Le soleil sous la terre

LSST2.jpgY a pas de soleil sous la terre
Drôle de croisière

                (Serge Gainsbourg)

Ca y est, j’ai le titre de mon prochain roman et je vais donc pouvoir commencer à l’écrire – ou plus exactement, à le découvrir. Je n’ai, en effet, qu’un point de départ encore vague et aucune idée a priori de l’intrigue qui va se dérouler. Rien de plus naturel, s’agissant d’une histoire qui aura pour toile de fond un culte à mystères. Un culte ? Plutôt plusieurs, tant les ramifications entre le mithraïsme et bien d’autres courants spirituels sont nombreuses et s’inscrivent dans une continuité spirituelle fascinante. Quoi de plus riche et de plus universel qu’un symbole, porte multiple par essence comme le faisait remarquer Anti hier, et lien universel entre les âges, les individus et les cultures.

Le titre que j’ai retenu est Le soleil sous la terre. Il m’a été inspiré par une particularité apparemment paradoxale du culte du Mithra. Bien qu’il soit considéré comme un dieu solaire, les cérémonies qui rassemblaient ses fidèles se tenaient toujours dans un lieu soigneusement fermé où règnait l’obscurité la plus totale. Initialement, il s’agissait de grottes, puis de sanctuaires sans aucune entrée de lumière, les mithréums, dont le plafond voûté est orné d’étoiles.

Célébrer le soleil en s’enfonçant sous le sol ? En fait, cela n’a rien de rare. Deux exemples :
– Sur le site de Palenque, au Mexique, se trouve, parmi d’autres, une pyramide qui symbolise le monde souterrain et se nomme pourtant le temple du Soleil.
– Chez les Egyptiens de l’époque des Pharaons, Râ le dieu-Soleil poursuit sa course sans fin sous la terre quand on ne le voit plus dans le ciel. Il entre dans le domaine d’Osiris et combat les forces du chaos qui voudraient anéantir la lumière. Il en ressort vainqueur tous les matins.

Le soleil sous la terre, ce sont les graines qui préparent leur germination dans l’obscurité et finissent par jaillir à l’air libre pour s’épanouir dans la lumière. C’est le symbole de la vie qui se renouvelle en permanence, la fertilité avec ses connotations sexuelles évidentes, et par là-même, l’immortalité.

Très belle journée à vous

17 Replies to “Le soleil sous la terre”

  1. ramses Post author

    C’est exactement cela… De Palenque à Cheops… Un chemin…

    Bonne journée, amis, je vais dormir…

  2. Anna Galore Post author

    « au moment où la nature semble s’éveiller à un nouveau printemps, quand les bourgeons et les jeunes pousses se multiplient partout où le regard se pose »

    Dans l’Antiquité, le début du printemps était fixé, pour cette raison, au mois de février (d’où les fêtes de la fertilité comme les lupercales puis la Saint-Valentin).

  3. Kathy Dauthuille Post author

    Beau titre ! très évocateur !
    C’est vrai que les premiers rites avaient lieu sous terre pour être dans l’énergie de la mère-terre ; mais en même temps il fallait y apporter la lumière, les torches, les veilleuses… ils allaient aussi vers le feu intérieur ; celui de la terre et le leur.

    A suivre…..

  4. anti Post author

    « Quoi de plus riche et de plus universel qu’un symbole, porte multiple par essence comme le faisait remarquer Anti hier, et lien universel entre les âges, les individus et les cultures. »

    Je ne me souvenais pas en avoir parlé ici hier, d’un autre côté, je le pense tellement à chaque instant… Pour celles et ceux qui souhaitent approfondir, un article superbe sur « la substitution » : http://sog1.free.fr/ArtVallee205.01Substitution.htm

    « Le titre que j’ai retenu est Le soleil sous la terre. »
    Ben, j’aime toujours pas la façon de le dire. Le « Sous la Terre », beurk ! Intérieur, caché, des enfers, des profondeurs, de la baume, des baumes, etc. ferait, à mon sens, plus mystérieux, plus en accord avec le culte des mystères.

    « C’est le symbole de la vie qui se renouvelle en permanence, la fertilité avec ses connotations sexuelles évidentes, et par là-même, l’immortalité. »

    Le grain de blé, c’est avant tout le symbole de la mort indispensable au cycle de la vie. Mourir nécessairement pour renaître sous une autre forme.

    anti

  5. Anna Galore Post author

    « Le grain de blé, c’est avant tout le symbole de la mort indispensable au cycle de la vie.  »

    L’initiation, donc. Tout à fait approprié pour un culte à mystères 😉

    Pour le titre, j’ai pensé à un certain nombre d’autres idées comme « intérieur », « caché », « des profondeurs », etc. mais aucune ne me semble représenter l’image correcte (et certainement pas « des enfers », le mithraïsme n’ayant rien d’infernal). L’expression « soleil sous la terre » a, de plus, une réalité ethnologique et mythologique, elle est employée comme telle chez les Mayas et les Egyptiens pour reprendre les deux exemples que j’ai cités dans ma note.

  6. sapotille Post author

    Et là.. je vois bondir le jaguar… 😉

    « il faut noter que le jaguar représente la personnalité nocturne de l’astre héliaque, l’aigle étant le symbole de son être diurne. Pour les Aztèques, le soleil après son coucher était censé entreprendre un voyage à l’intérieur de la terre : le jaguar – soleil nocturne et infernal – est donc associé au monde souterrain. D’ailleurs le jaguar avait la réputation de dormir dans des grottes.

    La mythologie rend compte de cette double appartenance, au soleil et à la nuit. Lors de la création du monde à Teotihuacan, le jaguar bondit dans le brasier cosmique pour se saisir du soleil qui venait d’être créé. Mais il fut devancé par l’aigle qui emporta le soleil au zénith. Le feu brûla cependant le pelage du fauve qui en conserva des marques indélébiles. c’est depuis ce jour que les jaguars sont ocellés. Les anciens Mexicains associaient le ciel nocturne constellé d’étoiles au pelage tacheté du félin. »

    tiré de http://membres.multimania.fr/sylvelie/azjaguar.htm

    sapo trente pieds sous terre car demain c’est Dimanche, jour du soleil;-)

  7. anti Post author

    « et certainement pas « des enfers », le mithraïsme n’ayant rien d’infernal »

    Et pourtant, infernal signifie à la base, en enfer, c’est-à-dire dans un lieu souterrain 😉 ce qui est précisément le cas…

    anti

  8. sapotille Post author

    Le mythe de Saturne détrôné par Jupiter, également, signifie bien ce lien et renversement nuit/jour … Coïncidence les Saturnales se déroulaient pendant les fêtes et rites dédiés à Mithra (sol invictus) également:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Saturnales

    origine inséccables des soleils chtonien et diurne repris sous la figure de Janus aux deux visages..

    Aujourd’hui samedi jour de saturne demain dimanche allez hop! je file faire des crêpes pour retourner l’image du cosmos ;-)..

  9. Anna Galore Post author

    « Coïncidence les Saturnales se déroulaient pendant les fêtes et rites dédiés à Mithra (sol invictus) également »

    Pas coïncidence. Exactement pour les mêmes raisons : le solstice d’hiver et, donc, le nouveau cycle annuel qui recommence, le retour de la vie.

  10. ramses Post author

    Quel tube, à l’époque, ce « jerk », où l’on apprend que Roger travaille dans une usine, toute la journée il respire de l’oxyde de carbone et le dimanche il joue du trombone… Résultat : des quadruplés… Moralité : Le CO2 augmente la fertilité !

    Plus sérieusement, pourquoi pas « Caché derrière » comme titre (c’est aussi celui d’un CD de Laurent Voulzy) ?

    Je dois avoir quelque chose en moi de Tennesee… Non, de Mithra… Je veille la nuit et dors le jour…

  11. Anna Galore Post author

    « Plus sérieusement, pourquoi pas « Caché derrière » comme titre  »

    …ou « Le soleil caché dans le derrière » ? Ca attirerait un public plus large, ça.

    Anna, jelsavaiquejauraidufairlasuitdejaitreizenvies

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