Rome en quatre jours – 9 : Les musées du Vatican, la chapelle Sixtine

Nous avons gardé pour le dernier jour de notre séjour à Rome le plus gros – et le plus appétissant – morceau : les musées du Vatican. Musées au pluriel, en effet, car même si on y accède par une seule entrée et pour un seul ticket, il s’agit bien de onze musées différents et de plusieurs chapelles, totalisant 1400 salles.

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Les lieux reçoivent jusqu’à 25 000 visiteurs par jour. Autant dire que vous avez intérêt à venir tôt le matin si vous voulez éviter de vous retrouver dans la cohue. Tôt, ça veut dire vers 8h, l’ouverture se faisant à 9h. Il y aura probablement déjà devant vous plusieurs centaines d’autres personnes mais pas de panique, l’organisation est d’une efficacité exceptionnelle pour absorber un très grand nombre de gens en un temps record.

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Une alternative est de vous présenter devant la porte d’accès vers 13h. C’est un peu incertain mais, très souvent, à cette heure-là, il n’y a absolument personne qui attend. L’arme suprême reste d’acheter vos tickets d’entrée à l’avance, vous ne ferez pas du tout de queue, mais attention aux vendeurs non officiels, ils vous feront payer un prix bien plus élevé qu’au guichet (pour un tarif normal autour de 15 euros, il n’est pas rare de voir le ticket proposé à près de 25 euros dans les petites échoppes qui bordent le Vatican).

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Il y a des tonnes de choses à dire de ces musées incroyables. Nous vous recommandons d’acheter à l’entrée l’un des guides officiels qui en parlent en détails, ils sont très beaux, très documentés et pas chers pour ce qu’ils contiennent.

Ce qui frappe en premier, c’est la taille de l’édifice : deux longues barres parallèles de 300 mètres de long sur 25 de large chacune, sur deux étages très haut de plafond (pour ce qui est ouvert au public). Elles sont reliées par quatre bâtiments perpendiculaires d’une cinquantaine de mètres chacun, deux aux extrémités et deux au milieu, l’un de ces derniers abritant la fameuse bibliothèque du Vatican, objet de bien des fantasmes car non accessible au commun des mortels.

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A ce sujet, lors de notre premier passage devant l’entrée de la bibliothèque, il y avait un panneau indiquant « Archives secrètes du Vatican », qui n’était plus là lors de notre second passage (car, oui, on a fait deux fois le tour complet). A la place, un autre panneau indiquait les toilettes, le coin restauration, la boutique et autres détails beaucoup moins mystérieux mais plus aucune mention de la bibliothèque toute proche.

A l’angle le plus proche de la basilique Saint-Pierre se trouve l’incroyable, l’émouvante, la renversante chapelle Sixtine, la salle où les cardinaux se réunissent pour élire un nouveau pape. C’est le seul endroit des musées où il est interdit de prendre des photos (on en a pris quand même). Les murs et le plafond ont été peints en majeure partie par Michel-Ange (mais aussi Boticelli et quelques autres grands maîtres), ce qui en fait probablement le plus grand tableau – et chef d’œuvre – jamais réalisé.

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La voûte, de quarante mètres sur treize est à vingt-et-un mètres du sol (l’équivalent de sept étages, pour donner une idée). Elle est décorée de neuf scènes tirées de la Genèse, dont le célébrissime tableau de La création de l’Homme où Dieu tend sa main vers celle d’Adam… et d’autres tout aussi magnifiques à admirer, même si le cou est mis à rude épreuve.

Sur le mur du fond de la chapelle, une autre œuvre saisissante de Michel-Ange, le Jugement Dernier, réalisé en six ans, plus de vingt ans après qu’il ait peint la voûte. Elle mesure vingt mètres sur dix. Les 400 personnages représentés ont été peints nus, le Christ compris, ce qui avait causé un scandale. Deux papes firent successivement recouvrir les sexes de voiles pudiques.

On ressort de ces lieux avec une sensation d’ivresse, tellement on absorbe de beauté et de diversité picturale en quelques heures à peine. A ne manquer sous aucun prétexte.

Très belle journée à vous

8 Replies to “Rome en quatre jours – 9 : Les musées du Vatican, la chapelle Sixtine”

  1. anti Post author

    Oui, encore un endroit exceptionnel dans une ville exceptionnelle… Merci pour tes articles qui permettent de découvrir et/ou de retrouver ces ambiances merveilleuses et d’apprendre plein de choses.

  2. Anna Galore Post author

    On peut y accéder si on est universitaire. Voici les infos qui figurent dans Wikipedia :

    « La Bibliothèque apostolique vaticane (en latin : Bibliotheca Apostolica Vaticana) est l’une des plus anciennes bibliothèques du monde. C’est la bibliothèque d’État, publique, du Saint-Siège. Elle continue d’être alimentée en tant que bibliothèque universelle, mais est surtout célèbre pour ses collections de manuscrits de toutes les époques.

    Son but est de « conserver les livres et les manuscrits, les actes des souverains pontifes et des dicastères de la Curie romaine, et de les transmettre à travers les siècles » et surtout de « mettre à la disposition du Saint-Siège et des chercheurs du monde entier les trésors de culture et d’art » dont elle est l’écrin (Jean-Paul II). »

    La bibliothèque abrite en particuliers les Archives Secrètes du Vatican, auxquelles je fais allusion dans ma note. Là aussi, si leur accès est avant tout destiné au Pape et à la Curie, il est également devenu possible pour les universitaires depuis 1881.

    Une école y forme depuis 1884 des archivistes et des paléographes, qui sont désormais très souvent des laïcs venant de partout dans le monde.

    Les mystérieux secrets qui se cacheraient dans cette bibliothèque sont donc très probablement de purs fantasmes 🙂

  3. Anna Galore Post author

    J’avoue que, en cherchant les infos pour te répondre, j’ai découvert – comme toi, je suppose – que l’accès à la Bibliothèque était bien plus ouvert que ce que je croyais, même si ça ne doit pas être très simple d’avoir une autorisation.

  4. Anna Galore Post author

    Très intéressant cet article !

    Cela dit, il confirme ce que j’écrivais un peu plus haut : les archives du Vatican n’ont rien de secret, en dehors des documents les plus gênants (le comportement du pape Pie XII avec les nazis) qui restent hors de portée des historiens pour le moment, comme le sont les documents Secret Défense de la France, des USA ou d’autres pays pendant des durées de plusieurs dizaines d’années (les documents gouvernementaux sur l’assassinat de Kennedy ou la guerre d’Algérie ne sont toujours pas déclassifiés).

    Qu’il y ait des sous-sols au Vatican n’est pas surprenant en soi : toutes les bibliothèques ou musées du monde mettent leurs documents les plus précieux dans des pièces inaccessibles au tout venant. L’histoire de ce monsieur est une démonstration supplémentaire que leur accès est cependant possible pour ceux qui ont une bonne raison documentaire de le faire – universitaires ou historiens (c’est le cadre dans lequel s’est inscrit Paul Van den Heuvel). Et il en a fait un livre que n’importe qui peut acheter, sans que le Vatican n’y voie le moindre problème – c’est dire qu’il n’y avait rien de secret à cacher, juste de magnifiques documents historiques précieusement conservés jusqu’à nous.

    Une mauvaise nouvelle pour les conspirationnistes, une excellente pour les amateurs d’Histoire.

  5. Sylvia

    Bonjour,
    J’ai bien aimé lire tes remarques sur le site du Vatican, c’est vrai qu’il y a foule là bas! Lors de notre voyage, nous avons de la chance, hors saison, nous entrons facilement. Moi aussi, j’ai souhaité partager mes émotions sur mon voyage à Rome. C’est pourquoi, j’ai fait un petit compte rendu de mon voyage sur mon blog (lie11.free.fr/wordpress). Allez-y, peut-être que ça vous donnera des idées de sorties dans cette capitale romaine. Merci pour cet article passionnant et bravo ! Il m’a donné envie d’y retourner.

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