40e journée internationale des Roms

Il y a 40 ans s’est tenu à Londres le Congrès durant lequel des Roms venus de toute l’Europe ont fondé l’Union Romani Internationale. Ils ont déclaré ce jour-là vouloir être reconnus sur la scène internationale en tant que nation Rom. Sous cette appellation politique furent regroupés les groupes roms, manouches/sinté, gitans/kalé, désormais unis sous un drapeau et un hymne communs. La première minorité transnationale européenne, sans revendication d’un état ou d’un territoire où exercer sa souveraineté, était née.

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Le 8 avril est un moment symbolique fort marquant la volonté d’émancipation des Roms, la reconnaissance de leurs cultures et du génocide qui les frappa durant la seconde guerre mondiale. C’est aussi et surtout l’occasion de rappeler un autre objectif primordial que s’est donnée l’URI, à savoir la revendication des droits des Roms, trop souvent encore bafoués, et qui sont aussi ceux de tous les êtres humains : droit au logement, droit au travail et droit à un traitement égal et digne pour tous.

Hier, comme un cadeau d’anniversaire, le Conseil d’État saisi par SOS Racisme a enfin annulé la scandaleu­­­se circulaire du 5 août 2010, dans laquelle les préfets avaient reçu du ministère de l’Immigration l’ordre de démanteler les camps illicites, “et en priorité ceux de Roms”. Ce texte ouvertement discriminatoire avait suscité l’indignation, entre autres, de l’Union européenne, du pape et d’un grand nombre d’ONG.

Les conditions de vie des Roms sont toujours aussi précaires. S’ils sont évacués, ils s’installent ailleurs. Les enfants sont déscolarisés. Si ceux qui ne sont pas Français sont reconduits à la frontière ou acceptent l’aide au retour, ils reviennent. Certaines municipalités ont tenté de trouver des solu­tions mais cela reste marginal.

La vraie réponse, c’est qu’il n’y a pas de changement”, commente Saimir Mile, de La Voix des Rroms. “Il y a eu à peine un ralentissement des évacuations de terrains au cours de l’hiver. Depuis la fin de la trêve hivernale, le 15 mars, on me signale au moins une évacua­tion par jour. Et le harcèlement policier n’a pas cessé”, note Michèle Mézard, du collectif Romeurope. Selon elle, la politique de retours mise en œuvre par la France n’a en rien diminué le nombre de Roms, con­traints de vivre dans des bidonvilles.

Sources : l’essentiel de cette note provient de deux articles, l’un paru dans Métro et l’autre sur iDebate.org.
Photo : Saintes-Maries, mai 2010 (AG)

11 Replies to “40e journée internationale des Roms”

  1. Kathy Dauthuille Post author

    Je viens de regarder la télévision espagnole. Ils font des manifestations éducatives dans les rues sur ce sujet : des gitans qui racontent des histoires avec les enfants assis autour et je trouve cela très bien.

  2. Kathy Dauthuille Post author

    Je reviens de Barcelone et ai fait une rencontre très intéressante.

    C’était la Sant Jordi (jour où l’on offre une rose et des livres), donc il y avait des stands de livres partout. Sur les Ramblas, j’ai vu un stand gitan reconnaissable de suite au drapeau.

    J’ai donc commencé à feuilleter et il y avait là un gitan nommé Juan de Dios Ramirez-Heredi qui m’a dédicacé son livre « Cartas del pueblo gitano ». Nous avons un peu parlé, je lui ai dit que j’avais écrit un livre dont il m’a demandé le nom. Ensuite il m’a dit « je vous donne ça et ça … » et j’ai bientôt eu une pile de livres dont la revue trimestrielle d’investigation gitane  » O Tchatchipen » et un énorme livre  » Journalistes contre le racisme ? la presse espagnole devant le peuple gitan ».

    Il m’a donné son adresse e-mail et quand j’aurai lu tout ce qu’il m’a donné, je lui enverrai un message.

    J’ai de quoi faire !
    Contente de parfaire mes connaissances en ce domaine.

  3. Kathy Dauthuille Post author

    A propos du monsieur gitan qui m’a dédicacé son livre ; j’ai trouvé :

    « Juan de Dios Ramírez Heredia est un témoin privilégié des récentes évolutions de la société espagnole. Tsigane, il a réussi là où la plupart des membres de sa communauté ont échoué. Avocat et journaliste, il a été député, eurodéputé et a même participé à la rédaction de la Constitution espagnole. En 2008, il est devenu le premier Gitan au monde nommé Docteur Honoris Causa. Il dirige aujourd’hui l’ONG Unión Romaní. »

    Je reste sans voix.

  4. Kathy Dauthuille Post author

    Je viens de regarder sur Youtube son investiture en tant que Docteur Honoris Causa ; c’est absolument bouleversant. Sa mère ne savait ni lire ni écrire mais a tout fait pour qu’il aille à l’école. Il parle de son peuple avec émotion et son cheminement me remplit d’admiration.

  5. Kathy Dauthuille Post author

    Je viens de lui envoyer un exemplaire des « Voyageurs » en écrivant une dédicace qui est presque une lettre. Je suis très émue et en même temps me sens honorée de lui envoyer mon livre.

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