Printemps, été, automne, hiver et printemps – Kim Ki Duk

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« Mon intention est de montrer les joies, les colères, les tristesses et les plaisirs de nos vies à travers les saisons et au travers de la vie d’un moine qui vit dans un temple posé sur l’étang de Jusan situé en pleine nature. Cinq histoires du moine enfant, du moine garçon, du moine adulte, du moine vieillissant et du moine vieux coexistent avec des images de chaque saison. Les changements de qualité chez les êtres humains, les sens de la maturité dans nos vies qui se forment, comment elles se développent, la cruauté de l’innocence, l’obsession des désirs, la douleur des desseins meurtriers et l’émancipation dans les combats. »

Kim-Ki Duk

Printemps, été, automne, hiver et printemps… Cela fait des mois que je souhaitais vous parler de ce film du réalisateur coréen Kim Ki Duk qui est une pure merveille poétique, merveille visuelle (le film a été tourné dans la réserve naturelle de Jusan (dans la province du Gyeongsangbuk-do)), merveille auditive (musique de Park Ji-woong), merveille en tout point.

Sur un lac aux eaux calmes, perdu au fond d’une vallée encaissée, se trouve un petit temple flottant (voir à ce sujet le making-of du film, sidérant). Un vieux maître zen et son disciple, un petit garçon, y vivent en harmonie avec la nature. Le passage des saisons rythme les différents cycles de la vie du jeune moine. Au printemps survient la perte de l’innocence. L’été accompagne l’éveil du désir et de la passion, qui consument les sens et égarent les esprits. En automne explosent la violence et la destruction. L’hiver est l’âge de la raison et de la rédemption. Puis arrive un nouveau printemps, celui de la sagesse et de la transmission : le disciple est devenu maître à son tour.

Les âges de la vie

Printemps, été, automne, hiver… et printemps est une fable épurée sur les différentes étapes de la vie, marquée par des joies et des épreuves menant peu à peu vers la sérénité. Ni réellement méditative ou contemplative, elle frappe tout d’abord le spectateur par sa splendeur visuelle.

Réalisateur à part dans le paysage cinématographique sud-coréen, Kim Ki-Duk est un esthète convaincu, venu étudier l’art à Paris au début des années 1990, où il fut également peintre. Tourné dans un cadre naturel d’une exceptionnelle beauté, le site du lac de Jusan, ce parcours initiatique est parsemé de détails étranges, tel un chat dont la queue sert soudain de pinceau, ou des portes qu’aucun mur ne soutient. Cette tonalité légère et surréaliste tempère le symbolisme d’un film où se retrouvent les thèmes de prédilection du cinéaste : l’omniprésence de l’eau (L’île, The Coast Guard, L’arc), des personnages marginaux, parlant peu (Locataires), ou l’opposition entre un monde moderne violent et une nature isolée source d’apaisement. Acteur pour la première fois dans un de ses propres films, Kim Ki-Duk interprète le moine parvenu à l’âge de la maturité. (Source Arte).

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