CMU, la honte !

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Publication byzantine du XIIe siècle du serment. Source Wikipédia

Serment de l’ordre français des médecins de 1996 :

« Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions.

J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leur raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque. »

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Vendredi dernier, dans la voiture, j’ai entendu une info que je n’arrive pas à retrouver. Il s’agissait de la réaction de syndicats de médecins qui protestaient contre le « testing » qui est à présent autorisé pour sanctionner la discrimination de soins particulièrement en testant les médecins qui refusent de prendre en charge les patients bénéficiaires de la CMU.

J’ai cru halluciner en entendant ça. Ben non. Et c’est même pire que ce que je croyais ! Bienvenue anti dans le monde de ces personnes ayant prété un serment d’hypocrite ! Les témoignages sur le net sont édifiants. Je me souviens même avoir entendu de mes propres oreilles un médecin dire à sa secrétaire : »Monsieur X… Demandez lui la carte vitale avant. Je ne veux pas de CMU » et de me regarder en concluant devant ma tête ahurie « Je sais, c’est obligatoire, mais je n’en veux pas« . La rombière du XVIe tenait à assurer son train de vie aux dépends de son serment…

Déjà, en 2006 un rapport officiel faisait un état des lieux alarmant (extraits) :

Jean-François CHADELAT, Inspecteur Général des Affaires sociales

Par une lettre du 4 octobre 2006, il m’a été demandé de rencontrer l’ensemble des acteurs du dispositif CMU (professionnels de santé, caisses d’assurance maladie, associations, etc.) pour rechercher les améliorations susceptibles de mettre fin aux « refus de soins ».

Ce sujet n’est pas véritablement nouveau : il a été remis particulièrement en lumière à l’occasion de la publication officielle le 21 juin 2006, d’une étude financée par le Fonds CMU. Cette étude a été l’occasion d’un mouvement médiatique de très grande ampleur et de réactions immédiates du gouvernement en direction des ordres professionnels, tant le côté choquant de cette situation a été ressenti.

Le ministre de la santé a souligné le caractère inacceptable de tels refus, contraires à la déontologie. Cette condamnation a été publiquement reprise par l’ensemble des acteurs concernés : ordres et syndicats de professionnels de santé.

Elle est en effet contraire à l’éthique médicale, au serment d’Hippocrate, et plus généralement à l’ensemble des valeurs que doivent porter les professionnels de santé.

La lettre demandait que le rapport dont j’étais chargé, comporte des propositions opérationnelles de mise en oeuvre rapide et des modalités de suivi dans le temps des améliorations constatées.

Le présent rapport reprend cette problématique.

(…)

Les conseils de l’ordre…

Il appartient aux ordres professionnels de faire respecter le code déontologie d’une profession, c’est même, peut être là leur mission principale.

Aux termes de l’alinéa 1er de l’article 7 du code de déontologie médicale, dont les dispositions sont reprises à l’article R. 4127-7 du code la santé publique : « le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs moeurs et leur situation de famille, leur appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard ».

Dès la publication de l’étude « refus de soins » par le Fonds CMU, le ministre Xavier Bertrand a écrit (cf. annexe) aux ordres des médecins (21 juin) et des dentistes (23 juin) en indiquant que « les comportements des professionnels de santé qui refusent de recevoir des personnes du seul fait qu’elles sont bénéficiaires de la CMU ne sont pas acceptables (…). Ils me paraissent en contravention avec le code de déontologie ».

Le Conseil national de l’ordre des médecins et l’ordre national des chirurgiens dentistes ont répondu au ministre (cf. annexe).

Les deux réponses présentent des caractéristiques communes.

Les ordres confirment leur condamnation des pratiques de refus de soins. Les ordres indiquent qu’ils ont déjà diffusé dans leurs bulletins respectifs, dès la création de la CMU (et qu’ils ont renouvelé l’opération récemment), des informations claires à destination des ordres départementaux et plus généralement de l’ensemble des professionnels inscrits.

Toutefois, il faut noter que ces deux lettres présentent d’abord la particularité d’être critiques sur la qualité de l’étude publiée, et d’autre part de faire état d’une quasi inexistence de plaintes déposées par les bénéficiaires de la CMU.

La remarque que l’on est obligé de faire est que, s’il n’y a pas d’ambiguïté sur la condamnation du « refus de soins », il semble que la vigueur ne soit pas la caractéristique première de ces appels lancés par les ordres. Ainsi le dernier communiqué du Conseil national de l’ordre des médecins en date du 16 novembre 2006, s’il réaffirme clairement la condamnation du refus de soins, développe sur plus de la moitié du texte des éléments, sans aucun doute pertinents, qui justifient cette attitude, et qui dès lors sont utilisés par ceux qui considèrent le refus de soins comme compatible avec la déontologie médicale.

Dès lors, la question que l’on doit poser est de savoir si ces rappels à l’ordre sont suffisamment convaincants. L’article publié dans la lettre trimestrielle du conseil de l’ordre des Yvelines (cf. annexe) est à ce point de vue gênant. Emanant d’un groupement quelconque, il pourrait être considéré comme une prise de position comme une autre. Provenant d’un ordre professionnel, fut-il départemental, la situation interpelle et choque. Le docteur Frédéric Prudhomme, président du conseil départemental de l’ordre des médecins des Yvelines, que nous avons reçu le 28 novembre, maintient et justifie sa position. Il nous a indiqué que le Conseil national n’a effectué aucune démarche particulière à son encontre. On peut dès lors s’interroger sur qui est en mesure d’intervenir dans ce genre de situation.

etc.

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Photo

En 2004 (La CMU date de ) Le CoMeGAS, « Collectif des Médecins Généralistes pour l’Accès aux Soins » avait interpellé la Sécurité Sociale et l’Ordre des Médecins sur la question des refus de soins aux bénéficiaires de la CMU par des médecins. Suite à cette interpellation une enquête de la revue Que Choisir en 2005 confirmait le constat du CoMeGAS en montrant que des professionnels de santé refusent leurs soins à des patients au prétexte de leur situation de précarité économique et sociale.

En 2006, un rapport établissait que, dans le Val-de-Marne, 41 % des spécialistes et 39 % des dentistes
refusaient de recevoir des bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU).
Source Que Choisir ?

Mesdames Messieurs les médecins qui refusez les patients bénéficiaires de la CMU je vous méprise (cf. votre propre serment) d’autant plus qu’en agissant ainsi, vous pénalisez vos confrères honnêtes qui eux, du coup, reçoivent plus de personnes en difficultés financières.

A lire : CMU, refus de soins aux bénéficiaires, la HALDE de nouveau< saisie/a>, Sandra BESSON.

anti

28 Replies to “CMU, la honte !”

  1. Anna Galore

    Oui, honte à ceux qui renient leur serment, pourtant si indispensable à l’exercice de leur profession au service de la santé des autres !

    J’ai le bonheur d’avoir vu mon père, médecin depuis plus de 60 ans et toujours actif dans un centre de soins, mettre toujours son éthique au dessus de son porte-monnaie. Je ne compte plus le nombre de fois où il nous a parlé, tout au long de sa carrière, de toutes ces personnes qu’il a reçues et soignées pour rien quand elles ne pouvaient rien donner. Plus d’une fois, ce sont justement elles qui revenaient ensuite le voir avec un petit présent (des gâteaux, des fruits) pour le remercier.

  2. Georges-André

    Je joins mon mépris au tien pour ces médecins-là, Anti. Et je ne peux qu’approuver la position de Miss You : sanctions financières et pénales immédiates. Mais là, malheureusement, nous sommes tous en train de rêver je crois…

  3. Zaza

    Ici même les dentistes certains refusent les personnes qui ont la CMU c’est vraiment dégueulasse , heureusement comme tu dis Miss il y a des exceptions.

  4. anti

    « J’ai le bonheur d’avoir vu mon père, médecin depuis plus de 60 ans et toujours actif dans un centre de soins, mettre toujours son éthique au dessus de son porte-monnaie »

    J’ai connu ça aussi même si venant d’autres professions. Mon père, garagiste, qui se faisait payer en pommes et autres produits du terroir (peut-être que mon ras la frange des pommes vient de ces cageots humés pendant toute mon enfance ?) et ma tante Denise, qui avait toujours à manger, dans son café, pour les plus démunis.

    Côté médecin, j’ai eu la chance de rencontrer Michel Martini (Docteur en médecine) et sa femme de l’époque Gilberte Bory (Sage-Femme) qui eux ont été jusqu’à la prison pour avoir soigné et hébergé des algériens pendant la guerre d’Algérie…

    Oui, il y a des personnes pour qui humain signifie quelque chose.

    anti

  5. Christina

    J’ai entendu parlé de cette discrimination honteuse. Le fric (je n’écris volontairement pas « l’argent ») rend une partie importante d’entre nous capable des pires bassesses. La société est en train d’éclater sous la pression de toutes les peurs que nos déconstructions spirituelles laissent entrer en nous. Les temps vont être difficiles pour beaucoup de nos frères et soeurs. J’enrage quand j’entends ce que j’entends, quand je lis ce que je lis et quand je vois ce que je vois. Chacun essaye de sauver sa peau et peine à consacrer encore de l’énergie pour se montrer solidaire des autres. Le paquebot de notre société a percuté les icebergs de nos inconséquences égotiques et nous auront du mal à colmater les brèches. Mais soyons rassurés, l’orchestre nous délivre encore quelques notes, de plus en plus dénotantes certes…

  6. anti

    Affirmatif ! La généralisation c’est dangeureux. Ca donne : les médecins, les noirs, les juifs, les bonnes femmes, etc.

    Tes propos me rappellent l’excellent « La maladie de Sachs » de Winkler, auteur aussi de « La vacation ». Ils me rappellent aussi ce que je me suis dit en visitant l’hôpital où Michel est décédé (je devais y chercher des documents) : « Jamais je ne pourrais travailler ici. Heureusement qu’il y a des personnes qui en ont la force ».

    anti

  7. voiedoree

    Il n’empêche que globalement toute une industrie s’est développée autour de la medecine qui y a perdu son âme. Parler de la médecine en général n’est pas stigmatiser les médecins car je sais faire la différence.

    Aujourd’hui des milliers de médecins qui reviennent aux sources et ne veulent plus du système sont exclus et persécutés par leurs pairs…. mais La médecine est désormais un système, de profit, de pouvoir, de gouvernement…

  8. Christina

    @ Miss You : Il va sans dire que tous les médecins ne sont pas à ranger dans le même sac ! C’est une évidence. Je dirais même que les médecins qui refusent de traiter les personnes ne disposant que de la CMU sont largement minoritaires. Encore heureux. Il n’empêche que j’en discutais il y a quelques semaines encore avec le dentiste de ma grand-mère. Il se posait des questions à ce sujet. Des questions économiques et financières. Ce dentiste ne roule pas sur l’or, loin de là et il cherche par tous les moyens à devenir plus rentable. Je ne serais pas étonné que cet homme, très sympa et gentil au demeurant, prenne le chemin que nous décriions. Pour des contraintes financières. Parce qu’il a visiblement du mal à joindre les deux bouts. Ce que je veux souligner par cet exemple, c’est que loin de vouloir généraliser, il y a un putain de problème de notre rapport avec l’argent dans notre société moderne. Et cela vicie pas mal de rapports humains. Je pense que voie voulait aussi souligner les dérives liées à la primauté du fric dans nos valeurs sociétales.
    Mais évidemment que la majorité des praticiens adorent et respectent leur métier qui est souvent une vocation. Mais discutez avec eux, et vous comprendrez leurs contraintes et les pressions qu’ils subissent aussi.

  9. anti

    Pour la Maladie de Sachs, je l’ai lu il y a très longtemps, à sa sortie. J’avais bien aimé à l’époque. Je n’ai pas le livre, il doit se trouver en bibliothèque facilement, par contre, j’ai la vacation à disposition.

    « Aujourd’hui des milliers de médecins qui reviennent aux sources et ne veulent plus du système sont exclus et persécutés par leurs pairs…. mais La médecine est désormais un système, de profit, de pouvoir, de gouvernement… »

    Il y a beaucoup de choses à dire à ce propos même si ça n’est pas le sujet qui nous occupe au départ. Je ne pense pas que la médecine soit devenue une source de profit. Mon fiston est en train de lire Molière et, déjà, à l’époque, la médecine officielle laissait à désirer. La chasse aux sorcières, guérisseuses pour la plupart, ne date pas d’hier. Le profit est un fléau dans tous les domaines depuis la période indstrielle, période qui a aussi apporté des choses bien.

    Par contre, quand tu parles de médecine, Voiedo, j’ai l’impression que tu fais une généralité du système français qui est particulier. Ne serait-ce que dans les pays voisins, c’est différent. Il n’y a pas l’exercice illégale de la médecine par exmple en Allemagne pour les homéopathes, accupunceurs, esthéticiennes qui utilisent le mot ‘massage’, etc. Et je ne parle pas des autres pays du monde qui, malgré tout, bénéficient de la médecine moderne pour leur plus grande santé. Tout est un et inversement. Difficile d’extraire un élément lui-même hologramme du reste.

    anti

  10. Netsah (Anna's son)

    Ben moi mon docteur (il est pompier! euh non..) il n’hésite pas à faire des ordonnances gratuites aux personnes diabétiques et autres maladies qui nécessitent de fréquents renouvellement de soins, il ne fait pas payer les personnes les plus démunies (même moi souvent si ce n’est qu’un rhume ou un problème classique dû au stress que je collectionne il ne me fait pas payer la consultation) il prend avec ou sans rendez-vous toute la semaine, il est toujours à l’heure, il vous téléphone en cas de tests labo a effectuer et pour les résultats, si il n y a rien il ne fait rien payer, enfin voilà pourquoi même si maintenant j’habite au sud sud de Toulouse je continue à aller chez lui qui consulte au nord de Toulouse, à Blagnac.
    Pas folle la bête.. (l’abeille.. l’abeille ? non l’arbitre.. Aux chiottes l’arbitre !)

    Enfin bref.. je trouve ça inadmissible un docteur refusant la CMU, c’est tout d’abord trahir une promesse, celle faite sur le serment d’Hypocrate, c’est ensuite de la non-assistance à personne en danger, et enfin c’est une faute professionnelle grave, trois bonne raison de se retrouver en prison sans toucher les 20 000 francs.. ne prenez pas une carte Caisse Communautaire vous ne seriez pas quoi en faire.

    Netsah, CMU CMU ne jouez pas avec nos émotions (si vous ne la comprenez pas celle-là c’est pas grave)

  11. Anna Galore

    Hé, j’ai compris moi j’ai compris !!!!!!!!!! mdrrrrrrrrrr

    Et pour le reste, ben chapeau à ton docteur, ça en fait un de plus qui est un vrai médecin comme ils devraient tous l’être.

  12. Netsah (Anna's son)

    mdr 😀

    ouais je suis d’accord pour mon docteur, comme disent les américains « il rox! »

  13. anti

    Oui, certes, mais ton docteur ? Il a un solex ?

    anti,  » Si à 50 ans on n’a pas un Solex on a raté sa vie ! »

  14. ramses

    Dans cette affaire, on ne peut observer seulement l’aspect humanitaire, en écartant la problématique financière. Pour les patients en CMU, le praticien ne touche que la part « Sécu » de sa consultation. Or, cette contribution est insuffisante pour permettre aux praticiens de faire face à leurs frais généraux (en particulier les dentistes et les radiologues, qui investissent en permanence pour être à la pointe de la technique). La CMU est d’ailleurs financée en majeure partie par les « complémentaires », elles-mêmes constituées par les cotisations de leurs adhérents… C’est à dire les Assurés Sociaux. Quand l’Etat a créé la CMU, il a oublié de dire qui la financerait.

    Cependant, la majorité des praticiens accepte cet effort financier. Par contre, une injustice encore plus flagrante est le recours aux « consultations privées » des Professeurs… Si vous souhaitez rencontrer l’un deux dans un délai raisonnable (disons une à deux semaines), il vous en coûtera entre 100 et 400 €… pour une consultation remboursée 23€ par la Sécu… Sinon, la prochaine « consultation publique » à l’Hôpital est en général dans 4 à 6 mois… De quoi crever prématurément de votre cancer qu’on vient de dépister. Et ce Professeur n’acceptera de vous opérer que si vous acceptez de lui régler ses « dépassements d’honoraires » (tout à fait légaux, au regard de la Sécu).

    En résumé, si vous avez de l’argent, vous avez de meilleures chances de vous en sortir que si vous êtes fauché.

    Comme le disait justement Fernand Raynaud « il vaut mieux être riche et bien portant que malade et sans le sou ». C’est de plus en plus d’actualité.

    Ceci dit, les praticiens n’ont pas vocation à être moines, ni à faire voeu de pauvreté.

  15. ramses

    Voici la traduction du Serment d’Hippocrate (source Wikipedia) :

    Il n’y est nulle part écrit que le médecin doit soigner gratuitement, par contre, les cystostomies sont pratiquées couramment de nos jours, de même que l’avortement…

    « Je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivants :

    Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l’enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. »

    « Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté.

    Je ne pratiquerai pas l’opération de la taille (1).

    Dans quelque maison que je rentre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.

    Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. »

    « Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissè-je avoir un sort contraire. »

    (1) Ouverture chirurgicale de la vessie ou cystostomie.

  16. anti

    « Ceci dit, les praticiens n’ont pas vocation à être moines, ni à faire voeu de pauvreté. »

    Il ne s’agit pas de cela non plus ramses et tu le sais aussi bien que moi. Ça va, c’est pas quelques patients CMU de temps en temps qui vont les plomber. Par contre, que certains les refusent vont plomber leurs confrères. Ce système se base et n’est viable que sur la solidarité et la solidarité de tous. Ce qui est pointé dans cet article est la cupidité et l’égoïsme de certains.

    Par ailleurs, tu remets le serment d’Hippocrate à l’époque d’Hippocrate mais il y a un moment déjà que ce serment n’est plus prêté pour faire place à celui que j’ai mis dans la note, le « serment médical » qui lui stipule en toutes lettres : « Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. » C’est ce serment que les docteurs en médecine prêtent. (Source Droit médical.com)

    anti

  17. meena

    Arcueil (94110). Je me déplace pour prendre un rendez-vous chez le dentiste. La secrétaire du centre médical appelle le dentiste pour une prise de rendez-vous. Son assistante (et femme de surcroît) arrive avec son carnet de rendez-vous. Elle me demande si je suis une patiente du Dr x. Je me dis :-« Bizarre, elle ne me reconnaît pas ». Puis je donne mon nom.
    Elle me dit, sans aucune discrétion (la porte de la salle d’attente est ouverte et nous sommes juste en face) : Vous avez toujours la CMU ? Je la regarde interloquée car la minute précédente, elle ne semblait pas me connaître. Puis en regardant la secrétaire, elle ajoute : -« Oui, les CMU, je les connais toutes !!! ».
    Sommes-nous fichés ?
    Qu’en pensez-vous ?

  18. sapotille

    De toutes les façons c’est très c.. en plus parceque vous pourriez être à la CMU VOLONTAIRE de base. C’est à dire que vous payeriez VOUS-MEME bien plus que vous « consommeriez »(ex contribution volontaire de la sécu..)… Mais les impayés font peur. Il y a de quoi, cependant… hélas. Tout le monde ne peut pas en « encaisser » beaucoup.
    Par contre l’indiscrétion. çà..

  19. Sampang

    Pour ceux qui seraient tentés, le film : La maladie de Sachs, Albert Dupontel est absolument génial dans ce rôle.
    Et de nommer ici une femme exceptionnelle, mon médecin pendant des années : Marie-Pierre Audiau Des Cogniers. Reçue chez elle un dimanche pour me soulager de maux de dos en me faisant des piqures, en me donnant à un moment de ma vie pour moi ou mes enfants des médicaments donnés par les visiteurs médicaux. Elle ne demandait même pas ta couverture sociale, elle pratiquait la gratuité. Et comme tu dis Anna, elle repartait parfois le soir avec une poule, un gateau, des fleurs. Une excellente diagnosticienne de surcroît. Qui a passé son temps à courir la campagne, de jour comme nuit, à veiller sur ses patients comme j avais je n avais vu et n ai vu depuis. Qui commençait sa journée à 7h avant que les gens ne soient obligés de prendre du temps sur celui de leur travail et terminait parfois sa journée à 21h… Qui a monté une association avec des confrères pour que des enfants malades du coeur en Afrique puissent être opérés en France. Je pourrai parler de ce don qu elle avait d elle pendant des heures. Quand j ai vu ce film, mes pensées ont été pour elle ^^.

  20. anti Post author

    Quel beau témoignage ! Merci Sampang. Pour le film, je ne l’ai pas vu, enfin pas en entier, mais j’ai dévoré le livre.

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