys : 8 mois avec sursis et 1000 € d’amende.
Patrice Griotto-Chauvin : 10 mois avec sursis et 1500 € d’amende.
Marc Jamet : 2 mois avec sursis et 800 € d’amende.
Jacques Lanfranchi : 8 mois avec sursis et 1000 € d’amende.
Christophe Lautier : 600 € d’amende.
Aurélien Lepsa : 3 mois avec sursis et 600 € d’amende.
Régis Pélissier : 4 mois avec sursis et 800 € d’amende.
Serge Reder : 1500 euros d’amende.
Roger Savarin : 12 mois de prison dont 6 fermes, 1000 € d’amende et deux contraventions de 150 €.
Frédéric Selaniko : 700 € d’amende.

L’ONCT et Serge Reder en tant que maire de la ville de Rodilhan, qui s’étaient également portés parties civiles contre l’action menée par les anti-corrida, ont été déboutés « en l’absence de préjudice direct« .

Du côté des victimes, les parties civiles qui n’avaient pas été citées à comparaître ont été déclarées irrecevables. Les autres recevront des indemnités plus basses que celles demandées « compte tenu de [leur] faute de nature à réduire de moitié [leur] droit à indemnisation ».

Parmi les prévenus, Serge Reder et Corentin Carpentier ont déjà fait savoir qu’ils faisaient appel. A l’heure où ce communiqué est diffusé, la décision des autres condamnés d’aller ou pas en appel n’est pas encore connue. Les parties civiles qui le souhaitent pourront faire appel au civil, c’est-à-dire uniquement sur le montant de leur indemnité. Le délai pour faire appel est de dix jours.

Au-delà du niveau des peines prononcées, nous considérons que ce qui compte dans ce jugement, c’est d’avoir confirmé haut et fort que, dans notre pays, il est interdit de frapper sur des gens pour la seule raison qu’on n’est pas d’accord avec eux. Aucun prétexte fallacieux ne donne le droit de le faire, ni au nom de supposées « tradition » ou « culture », ni même en raison d’hypothétiques « provocations ». C’est pourquoi le CRAC Europe et Animaux en Péril expriment leur satisfaction sur le fait que les aficionados responsables des violences commises sur des militants anti-corrida ont été déclarés coupables et condamnés.

Roger Lahana, vice-président du CRAC Europe

Egalement sur le site du CRAC Europe avec une revue de presse

7 Replies to “Procès de Rodilhan, les agresseurs aficionados condamnés jusqu’à 6 mois ferme”

  1. Anti

    J’avoue que ce rendu de justice fait du bien. Que la violence soit considérée et punie soulage certainement un tas d’autres personnes qui, comme moi, ne verront jamais leurs agresseurs sur les bancs d’un tribunal, faute d’avoir pu les identifier.

  2. Domi

     » il est interdit de frapper des gens pour la seule raison qu’on n’est pas d’accord avec eux », ce qui est arrivé à 3 antis du Crac à Méjanes en juillet 2014. Ces agresseurs, 8 hommes venant de la manade de Méjanes n’ont pas supporté notre distribution de tracts à 1 km de chez eux et nous ont sauté dessus ; résultat : 1 pied cassé, une épaule foutue au point de devoir être opérée.
    CES FRAPPEURS DE MEJANES ONT EU DE LA CHANCE DE TOMBER SUR DES GENDARMES AVEUGLES PAR LE SOLEIL, QUI, BIEN QU’AYANT ARRETE L’AGRESSION, NE L’ « ONT PAS CONSTATEE  » !!!…

  3. Tanguy

    La mentalité de ce petit coin du Gard situé en France a toujours été particulière. Ayant fréquenté l’école primaire de cette commune, j’ai retenu les faille d’un système qui se perpétue et qui achemine les opinions générant la violence, comme si seules ces dernières étaient logiques et de raison confirmable.
    Je n’ai que les restes de bien des émotions de déception quand au relationnel que j’ai dû subir en cet endroit. Ces gens, enracinés par des vulgaires traditions issues d’une ancestrale histoire n’accordent que très peu de valeur à ce qui représente une existence, une vie, une importance de l’être quel qu’il soit sous toute autre forme que celle de leur nombril.
    J’espère, avec force, que ce contexte ridicule se fasse montre du doigt par le plus grand nombre de médias afin d’obtenir un sursaut de conscience dans cette population que je mépriserai tout au long de ma vie.
    Rodilhan, tu m’as choqué un jour pour toujours car tu n’es qu’un village maudit.

  4. Anna Galore Post author

    Merci pour ce témoignage très fort et qui résonne à bien des niveaux chez nous qui, depuis que nous vivons à Nîmes (près de 20 ans pour moi), avons eu certes beaucoup de nouveaux amis, mais dont quasiment aucun originaires de la région.

  5. Laure

    Pour répondre à Tanqgy je pense qu’il ne faut tout de même pas généraliser, car je vis à Rodilhan et cela ne veut pas dire pour autant que j’approuve tout ce qui s’y passe, je fais de mon mieux pour que la vie soit respectée mais avec des propos aussi dur, sans aucun bémol, cela démontre qu’il en faudrait peu pour que les victimes deviennent les bourreaux ! j’exagère de mon coté 😉 mais c’est pour vous montrer qu’il faut raison garder et ne pas juger en bloc ! Cela ne veut pas dire non plus que j’approuve les traditions de la région ni celles d’ailleurs quand elles portent atteinte au droit à la vie en paix de quel être que ce soit.
    Je suis de la région et j’ai quelques amis et de nombreuses connaissances qui pensent de même et qui luttent pour faire entendre leur voix sur le respect de la vie. Je trouve désolant ce rejet complet, je pensais que nous étions tous dans le même combat..

  6. Anna Galore

    Merci pour cette précision, Laure. Il ne faut en effet jamais généraliser.

    Il y a, à Rodilhan, des anticorrida comme partout en France et il serait donc injuste de condamner en bloc les habitants de cette commune pour des pratiques qu’ils ne cautionnent pas et même qu’ils combattent.

    Pour rappel, environ deux-tiers des Gardois souhaitent l’abolition de la corrida.

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