L’avenir est dans les algues

solazyme-logo.gifJonathan Wolfson est le fondateur et patron de Solazyme, une entreprise de biotech californienne créée en 2003 qui met au point des procédés permettant de tirer des algues aussi bien de l’huile végétale comme une alternative à l’huile de palme que des biocarburants visant à remplacer purement et simplement les produits pétroliers.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est pris au sérieux.

L’US Navy lui a déjà commandé 75 000 litres d’algocarburants en septembre dernier et a annoncé qu’elle souhaitait atteindre 50% d’énergies renouvelables d’ici 2020, afin de supprimer sa dépendance énergétique actuelle envers les pays producteurs de pétrole.

Les multinationales Chevron (pétrole) et Unilever (produits d’entretien, cosmétiques dont les savons Dove, alimentaire dont les glaces Magnum) sont parmi ses investisseurs, aux côtés d’autres groupes agroalimentaires, de Richard Branson et de la banque d’affaires Morgan Stanley. Près de 100 millions d’euros ont ainsi été investis pour développer le procédé inventé par Solazyme pour produire en grande quantité et de manière durable du biodiesel, des huiles alimentaires et cosmétiques.

article_wolfsonphoto.jpgDans une interview donnée à 20 Minutes, Wolfson a déclaré : «De nombreuses entreprises ont apporté des fonds: Unilever, mais aussi de grands groupes agroalimentaires et des producteurs d’huile végétale».

Ce qu’ils espèrent en investissant dans les algues, c’est pouvoir remplacer l’huile de palme par une huile moins nocive pour la santé et l’environnement: «Nous menons des recherches depuis deux ans avec Unilever pour développer de nouvelles alternatives durables aux huiles végétales. Dans un premier temps, ce sera pour les cosmétiques et les produits d’hygiène corporelle. Les algues peuvent réellement améliorer la qualité des approvisionnements».

solazyme2.jpgL’huile de palme est en effet loin d’être un produit idéal. Non seulement elle est extrêmement riche en acides gras saturés nocifs pour la santé, mais sa production a un impact écologique désastreux. Elle reste pourtant massivement utilisée par les industriels du monde entier en raison de son très faible coût. Wolfson est, lui, convaincu que «les algues peuvent devenir compétitives avec l’huile de palme! Et elle le seront de manière beaucoup plus pérenne».

Le procédé de Solazyme est basé sur la fermentation de déchets végétaux grâce à l’action des algues. Dans le cadre du partenariat signé avec Unilever, il est prévu «de pouvoir produire de l’huile d’algues en grande quantité d’ici à 2012 ou 2013».

L’opération de fermentation se réalise dans des silos qui peuvent être installés n’importe où. Solazyme a conclu un autre partenariat, cette fois avec Colombia Ecopetrol, une des plus grosses entreprises colombiennes, qui produit actuellement de la canne à sucre et souhaite s’orienter vers la production de biodiesel et de carburants renouvelables.

Jonathan Wolfson vient de nommer au poste de vice-président pour la partie Carburants Cameron Byers, un ex-dirigeant de BP. Plus que jamais, les carburants de demain ne seront plus noirs mais verts.

Photo de Jonathan Wolfson : 20 Minutes
Autres illustrations : site web de Solazyme

2 Replies to “L’avenir est dans les algues”

  1. anti Post author

    Intéressant quand on considère les infos que tu donnais Anna sur le pic pétrolier. On pourrait croire que certains s’en soucient. A suivre…

    anti

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