Internet – Les pure players

Considérés comme des médias alternatifs il y a encore un an, ce nouveau modèle de site séduit de plus en plus. Un article vu sur 20 Minutes.

Qu’est-ce qu’un pure player?

C’est une société dont l’activité fonctionne uniquement sur Internet. Il existe des pure players commerciaux, comme Amazon, ou d’information, comme Mediapart.

Ces sites d’informations diffusent leur contenu exclusivement en ligne, sans support imprimé. Pas comme 20 Minutes, Libération ou Le Figaro, diffusés à la fois en ligne et sur papier.

Combien sont-ils en France?

Les principaux sont Mediapart, Rue 89, Lepost.fr (lancé par Lemonde.fr), E24 – dont 20 Minutes est actionnaire, Slate.fr, Arrêt sur images(ASI) et Bakchich (qui a fusionné avec un autre pure player appelé De Source sûre pour créer Bakchich.tv).

A noter: Rue 89 a lancé d’autres sites à partir de son modèle: Eco89, Rue69 et Marseille89.

Quel est leur modèle économique?

Arrêt sur images et Mediapart ont misé sur le modèle payant, en incitant les internautes à s’abonner pour lire leurs contenus. Le premier propose différents prix, de 12 à 30 euros l’année. Même logique pour le second qui affiche des prix mensuels de 5 à 15 euros, sachant que le tarif normal est de 9 euros par mois.

Slate, Lepost, E24, ou Rue89 sont, eux, gratuits.

Quant à bakchich.info, il ne fait payer que les confidentiels, les «off», à 1 euro l’unité.

Comment les pure players sont-ils financés?

Les revenus de Mediapart et ASI proviennent des abonnés. Les autres pure players ont des revenus publicitaires. En attendant d’être rentables grâce à la pub ou les abonnements, tous disposent de fonds.

Par exemple, Slate.fr, qui dispose d’un capital de 3 à 3,5 millions d’euros «sur plusieurs années», est d’abord financé par ses fondateurs. «Leur part est majoritaire et le restera», assure Eric Leser, le directeur général du site, interrogé par 20minutes.fr. A cela s’ajoute un fond d’investissement gardé pour l’instant secret, les discussions étant toujours en cours. Le nom de Lagardère, un temps évoqué, n’est plus d’actualité, confirme Eric Leser. La publicité et la vente de contenus à d’autres médias, notamment à l’opérateur de téléphonie Orange, complètent les sources de revenus du site.

Le capital de départ reste la base de tout pure player. Mediapart avait rassemblé presque 3 millions d’euros pour son lancement, le 16 mars 2008: 1,325 million de cette somme provient de la poche des fondateurs du site (soit environ 60%) et le reste vient des investisseurs et de la «Société des Amis de Mediapart».

Quelle est leur audience?

Pour Mediapart, l’objectif affiché est de rassembler entre 60.000 et 65.000 abonnés à la fin de la troisième année d’existence du site (soit fin 2010). Mais pour l’instant, l’audience stagne. Au 26 décembre 2008, ils avaient récolté 14.000 abonnés. Soit bien moins que les 20.000 à 25.000 attendus.

Rue89 et Lepost sont les deux seuls pure players à apparaître dans le top du classement Médiamétrie Net Ratings: en décembre 2008, Lepost a fait un peu plus de 2 millions de visiteurs uniques quand Rue89 en a enregistré plus d’un million, beaucoup plus, donc, que n’importe quel grand quotidien national en format papier mais moins que les versions en ligne de ces grands quotidiens.

Source: 20 Minutes, Sandrine Cochard

A voir également sur Rue89, un article très intéressant qui explique comment certains grands quotidiens comme Le Figaro et L’Express truquent les chiffres d’audience de leur version en ligne, en les gonflant de 15 à 30% grâce à des artifices douteux :

Comment des sites d’actu truquent leur audience

11 Replies to “Internet – Les pure players”

  1. anti Post author

    En lisant cette note moi qui ne suis pas lectrice de quotidiens parce qu’ils me saoulent, je me demande si la naissance de ces journaux en ligne ne sont pas le signe d’un manque de confiance de la population vis à vis des quotidiens nationaux qui sont tous peu ou prou à la solde des grands groupes.

    Une bonne dépêche AFP bien nette, vaut mieux que toutes les divagations des journaleux. Après, libre à chacun de chercher plus d’info. De plus, sur ces articles on peut lire des réactions de lecteurs qui sont souvent très enrichissantes et donnent de nouvelles pistes. Par contre, on trouve aussi en ligne des articles signés de gens à qui on ne confierait jamais une édition papier (Renaud Lecadre si tu me lis, c’est pour toi Libération.fr).

    anti

  2. Anna Galore Post author

    « sur ces articles on peut lire des réactions de lecteurs qui sont souvent très enrichissantes et donnent de nouvelles pistes »

    Très vrai ! C’est vraiment frappant quand on lit ces journaux-là : l’avis des lecteurs sur chaque article, parfois anecdotiques mais parfois réellement complémentaires de ce qu’a écrit le journaliste.

    Il faut dire que les lecteurs sont justement eux-mêmes des internautes et qu’ils ont l’habitude de passer d’un site à un autre, donc de recouper les infos et de les compléter aussi bien sinon mieux que n’a pu le faire le journaliste (ce n’est pas une critique, il n’a parfois pas le temps de trop creuser alors que le lecteur, si).

    Cet aspect « coopératif » est un sacré avantage sur n’importe quelle version papier, forcément figée à un moment donné parce qu’il faut lancer l’impression du journal.

    (par contre, pour Renaud Lecadre, impossible de lui dire sur le site de Libé à quel point il est nul, c’est filtré malheureusement – au moins ici, on peut !!!)

    Sur le web, les réactions permettent de faire évoluer l’article en permanence. Les versions en ligne sont d’ailleurs mises à jour plusieurs fois dans la journée.

  3. anti Post author

    « recouper les infos et de les compléter aussi bien sinon mieux que n’a pu le faire le journaliste (ce n’est pas une critique, il n’a parfois pas le temps de trop creuser alors que le lecteur, si). »

    Ah ben là ! C’est le pompom ! C’est son boulot quand même au journaliste ! You ouh !

    « par contre, pour Renaud Lecadre, impossible de lui dire sur le site de Libé à quel point il est nul, c’est filtré malheureusement – au moins ici, on peut  »
    En effet, mon commentaire n’est jamais passé sur Libé. Incroyable, je ne comprends pas ? Ca disait juste :

    La honte de votre profession.

    Renaud Lecadre. C’est bien l’auteur de « Les Frères invisibles » (Paris, Albin Michel, 2001) ? Livre dont on peut lire ceci sur la wikipédia :
    « Ce livre comporte de nombreuses erreurs manifestes (femmes prétendument membres d’obédiences masculines, appartenances démenties, erreurs de dates sur des faits historiques) qui décrédibilisent les faits présentés comme des « révélations ». »
    On se demande si cela vaut la peine de perdre du temps à faire un commentaire. Tout de même, on est terriblement loin de la volonté de Sartre, qui, en créant ce journal » souhaitait « lutter contre le journalisme couché  » ».
    Peut-on parler de journalisme et encore plus de « journalisme d’investigation » (source Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Renaud_Lecadre) en lisant un… comment dire ? article pareil ? Un écrit qui manque de la plus petite recherche de base, qui ne vérifie même pas les données qu’il avance dans un quotidien national ? Qui voudrait faire de la provocation mais n’arrive qu’à montrer son manque de culture et de méthode professionnelle ? On est loin d’un Jean-Ederne Hallier.
    Et ce sont ces mêmes personnes à Libération qui s’insurgent devant le fichier EDVIGE ? Ces mêmes personnes qui parlent du droit d’opinion et de liberté sexuelle ?
    Merci de m’avoir rappelé pourquoi je ne lisais plus votre papier qui n’a plus rien de journalistique ».

    signé de mon nom, évidemment.

    anti

  4. Anna Galore Post author

    D’ici une quinzaine de minutes, « Renaud Lecadre » indiquera le blog dans ses premières réponses.

    Ben oui, sur le web, cacher une info, c’est juste impossible…

  5. ramses Post author

    La Presse est en ébullition…

    Une journaliste a créé un blog pour s’exprimer sur tous ces sujets :

    http://laplumedaliocha.wordpress.com/

    Les « pure players » sont trop systématiquement à l’affût du « buzz » et manquent de recul. A mon avis, ils ne font pas un réel travail de journalistes, ils se contentent souvent de fouttre la m…., surtout Bakchich.

    A force de multiplier les sources d’information, on va finir par brouiller l’écoute…

  6. Anna Galore Post author

    Pour Bakchich, je suis d’accord avec toi, j’ai jeté un coup d’oeil et ça m’a vite ennuyé. Pour d’autres, je suis beaucoup moins sévère que toi: Rue89 et Slate, par exemple, sont animés par des vrais journalistes professionnels, qui font plutôt bien leur boulot.

    C’est tout l’avantage et l’inconvénient du net: tu peux aussi bien trouver le meilleur que le pire, l’intox que l’info. A chacun de s’en servir de façon appropriée.

    Quant à se faire brouiller l’écoute, certains pensent que c’est stimulant, voire que ça rend plus dur.

    Anna, la frite me botte

  7. ramses Post author

    Je viens de faire un tour sur slate.fr…

    L’article de Jacques Attali, l’un des fondateurs, sur la refonte de l’Economie mondiale (« La dépression peut être évitée à condition d’agir maintenant »), ne m’a pas convaincu…

    Il peut toujours rêver à l’effondrement des Etats-Unis comme super-puissance et à son remplacement par une espèce de magma militaro-économique…

    « Et pourtant, ce qui est à faire est assez simple : fusionner le G8 et le Conseil de sécurité, en y admettant les principales grandes puissances du Sud. Mettre les institutions financières internationales sous la tutelle de ce Conseil de Sécurité rénové, en charge de mettre en place une véritable réglementation planétaire, pour contrôler les hedge funds et modifier les règles de Bâle sur les capitaux des banques. Et s’en servir pour organiser la relance de la production des biens publics mondiaux. »

    Si Barak Obama le lit, ça doit le faire sourire…

  8. Anna Galore Post author

    Jacques Attali est coûtumier de ce genre de grandes envolées soi-disant visionnaires qui restent lettre morte tellement elles sont irréalistes.

    Il y a un « grand » journaliste un peu du même genre chez Newsweek, il s’appelle Fareed Zakharia. Un jour, il a écrit un papier de huit pages intitulé « Voici mon plan pour ramener la paix au Proche-orient » (ou quelque chose de ce genre). Rien que ça. J’ai trouvé ça tellement grotesque et bouffi de suffisance que j’ai définitivement arrêté de lire ses articles.

  9. ramses Post author

    Ce qui m’épate, c’est que Jacques Attali ait pu occuper des fonctions très importantes toute sa vie, en racontant des élucubrations pareilles…

    Plus c’est gros, mieux ça passe ?

    Dans l’affaire de l’Angolagate, il ressort blanchi…

    Il a le c.. bordé de nouilles, ce type !

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