70 Replies to “Le fil du Dragon (contes d’Asie)”

  1. boudufle Post author

    Alors …..!!!! moi attendre….sinon, je commence sur l’histoire du pourquoi le panda a des tâches noires, na !!

  2. boudufle Post author

    Ben, voilà… au début les pandas ils n’avaient pas de taches, tout blanc qu’ils étaient….
    Un jour, dans la forêt de bambous, ils entendent une petite fille, qui pleure, mais vraiment… pas je chouine, de grosses larmes.
    Elle est très, mais très beaucoup malade, c’est simple elle va mourir.
    Les pandas écoutent son histoire, que je vous raconte pas, car je vais pas plomber non plus le fil de Sampang, et pouf…elle meurt.
    Les pandas tout tristes, se mirent à pleurer à grosses larmes de pandas, et ils tapaient des pieds de douleur dans les flaques de boue faites par les larmes, puis ils se frottaient les yeux les pattes pleines de terre, et bras de dessus-dessous ils suivirent cette petite fille jusqu’à sa dernière demeure….
    C’est ainsi, que pour se souvenir de cette pauvre enfant, les pandas ont depuis, les taches, aux pieds, aux yeux et autour du corps.

    Y’a qu’à demander….

  3. boudufle Post author

    je connais que cette histoire venant de chine, semble que c’est une vraie histoire que la maman chinoise raconte à ses enfants.
    Je la trouve ravissante, et tellement imagée.

    Dois-je avouer que j’ai un faible pour les pandas…mdr!!!

  4. Anna Galore Post author

    Et tu as des pandas, chez toi?

    Non, c’est pour savoir s’il faut mettre des bottes quand on viendra te voir 🙂

  5. boudufle Post author

    oui, mais moi c’est plus contes et légendes du Limousin…c’est moins , comment dire éxotique…mdr!!!

  6. Anna Galore Post author

    Ah oui je vois: c’est l’histoire de pourquoi les lapins blancs à taches noires ils ont des taches noires, c’est ça? hein, dis?

  7. boudufle Post author

    andouille….mais les bottes c’est d’usage ici du 1er janvier au 31 décembre.
    Pas de panda, juste un gros nours qui vient de monter chauffer ma coucouche….mdr!

  8. boudufle Post author

    ah! les lapinous…j’adore aussi, mais j’en connais une qui n’est pas asiatique du tout , mais qui me fait hurler de rire…

  9. boudufle Post author

    non, l’ex était plus coloré…mdr!

    Miss, stop, plus de cigarette roses…pas de pandas dans le limousin, bien, que certains soirs au sortir des bars de la région, je ne sais pas trop ce qu’ils voient…mdr!

  10. sampang Post author

    Ce conte parle de l Asie… je le pose là… il n y a pas les photos, mais bon… 😉

    A QUI CONFIER SON AME…

    Dans le Golf du Tonkin, un Sampang voguait au gré des vents et des courants… Il quittait le Nord. Il avait laissé quelques années auparavant la ville d Hanoi celle que l on appelle  » La laborieuse ».

    Il y repensait de temps à autres, croisant une image ou une odeur la lui rappelant. Il n avait pas de tristesse, pas de rancœur de sa vie dure d avant. Il avait tant appris en la côtoyant ! Chaque plaie avait été là pour lui apprendre comment réparer et surtout se souvenir, pour ne plus avoir à en souffrir. Il avait pris l eau pourtant le long de ces récifs, dans la baie d Along. Sur des montagnes rocheuses plus grosses et plus costaudes que lui, il s était déchiré… fracassé…

    Aujourd hui, il descendait doucement vers la Mer de Chine…

    On lui avait parlé d une ville un peu plus bas. D une ville dont on avait mille choses à dire après qu on l ai eue traversée : Hué “ La poétique ”. Il n avait jamais accosté et s était toujours débrouillé pour charger et décharger grâce aux petits bateaux marchands… Puis un jour, il entendit dans un souffle : “ Va ! Va voir, arrête-toi là-bas et regarde. Il y a une diversité étonnante. Il y a tant et tant dans cette ville ! Il y a même quelqu un qui sera là pour te guider au cas où tu t égarerais ”. Poussé par un joli vent du Sud, qui sentait bon le lilas, il se décida.

    Quelle surprise pour lui ! Il y en avait des choses à voir et à entendre ! On pouvait partager et échanger toute sa cargaison ! Vider les calles, se ressourcer. Rêver en regardant tant de beauté et de diversités. Engranger de nouveau. Il regarda de loin la ville. Hué était belle, semblait l accueillir. Hué, ville des lettrés et des poêtes. Il aperçut le guide sur l embarcadère de bambou. Il était là debout, lui faisant des signes, comme si il l attendait. Il se présenta un peu à lui et se laissa guider. Il rencontra toutes sortes de choses. Des mots qui voguaient comme lui. Certains de désespérances en espoirs, mais de tant de souffrances connues, qu il pouvait déchiffrer leur chagrin. D autres remplis de tant d Amour qu il faisait auprès d eux toujours doux et beau et ils se sentaient si bien à leurs côtés. Des questionnements laissés en surface, flottaient, interpellants ici et là, laissant autant de chance de comprendre les voyages des autres. Il rencontra des paysages merveilleux venus d ailleurs. Certains sampangs étaient remplis d images. Ils arrivaient d autres terres et ramenaient avec eux des mondes merveilleux. Il se lança et se surpris à aimer lui aussi croiser auprès d eux…
    D autres sampangs étaient là. Ils portaient toute la journée de lourdes charges de sable.

    Les sampaniers les remplissaient toute la journée. Ils leur fallait travailler dur pour gagner assez afin de pouvoir être refaits à neuf et reprendre le voyage. Ils pensaient qu en peinant, ils rachèteraient leurs erreurs d avoir tant dériver au point de s être cassés de toutes parts. Les voyant ainsi éprouvés, le Sampang leur dit : “ Peut-être devriez-vous réparer la coque plutôt que d écoper… Vous serait-il possible de concevoir autrement vos voilures et de les réparer. J ai quelques fils à vous donner si cela peut vous aider… ”.
    Les autres sampangs le regardèrent… Un échangea des propos disgracieux à son égard. Le guide regardait cela de loin… Quand le Sampang voulu s expliquer de sa démarche, on l insulta. Alors le guide intervint, non pas pour dire qu on venait de manquer de respect pour la deuxième fois au Sampang, mais pour couper court à toute discussion… Le Sampang se sentit dans l obligation de se justifier de ses propos, et dû expliquer son malheureux voyage dans la baie d Along et de ses propres réparations, comme pour prouver sa légitimité de donner des conseils, son avis… Grâce à cela il pu se faire comprendre de l autre sampang et il en était heureux. Que c était bon de constater que si l on n acceptait pas tout, du moins on comprenait. Quelle joie ! L écueil qui avait provoqué cette blessure de part et d autre était maintenant bien loin. Parce que justement, on les avait laissé tous deux s expliquer.
    Le Sampang hésita de s aventurer plus loin… La rivière des parfums, à deux sources : l une avec ses 55 cascades magnifiques et grandioses, une autre avec 14 cascades dangereuses. Il se soigna avec les herbes médicinales qui la bordaient. Il en humait les odeurs et elles le pénétraient comme un souffle nouveau.
    Alors il pris part de plus belle à la réflexion des mots et des questions. Il remonta la rivière…

    Le matin, il y avait toujours le bonjour du soleil. Une chaleur, une douceur… Le Sampang attendait aussi, bien sûr, cette ronde de lueurs qui arrivait aussi et s amalgamait. Il aimait à les voir et à les entendre. Tout était joyeux. Chacun y allant de son mot pour l autre. Et puis il y avait des sampangs qui naviguaient par deux. Quand ils arrivaient s était l effusion . Tout débordait de partout ! Le bonheur, l Amour, la gaieté, l attention pour les autres… Pas qu une effusion non, une fusion…

    Un ange tout blond survolait la rivière… Pensait-il que chacun ici était bon ? Il ne voyait comme la plupart, pas le mal. S imaginait-il qu il pouvait confier ses mots au guide ? Il le crut et c est-ce qu il fît…Comment penser que le guide l enverrait tout droit dans le ravin ? Comment serait-il possible qu il lui retourne ses mots dans le sens qui l arrangeait ? Etait-il possible que celui dont la fonction est de guider, celui qui se doit d être objectif et modéré par rapport à ce qu il te présente, puisse te trahir ? Etait-on passé de l autre côté du fleuve sans s en rendre compte ? Les cascades furent dégringolées à une vitesse vertigineuse, emportèrent avec elles beaucoup ce jour là… Comme par magie, les mots qui circulaient se volatilisaient. Aucun n atteignait la rive. Ballottés en un court moment dans un sens et dans un autre, puis dans un tourbillon coulaientt aussi vite qu ils étaient apparus. Il ne resta sur l eau aucune trace de tout cela…Les personnes restées sur les rives sentaient-elles que cette mini tornade avait tout emporté ? Etaient -elles conscientes de ce gâchis ? Elles ne sauraient sans doute jamais ce qui s était réellement passé. On vit le guide, seul, se débattre au loin, au large… Quand il revint, on le tira hors de l eau, on pris soin de lui, on lui dit tout le bien que l on pensait de lui, lui qui avait essayé de sauver tout le monde… Ce que personne n avait vu, lui avait-on raconté, c est le fil accroché au pied du guide… et qui le tenait solidement accroché à un rocher sur la rive… Le guide n aurait donc jamais pu être emporté par les flots brusques de cette cascade… ?! Il ne pu y croire…
    Le Sampang réfléchit longtemps… Qu’était-ce donc cette ville où l’on ne pouvait parler librement ? Plus précisément où l on ne pouvait être en opposition ou en désaccord avec le guide ? C’est vrai qu’en d’autres temps, des bonzes s’étaient immolés ici même pour revendiquer ce droit d’exister, de pouvoir dire, d’être libres.
    Il ne savait plus quoi penser. Il avait besoin d’un temps à la réflexion. Il décida de nettoyer un peu sa coque et ses voilures. Il fut surpris de voir, pas d’imaginer, mais bien de voir, un bout du fil qui s’était pris dans sa quille. Alors, on ne lui avait pas menti. L’histoire du fil à laquelle il ne croyait pas était pourtant bien réelle. Il ramassa précieusement ce petit bout de fil : souvenir de ce qui n’aurait jamais dû être.
    Comment s éloigner de Hué ? Comment quitter ce lieu où l’on a tant aimé être ? Pourquoi partir ? Simplement parce que l’on aurait peur du guide ? Juste parce que l’on ne pourrait plus dire ce qu’on veut comme on veut ? Non, rien de tout cela. Naturellement parce que le goût d’y être sonne faux, de plus en plus, de jour en jour. L envie n est plus la même, aujourd hui… Il y manque la sincérité, le goût du vrai… même l erreur est belle quand elle est reconnue…

    Seulement parce que dans le sud du pays, se nomme une grande ville “ Ho Chi Minh Ville ” : l’insouciante. On y rit et on y pleure comme des enfants. On aime les choses vraies et simples, les petits bonheurs.
    Le Sampang gonfla ses voiles, glissa doucement dans l’estuaire du fleuve et aperçut la Mer de Chine. Il se retourna et dit au revoir à Hué. La remercia pour son accueil, ses monuments, ses gens, ses sampangs, les parfums de ses plantes médicinales et ses mots…

    Alors qu’un sourire éclairait son étrave, il entendit une voix lui dire : “ Tu le savais déjà, mais d’autres ici l’ont aussi compris. Ne confie pas ton âme quand tu ne connais pas la personne à laquelle tu te dis. Quand tu fais confiance, tu prends le risque d’être déçu, parce que tu prends le risque d’être trahi. ”

    Le Sampang filait droit devant lui, une brise soufflait généreusement dans ses voiles, une question cependant était restée en suspens : au Viêt-Nam la plupart des gens étaient bouddhistes. Ce pays était-il une secte ?

  11. Antillaise Post author

    Waouh Sampang ! Je viens de lire en diagonale pour me garder le plaisir de le lire en toute quiétude à la maison ! Tes mots sont déjà dans mon sac 😉

    Anti, I am sailing, I am sailing, home again ‘cross the sea.
    I am sailing, stormy waters, to be near you, to be free.

  12. boudufle Post author

    c’est splendide Sampang, je vais plus avoir d’encre dans ma cartouche moi…!
    Je veux le relire bien callée avec mes z’oreillers…
    Merci à toi !

  13. sampang Post author

    lool chui contente
    Si cela vous a fait plaisir comme j ai eu plaisir à l écrire, pas par plaisir au départ par besoin, alors c est un vrai grand plaisir que de vous faire plaisir.
    Je vous aime ^^

  14. sampang Post author

    Petite explication de texte… 😉
    Le Tonkin, c est la région de mon père ( quand le Viet-Nam s appelait l Indochine, il y avait plusieurs régions dont celle-ci au Nord ).
    Hanoï s appelle bien « la laborieuse », c est le Nord, la campagne.
    Hué qui se trouve au centre ( d où l importance des photos Anna ! ) se nomme bien « la poétique », c est la ville  » des filles en blanc » de Hué : les étudiantes…
    Et puis Ho Chi Minh Ville ( anciennement Saïgon ) tout au Sud que l on dit être  » L insouciante ».
    Dans la baie d Ha Long au Nord, il ya toute cette mer remplie de rochers, de montagnes, dont je vous raconterai la légende très bientôt. S y risquer par tempête est très dangereux.
    A Hué il y a une rivière des parfums, appelée ainsi parce qu elle est bordée de plantes médicinales dont les parfums sont très odorants. Elle a deux sources, l une d entre elle a bien 55 cascades splendides et l autre en a 14 qui sont excessivement dangeureuses.
    Hué est réputée pour avoir, à qqs kms d elle, des sampagniers qui toute la journée draguent le fond pour ramasser sable et cailloux et les charger dans leurs embarcations.
    Pour le reste de l histoire… c est un peu comme pour les boat-people, on remercie ceux qui ont essuyé tous les orages pour nous frayer un passage plus assuré par la suite…
    Merci donc à vous ! vous qui avez préparé pour nous un lieu dont nous avions tous besoin si j en juge ( dans un autre post ) par les 100 messages de la jounée d hier…
    Merci ! du fond du coeur… MERCI
    Namasté

  15. Antillaise Post author

    Moi je souris parce que Haïphong, le port de Hanoï, est la ville natale des premières personnes vietnamiennes que j’ai connues. Huê est la ville où je devais aller participer à la restauration d’un hôpital et donner des cours de français (projet non aboutit) et Ho chi Minh était en rapport avec le nom du père de ces amis.

    Je me suis régalée à la lecture de ton conte.

    Anti

  16. sampang Post author

    LA CHIQUE DU BÉTEL

    Jadis, sous le règne du roi Hùng Vuong IV, vivaient deux frères, Cao Tân et Cao Lang. Ils se ressemblaient tellement qu’il était difficile de les distinguer. Ils suivaient les cours d’un vieux maître du village qui avait une fille unique dont la beauté recueillait tous les hommages de tous les jeunes gens de la région.

    Le vieux maître se prit d’affection pour les deux. Il désirait accorder la main de sa fille à l’un d’eux, de préférence à l’aîné, car selon la coutume vietnamienne, l’aîné devait en principe se marier le premier. Pour arriver à les distinguer, il eut recours à un petit subterfuge en les invitant à dîner chez lui. Le premier à prendre les baguettes serait l’aîné.

    C’est ainsi que Cao Tân obtint la main de la jeune fille. Il ne se doutait pas un seul instant que son frère cadet lui aussi vouait à cette dernière un ardent amour . Les deux frères continuaient à vivre ensemble dans une harmonie parfaite. Cao Tân faisait tout pour rendre son frère cadet heureux. Mais celui-ci, malgré l’affection de son frère, n’arrivait pas à refouler les peines de son cœur. Il décida de les quitter et partit à l’aventure. Après plusieurs jours de marche, il finit par tomber d’épuisement sur la route et fut transformé en un bloc de calcaire d’un blanc immaculé.

    L’aîné, pris d’une inquiétude grandissante pour son frère, partit à sa recherche. Par un miraculeux hasard, il suivit le même chemin.

    Un matin, après plusieurs de jours de marche, il atteignit le bloc de calcaire. A peine assis dessus, il tomba mort d’épuisement. Il fut métamorphosé en un bel arbre longiligne avec des palmes vertes et des petits fruits oblongs. L’arbre commença à étendre sa ramure et son ombre au dessus du bloc de calcaire comme pour le protéger des intempéries.

    Restée sans nouvelles de son mari, la jeune femme quitta à son tour la maison et se mit à sa recherche. Elle parcourut champs et prairies, traversa de nombreux villages, et arriva enfin un jour près de l’arbre. Épuisée par la marche, elle s’adossa au pied de l’arbre, mourut à son tour et fut changée en une liane aux larges feuilles d’un vert intense en forme de cœur dont la tige s’enroule autour du tronc de l’arbre.

    Cette légende explique l’origine de l’ancienne coutume des Vietnamiens de mastiquer des feuilles de bétel mélangées à de la chaux et de la noix d’arec. Des feuilles de bétel et des noix d’arec font obligatoirement partie des cadeaux de mariage : elles symbolisent l’union éternelle.

  17. sampang Post author

    Voiedorée… et tu sais que je tape des pieds et des mains quand je le dis ?
    Bonjour à toi ! 🙂

  18. Anna Galore Post author

    Quel régal! Mais quel régal que ce fil! Voiedorée, je viens avec toi! Sampang, je te mmmmmmmhhhhhserre fort!

  19. sampang Post author

    tant pis je me mets sur mon fil en espérant que vous le verrez car je ne sais pas où poster ça

    Il y a un TROJAN sur msn, qui dit  » t as tof fait quoi sur ce site » deux fois de suite et qui vous envoie le virus qd vs cliquez sur le lien , là c est de Miss que ça vient ( t inquiète miss je sais que c est pas toi:))
    Certains sont emebetés depuis 3 jours avec ce virus…
    Bon bah autrement, très bonne journée à tous ^^

  20. Antillaise Post author

    « LA CHIQUE DU BÉTEL  »

    Quel régal ! Quel régal ! J’suis de là-bas c’est sûr !

    Cam on !

    Anti, một-hai-ba mặt trời !!!

  21. sampang Post author

    ahahah ma toute belle de ça je me souviens très bien justement et si j ai dû apprendre à compter jusqu à vingt dernièrement en fançais ;), j ai toujours su compter en vietnamien !

    Tiens donc…  » J’suis de là-bas c’est sûr ! « …
    J ai regardé jusque tard ce matin, entre autre, le film où mon petit frère arrive au Viet-Nam pour la première fois. De son hublot on voit au loin la brûme qui recouvre la ville et puis il se pose… alors là sans pouvoir m en empêcher, j ai tout mon corps pris de soubresauts et je ne peux retenir mes larmes… Parce que, je suis dans cet avion et c est moi qui arrive sur cette terre…

    Il faut que je m explique parce que vous allez croire que je pleurniche à tout va, ce qui n est pas totalement faux mdr ! Je ne peux par exemple voir un film d horreur, à un moment donné je suis tellement dedans, que je ne vais pas bien du tout. Bref si j avais vraiment été dans la TV, je ne me serais pas sentie plus mal qu à l instant où je la regarde. Un suspens et je peux trembler ou suer. Je suis dedans quoi. Je ne peux pas me dire que c est juste un film…Je ne sais pas si je suis claire là ?! lol ils vont dire  » ça y est , j en étais sûre, elle est frappée Sampang « .
    Je sens ou ressens les choses très fort, je ne sais comment expliquer cela, je les vis. Mais ce que je tente d expliquer très souvent, c est que pour moi les pleurs sont comme le rire. Pas plus pas moins qu une émotion traduite sous une forme différente. On est souvent géné quand une personne pleure, on ne l est pas quand elle rit. Ne pensez pas que je sois malheureuse et tout et tout. Ne prenez pas mes pleurs comme un chagrin ou une tristesse, juste comme une émotion qui me traverse.
    Un jour j ai écrit à Maman ces paroles de France Gall : » si Maman si, si Maman si, Maman si tu voyais ma vie… Je pleure comme je ris, si Maman si et mon avenir reste gris et mon coeur aussi ».
    Je continue de pleurer comme je ris, pour le reste les choses ont changé mdr !

    Et oui, comme toi je suis convaincue que je suis de là-bas 🙂

    Cam on Anti ! Cam ơn nhieu !

  22. Antillaise Post author

    De rien ! De rien du tout alors !

    C’est moi qui te remercie de décrire si bien ce qui m’arrive si souvent 😉 Je suis incapable de regarder un film d’horreur, si je fais un cauchemar, je vis avec des jours et des jours durant… etc… Il est comme ça, et particulièrement ici sur ce blog, des personnes d’une très grande sensibilité.

    Tes mots : « ce que je tente d expliquer très souvent, c est que pour moi les pleurs sont comme le rire » me font sourire car c’est ceux que j’employais hier avec Miss You : « C’est pas douleureux. C’est comme ça. C’est ni bien, ni mal. » Et je ne parle pas de la chanson de France Gall…

    Anti

  23. sampang Post author

    Les Dieux roulés par Trang Quynh

    Dans l’ancien Vietnam, la coutume voulait que les candidats aux concours pour les grandes universitaires fissent avant le jour des épreuves, des offrandes aux Génies afin de solliciter leur protection.
    Trang Quynh ne croyait guère aux Génies. Mais ses parents ne voulaient pas que leur fils encourût la colère divine et qu’à cause de cela, le chemin des honneurs lui fût fermé.
    Trang Quynh fit donc que ses parents lui disaient de faire. Mais l argent qu’on lui avait donné pour acheter le nécessaire, il l avait tout dépensé.
    Il entra les mains vides dans le temple qui abritait un Génie réputé puissant, se prosterna et fit cette prière: « O puissant Génie! Pauvre, je ne puis rien t offrir pour le moment. Mais si tu daignes étendre sur moi ta protection pour que je passe brillamment mes examens, je t offrirai une vache, foi de Quynh ».
    Et il fut reçu cong sinh ( Grade universitaire équivalant à celui de licencié)
    Se souvenant alors qu il avait à s acquitter envers son Génie protecteur, Trang Quynh alla emprunter une vache avec son petit qu il emmena au temple.
    A la table sur laquelle était placée l’ dole, il attacha la vache et laissa le veau en liberté.
    Puis il se prosterna devant l autel
    – Merci ô Génie, dit-il, qui, de ta protection efficace, tu as assuré mon succès aux examens.
    Voici la vache que je t ai promise. Accepte-la!
    Cela dit, il se retira.

    La vache voyant son petit s éloigner d elle, s élança à sa poursuite, entraînant la table à laquelle elle était attachée.

    Les objets de culte, y compris la statuette, dégringolèrent avec fracas

    -Quoi? s’écria Trang Quynh en se retournant. Tu as pitié de ma pauvreté, à Dieux de la Miséricorde, et me renvoies l offrande? Bon ! Que ta volonté soit faite !
    Il remis la table sur les pieds, releva les objets de culte et la statuette, détacha la vache et l emmena.

  24. Antillaise Post author

    Comme j’aime ces contes ! Comme je les aime !!! Tellement plein de tout l’esprit asiatique que j’aime.

    Hier après-midi, un lama racontait dans la douce langue du Tibet :

    La dent de Bouddha.

    Une vieille tibétaine avait pour fils un commerçant qui se rendait souvent en Inde pour vendre et acheter des denrées. La vieille femme avait une foi très profonde dans le Bouddha, si bien que son voeu le plus cher était de posséder une de ses reliques. A l’occasion d’un de ses voyages en Inde, le fils, décrivant son itinéraire à sa mère, mentionna qu’il passerait à Bodhgaya. Bodhgaya ! Le lieu de l’Eveil du Bouddha !

    Puisque tu te rends dans un endroit si sacré, dit la mère, essaye de me rapporter une relique du Bouddha ou du moins quelque chose qui lui aurait appartenu.
    Promis ! répondit le fils.
    Le marchand prit donc la route de l’Inde, fit son commerce dans les différentes villes où il avait prévu de se rendre, passa par Bodhgaya et…pris par les soucis de l’achat et de la vente, du marchandage, du calcul du bénéfice et de l’évaluation de la qualité des denrées, oublia complètement la relique du Bouddha.
    Dès qu’il rentra dans son village, c’est pourtant la première question que lui posa sa mère :

    As-tu pensé à ma relique ?
    Hélas, non. Le fils n’avait pensé à rien !
    L’année suivante, le fils entreprit un nouveau voyage en Inde ; la mère lui renouvela sa demande de manière pressante, pour le voir revenir quelques mois plus tard les mains aussi vides que la première fois. Les affaires étaient si pressantes !
    Troisième voyage en perspective, troisième requête de la mère qui, poussée autant par la dévotion que par le désespoir d’avoir un fils aussi négligent, lui dit :

    Si tu oublies cette foi-ci encore de me rapporter ce que je t’ai demandé, quand tu reviendras, je me tuerai devant toi.
    Et le fils, fort impressionné, de promettre plus que jamais.
    Sur les routes de l’Inde, il pensa bien à sa promesse, mais les jours passant et la fièvre du commerce le prenant chaque semaine d’avantage, il se retrouva au Tibet sans s’être soucié de la moindre relique. N’étant qu’à un jour de marche de chez lui, il était en train de prendre son repas de midi, lorsque, horreur ! il se souvint de la promesse faite à sa mère. Il savait qu’elle était capable de la mettre à exécution. Que faire ?
    Soudain son regard se porta sur le cadavre d’un chien en décomposition qui se trouvait non loin. Un éclair jaillit dans son esprit : dent de chien, dent d’homme, la différence n’est pas si grande ; il rapporterait à sa mère une « dent du Bouddha » !
    Un objet si sacré ne saurait être présenté sans un emballage qui en souligne la grandeur. Aussi notre commerçant l’enroba-t-il d’un brocart blanc très précieux, puis d’un jaune, puis d’un rouge. La merveille était prête.
    Lorsqu’il se présenta devant sa mère, il attendit sa question avec une joie non dissimulée :

    Alors, as-tu fait bon voyage ? N’as-tu pas oublié encore ma demande ?
    Mère, comment l’aurais-je oubliée alors que ta vie en dépendait ? Je t’ai rapporté une dent du Bouddha. Regarde !
    Les yeux brouillés de larmes, la vieille femme reçut le précieux paquet et, avec un respect infini, défit les brocarts un par un jusqu’à ce qu’apparaisse cette chose si extraordinaire, incroyable, inouïe : une dent du Bouddha !
    Elle s’empressa de placer la dent sur un autel, fit ciseler une châsse en or pour la contenir, puis, chaque jour, récita des prière et disposa des offrandes devant le saint objet. Les gens des environs ne manquaient pas de se joindre à elle en grand nombre pour témoigner leur dévotion.
    Tant et si bien que la vulgaire dent de chien, au bout d’un certain temps, se mit à produire des perles saintes (tib. ringsels). Quant à la vieille femme, lorsque son temps fut venu, son corps disparut dans un arc-en-ciel en même temps qu’une pluie de fleurs tombait du ciel.
    La dent n’était qu’une dent de chien, la vieille femme était dans l’erreur, mais la puissance de sa dévotion était si grande qu’elle put donner lieu à de tels prodiges.

    Nous souvenant de cet exemple, nous devons cultiver une semblable dévotion en prenant appui sur la pratique du Gourou Yoga. Nous ne pourrons le faire qu’en évitant trop de distractions extérieures, en ne nous laissant pas aller à la paresse et en ne laissant pas les doutes nous perturber. Dans ces conditions seulement nous pourrons nous ouvrir à la grâce.

    Anti

  25. sampang Post author

    Et pour tous ceux qui viendront ici voir ce texte Anti, et qui ne pratiquent pas, peut être juste leur dire que c est notre propre foi en les choses qui fait qu elles arrivent ou non 😉
    Merci pour cette grande leçon ^^

  26. Antillaise Post author

    Voui ! Si tu savais comme j’ai pensé à toi hier ! Trop fort !

    Anti, joie suprême pour le coup !

  27. Antillaise Post author

    J’ai adoré aussi sa manière délicate d’expliquer comment joindre les mains en gardant une cavité ouverte : comme si vous teniez une fleur fragile et précieuse entre vos mains…

    Soupir de bien être là !

    Anti, petite fleur de Lotus.

  28. sampang Post author

    Le Génie de la Pluie et la Grenouille

    Parmi des écueils désolés, au bord de la mer, vivait dans une profonde caverne le Génie de la Pluie, le dragon Mua. L’Empereur du Ciel lui avait donné pour tâche d arroser la terre. Dès que le niveau des rivières et des fleuves baissait, que l’eau disparaissait des rizières et que le sol durcissait, Mua sortait de sa grotte, se penchait sur le miroir de la mer et buvait à n’en plus finir. Puis il prenait son envol, et recrachait cette eau sous forme d’une pluie bienfaisante partout où le besoin s’en faisait sentir. Malheureusement, Mua était fort capricieux et paresseux de surcroît. S’il décidait soudain qu’il n’avait pas envie d’aller plus loin, il pouvait déverser d’un seul coup toute l’eau qui lui restait sur une région qui n’en manquait pas, et provoquer ainsi des inondations. Plus grave encore, il lui arriva une fois de ne pas mettre le nez dehors durant des semaines. La terre fut bientôt aussi dure que de la pierre, plantes et animaux souffrirent terriblement. Mais alors que toutes les bêtes se résignaient déjà à mourir de soif, la grenouille refusa de subir ce triste sort ; elle décida d’aller trouver l’Empereur du Ciel et de se plaindre à lui des négligences du Génie de la Pluie.
    En chemin elle rencontra d’abord le crabe, puis le renard, l’ours, le tigre et pour finir l’abeille. Ils essayèrent tous de la faire renoncer à son projet : le voyage était périlleux, et qui pouvait assurer qu’il servirait à quelque chose ? Mais la grenouille était tenace : ce fut elle qui réussit à les convaincre.
     » Pourquoi attendre sans rien faire que la mort nous emporte ?  » leur dit-elle.  » Si vous m’accompagnez, nous serons plus nombreux et nos réclamations auront plus de poids auprès de l’Empereur du Ciel.  »
    Les animaux en convinrent et se joignirent à elle. Ensemble, donc, ils arrivèrent au palais céleste. Devant le portail se trouvait un grand tambour. Quiconque estimait que l’injustice régnait dans le ciel ou sur la terre avait le droit de s’en servir. Mais avant que les plaignants ne commencent à taper dessus, la grenouille les arrêta.
     » Qui sait quel accueil nous allons recevoir ?  » dit-elle à ses amis.  » Il serait plus prudent que vous vous cachiez à proximité et que vous sortiez quand je vous ferai signe.  »
    Le crabe se traîna jusqu’à une petite mare près de la porte, l’abeille se faufila sous le seuil, le renard, l’ours et le tigre se cachèrent derrière les épaisses colonnes de l’entrée. La grenouille hocha la tête, satisfaite, et frappa le tambour de toutes ses forces. Il s’avéra aussitôt qu’elle avait eu raison de se montrer prudente : l’Empereur du Ciel et les autres divinités étaient en voyage et ce fut le Génie de la Pluie, Mua en personne, qui apparut à la fenêtre. Las de s’ennuyer dans sa caverne, il était venu faire un petit séjour à la Cour céleste et attendait là le retour de ses divins confrères.
     » Qui ose troubler ainsi mon repos ?  » gronda-t-il, avant d’ordonner au garde d’aller voir ce qui se passait.
    Le garde courut à la porte et revint sur le champ.  » C’est la grenouille, Votre Grâce. Elle veut se plaindre à l’Empereur du Ciel que vous ne faites pas votre travail.  »  » Quelle insolence !  » s’écria le Génie de la Pluie.  » Non contente de tambouriner à m’en crever les tympans, elle a encore l’audace de venir plaider contre moi ?  » Et la grenouille tambourinait vraiment comme une endiablée, car elle espérait que l’Empereur du Ciel l’entendrait et reviendrait au palais. Or c’était précisément ce que Mua voulait empêcher à tout prix… Il commanda donc au coq céleste de voler jusqu’à la porte et de becqueter cette effrontée jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le coq aiguisa ses ergots et s’en alla exécuter sa mission. Alors la grenouille fit vite un petit signe au renard, et en un tournemain le malheureux coq se retrouva tout piteux devant le dragon : de sa belle queue multicolore, il ne lui restait plus que quelques plumes éparses.
     » Hum, il s’agit là d’une drôle de grenouille, apparemment !  » bougonna Mua d’un ton furieux.  » Elle est assise devant la porte, et il lui suffit de s’enfler pour que le coq céleste perde ses plumes ? Non, mais ! Je vais lui montrer qui commande ici, et lancer le chien céleste à ses trousses !  »
    Cette fois-ci, la grenouille fit signe à l’ours.
    Dès que le chien s’approcha, le gros animal surgit de derrière son pilier et lui donna de ses pattes griffues une accolade que l’animal céleste n’oublierait pas de sitôt… Son travail accompli, et le chien parti en trombe, l’ours réintégra sa cachette comme le renard l’avait fait avant lui.  » Je vais enfin pouvoir me reposer en paix !  » se disait au même moment Mua, satisfait. Mais un coup d’oeil par la fenêtre lui prouva à quel point il se trompait : le chien céleste revenait, l’échine hérissée et la queue entre les pattes, tandis que la grenouille se gonflait au maximum pour reprendre son concert.
     » Garde !  » vociféra le dragon.  » Vas-y toi-même et règle son compte à cette impudente !  »
    Le garde s’inclina, empoigna une lourde lance et prit la forme d’un serpent de feu pour aller jusqu’à la porte. Sur un signe de la grenouille, l’abeille vola hors de sa cachette et le piqua à l’oeil. Le serpent hurla de douleur, si fort que les piliers de pierre qui soutenaient le palais céleste en tremblèrent.
     » Ah ! Le garde pousse son cri de victoire « , se dit le dragon. Mais le malheureux avait bien autre chose à faire : il voulut rafraîchir son oeil enflé dans la mare. Le crabe sauta sur l’occasion et se mit à pincer tout ce qui était à sa portée ! Alors le pauvre garde se remit à hurler au point d’en ébranler les murs.
     » Ce n’est qu’une victoire sur une grenouille ordinaire ! Il la fête un peu bruyamment à mon goût « , songea le dragon.
    Devant la porte, le garde essayait de retrouver la terre ferme pour se sauver. Mais avant qu’il ait pu essuyer l’eau qui l’aveuglait, l’ours et le tigre se jetèrent sur lui. Le malheureux ne savait plus ce qui lui arrivait : où qu’il allât, où qu’il se tournât, ce n’étaient que morsures et piqûres, pincements et coups de griffes. Car le renard et l’abeille, bien entendu, n’entendaient pas demeurer en reste ! Et quand, par-dessus le marché, il entendit la grenouille crier :  » Bon, à présent donnez-moi mon bâton, que je lui apprenne à vivre !  » il détala comme une flèche vers le palais. Le Génie de la Pluie était justement à la fenêtre. Ce qu’il vit figea son sang de dragon dans ses veines : le garde revenait en courant comme un fou, à demi-aveuglé, les traits déformés par la terreur. Et derrière lui, sur le seuil du palais, la grenouille s’enflait et coassait :  » Si le Génie de la Pluie ne se remet pas sur le champ au travail, il va voir ce qu’il va voir !  »
    Et boum, boum, boum ! le tambour retentit à nouveau dans un vacarme assourdissant.
     » Que se passe-t-il donc ici ?  » lança soudain la voix tonitruante de l’Empereur du CieL  » Qui endure une injustice à ce point insupportable que la voix du tambour m’ait fait revenir de l’autre bout du monde ?  »  » C’est moi qui ai tambouriné « , avoua courageusement la grenouille. Et elle expliqua sans détours au Maître du Ciel les raisons de sa plainte. L’Empereur fronça les sourcils, mécontent, et jeta un regard sévère au Génie de la Pluie. Celui-ci s’était fait tout petit ; s’il l’avait pu, il se serait volontiers changé en un minuscule lézard afin de disparaître dans la première fente venue.
     » Redescends tout de suite et exécute ta mission !  » lui ordonna son Maître.  » Et quand tu auras terminé, reviens me trouver pour subir ton châtiment !  »
    Le dragon Mua s’envola donc, et la Divinité suprême put alors mesurer les dégâts causés par la grenouille et ses amis. Le garde, le chien et le coq célestes n’étaient vraiment pas beaux à voir…  »
    Je dois reconnaître qu’une grande injustice s’est produite dans le ciel et sur la terre « , déclara l’Empereur, se tournant vers la grenouille.  » Si Mua, à l’avenir, se montrait coupable d’autres négligences, ne te donne pas la peine de revenir ici. Contente-toi de coasser très fort, cela suffira. Le Génie de la Pluie se souviendra aussitôt de ce qu’il a à faire.  »
    La grenouille le remercia et s’en retourna chez elle avec ses amis. Quant à Mua, il fut sévèrement puni : dès qu’il eut fini d’arroser la terre, il rentra dans sa caverne où quatre démons s’emparèrent de lui. Alors le coq céleste se mit à le picorer de son bec pointu jusqu’à ce qu’il ne lui restât plus le moindre bout de peau en bon état. Depuis lors, quand il fait trop sec, les grenouilles n’ont qu’à coasser : le Génie de la Pluie en a aussitôt la chair de poule et s’empresse de se remettre au travail. Et si un jour, malgré tout, sa paresse reprenait le dessus, ce serait l’Empereur du Ciel en personne qui le rappellerait à l’ordre… car il n’a pas la moindre envie de recevoir une nouvelle visite de la grenouille. Depuis ce temps-là aussi, les hommes vénèrent les grenouilles. Et certains prétendent même qu’elles sont apparentées à l’Empereur du Ciel.

  29. Antillaise Post author

    Et hop ! Mon histoire du soir imprimée et dans mon sac ! Merci Ma Sampang !

    anti, pliée qui vient de TOUT imprimer le fil… inconscient quand tu nous tiens 😉

  30. anti Post author

    J’ai lu une très belle histoire il y a deux jours dans un livre de citations zen. Malheureusement je ne l’ai pas retrouvée aussi bien écrite que dans le livre.

    J’ai trouvé cette version :

    LAISSER MÛRIR LE COQ

    Extrait de contes et légendes des Arts Martiaux, édition Albin Michel

    Le roi de Tcheau avait confié à Chi Hsing Tseu le dressage d’un coq de combat prometteur, qui paraissait doué et combattif. Le roi était donc en droit de s’attendre à un dressage rapide… et il ne comprenait vraiment pas que dix jours après le début de l’entraînement il n’avait toujours pas eu de nouvelles des progrès du volatile. Il alla trouver Chi pour lui demander si le coq était prêt :
    – « Oh non, sire, il est loin d’être suffisamment mûr. Il est encore fier et coléreux », répond Chi.

    De nouveau, dix jours passèrent. Le roi impatient se renseigna auprès de Chi qui lui déclara :
    – « Le coq a fait des progrès, majesté, mais il n’est pas encore prêt car il réagit dés qu’il sent la présence d’un autre coq ».

    Dix jours plus tard, le roi irrité d’avoir attendu, vint chercher le coq pour le faire combattre. Chi s’interposa et expliqua :
    – « Pas maintenant, c’est beaucoup trop tôt ! Votre coq n’a pas complètement perdu tout désir de combat et sa fougue est toujours prête à se manifester ».

    Le roi ne comprenait pas très bien ce que radotait le vieux Chi. La vitalité et la fougue de l’animal n’étaient-elles pas la garantie de son efficacité ? Enfin ! Comme Chi Hsing Tseu était le dresseur le plus réputé du royaume, il lui fit confiance malgré tout et attendit.

    Dix jours s’écoulèrent. La patience du souverain était à bout. Cette fois, le roi était décidé à mettre fin au dressage. Il fit venir Chi et lui dit sur un ton qui trahissait sa mauvaise humeur. Chi prit la parole en souriant pour dire :
    – « De toute façon, le coq est presque mûr, il demeure indifférent aux provocations immobile comme s’il était de bois. Ses qualités sont maintenant solidement ancrées en lui et sa force intérieure s’est considérablement développée ».

    Effectivement, quand le roi voulut le faire combattre, les autres coqs n’étaient visiblement pas de taille à lutter avec lui. D’ailleurs, ils ne s’y risquaient même pas car ils s’enfuyaient dés qu’ils l’apercevaient.

    http://www.kwoon.info/forum/printview.php?topic=18755&sid=288bf8baeeedac9e93372a4c3c2bd22b

  31. sampang Post author

    oh Anti… Toi ma soeur d un autre temps…

    J ai bien compris le sens de ce texte. Mais j en reviens à la fin… qu il doit être malheureux ce coq… il doit combattre dans sa vie… combattre d autres coqs… qui n étant pas arrivés au même « stade », « niveau » que lui, ont peur de lui…

    La peur des Hommes est la même… Et alors comme le disait si bien Anna, la colère est la pour trahir cette faiblesse. Quand l incompréhension du fonctionnement de l autre est tel qu il pourrait être jalousé, certains compensent par la colère de n être pas ainsi…

    Je pense aux autres coqs avec beaucoup d Amour, avec le vouloir penser qu un jour ils comprendront et qu ils n auront plus peur…

  32. sampang Post author

    Le Génie du Riz
    Jadis, les hommes n’avaient pour se nourrir que des racines et des fruits sauvages. La faim et la misère régnaient partout, d’autant que le nombre des habitants de la terre ne cessait de croître et qu’il n’y avait plus, depuis longtemps, assez à manger pour tout le monde. Quand une année de sécheresse s’ajoutait à cela, la situation devenait dramatique.
    En ce temps là, dans un village, vivait un jeune couple. L’homme voyait avec anxiété son épouse bien-aimée devenir chaque jour plus pâle et plus et faible.
     » Nous ne pouvons attendre de mourir de faim sans rien faire « , finit-il par déclarer.  » Partons d’ici. Peut-être trouverons ailleurs dans le monde de quoi nous nourrir.  »
    Ils errèrent longtemps, jusqu’au jour où, trop épuisés pour continuer, ils durent s’arrêter.
     » Notre dernière heure est arrivée, j’en suis sûre « , gémit la jeune femme éplorée en posant sa tête sur l’épaule de son mari. Au même instant, à quelques pas d’eux, une nuée d’oiseaux se posa sur le sol, et se mit à picorer certains grains jaunes qui se trouvaient là.
    La jeune femme eu une idée.  » Nous devrions peut-être essayer de manger ces grains, nous aussi ? Puisqu’ils conviennent aux oiseaux, ils ne peuvent pas nous faire de mal. Et s’ils étaient empoisonnés, nos tourments prendraient fin plus vite !  » Ils cueillirent quelques tiges sauvages et mangèrent les gros grains dorés. C’était du riz. Jamais encore ils n’avaient goûté quelque chose d’aussi savoureux, ni d’aussi nourrissant. En un clin d’œil leurs joues affaissées retrouvèrent leur rondeur, et ils se sentirent tous deux beaucoup plus forts et plus vigoureux qu’auparavant.
    Alors ils rentrèrent chez eux, apportant aux autres hommes ces grains merveilleux. Ils les semèrent, et bientôt la famine disparut sur terre.
    En ce temps-là aussi, les grains de riz jaune étaient bien plus gros qu’aujourd’hui. Il s ‘agissait en effet d’un présent des dieux, qui avaient eu pitié des hommes dans la misère. Et ce riz prodigieux, ne donnait pour ainsi dire point de peine aux gens : il suffisait de le semer et de tenir la maison propre. Après quoi le riz rentrait tout seul des champs jusqu’à chez eux, à condition qu’on ait tendu une corde jusqu’à la paillote pour lui permettre de trouver son chemin.
    Mais il advint une fois qu’une femme paresseuse, qui n’avait pas fini de balayer sa maison à temps, reçu très mal le riz qui rentrait des champs. Elle se tenait encore sur le seuil, son balai à la main, quand elle le vit arriver. Furieuse, elle lui cria :  » Qu’est-ce que tu fais là ? Veux-tu bien attendre que j’ai terminé !  »
    Le riz poursuivit tranquillement son chemin. Alors la femme lui asséna un coup de balai. Elle n’aurait jamais dû faire une chose pareille. A l’instant où le balai sale toucha les grains immaculés, ceux-ci de honte, explosèrent en milliers de morceaux minuscules. Trop tard pour regretter ! A dater de ce jour, les hommes attendirent en vain que le riz rentre chez eux de lui-même. Ils durent le cultiver et le soigner de leurs propres mains, l’abreuver d’eau et de la sueur de leur front. Mais même ainsi, ils ne récoltèrent plus que des grains minuscules. Si la pluie se faisait rare, les petites plantes se fanaient et la faim, de nouveau, s’abattait sur les hommes.
    Une fois encore, l’Empereur du Ciel eut pitié de ces malheureux et leur envoya le Génie du Riz, le vieux Lua.
    Lua apprit aux paysans à semer le riz, à repiquer les jeunes pousses tendres, à aménager des rizières avec des canaux d’irrigation et des diguettes. Il se montrait bon et patient ; toutefois, en raison de son âge, il lui arrivait aussi d’avoir des lubies. En temps normal, il parcourait les champs de l’aube au crépuscule et veillait à ce que tout soit en ordre.

    Quand les hommes apercevaient le petit vieux en guenilles qui arpentait le rizières, en souriant et en marmonnant dans sa barbe, ils se chuchotaient les uns aux autres :  » La récolte sera bonne, il y aura du riz pour tous, puisque Lua garde nos champs !  »
    Mais quel malheur quand le vieillard se mettait à faire des siennes ! Il paradait dans tout le pays, fanfaronnait, chantait à tue-tête et titubait sur ses jambes parce qu’il avait trop bu d’alcool de riz. C’était toujours fort mauvais signe. Les paysans hochaient tristement la tête et murmuraient soucieux :  » Lua n’a de nouveau que des bêtises dans la tête, il se moque bien de nos champs ! « . Ils s’empressaient alors autour de lui pour essayer de lui plaire, et lui portaient des offrandes dans l’espoir de retrouver ses faveurs. La plupart du temps, Lua se laissait fléchir ; paix et tranquillité régnaient de nouveau dans le cœur des hommes.
    N’importe qui encore aujourd’hui, peut apercevoir Lua en traversant les rizières prospères. Pas sous la forme d’un vieillard d’antan, non, mais sous celle des jeunes pousses vertes qui portent désormais son nom.

  33. anti Post author

    Mdrrr ! LE SAC de riz !!! Faut qu’on aille faire les courses ensemble Sampang ! Steplé !

    anti

  34. sampang Post author

    y a que ça dedans Miss pourquoi tu crois qu ils sont aussi futés 😉

    Bah là… suis un peu plus loin de chez Tang mdr
    Mais bon ça peut se faire heinG 😉

  35. sampang Post author

    Mdrrr ! LE SAC de riz !!! Faut qu’on aille faire les courses ensemble Sampang ! Steplé !

    anti

    Ecrit par : anti | 11 mars 2008

    manque pas d air elle, je lui ai demandé mille fois ! mdr

  36. sampang Post author

    Le miroir des fées célestes

    Avez-vous déjà entendu parler du palais de Brocart ? Mais si, bien sûr, c’est le palais des deux fées célestes qui tissent tout le long du jour, les nuages, pour l’empereur du Ciel. Vous vous tromperiez bien si vous les croyiez heureuses de leur sort car les deux fées s’ennuient à mourir dans leur palais. Un jour d’ailleurs, elles se sont sauvées. Écoutez plutôt…

    Ce jour-là, c’était l’anniversaire de l’empereur du Ciel et tous ses serviteurs étaient occupés aux préparatifs d’un grand festin. Les employés célestes s’amusaient dans les salles impériales et la garde de la porte du Sud, celle par laquelle on descend sur la terre, buvait joyeusement à la santé de l’empereur et sombrait peu à peu dans une somnolence béate.

    Les deux fées célestes étaient restées seules. Dans leur merveilleux palais, elles s’ennuyaient de vivre constamment dans la béatitude, de boire tous les jours du nectar et de tisser tous les jours un nuage en forme d’enclume et sept nuages blancs moutonneux. Leurs jours se ressemblaient comme un neuf ressemble à un autre neuf et nos deux fées s’ennuyaient, s’ennuyaient à mourir.

    « Tu sais, petite sœur, » soupirait la plus jeune, « je préférerais m’en aller et descendre sur la terre plutôt que de continuer à m’ennuyer ici. Les hommes ne connaissent pas leur bonheur ! Tant de travail, et toujours du nouveau, ça me plairait tellement ! »

    « A moi aussi, » continua l’aînée, « et si tu voyais leurs montagnes et leurs rivières qui serpentent ! Que c’est beau ! Rien de pareil dans ce palais ennuyeux. Et si nous nous sauvions ? »

    Le chemin n’est pas long de la pensée à l’acte. Les deux fées célestes se mirent en route et, sur la pointe des pieds, tout doux, tout doux, elles se faufilèrent jusqu’à la porte du Sud qui conduisait à la terre. Les gardes dormaient profondément. Les deux jeunes filles se glissèrent dehors furtivement.

    « Maintenant, petite sœur, » proposa la cadette, « nous allons nous séparer. Tu iras vers le Sud, et moi vers le Nord. Et lorsque nous aurons trouvé un être en détresse, nous resterons pour l’aider. »

    Ainsi se séparèrent les deux fées. Et tout se passa comme l’avait dit la plus jeune. Toutes deux rencontrèrent deux vieilles femmes solitaires et usées et restèrent à les aider. Bientôt, elles perdirent leur teint transparent et devinrent toutes roses. Elles se plaisaient beaucoup sur la terre. Jamais plus elles ne pensaient au ciel. Mais rien n’est éternel, hélas. Cent ans avaient passé sur la terre, cent ans, ce qui fait exactement sept jours au ciel. Les festivités avaient pris fin et l’empereur Céleste commença à chercher les deux jeunes filles. Mais en vain, elles étaient introuvables.

    « Où sont-elles donc passées, » gronda l’empereur. «Voilà un moment qu’il n’a pas plu et j’aurais besoin qu’on me tisse au plus vite un nuage d’orage. »

    Et l’empereur fit chercher les deux fées. Les serviteurs revinrent bientôt pour lui apprendre que la porte du Sud était ouverte et que les deux jeunes filles s’étaient probablement sauvées. « C’est un comble ! » s’écria l’empereur. «Qu’on me les ramène au plus vite ! Sinon, j’enverrai sur la terre une sécheresse abominable ! »

    Alors les messagers célestes descendirent sur la terre à la recherche des deux fées. Ils les trouvèrent enfin. Mais les jeunes filles ne voulaient pas rentrer. Pourtant, il fallut bien se rendre ! Pouvait-on désobéir à un ordre de l’empereur du Ciel ? Tête baissée, les yeux pleins de larmes, les deux fées reprirent le chemin du ciel. En arrivant devant la porte du Sud, la plus jeune dit :

    «Petite sœur, je crois que je mourrai de regret si je ne peux plus regarder le monde en bas ! »

    L’aînée hocha la tête en soupirant, puis elle dit :

    «J’ai une idée. Jetons nos miroirs. Ainsi, quand nous regarderons en bas, nous y verrons se refléter le monde entier. »

    Alors les deux jeunes filles sortirent leurs miroirs de leurs larges manches et les jetèrent en bas. Les miroirs descendirent en scintillant, ils tournoyèrent un instant avec de petits sifflements et tombèrent sur la terre où ils se transformèrent en deux lacs enchantés dont les eaux limpides reflétaient les montagnes, les forêts, les collines et les hommes. Et savez-vous où sont ces deux lacs ? L’un est en Chine, c’est le Grand Lac Occidental, et l’autre au Vietnam, à Hanoi.

  37. anti Post author

    « Alors les deux jeunes filles sortirent leurs miroirs de leurs larges manches et les jetèrent en bas. Les miroirs descendirent en scintillant, ils tournoyèrent un instant avec de petits sifflements et tombèrent sur la terre où ils se transformèrent en deux lacs enchantés dont les eaux limpides reflétaient les montagnes, les forêts, les collines et les hommes. Et savez-vous où sont ces deux lacs ? L’un est en Chine, c’est le Grand Lac Occidental, et l’autre au Vietnam, à Hanoi. »

    Nom de Dieu ! de nom de Dieu !

    « Je vole au-dessus d’un lac qui est un miroir qui reflète les montagnes, les forêts, le ciel d’un bleu lumineux. C’est beau, joyeux. Sérénité »

    anti, souvenir

  38. anti Post author

    « manque pas d air elle, je lui ai demandé mille fois ! mdr »

    Je ne manque de rien, ni d’air, ni d’ailes. Et puis, il faut bien que ça finisse par rentrer heinG !

    anti

  39. sampang Post author

    lol Anna ! tu te pousses un peu j ai des choses à dire à Anti :
     » mais c est vrai que tu es bretonne toiiiiiiiiiiiiiiiiii lool »

  40. anti Post author

    Bon, ben j’y vais :

    LE SCORPION ET LA GRENOUILLE

    Un scorpion hésitait au bord d’une rivière
    Car il était curieux de la rive au-delà.
    Une grenouille verte qui passait par là
    Fut aussitôt l’objet d’une ardente prière.

    Passe-moi, je te prie, sur la rive opposée
    Et je n’userai pas de mon bel aiguillon:
    Je veux pouvoir scruter de nouveaux horizons
    La profondeur de l’eau m’empêche de passer.

    Le batracien pensa : suis-je bête d’avoir peur
    Me piquant sur mon dos, il serait condamné.
    « Je veux bien, lui dit-elle aussitôt, t’emmener;
    J’espère cependant ne pas faire d’erreur. »

    Et les voilà partis sur l’onde frémissante.
    Au beau milieu du cours, tout à coup le scorpion
    Injecte son venin à la bête accueillante
    Qui commence à couler dans un lent tourbillon.

    « Pourquoi as-tu fait ça, dit la grenouille en pleurs,
    Nous mourrons tous les deux: es-tu fou à lier ?
    L’insecte malfaisant ne put que répliquer :
    « Piquer est ma nature, le reste n’est qu’un leurre. »

    Chacun de nous, ici, ne fait qu’exécuter
    Ce pourquoi il est fait, qu’il soit bon ou méchant
    Rien ne pourra changer la nature des gens
    En pensant le contraire tu pourrais te tromper.

    anti

  41. sampang Post author

    vite fait alors 😉

    Le cruel empereur ou lafemme infidèle

    La famille Meng habitait juste à côté de la famille Djang.

    Leurs jardins se touchaient et seul un mur de pierre les séparaient. Une année, les Meng plantèrent une courge le long du mur. Les Djang de leur côté plantèrent eux aussi une courge le long du mur.

    Les plantes grandirent, se développèrent et grimpèrent dans les interstices des pierres pour arriver au sommet où elles se rencontrèrent et ne formèrent plus qu’une seul et même plante. La floraison fut magnifique et d’une fleur naquit un fruit exceptionnellement gros. Arrivé à maturité, d’un joli jaune d’or, la famille Meng décida de le cueillir. La famille Djang eut la même idée.

    Une querelle s’ensuivit entre ces deux familles qui avaient vécu en bonne intelligence depuis des années. Pour venir à bout de cette querelle, les deux familles décidèrent finalement de la couper en deux parties égales. Lorsque la courge fut coupée, quelle ne fut pas la surprise des Meng et des Djang de voir en son cœur une adorable petite fille.

    Les deux familles décidèrent de l’élever en commun et elle recu le nom de Meng Djang. Cette histoire se déroulait pendant le règne de l’empereur Shihuang resté célèbre par son injustice et sa cruauté. Il vivait dans la crainte des Huns des envahisseurs qui ne lui laissaient pas de répit et entraient toujours par le Nord du pays.

    Las de ses invasions incessante, l’empereur décida de construire un mur tout le long de la frontière Nord de la Chine. Hélas ! les architectes n’étaient guère brillants et à peine avait-on terminé une partie du mur qu’une autre s’écroulait. Les années passaient et jamais le mur n’était terminé. Un jour, un sage du royaume vint trouver l’empereur et après s’être incliné respectueusement devant lui il dit :

     » Sire, on ne peut construire un mur devant s’étendre sur dix mille lieues de longueur sauf si dans chaque bloc d’une lieue on enferme un homme. L’esprit de l’homme veillera alors sur ce bloc et le mur deviendra indestructible.  »

    L’empereur qui ne se souciait guère de son peuple trouva l’idée excellente et suivit l’idée pleine de sagesse de son sujet. Dans chaque région, chaque ville, chaque maison, ce fut l’horreur. Des hommes, des jeunes filles, des garçonnets furent saisis et emmurés vivants. Un autre sage du royaume vint trouver l’empereur et après s’être incliné respectueusement devant lui il dit :

     » Sire, votre façon d’utiliser le peuple pour édifier votre mur terrifie le pays en entier. Il se pourrait que le peuple se révolte avant même que le mur ne soit terminé. Il se fait qu’un homme nommé Wan demeure pas très loin du palais. Wan signifie dix mille. Prenez cet homme car à lui seul il suffira pour les dix mille lieues car wan – dix mille – est son nom.  »

    L’empereur se réjouit de cette sage parole et ordonna d’aller chercher Wan et de le conduire au mur. Lorsqu’il l’apprit Wan s’enfuit. Il courût fort longtemps et arriva bientôt en vue d’un splendide jardin séparer par un mur de pierres.

    Au milieu du jardin, il trouva un grand bananier qui devint sa cachette. Un soir alors que la lune était pleine, la belle Meng Djang, devenue une superbe jeune femme, descendit dans le jardin. Wan l’aperçut et en tomba éperdument amoureux. Il descendit de sa cachette et lui demanda de devenir sa femme. Meng Djang accepta et ils se marièrent dès le lendemain.

    Ils étaient en train de fêter joyeusement leurs noces lorsque les soldats de l’empereur firent irruption dans le jardin et s’emparèrent de Wan qu’ils emmenèrent près du mur. Meng Djang resta seule et profondément malheureuse. Son union fut de très courte durée et pourtant elle pensait à lui avec nostalgie et sentait au fond de son cœur un amour sincère, véritable et immense. Désespérée, elle décida de partir à la recherche du corps de son époux.

    Elle affronta les éléments : la pluie, la neige , les brûlures du soleil. Elle passa à travers les plaines et les montagnes, les fleuves et les lacs et parvint au prix de grandes souffrances et de fatigues au pied du mur. Devant son immensité, elle se demandait comment retrouver les restes de son époux.

    Elle s’assit sur une pierre et se mit à pleurer. Le mur fut ému par ce chagrin et il s’écroula laissant apparaître les os de Wan. L’empereur ne fut pas long à apprendre ce qui était arrivé à son mur et l’histoire de la femme qui avait cherché son époux par monts et par vaux. Il vint en personne voir Meng Djang et lorsqu’il s’aperçût de sa beauté, il lui demanda de devenir l’impératrice. Meng Djang savait qu’elle ne pouvait résister à la volonté de l’empereur.

    Elle posa diverses conditions pour cette union : une fête des morts de quarante-neuf jours devait être célébrée à la mémoire de son époux, l’empereur et les tous les fonctionnaires devaient prendre part aux funérailles, une terrasse devait être construite sur les rives du fleuve car elle voulait offrir les sacrifices aux morts en souvenir de son époux défunt.

    L’empereur accéda à ses demandes car il souhaitait vivement qu’elle devienne son épouse. Lorsque la terrasse fut prête, Meng Djang monta sur la terrasse et maudit à haute voix l’empereur Shihuang d’avoir été si cruel et si injuste.

    L’empereur contint sa colère et ne dit rien. Les sujets qui entendaient ses paroles étaient stupéfaits mais au fond d’eux ils trouvaient que les paroles de Meng Djang étaient justes. Lorsqu’elle eût terminé sa tirade, Meng Djang plongea du haut de la terrasse dans le fleuve.

    L’empereur entra dans une colère terrible et il ordonna à ses soldats de repêcher son corps et de le couper en petits morceaux. Lorsque les soldats l’eurent fait, tous les morceaux se transformèrent en poissons d’or et en ceux-ci l’âme de la fidèle Meng Djang continue à vivre pour toujours.

  42. sampang Post author

    Chacun de nous, ici, ne fait qu’exécuter
    Ce pourquoi il est fait, qu’il soit bon ou méchant
    Rien ne pourra changer la nature des gens
    En pensant le contraire tu pourrais te tromper.

    anti

    Ecrit par : anti | 12 mars 2008

    mais s ils comprennaient pourquoi ils sont ainsi ? chuuut je veux encore pouvoir me tromper ^^

  43. anti Post author

    J’en suis convaincue ma grande ! Cette fable est l’une de celle utilisée par les grands méssants qui veulent se reposer sur l’excuse « c’est pas ma faute, c’est ma nature ». Un jour… un jour, je m’offrirai un nettoyage des Ecuries d’Augias.

  44. sampang Post author

    Le lac de l épée restituée

    Il y a très longtemps de cela, régnait au Viêt-nam la dynastie chinoise des Ming. Le peuple n’avait pas la vie facile, sous la domination étrangère : les impôts augmentaient chaque année, les corvées étaient de plus en plus insupportables et la misère sans cesse plus grande.

    Et quand, en plus de cela, la famine s’abattit sur tout le pays, la population finit par se soulever dans la province de Thanh Hoà, sous la conduite d’un homme nommé Lê Loi. Malheureusement, les rebelles, affaiblis par la faim et mal armés, subirent défaite sur défaite.

    Alors l’Empereur du Royaume des Eaux, Lac Long Quân, eut pitié de ce peuple accablé et décida d’intervenir dans le cours des choses. A cette époque-là vivait un pêcheur appelé Lê Thânh. Un matin, quand il voulut tirer son filet comme d’habitude, celui-ci lui parut plus lourd.

     » Enfin une bonne pêche !  » se dit-il.

     » Aurais-je pris une anguille, pour une fois ?  »

    Mais point d’anguille, ce n’était qu’une barre de fer. Déçu, Lê Thânh la rejeta dans l’eau. Lorsqu’il la remonta une deuxième fois, il jura comme un beau diable et l’envoya loin du bateau.

     » Ce n’est pas possible, une chose pareille !  » pensait-il en lançant son filet pour la troisième fois. Cette fois encore, au lieu du poisson attendu, il pêcha la barre de fer.

     » Bouddha miséricordieux, ce n’est pas une barre, c’est une épée !  » cria-t-il alors, après l’avoir mieux regardée.  » Une véritable épée, à laquelle il ne manque que la poignée !  »

    Lê Thânh s’empara de l’épée et, quelque temps après, se joignit aux rebelles. Un jour, leur chef fit halte chez lui en compagnie de quelques soldats. Fatigués par une longue et pénible cavalcade, les insurgés furent heureux de voir apparaître la cabane du pêcheur.

    La pensée d’une tasse de thé vert, tellement rafraîchissant, et d’une sieste à l’ombre du banian leur fit pousser un soupir de bonheur ; car on était en plein midi, le soleil brillait de tous ses feux et dardait des rayons aussi brûlants qu’impitoyables sur tous les êtres vivants. Tandis que les hommes s’installaient confortablement à l’ombre, Lê Loi pénétra dans la hutte. Quand ses yeux se furent accoutumés à la pénombre, il découvrit brusquement dans un coin un objet très brillant qui semblait l’attirer avec une force magnétique.

     » Comment une arme de ce prix se trouve-t-elle ici ?  » se demanda-t-il, surpris.

     » Une telle épée serait digne d’un roi ! Dommage qu’elle n’ait plus de poignée…  »

    Là-dessus, il ressortit pour interroger le pêcheur, qui servait du thé vert à ses hommes. Lê Thânh lui raconta tout. Après un court repos, les rebelles se remirent en route, oubliant vite l’épée et son histoire extraordinaire. Le temps passa, s’écoulant comme l’eau du fleuve. Les insurgés subirent encore de nombreuses défaites, et leur chef Lê Loi avait le coeur de plus en plus lourd.

    « Un peu de solitude me ferait peut-être du bien « , se dit-il un jour.

    Il sella son fidèle coursier et s’enfonça dans la forêt. Il était déjà loin quand il aperçut tout à coup, au plus profond des arbres, une lueur aveuglante. Chevauchant dans cette direction, il finit par atteindre un grand arbre. La mystérieuse lueur étincelait à son sommet. Lê Loi pimpa et constata bientôt qu’il s’agissait d’une poignée d’épée, magnifiquement ouvragée, que le soleil faisait resplendir.

     » Où ai-je vu la lame qui va avec cette poignée ?  » se demanda Lê Loi. Brusquement, l’histoire du pêcheur Lê Thânh lui revint. Dès le lendemain, il retourna le voir et lui montra la poignée, trouvée dans de si étranges circonstances.

     » Croyez-moi, Seigneur, c’est le Ciel lui-même qui nous envoie cette épée pour nous aider dans notre juste combat « , déclara le pêcheur.  » De toute évidence, ce n’est pas une épée ordinaire.  »

    Il avait raison : l’épée prodigieuse à la main, Lê Loi conduisit ses troupes de victoire en victoire.

    La chance était enfin du côté des insurgés. Bientôt le pays se trouva libéré, et Lê Loi devint son nouveau roi. Une année passa. Le nouveau souverain séjournait la plupart du temps dans son palais, au coeur de la capitale, et consacrait ses heures libres à des promenades sur le lac. Un jour qu’il glissait sur le miroir des eaux dans sa jonque ornée de dragons et de phoenix, il vit soudain surgir devant la proue une tortue qui s’adressa à lui d’une voix humaine :

     » Lê Loi, mon Maître te prie de bien vouloir lui rendre son épée magique. Tu n’as plus besoin de ce présent de l’Empereur Lac Long Quân, puisque la paix et l’ordre règnent désormais dans le pays tout entier.  »

    Alors Lê Loi comprit enfin qui l’avait aidé quand il était dans le besoin : le souverain du Royaume des Eaux en personne. Il ôta l’épée de son ceinturon et la tendit à la tortue, qui disparut avec elle dans les profondeurs. Depuis lors, le lac qui se trouve au centre de la ville d’Hanoi se nomme le Lac de l’épée restituée.

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