Le Coeur de Rodrigues

VoieDorée a eu la gentillesse d’envoyer de magnifiques photos faites à Rodrigues. Je le laisse raconter l’île et je pose quelques unes des images qu’il a rapportées, pour que son voyage soit aussi un peu le nôtre.
Merci Voie pour ce cadeau.

Elle est située à deux heures d’avion de la Réunion, en passant obligatoirement par Maurice. Elle ne fait que 104 km2 de superficie et est assez peu peuplée (37000 habitants)
Rodrigues fait partie avec Maurice et La Réunion de l’archipel des Mascareignes. Le navigateur Portugais Don Diego Rodriguez lui a donné son nom.

Française en 1725, cette île de rêve a été annexée par la France qui n’a rien trouvé de mieux que de piller ses trésor. Les tortues qui peuplaient l’île ont servi de réserve de viande aux navigateurs ainsi que les oiseaux et tout ce qui était négociable a été emporté. En 1809 les Anglais ont repris l’endroit et terminé le pillage total des animaux et forêts, en particulier le magnifique bois d’ébène, présent en grand nombre dans cette île.

L’indépendance de l’île Maurice en 1968 à laquelle elle fut rattachée administrativement lui donna son autonomie mais ce n’est que depuis 2002 qu’elle bénéficie d’une relative liberté de gestion.

Les premières impressions…

Les longues formalités d’entrée dénotent un besoin atavique de protection de ce qui existe encore. Véhiculé dans LE lieu »touristique » de Rodrigues par un vieux car peint de couleur vive et baptisé « Princess of the Road » nous roulons à une vitesse d’environ 40 km/heure, descente incluses dans ce véhicule hors d’âge. Les habitations rares et composées d’une seule pièce sont piquées ça et là sur les collines. Une cuisine extérieure, une réserve d’eau et un cabinet d’aisance situé à quelque pas des habitations constituent le lieu de vie habituel. Quelques maisons plus spacieuses en bordure de cote sont habitées par les fonctionnaires. La population café au lait est habillée plutôt simplement voire pauvrement sauf les solarisés, en uniforme irréprochable, souvenir des traditions anglaises.

Les habitants sont souriants et semblent se contenter de leur vie spartiate. Les magasins ne sont pas en libre services mais chacun doit commander ce qui lui convient derrière un comptoir de bois. Les marchandises sont de bas de gamme, d’un prix ridiculement bas. Pas de produits laitiers, pas de vin, pas de bijouteries. Pas non plus et c’est tant mieux de panneaux publicitaires. Il n’existe pas de station service, un camion citerne en fait office.

Le paysage est vallonné, les grands lagons mettent l’île en valeur et les promenades à pied au milieu des filaos sont très agréables. A proximité l’ilet « coco », réserve d’oiseaux dont » l’oiseau la Vierge » avec sa plage de sable blanc pullule d’espèces acclimatées

Il n’y a pas d’industrie, seule la pêche et l’agriculture de subsistance constitue l’économie. Le tourisme n’est pas arrivé ici et il semble qu’il ne soit pas particulièrement souhaité.

Quelques volontaires tentent la réactivation des variétés présentes avant le pillage, comme les tortues qu‘ils ont fait venir des Seychelles et de Madagascar, les oiseaux et la replantation des plantes endémiques.
Les habitants pensent en créole, parlent Français et écrivent en Anglais ce qui donne lieu à quelques difficultés d’expression.
En résumé, ce n’est pas par des photos qu’il est possible de retranscrire totalement cette impression de sérénité, de paix, de calme et d’harmonie mais elles vous donneront une vague idée de ce que cette île recèle comme trésors.

10 Replies to “Le Coeur de Rodrigues”

  1. Jayshree Post author

    Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Miss et Voidorré pour nous faire visiter virtuellement cette belle ville…

  2. Anna Galore Post author

    Superbe ! Une très belle surprise de trouver son mail hier soir en rentrant et une très bonne idée d’en mettre l’essentiel ici pour le partager avec tout le monde.

  3. anti Post author

    Mmmm. J’aime particulièrement cette manière que tu as Voie de partager Voie en toute humilité, avec humour souvent, sensibilité sans sensiblerie.

    Et je ne parle même pas du fait que tu maîtrises les mots qui suivent le chemin de ton Regard.

    J’éprouve en découvrant tes photos ce que je ressens devant celles de Anna, le sentiment de communion profonde avec le sacré environnant, la couleur en transparence de vos âmes.

    anti

  4. sampang Post author

    tu m émeus ?! tu m émeus ?! tu t es déjà retrouvé devant un truc pareil ? 😉

    Voie merci pour ce beau voyage que tu partages avec nous^^

  5. voiedoree Post author

    RODRIGUES

    Le vent, les pluies puis le travail des hommes
    Ont usé longuement tes anciennes éminences
    En creusant tes ravines et érodant tes dômes
    Adoucissant tes courbes dans leur jeu de patience

    Quand je t’ai contemplée sans espoir de conquête
    Simplement attiré par tes vallons si doux
    Au même instant j’ai vu tout au fond de ton être
    Ton envie de me voir partager tes jeux fous

    Je t’ai suivi alors dans tes chemins mouvants
    Découvrant des trésors à chaque traversée
    Des forêts épicées aux lagons transparents
    J’ai senti doucement tes beautés me gagner

    Plus j’entre dans tes anses étroites et limpides
    Plus mes yeux te contemplent sous un fin filao
    Que mon âme s’éprend de ta douceur sensible
    Pendant que tes silences me parlent à demi-mots

    Pourtant le jour venu je devrai m’en aller
    Heureux d’avoir connu par mes sens tes splendeurs
    Sache bien que toujours, tout au fond de mon cœur
    Jusqu’au dernier soupir ne pourrai t’oublier

    (MAI 2008)

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