Ça s’arrose

Aujourd’hui, c’est le 16 janvier. C’est ce jour-là, en 1920, qu’est entrée en vigueur la prohibition aux Etats-unis, avec les conséquences que l’on sait sur la montée en puissance des circuits clandestins et de la criminalité.

Rien qu’à New York, plusieurs dizaines de milliers de bars clandestins furent créés, les speakeasies. Les alcools de contrebande, poétiquement surnommés moonshines (clairs de lune), étaient bien sûr frelatés et de très mauvaise qualité. L’épidémie de cécité qui s’en est suivie, sans parler d’autres lésions cérébrales, a été massive.

Notons cependant quelques idées lumineuses pour contourner l’interdiction de la consommation d’alcool. La plus géniale a été de commercialiser un « whisky médicinal », disponible uniquement sur ordonnance, bien sûr. Fallait-il qu’ils soient bons en marketing, les gens qui vendaient ça, pour faire passer du whisky pour un médicament. Mais la méthode la plus simple pour se bourrer jusqu’à en tomber reste le développement de bars flottants qui naviguaient à la limite des eaux territoriales. Cela a contribué à développer le tourisme vers Cuba.

Globalement, les lois contre la consommation d’alcool furent très peu appliquées, la plupart des juges et des politiciens étant corrompus et amateurs d’alcool eux-mêmes. C’est ce qui rendit si compliqué la chute d’Al Capone, les lois étant effrontément ignorées par les juges corrompus au niveau local. Il finit par tomber grâce à une loi fédérale sur la fraude fiscale

Lois inefficaces et criminalité florissante finirent par convaincre le président Roosevelt d’abolir la prohibition en avril 1933 et de la remplacer par de nouvelles taxes (ah, le capitalisme…) Quelques Etats décidèrent cependant de continuer à interdire l’alcool pendant pas mal d’années, le record revenant au Mississipi où la prohibition fut abolie seulement en 1966.

Ça s’arrose !

Très belle journée à vous

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