Vers le jardin des délices

Universum.jpgJe n’ai toujours pas commencé à écrire la première ligne de mon futur dixième roman, Le soleil sous la terre. J’ai une petite idée sur la façon dont le livre commencera mais elle a encore besoin d’un peu de maturation.

Pour y contribuer, j’ai continué à lire certains des livres qu’Anti a rassemblé pour moi, dont un passionnant, intitulé Histoire des mythes de Jean-Charles Pichon, un érudit spécialiste de l’histoire des religions, et un autre, non moins captivant, Histoire de la divination par Yvonne de Sike, archéologue et historienne de l’art, ex-directrice du musée de Delphos en Grèce, actuellement chargée des collections européennes de Muséum national d’histoire naturelle, où elle enseigne également l’ethnologie européenne.

En parallèle, pour mieux planter le décor, j’ai imaginé les titres des deux autres volets de la trilogie, en suivant une idée simple : si, dans le premier volet, le soleil est sous la terre, ensuite il va s’élever jusqu’au zénith.

Non, le tome 2 ne s’appellera pas « L’aurore appartient à ceux qui se lèvent tôt » et le 3, « Il est midi, docteur Soleil ». Il ne s’agit pas d’une chronique météo mais d’un parcours inspiré des cultes à mystères, donc basé sur le franchissement de différents stades d’initiation, allant du plus obscur au plus lumineux.

Ils seront jalonnés comme suit :

La porte de toute merveille

Le soleil sous la terre
La prophétie du feu
Le jardin des délices

Ce dernier titre est une allusion au plus célèbre tableau de Jérôme Bosch, un triptyque que l’on peut admirer au Prado.

bosch int.jpg

A gauche, le Paradis, déformation du sanskrit « pardesh » qui veut dire « jardin des délices », tout comme « gan edinu » en hébreu, traduit improprement en « jardin d’eden ». A droite, l’Enfer. Au centre, une scène tout à fait étonnante pour un tableau d’inspiration religieuse. On y voit, en effet, des femmes et des hommes nus jouissant de multiples plaisirs, y compris très sensuels.

bosch ext.jpgLe triptyque refermé n’est pas moins intéressant, puisqu’il représente le monde en cours de création. Il s’agit du troisième jour décrit par la Genèse. Dans une sphère transparente protégée des ténèbres qui l’entourent, la vie commence à foisonner, avant l’apparition des « luminaires dans l’étendue du ciel » – les planètes, la lune, le soleil et les autres étoiles.

Avec l’observation des astres viendra l’astrologie, partout autour du monde, tant sera fort le besoin de l’Homme de « surprendre aux dieux la connaissance des intérêts de la terre » comme l’a écrit Jules Michelet, l’éminent historien, auteur entre autres du passionnant La Sorcière.

Dans « divination », il y a « divin »…

Très belle journée à vous

Illustrations : Wikipedia

4 Replies to “Vers le jardin des délices”

  1. anti Post author

    Mmmm ce tryptique de Bosh ! Une pure merveille ! C’est marrant que tu aies choisi cette image alors que je suis en train d’admirer le retable d’Issenheim de Colmar, dédié à St Antoine dont j’admire le Christ ressuscité et dont on peut lire sur Wiki : « Le retable d’Issenheim comporte des scènes d’une intensité dramatique peu commune, et tout à fait exceptionnelle pour son époque. Le fantastique n’en est pas exclu – ce qui rapprocherait Grünewald de Jérôme Bosch – ni un maniérisme qui font de cet artiste un génie isolé et presque inclassable. »

    Bonne continuation Anna !

    anti

  2. ramses Post author

    Dans ce « surprendre aux dieux la connaissance des intérêts de la terre », il y a plutôt une alternative, à mon avis…

    « Dans « divination », il y a « divin »… »

    Et dans « divin » il y a « vin »… Un petit verre de Pouilly-Fuissé ?

  3. ramses Post author

    « Avec l’observation des astres viendra l’astrologie, partout autour du monde, tant sera fort le besoin de l’Homme de « surprendre aux dieux la connaissance des intérêts de la terre » comme l’a écrit Jules Michelet, l’éminent historien, auteur entre autres du passionnant La Sorcière. »

    L’astrologie n’est pas un enseignement divin, d’où ma « traduction » de « surprendre » en « alternative païenne »… Ce qui n’enlève rien à la personnalité de l’historien, partagé toute sa vie entre la Foi et le rejet de l’Eglise…

    Ici, une très belle note sur Jules Michelet…

    http://www.asmp.fr/travaux/notices/michelet_simon.htm

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