Wayanga, Emilie Barrucand

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Dans les commentaires de la note intitulée « Ces esprits qui guérissent les hommes« , Ramses parlait hier du documentaire consacré à Emilie Barrucan rediffusé jeudi dernier lors de l’émission « Envoyé Spécial », documentaire passionnant que j’avais eu l’occasion de voir en mars 2008 et que vous pouvez aussi visionner sur le site de l’émission : Emilie, fille d’Amazonie

Un reportage d’Alexandre Bouchet

En Amazonie, Emilie Barrucand, une jeune ethnologue française de 28 ans, lutte aux côtés des Indiens Kayapos pour préserver leur terre et leur culture. Son histoire est celle d’un coup de foudre. Chaque année, depuis qu’elle a 21 ans, cette jeune femme, passe la moitié de son temps au Brésil avec cette tribu réputée pour être une des plus farouches de la région. Elle parle leur langue, prend part à certaines décisions. Elle est aussi la seule femme à participer aux expéditions de chasse. La frontière du monde des Blancs avance chaque jour un peu plus. Construction de barrages et déforestation sont les fléaux qui ravagent le poumon de la planète. Alexandre Bouchet l’a suivie aux confins de ce monde sauvage en sursis.

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Ethnologue engagée française, la jeune Émilie Barrucand (1979) est présidente de l’association Wayanga qui soutient les populations autochtones pour le respect de leurs droits et la préservation de leurs cultures et de leur habitat. Touchée par les problèmes rencontrés par les populations autochtones du Brésil et en réponse à leur souhait d’obtenir son soutien, et notamment à celui du grand chef Kayapo RAONI avec lequel elle travaille, elle a créé Wayanga en 2002.

Elle travaille depuis plus de sept ans auprès de différentes communautés et associations autochtones d’Amazonie légale brésilienne. En tant que conseil anthropologique, elle les aide à rédiger et à mettre en place les projets qu’ils souhaitent réaliser.

Pour cela, elle passe plus de six mois par an auprès des Indiens Kayapo et rend régulièrement visite à d’autres peuples comme les Indiens Pareci, Irantxe, Bororo, Juruna, Ashaninika…

En Europe, elle s’entretient régulièrement avec les politiques (Ministère des Affaires Etrangères, OIT, Haut Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU…) et avec des ONG d’action mondiale telles qu’Amnesty et WWF, sur les problèmes auxquels font face les populations autochtones. A ce titre, elle est régulièrement sollicitée pour intervenir lors de colloques et de conférences.

Elle anime aussi des ateliers pédagogiques à destination des enfants, visant à les sensibiliser à l’importance de protéger l’environnement, au rôle que les populations autochtones tiennent à cet égard et à la nécessité de respecter les diversités culturelles.
Activement soutenue par la ville de Besançon, elle a mis en place avec la mairie et le soutien d’ING Real Estate Development un programme pédagogique novateur à destination des écoles byzantines pour sensibiliser les enfants à ces sujets

1.ville exemplaire en matière de développement durable et en politique sociale (élue première ville verte de France (97, 99, 2001), 1ère régie publique certifiée sur sa gestion durable du cycle urbain de l’eau (2007), élue « Ville amie des enfants» par l’ UNICEF (2005)…)

398986630_L.jpg Elle a publié en 2005 un livre intitulé « Wayanga : Amazonie en Sursis », aux Editions du Cherche-Midi.

A participé à la rédaction de « L’eau, notre bien commun », sous la direction de l’association « L’eau est le pont ». Ouvrage pédagogique destiné aux enseignants et élèves de collèges et lycées ainsi qu’aux personnes impliquées dans la gestion de l’eau. Elle y a présenté la relation que les populations amérindiennes entretiennent avec l’eau.

Emilie Barrucand a suivi ses études d’anthropologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, à Paris, sous la direction de l’éminent Philippe Descola, Professeur au Collège de France, directeur du Laboratoire d’Anthropologie Social.

Sa démarche pour la défense des droits de l’homme et la protection de l’environnement a été honorée à quatre reprises.

Emilie Barrucand remportait en 2001 :

– Le Prix Défi Jeune du Ministère de la Jeunesse et des Sports,

– Les Bourses de l’Aventure de la Mairie de Paris,

– Les Bourses Créavenir.

Au mois de juin 2008, au Sénat, lors du Planetum Sénat, « le Prix Conscience », -décerné cette année aux « Peuples Premiers »- lui a été remis symboliquement pour le combat qu’elle mène pour leur protection. Prix remis les années précédentes à de grandes personnalités comme Hubert Reeves (2007), Yves Coppens, Jacques Perrin….

Elle est actuellement en Amazonie, et rejoint une tribu. Ce blog va lui servir de support pour ses actions pédagogiques en permettant le dialogue entre une classe de Besançon et les indiens qu’elles accompagne.

A voir, une interview sur FémininBio.fr ainsi que plusieurs autres vidéos.

A découvrir, le blog de Emilie (Source de cette note) : Wayanga, Amazonie en danger.

Planetum Sénat et l’association planète avenir

A lire aussi sur le blog, en complément des notes déjà citées sur « Ces esprits qui guérissent les hommes » :


La terre des hommes rouges

Message des Hommes Vrais au monde mutant

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3 Replies to “Wayanga, Emilie Barrucand”

  1. ramses

    Dans le reportage d' »Envoyé spécial », que j’ai vu pour la première fois jeudi dernier, Emilie m’a impressionné par son calme et sa détermination. Malgré son jeune âge, elle a déjà une personnalité hors du commun. Elle a su gagner la confiance d’une tribu dont la culture est très éloignée de la-nôtre, ce qui est en soi déjà un exploit. Le chef de la tribu a senti instinctivement qu’elle voulait profondément les aider. Je suis admiratif qu’une jeune occidentale consacre sa vie à une cause aussi noble. J’espère que ses actions courageuses permettront de renverser le cours inexorable des choses.

    Lorsque j’étais en Egypte, j’avais fait une étude sur l’utilisation (le gaspillage ?) des eaux du Nil… Je viens de voir sur LCI une interview d’Erik Orsenna sur son dernier essai « L’Avenir de l’eau. Petit précis de mondialisation nº2 ». Il a raison, le problème de l’eau dans le monde devrait faire l’objet d’une priorité renforcée, car les modifications climatiques vont en faire un sujet majeur de préoccupation (entre les pays qui en auront trop et d’autres de moins en moins). La « ressource eau » est encore plus vitale que celle de l’énergie, mais peu de gens en ont conscience.

  2. Anna Galore

    Je te suis totalement dans cette analyse.

    L’eau est un des enjeux principaux (et pourtant peu médiatisé) du conflit sans fin que se livrent les Israëliens et leurs voisins.

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