Du volcan au diamant

Au commencement, les Hommes virent les volcans. Ils surent que sous le sol se trouvait un enfer brûlant aux colères d’une violence sans pareil, prompt à se jeter furieusement à l’assaut du ciel. Seule une fine pellicule de roches les en protégeait.

Lorsque les cratères se calmaient enfin, les cônes majestueux continuait à inspirer la crainte et le respect, puis l’admiration devant la beauté de leurs formes, symbole de puissance contenue mais sans limites.

Les Hommes construisirent des pyramides à leur image, selon qu’ils voulaient se rapprocher du ciel, défier la mort ou paraître puissants.

Les plus sages comprirent que la vraie énergie était en eux. Assis dans la posture du diamant, ils ont la puissance maîtrisée du volcan, l’intemporalité de la pyramide et ils deviennent le trait d’union serein entre la Terre et le Ciel.

Le mot tibétain qui désigne cette posture est dorjé. Il reprend tous ces sens à la fois.

Très belle journée à tous

Illustrations
1 : Sylvie Chéreau (éruption de l’Etna)
2 : Mont Fuji (Google Earth)
3 : Pyramides (pyramidcam)
4 : Konchog Tharchin Rinpoché (AG)

5 Replies to “Du volcan au diamant”

  1. ramses Post author

    Très bel enchaînement, tu es pleine de sagesse, Anna ! Résiste quand même à la tentation de rester chez les moines bouddhistes !

  2. Anna Galore Post author

    Moine, moi, c’est peu probable ! Nonne non plus, d’ailleurs…

    Mais ça ne m’empêche pas de me sentir, depuis plus de trente ans, très proche de l’enseignement donné par les lamas tibétains.

    Je te raconterai ma première rencontre avec eux dans les années 70 quand tu viendras à la maison…

  3. anti Post author

    Au commencement, les Hommes sentirent l’eau. Ils savaient qu’ils baignaient dedans et que c’étaient les aliments devenus liquides qui les transformaient eux même en êtres vivants en devenir, de cellules en embryons, d’embryons en foetus.

    Peu après Dieu observa la méchanceté et la perversité des hommes, et décida de faire tomber l’eau sur la terre pour y détruire toute vie, « depuis l’homme, jusqu’aux bestiaux, aux bestioles et aux oiseaux du ciel ».
    Les eaux finirent par couvrir même les plus hautes montagnes. Toutes les créatures vivantes s’éteignirent, et seuls Noé et les siens purent survivre.

    La boue, la méchanceté des hommes étaient restées au fond des eaux qui permettaient en même temps à Noé et aux siens de survivre.

    Le plus sage avait compris que la vraie énergie était en lui.

    Assis dans la posture du Bouddha, il a la puissance maîtrisée de l’eau, élément de la compassion par excellence, la capacité de puiser sa force dans le trouble, la particularité d’être au-dessus de tout le pied dans la terre, le corps dans l’eau, la fleur tendue vers le ciel le coeur soleil.

    Le mot tibétain qui désigne cette posture du lotus est Péma, Padmé, ou pad ma. Il reprend tous ces sens à la fois.

    Un rêve dont j’ai déjà parlé mais tellement beau :

    Couverte de sueur qui perlait sur tout mon corps et il y avait cette fleur de Lotus couverte de rosée qui m’expliquait que la rosée n’était pas quelque chose qui se déposait sur ses pétales, mais bien des larmes qu’elle puisait au fond d’elle-même, au plus profond de ses racines, qui remontait jusqu’à l’air libre et qu’elle donnait en offrande à la vie, à l’amour, à tous les êtres.

    Vision aussin un soir de l’océan de sagesse qui prenait mes souffrances comme des offrandes, petits paquets cadeaux naviguant sur les flots calme dans une lumière apaisante.

    C’est ce soir là que j’ai compris que se libérer de ses souffrances est une bénédiction pour l’Univers.

    Anti, Karma Pema en chemin.

  4. Anna Galore Post author

    Un rêve magnifique, dont je ne me lasse pas…

    Il y a quelque chose qui me fascine, dans ta remarque sur le nom de la posture du lotus – c’est justement qu’on l’appelle le lotus, alors que son nom sanskrit est « posture du diamant », une personne assise en lotus reproduisant effectivement la forme d’un diamant (ou plus exactement d’une pyramide à base triangulaire).

    La voie du diamant, Vajrayana, a pour symbole ultime le dorjé, qui peut se traduire aussi bien par foudre que puissance (contrôlée, pas débridée) ou qu’énergie entre Terre et Ciel (ce qui est, au passage, une description assez exacte de la foudre pendant un orage).

    Mon nom initiatique tibétain signifie « montagne – foudre ». Très en ligne avec cette note…

  5. Christina Post author

    Heureuse de vous savoir en belle initiation ! Je vous imagine en train de léviter en position du lotus au-dessus du mini-bar de l’hôtel…
    🙂

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