Ces français qui ont charmé l’Inde / 2 : Le Corbusier

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Il y a un mois, j’ai posté une première note pour Jayshree qui avait émis le souhait de nous parler de ces français qui ont ajouté du charme à la culture indienne. Il s’agissait de Mirra Alfassa.

Pour ce second volet, Jayshree souhaite qu’on parle du célèbre architecte Le Corbusier qui a réalisé l’architecture de la ville de Gandhinagar, capitale de l’état de Gujarat où elle vit.

C’est parti !

Corbusier_portrait.jpgNé le 6 octobre 1887 en Suisse, Charles-Édouard Jeanneret-Gris dit Le Corbusier, réalise son premier voyage en Inde en février 1951.

Il visite la ville de Chandigarh dont il deviendra le premier architecte officiel.

C’est Le Corbusier, associé à Edwin Fry, qui réalise le projet pour la nouvelle capitale du Penjab en 1951. Son équipe réalise le plan urbain tandis qu’il construit le Capitole, le Palais de Justice, le Secrétariat et le Palais des Assemblées. Chandigarh est aujourd’hui la plus importante concentration d’œuvres du Corbusier.

Il visite aussi Ahmedabad , principale ville de l’État du Gujarat.

Le Secrétariat
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La même année, il fait une présentation du monument « La Main ouverte » de Chandigarh :

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construit les villas Shodan et Sarabhaï (Ahmedabad) :

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Villa Sarabhaï

le Musée (Ahmedabad), le Palais des Filateurs (Ahmedabad) et commence des études pour les projets de Chandigarh : Assemblée, Haute Cour, Palais du Gouverneur, Secrétariat, Musée.

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Villa Shodan

Il fera plusieurs autres voyages en Inde au cours de sa vie, pays qui lui rend hommage. Lisez plutôt :

Un musée consacré aux œuvres de Le Corbusier ouvre aujourd’hui à Chandigarh, au nord de l’Inde. La ville rend hommage à l’architecte franco-suisse qui l’a conçue et créée ex-nihilo dans les années 1950.

Le Corbusier a travaillé à la construction de Chandigarh jusqu’à sa mort en 1965.

« Chandigarh, la belle ville ». Ce slogan, la capitale du Pendjab l’a fait sien depuis longtemps. Une sorte de premier hommage à celui qui en a élaboré les plans et réalisé les principaux édifices, l’architecte et urbaniste Le Corbusier. La ville lui dédie aujourd’hui un musée et un centre de recherches. Sixième au monde consacré au franco-suisse, ce musée est le second en Inde après celui d’Ahmedabad dans l’État du Gujarat, où l’architecte a élaboré plusieurs bâtiments.

C’est Nehru qui, en 1950, commanda à Charles-Edouard Jeanneret, plus connu sous le nom de Le Corbusier, les plans de Chandigarh, une ville nouvelle dont il voulait faire « le symbole de la liberté de l’Inde ». Avec la partition de 1947, l’État du Pendjab se retrouve coupé entre les deux frères ennemis et sa capitale, Lahore, devient pakistanaise. Il en faut donc une nouvelle au Pendjab indien : ce sera Chandigarh. Avec ses avenues rectilignes et son maillage en pâtés de maison, la ville devient alors l’une des rares cités indiennes disposant d’un plan d’urbanisme.

Chandigarh se devait de rendre hommage à son créateur. Le musée, inauguré hier, rassemble des archives, des esquisses, des croquis, mais aussi des cartes et des plans d’origine de la ville, ainsi que des maquettes et des photos. Situé au sein des locaux dans lesquels Le Corbusier a conçu Chandigarh, le musée propose aux visiteurs de retrouver intacts les bureaux de l’architecte. V.N. Singh, coordonnateur du projet, explique que « tous les meubles y compris les livres et les étagères, les tapis et les placards ainsi que tous les petits objets apportés ou créés par l’architecte, sont d’époque et ont été agencés comme ils l’étaient dans les années 1950 ».

Un comité a été créé l’an passé pour retrouver tout le mobilier conçu par Le Corbusier et éparpillé au fil du temps dans la ville et ses alentours. Car jusqu’à présent, la plupart des habitants de Chandigarh n’avait pas idée de la valeur des chaises, des fauteuils et des meubles façonnés par l’architecte. Bien souvent, des créations de Le Corbusier ont été vendues pour une bouchée de pain à des occidentaux qui les ont revendues très cher sur le marché de l’art. Une grande partie de la collection a ainsi disparu du patrimoine mobilier de la ville.

En plus des touristes, le musée tient à attirer étudiants et universitaires. Il se double d’un centre de recherches qui propose des publications sur l’urbaniste ainsi qu’une bibliothèque numérique, reliée à tous les centres internationaux et les fondations Le Corbusier du monde. « Le but est de diffuser les connaissances sur l’histoire et le patrimoine de Chandigarh, avec un accent particulier mis sur le rôle du Corbusier », précise V.N. Singh. « Nous allons y projeter des films et organiser des expositions temporaires, des séminaires et des ateliers. Tous les étudiants et les chercheurs du monde entier pourront venir travailler ici sur les œuvres, le style et le talent du Corbusier ».

Pour plus d’information, à consulter :

– la Chartre d’Athène, incontournable.

La fondation Le Corbusier

– Les liens vers les cités radieuses dont il est le concepteur : celle de Marseille ou de Rezé par exemple.

Maison de l’Homme et Centre Le Corbusier

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10 Replies to “Ces français qui ont charmé l’Inde / 2 : Le Corbusier”

  1. Anna Galore

    Un travail certainement phénoménal que de concevoir une ville entière ex nihilo…

    Cela étant, si les réalisations de Le Corbusier ont pu sembler modernes à leur époque, aujourd’hui elles ont pris (pour la plupart) un sacré coup de vieux. Elles font plus penser à des barres d’immeubles de ZUP qu’à des modèles de beauté architecturale, du moins à mes yeux de profane.

    En comparaison, Oscar Niemeyer a réussi avec la conception de Brasilia quelques années plus tard, un ensemble de bâtiments autrement plus beaux (question de goût, bien sûr).

    Cela n’enlève rien, bien entendu, à tout ce que Le Corbusier a pu apporter d’un point de vue fonctionnel, je ne réagis ici que sur l’aspect esthétique.

  2. Bloodydem

    Voui, idem. Esthétiquement parlant je trouve que ça a très mal vieilli. C’est un style à part entière et peut-être que dans qqes décénnies ça redeviendra le top mais perso, ya rien à faire, ça me déprime tout ces trucs carrés…

    Bloody rondo innamorato

  3. startine

    Très intéressant en effet (j’ai visité « la maison du fada » à Marseille et j’ai trouvé ces apparts très agréables à vivre, vraiment conçu pour rendre la vie simple, profiter de la lumière au mieux, et créer une vie de communauté entre les habitants).

    L’amie d’un de mes bons copains graphistes a d’ailleurs fait sa thèse pour être architecte DPLG, établissant un comparatif entre Chandigarh, Brasilia et je ne sais plus quelle ville créé également à partir de rien.

  4. anti

    « Intéressant de découvrir l’histoire de Chandigarh, le parcours et les idées de l’architecte qui en est à l’origine. »

    Intéressant oui. Je ne connaissais pas du tout l’histoire de l’influence de Le Corbusier en Inde.

    Il faut avouer que lui et moi, ça n’est pas une histoire d’amour, au contraire. J’ai vécu 5 ans avec un architecte DPLG qui a essayé de me convertir sans succès.

    Je me souviens d’un après-midi passé à la cité internationale universitaire de Paris assez… euh comment dire… tendue.

    Cette cité se trouve dans le XIVe arrondissement de Paris et à la particularité d’avoir 40 pavillons du monde entier, pavillons réalisés par les plus grands architectes de l’époque.
    Celui de la Suisse ayant été bien sûr réalisé par Le Corbusier et loin, très loin d’être dans mes préférés.

    Pour info, on peut les voir ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cit%C3%A9_internationale_universitaire_de_Paris

    Ce qu’il faut dire tout de même, c’est que nous sommes au début XXe et que vient d’arriver sur le marché (fin XIXe) un matériau qui va révolutionner la construction : le béton armé (pour l’annecdote : Joseph Monier (1823-1906), natif de Saint-Quentin-La-Poterie, est considéré comme l’inventeur du béton armé , d’où le parking horrible à l’entrée du village).

    Ta dam ! Peu cher, il résiste à la compression. Les premiers gratte-ciel apparaissent aux U.S.A. Il séduit. C’est moderne, beau (selon les critère de l’époque) et permet des réalisations nouvelles.

    Et puis, cette époque c’est l’après première guerre mondiale, puis la crise de 29 puis la seconde guerre mondiale. Les gens sont à la rue, il faut les loger. Il y a aussi l’exode rural. Il faut penser la cité autrement.

    « En 1923, Le Corbusier publie « Vers une architecture », ouvrage qui marque profondément l’histoire de l’architecture moderne. En 1920, il élabore le premier projet d’une  » maison Citrohan  » – construction type économique favorisant une production en série – puis, en 1922, un projet d’ »immeuble-villas », formule reprise plus tard dans  » l’unité d’habitation » (…) Jusqu’en 1930 Le Corbusier multiplie les recherches en matière d’urbanisme, notion toute nouvelle qu’il va développer à plusieurs reprises : en 1922, le  » plan pour une ville contemporaine de 3 millions d’habitants  » »

    « Rigolo quand même ces noms qu’il choisit pour ses réalisations : « la belle ville » (en toute modestie ^^), la « cité radieuse » »

    Je ne pense pas qu’il ait utilisé le terme de « Belle ville » ? on parle plutôt de « Ville nouvelle » même si le père de ce concept est Paul Delouvrier, il s’inspire directement de la fameuse Charte d’Athènes dans laquelle on trouve l’idée des « cités radieuses » ; – je déglutis – même si l’idée de départ est louable, elle est flippante par d’autres côtés.

    « La Charte d’Athènes ( 1933) Le thème de ce congrès a été « La ville fonctionnelle » où on débattu urbanistes et architectes sur l’application d’une extension rationnelle des quartiers modernes.
    Sous l’égide de Le Corbusier, la Charte d’Athènes a été l’aboutissement de ce rassemblement. Cette charte, établi en 95 points d’un programme pour la planification et la construction des villes, porte sur des sujets comme les tours d’habitation, la séparation des zones résidentielles et les artères de transport ainsi que la préservation des quartiers historiques et autres bâtiments préexistants. Le principal concept sous-jacent a été la création de zones indépendantes pour les quatre « fonctions » : la vie, le travail, les loisirs et les infrastructures de transport.
    Le texte n’a été publié qu’en 1942 sous le titre « La Ville fonctionnelle ».
    Ces concepts ont été largement adoptés par les urbanistes dans leurs efforts pour reconstruire les villes européennes après la Seconde Guerre mondiale, tel Firminy-Vert qui consiste en la réalisation d’un quartier neuf et la construction d’un modèle de logements sociaux pour le monde entier. Brasilia est un bel exemple de l’application de la Charte, où ses promoteurs la suivent pratiquement à la lettre.
    La Charte d’Athènes a été sévèrement critiquée au sein de la profession pour son approche rigide et de ses diverses expressions et fait, aujourd’hui plus qu’auparavant, l’objet de vifs débats voire d’une remise en cause fondamentale de ses théories. »

    Tu m’étonnes !

    Bref, tous ces angles me font mal et toutes les images que je viens de revoir aussi. Je n’apprécie ni ce concept d’habitat, ni cette architecture.

    Voili voilà.

    anti

  5. anti

    Et de rajouter que c’est génial ces découvertes qui partent en live comme celle de Monnier cherche à renforcer des récipients (en béton avec des barres de fer) et ça donne ce que tu cites.

    anti

  6. anti

    Un lieu que j’affectionnais particulièrement quand j’habitais Malakoff. Je passais toujours par là quand j’allais courrir au parc Montsouris (c’est en face). J’adorais parce que c’est beau, ça parle toutes les langues partout et qu’il y a toujours plein de gens de tous les horizons qui courrent aussi ou jouent au tennis. Bref, c’est la vie toute en couleurs.

    anti

  7. Jayshree

    De nos jours aussi dans ma ville l’embase français trevaille pour renouveler les maisons anciennes pour garder ses beautés ancienne et pour finir ce trevail, l’architect français vient du france…

    Et mon fils qui est aussi un étudiant d’architecture, mnt il veut faire un stage (qui est une partie de son étude de faire 6 mois de stage) en france donc je trevaille sur ce sujet lui fournir tous les information sur ce sujet… Si vous connesez une companie multinationelle qui donne du stage aux étudiants étrangèrs, me diriez s’il vous plît… merci d’avance…

    Bon dimanche à tous…

  8. anti

    Bonjour Jayshree. T’es-tu renseignée auprès de l’ambassade de France chez toi (et les consulats) ? Demande aussi à l’ambassade d’Inde en France, on ne sait jamais, pour une première approche. Tu trouveras peut-être quelques adresses d’entreprises qui pourront mieux te renseigner.

    anti

  9. Jayshree

    Merci les amies, Miss et Anti, je m’excuse pour la reponse tardive… Oui mon fils etait alle en suisse `a Zurich pour un echange d’etude `a l’universite de Zurich… et il est bien rentre… mnt il fait son 5eme anne d’architecture chez moi… Son universite a la colobration avec 25 universites du monde et zurich est un d’eux…

    Merci mes amies… Bonne journee et bisous

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