Les préfaces de mes livres

Voici, pour la première fois réunies en ligne, l’intégrale des préfaces de mes romans. Elles ne figurent pas dans les versions PDF téléchargeables depuis mon site web mais uniquement dans les versions éditées (les vrais livres en papier, c’est à dire à l’heure actuelle les trois premiers et d’ici fin avril 2009, les trois suivants).

Les trois perles de Domérat – Préface d’Olivier Goujon

Olivier Goujon est l’auteur de Harribitxi, son blog figure dans la liste de liens à gauche de cet écran. Il a signé la préface sous son nom de plume de l’époque, Olivier Ortega. Son pseudo habituel sur le net est Voilier.

Je ne croyais pas aux sorcières.

Jusqu’à ce que je croise Anna Galore.

Jusqu’à ce que je dévore « Les Trois Perles de Domérat ».

Rencontrer un texte, c’est plonger en apnée dans un univers au sein duquel les mots dansent une folle sarabande avec les pensées de leur géniteur pour devenir nôtres, avant de se perdre dans l’infini d’un inconscient collectif qui nous dépasse tous.

Ce livre est magique. Ce livre est magie. L’alchimie qui y est savamment distillée vous prend par la main et à la gorge, pour vous emmener irrésistiblement vers cet inconnu qui est en vous.

Domérat ne sera plus jamais cette petite ville tranquille du Bourbonnais. Anna Galore a réussi ce tour de force qu’aucun syndicat d’initiative ne saurait accomplir.

L’histoire est simple et complexe. La sorcellerie en est le fil conducteur. Il est question de rencontres. Il est question de malédictions. Il est question d’improbables hasards et d’inéluctables destins. Il est question d’amour.

Le lecteur sera touché dans son coeur, dans sa raison, dans ses tripes et jusque dans son âme. Le voyage proposé nous fait traverser les siècles et réconcilie les traditions ancestrales et les technologies les plus actuelles de notre époque contemporaine.

L’intemporalité des messages et des situations animant ce livre atypique est servie par un style flamboyant et résolument moderne.

Premier volet de la trilogie « L’Eternel amoureux errant », « Les Trois Perles de Domérat » est un texte qui imprégnera pour longtemps l’imaginaire du lecteur. Le voyage ne laissera pas l’avaleur de mots sur sa faim.

Entrez sans peur dans l’univers magique d’Anna Galore. Vous y découvrirez des dimensions inattendues et surtout une histoire attachante que vous aurez du mal à quitter une fois apparues les trois dernières lettres majuscules.

Et si cette « FIN » n’était qu’un début ?

La vie est magie. Laissez-la vous ensorceler…

Là où tu es – Préface de Réginelle

Réginelle est connue de la plupart de vous ici. Elle écrit des poèmes merveilleux sur l’amour et nous sommes très vite devenus amies. Elle a également écrit plusieurs nouvelles et romans. Son blog est dans la liste de liens.

« Là où tu es »… Un cri d’amour. Ou, ainsi que le dit Charlie, une longue lettre d’amour.

L’amour ? Quel sentiment bizarre, inexplicable. Oui… inexplicable. Donner une raison à l’amour et voilà que, pour uniquement cela, il m’en paraîtrait quelconque.

Or, il n’est pas quelconque, ni banal du tout, d’aimer.

Un autre mot, d’autres mots. Dire « m’endormir et m’éveiller près de toi, partager ton sommeil…» Kundera le traduit si bien au détour de quelques lignes dans son « Insoutenable légèreté de l’être ».

Aimer ? Peut-être est-ce vraiment accepter partager avec « l’autre », l’intimité d’un sommeil, ces quelques heures de vulnérabilité totale, dans un parfait abandon. Bien au-delà d’une intrusion dans les gestes éveillés qui emplissent un quotidien.

D’autres mots… « M’ancrer à ton corps ainsi qu’à ma terre promise ». Ou accueillir l’autre tel l’élu, l’aborder ainsi que le lieu où seulement on pourrait vivre.

Ou encore, trouver enfin en l’autre une justification à sa propre existence, plus exactement la finalité de tous les évènements passés, des plus anodins aux plus profonds des mystères de la création ; des hasards des rencontres, des unions charnelles aux réactions chimiques d’un cosmos insondable.

Pourquoi « ELLE » ? Pourquoi « LUI » ?

Cela a-t-il vraiment une importance ? Faut-il toujours disséquer, décortiquer, analyser ? Comprendre ? Alors que, même en s’en défendant parfois, même sans retour, l’amour est là, prend possession du corps, du cœur, de l’esprit ?

Aragon dit « Il n’y a pas d’amour heureux ». A fortiori lorsque ce sentiment est à sens unique, quand il n’est que don et ne trouve d’autre écho qu’une affection on ne peut plus amicale.

Mais… et si Aragon se trompait ? Et si, demain, Mina aimait Charlie ?

Car l’amour… oui : on en meurt tous ! De le désirer, de le chercher, de l’attendre, de l’espérer ! On en meurt tous… de cette soif d’en être frappé, de le trouver, de le tenir, de le subir… et ce, même jusqu’à la noirceur de la plus atroce des désespérances.

Mais on en vit également ! Et si fort ! À en trembler, à en gémir, à en frémir, à en rire !

On le vit tellement ! À s’en abreuver, à s’en nourrir, à s’en délecter, à s’en oublier dans l’ivresse d’un bonheur insoutenable.

« Là où tu es » à portée de doigts, de souffle, aussi bien qu’inaccessible. Palpable, tout autant qu’invisible. Avec pour seule certitude la réalité de l’autre.

Et regretter aussi, quelquefois, de ne pas être le « Là où tu es » pour l’autre. Et rêver d’être, un jour, la Mina d’un Charlie.

Aimer ? D’autres mots encore. Ainsi ceux-ci : «Je t’aime tel que tu es », ou bien «Je t’aime sans nul désir de te changer, de te modeler ». Pourquoi ces mots-là effraient-ils quelquefois ? Par l’absolu, l’abnégation qu’ils traduisent ? Pour mériter d’être aimé, y aurait-il une contrepartie à verser ?

Aimer ne serait-il que troc ? Un échange de concessions inévitables ?

Non ! Aimer, c’est ne rien attendre, ne rien exiger, c’est offrir un amour total, inconditionnel. C’est l’amour de Charlie pour Mina, celui dont nous rêvons toutes et tous. Utopie ? Non ! J’y crois aussi.

Pourtant, ironie cruelle, il semblerait qu’un tel amour fasse peur. Tellement hors normes. Surtout lorsque lesdites normes sont figées par des humains. Et ce n’est pas bien grand, un humain. Comment pourrait-il concevoir l’infini de l’amour alors qu’il n’est pas même apte à comprendre qu’il est lui-même l’infini ? Nous qui sommes, tous, des petits bouts de rien et qui portons en nous l’infini.

Aimer ? Charlie aime aussi loin, aussi vaste que son infini intérieur.

« Là où tu es »…J’aimerais tellement être ce « Là où tu es ».

Anna, sais-tu que si, demain, Mina s’éveillait à Charlie, je rêverais alors d’un « Là où ils sont » ?

Le miroir noir – Préface d’Elisandre

Elisandre est l’animatrice du site Hérésie.com. Elle a une très grande érudition sur l’histoire de la sorcellerie et nous avons vite sympathisé. Elle est l’une des rares personnes que je connaisse à pouvoir parler de la sorcellerie avec une réelle légitimité.

Pour ta soif de connaissance et de liberté,
Dieu t’a punie, Déesse de la féminité.
Tes fautes sont le reflet de sa vanité,
Pour nous, tu es devenue synonyme de liberté,
Nous, tes filles avides de passion,
Nous, tes filles brûlantes comme des tisons,
Nous, tes filles affamée de savoir,
Nous te ressemblons, usant de charmes et non de pouvoir,
Des rêves, des plaisirs et de la lumière, nous détenons le savoir.

Sorcière… A ces mots, une odeur de bûcher s’infiltre dans ses narines, un inquisiteur au regard cruel la regarde; « brûlons-là », la sentence vient de tomber comme un couperet.

Nous sommes au Moyen-Âge, mais nous pourrions être à une autre époque, un autre lieu, là où la sorcellerie et la magie ont fait de nous des maîtresses de Satan, des femmes infidèles, brûlantes comme les démons de l’enfer, descendantes de Lilith et d’un culte de matriarcat. Nous sommes dangereuses, capables d’être égales à ces hommes d’églises, ces moralisateurs, qui veulent notre soumission.

Nous devrions nous asservir, accepter l’esclavage, la folie, la violence. Nous faisons peur, nous ne sommes pas des exemples, comme ces saintes femmes qui obéissent à la loi du plus fort, celles que l’on assujettit au nom d’un Dieu. Dès lors, nous sommes des créatures démoniaques et nuisibles, l’Eglise décide de déclarer « l’hérésie des sorcières », de partout les accusations tombent, on nous a vues partir au sabbat, tous les maux de la terre sont de notre faute, les amulettes maléfiques et les pactes avec Satan surgissent de partout. Il n’y a plus qu’une solution : nous exterminer, éteindre cette race de femmes dangereuses et diaboliques.

Pourtant, la sorcellerie est aussi vieille que la naissance de l’homme, toutes les civilisations ont eu leurs sorciers. Qu’ont-elles fait de condamnable, ces femmes en symbiose avec la nature qui préféraient s’isoler, tout en partageant leurs connaissances, leurs remèdes, afin d’aider les autres ?

Satan n’était pas leur idole, elles n’avaient aucun besoin d’un conseiller, elles étaient tout simplement plus instruites, plus curieuses que la moyenne et souvent bien différentes de ces adeptes de magie noire avec lesquels on a vu une similitude. Leur but n’était certainement pas le pouvoir et la nuisance. Si magie il y avait, elle n’était pas noire.

Les sacrifices humains n’apparaissaient pas dans leurs grimoires, mais ils l’étaient dans la justice rendue par l’Eglise, ce sont elles que l’on a offert en sacrifice à Dieu.

En vertu d’un pacte dont l’origine se perd dans les brumes du passé, le démon s’est fait chair avec les hommes. Rien ne le distingue du fauve lorsque sa cupidité, sa vengeance ou ses croyances entrent en jeu. C’est ainsi que l’horrible mécanisme dans toute son horreur peut alors commencer, son émotion dévorante devant alors trouver l’apaisement dans le suprême désir de sanctions. Les pouvoirs jugent insupportable l’existence d’individus ou de groupements qui échappent à leur entreprise, ils exigent une adhésion entière et apparaissent alors comme des menaces.

Un appel perpétuel à la haine et à la mort résonne dans les cachots de notre histoire. Tel un accouplement sanguinaire, l’homme a exercé les plus terribles supplices sur ses congénères. Il n’existe point de partie du corps sur laquelle l’humain n’ait exercé sa verve malicieuse. Les premières victimes de ces supplices furent les guerriers, déserteurs, espions et pillards qui s’unirent dans le maelström de la décapitation et de l’ensevelissement. Dans ce fleuve de larmes qu’est l’histoire de l’humanité, chaque peuple a ajouté sa pierre à l’édifice commun de l’épouvante. Redouté et haï, le bourreau allait devenir l’indispensable instrument de l’ordre.

Une parodie de justice alliée à la toute puissance de l’Eglise reprirent à leur compte cette inversion profanatoire de la pitié et c’est par cet amour commun qu’ils enfantèrent les pires turpitudes autour du pilori et de sa soeur la roue.

Il ne faut pas que cette triste période de l’histoire tombe dans l’oubli, je rends hommage à Anna qui continue de perpétuer le souvenir de ces femmes qui nous ressemblent tant et que l’on a martyrisées.

D’une simple fiction qu’il aurait pu être, « Le Miroir Noir » a été transformé par la plume magique d’Anna en roman initiatique.

Par son érudition et son intérêt pour les sciences occultes, les mythes et les légendes, elle nous ouvre les portes d’un monde obscur qui nous passionne dès les premières pages. Nous sommes tenus en haleine par une intrigue qui nous révèle peu à peu la face cachée de tous les protagonistes et c’est toujours par la magie, mais cette fois par celle de l’amour, que l’héroïne accompagnée d’une sorcière au coeur pur nous entraînent à travers une tradition ésotérique oubliée.

La crypte au palimpseste – Préface de Sandrine Cabut

Sandrine était journaliste à Libération quand je l’ai connue dans le cadre de mon boulot. Elle est aussi médecin et romancière. A Libé, elle écrivait des articles sur tout ce qui touche à la recherche, la médecine et les sujets de société. Un jour, je lui ai offert mes livres et elle les a aimés.

A quelques siècles d’intervalle, dans un même lieu, trois hommes vivent une histoire semblable. Arrivés sur le Causse Méjean pour commencer une nouvelle vie, ils tombent sous le charme d’une troublante jeune femme, muette gardienne d’un mystérieux parchemin. Leur destin en sera bouleversé.

Dès les premières lignes de ces récits entremêlés, on retrouve avec délices l’univers d’Anna Galore, cru et romantique, doux et barbare. Comme dans l’ « Eternel amoureux errant », sa précédente trilogie, les hommes de « La crypte au palimpseste » tombent fous amoureux au premier regard, et ils se retrouvent happés dans une aventure qui les dépassent. Mais ce sont les femmes qui détiennent le pouvoir – et la clef de toutes les énigmes.

Dans les romans d’Anna Galore, magie et sorcellerie ne sont jamais bien loin, nourries par l’imagination fertile et l’érudition de l’auteure.

Anna est une chercheuse. Ses intrigues sont peaufinées avec rigueur et précision, comme des pièces d’un puzzle savamment collectionnées et maniées dans tous les sens avant d’être parfaitement assemblées.

Pour trouver l’inspiration, Patricia Highsmith notait soigneusement anecdotes et faits insignifiants dans des petits carnets. Quand, parfois des années après, elle parvenait à relier plusieurs d’entre eux, l’étincelle jaillissait. Et la conjonction de ces petits riens donnait naissance à un roman diabolique, où ses personnages glissaient du quotidien le plus banal dans un cauchemar qui donnait des sueurs froides y compris au lecteur.

Chez Anna, on sent une jubilation à s’emparer des mots, des légendes et du moindre épisode de la vie pour tisser ses récits à travers l’espace et le temps.

Anna est une plongeuse. Avec technique, audace et passion, elle nous entraîne dans l’exploration des mondes fascinants qui sont à la lisière des nôtres.

Découvrir un(e) nouvel(le) auteur(e) est toujours une succession de moments magiques. C’est d’abord la rencontre avec un premier livre, qui déroute, intrigue, passionne ; puis la fébrilité de guetter le suivant ; et d’y retrouver un univers, un regard singulier sur le monde. Celui d’Anna Galore est particulièrement attachant. Et addictif. Après « La crypte au palimpeste » , premier volet d’une nouvelle trilogie, « Reflets inachevés », on attend avec impatience « Le drap de soie du temps », qui verra la rencontre du narrateur de la Crypte avec Charlie et Claire, deux personnages de l’ « Eternel amoureux errant ».

Le drap de soie du temps – Préface de Gabrielle Trompelamort

Gabrielle avait 17 ans et des cheveux rouges quand elle a lu l’histoire de Gabrielle la sorcière rousse de 17 ans des « Trois perles de Domérat ». Elle a publié sur son blog et divers sites web de très belles critiques de mes livres. Nous échangeons régulièrement des mails aussi déjantés que drôles. Elle est ma plus jeune préfacière.

Un jour, le drap de soie du temps nous recouvrira tous, comme un linceul. Nous, lecteurs, et elle, l’auteur. Mais jamais il n’effacera les mots, ceux qu’a choisis Anna Galore pour nous conter, encore une fois, une histoire merveilleuse et intemporelle.

« Le drap de soie du temps » nous fait explorer différentes contrées, d’âges lointains et contemporains : Atlantide, la cité mystérieuse, quelques heures avant sa chute ; le coeur de Johan, quelques heures après s’être brisé dans sa chute pour Sybille ; mais aussi la Grèce, sa très belle Kallisté, et les fonds sous-marins regorgeant de réponses inattendues. Grâce à Anna, nous explorons aussi les chemins qui mènent au coeur : au coeur de l’île, à ses mystères, gravés dans la roche, et dans les coeurs des hommes et des femmes qui se souviennent.

Là encore, la magie a laissé son empreinte.
La magie du temps ?
La magie des hommes ?
Celle de l’amour ?

Ce que contient ce livre, ce n’est ni une course contre la montre, ni une quête désespérée vers l’immortalité, c’est un renouveau. Le temps est une boucle, qu’il faut terminer. Qu’il faut fermer. Boucler. Trente cinq siècles après la terrible tragédie atlante, Gaïa aura-t-elle enfin son dû ?

« Le drap de soie du temps » est dans la continuité des précédents livres d’Anna : son écriture est toujours aussi fluide, agréable, parfois onirique, parfois très terre à terre, mais avec un narrateur, Johan, rescapé de la crypte au palimpseste, qui trouve toujours sa voie. Il nous fait redécouvrir Charlie par ses yeux, et Claire aussi.

J’ai tout simplement adoré les scènes en Atlantide, et les liens que le temps a tissés entre son passé tragique et notre époque. Anna a un don pour ça, celui de relier le mythique et le moderne, dans une atmosphère fantastique, tout en laissant le lecteur en plein doute : dans ce que perçoit Johan, qu’est-ce qui est réel, qu’est-ce qui est imaginé ? On ne sait pas, et toute la magie opère ici, dans ce doute. On ne s’en lasse pas !

Quant aux séquences plongée, avec Charlie et Johan, elles m’ont époustouflée ! J’ai eu peur pour eux et en même temps, j’étais fascinée. Les requins, les abysses, les mystères aquatiques sont pour moi à la fois une passion et une phobie. Ravissement et terreur !

Enfin, les paysages sont décrits admirablement. Je me suis tout de suite sentie en Grèce, bien que je n’y aie jamais mis les pieds.

Les mots sont l’univers, et l’univers est infini, immortel. Le temps n’a pas d’effet sur eux. Personne n’oubliera Anna Galore et ses mondes, ses mots. Comment l’oublier ? Comment les oublier ? Le temps guérit toutes les blessures, érode parfois notre mémoire, ronge les détails, mais les mots, immortels témoins d’encre sur le papier, ravivent les images, les sons, les couleurs, le souvenir.

« Le drap de soie du temps » vous attend. Sa lecture va vous offrir un instant de répit, un petit bout d’éternité.

La femme primordiale – Préface d’Antillaise

Personne d’autre qu’Anti n’aurait pu écrire la préface de ce roman-là. Elle est la femme primordiale.

J’ai rencontré Anna Galore un week-end de Pentecôte, fête à la fois juive et chrétienne, symbole de la remise des tables de la Loi à Moïse et de la descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres, alors que je retournais dans ma terre natale, terre de légendes, en Bretagne.

En lisant « Les trois perles de Domérat » j’ignorais que j’allais pénétrer dans un nouvel univers duquel je ne ressortirais jamais, qu’il y aurait un avant et un après, qu’il y aurait une mort symbolique comme il y en a dans toute initiation. Lire Anna Galore et faire sien son message, c’est mourir à un monde profane.

« C’est mieux avec les liens » sont les premiers mots que je lui ai adressés. Oui, la Vie, c’est mieux avec les liens, la Vie c’est le lien, ce lien qu’Anna sait si bien rappeler, souligner, dont elle sait merveilleusement ourler ses histoires dans lesquelles elle, et elle seule, parvient à nous révéler la Beauté dans la laideur, l’Amour voilé par la haine, l’Humain dans ce qu’il a de merveilleux.

J’ai retrouvé dans tous ses livres ce qui me meut depuis toujours, ce que nous partageons fondamentalement, elle et moi : le goût simple et foudroyant de la vie.

Anna serait-elle « La Femme primordiale » ou l’une de ses héritières dont la mission aujourd’hui consisterait à maintenir le souvenir en vie et, partant, à la faire exister, tout simplement ? Tout comme la « nommeuse » d’Erik Orsenna rend vie aux mots rares qui, sans elle, disparaîtraient à jamais dans l’oubli, Anna est cette conteuse occidentale des temps modernes qui maintient en vie les liens qui nous unissent tous, quels que soient les âges et les horizons auxquels nous appartenons. Elle est descendante de Lilith. Elle est fille de Kokyanwuti, femme araignée qui trône au centre de l’univers, gardant les forces de la nature dans sa balance, mère de toute vie sur Terre. Elle est de toutes les cosmogonies, des quatre points cardinaux. Elle est de celles qui participent au rassemblement des âmes, à celui des grandes traditions, et plus encore, elle est Transmission. Anna est une passeuse, car il est des vérités en ce monde, tout du moins il en est une primordiale : nous sommes les porte-parole de l’Amour, lui-même clef de voûte de l’Univers, à la fois lieu de concentration de toutes les forces et lieu de passage. Nous sommes des messagers chargés de remettre le message de l’univers, universel amour à celles et ceux que nous rencontrons. C’est ce que fait Anna à travers chacune de ses histoires : elle nous délivre un message d’amour sous toutes ses formes, elle le remet au plus grand nombre et ce qui est extraordinaire, c’est que ce message est entendu partout dans le monde si l’on considère que ses romans ont déjà été téléchargés dans plus de cent pays !

Anna est belle de sa mission qui la grandit. Mieux encore, elle grandit le monde et ce faisant, elle nous élève avec elle… Ensemble, nous tomberons plus haut que les Anges… Ensemble, c’est tout. C’est tout simplement tout. L’union primordiale, le point et l’espace infini, le silence et le brouhaha de la naissance de la vie elle-même. Quiconque lit les livres d’Anna pense « Entre nous, il s’est passé quelque chose de rare. Notre lien est une vraie rencontre ». Tout dans l’univers est connecté, la magie est partout et le bonheur réside dans la possibilité enfin retrouvée de la voir. C’est ce que nous avons la chance de vivre, elle et moi, et que vous allez avoir la chance vous aussi de vivre, vous qui tenez ce livre entre vos mains. Même si, parfois, le chemin est long ou tortueux, l’amour est là, omniprésent.

Anna est cette personne qui, bien que ne vous connaissant pas, ressent un frémissement, une envie de mieux vous connaître avant même qu’il y ait le moindre mot personnel, avant que vous ne lui disiez – ou pas, d’ailleurs – que vous avez aimé son livre. À la manière du Petit Prince, elle sait vous apprivoiser. À celle de Wendy, elle recoud votre ombre. D’une autre encore, elle est ce fil à plomb, à la fois axe et pilier, qui vous assure la bonne direction et son soutien sans faille. Et surtout, elle fait plus, beaucoup plus encore que vous redresser, elle vous aime, elle nous aime. Tous. Ce qu’elle donne aux uns n’enlève rien aux autres, au contraire, elle multiplie. Si je suis celle que je suis aujourd’hui, c’est parce que je suis le fruit de ce qu’elle est, parce que de l’avoir rencontrée m’a permis de comprendre, de pénétrer l’Univers, d’entendre le silence primordial qui a précédé la naissance de toute vie.

Être auprès d’elle c’est voler plus haut que tout ce qui est imaginable, s’unir à elle, voir avec ses yeux, s’inviter dans l’espace clair et infini de son esprit, c’est faire corps avec l’océan, le feu de la Terre, le ciel et le vent. L’aimer, c’est comprendre qu’elle participe de l’essence même de la vie, c’est la voir dans chaque élément, chaque fleur que l’on frôle, chaque animal que l’on croise, chaque caresse du soleil, chaque son que l’on entend, chaque saveur. Tout cela, c’est Elle.

La femme primordiale.

Unies vers l’uni.

17 Replies to “Les préfaces de mes livres”

  1. anti Post author

    Très bonne idée que celle-ci de réunir les préfaces. Je vais me relire tout cela quand j’aurai accès à mon ordi (je squate là pour qqs minutes). J’avais été particulièrement sesible à l’époque à celle de Olivier, ce cher Olivier. Ré m’avait bouleversée elle aussi, elle qui parle si bien d’amour… Elles sont toutes le reflet d’un tout magique, magnifique ! Merci Anna et merci les chouquettes en sucre pour vos p’tits mots doux.

  2. ZAZA Post author

    Je viens de lire les préfaces, que c’est beau tout ce qui a été écrit, car moi aussi j’ai adoré les livres d’Anna.

  3. sampang Post author

    ah la la que de belles choses ! ^^
    Mais je vois quand même qu il y a des cours particuliers………… des chouchouttes !!!
    Boud, prépare les pancartes qu on aille manisfester !

  4. boudufle Post author

    Samp , oui reste que deux trois petites frivolitées au crochet à faire et c’est partit !!!

    Heu!! c’est quoi déjà le mot d’ordre ???

  5. Ness Post author

    Magnifiques, ces préfaces !
    Je sens que je vais commencer à recruter pour les préfaces des tomes des Enfants de l’Ô ^^

  6. Sylphide Post author

    j’adore toutes ces préfaces… c’est tout plein de belles pensées, de belles réflections…

    bravo aux auteurs!

    Sylphide

  7. Baliramas Post author

    Ptain Anti tu causes bien dans le poste :-)))
    Sérieux : superbe !!!!
    Tu en as commis beaucoup d’autres textes comme celui-là? Où? Un indice que je me lance à la recherche de l’antigraal….

  8. Anna Galore Post author

    Allez, parce que t’es sympa, je te donne un indice: dans ce blog.

    🙂

    Bon, elle en a écrit d’autres aussi, absolument sublimes pour certains… mais elle ne les a pas mis en ligne, hé hé (je sais, c’est cruel, mais j’assume)

  9. Baliramas Post author

    J’avais cru remarquer ton insondable cruauté à la lecture des trois perles de Domérat…..
    Nooooooooonn Lilithanna, c’est pour riiiiiiire ne me jette pas de sort (quoique rencontrer Gabrielle , je suis pas contre, il faut vivre dangereusement) MDR

  10. ramses Post author

    Toutes ces préfaces sont magnifiques (et les commentaires aussi !)

    J’ai retenu particulièrement celle de Réginelle (Là où tu es) :

    « Aimer ? Peut-être est-ce vraiment accepter partager avec « l’autre », l’intimité d’un sommeil, ces quelques heures de vulnérabilité totale, dans un parfait abandon. Bien au-delà d’une intrusion dans les gestes éveillés qui emplissent un quotidien. »

    Cette « Galoraxie » me surprend et m’émerveille jour après jour.

  11. anti Post author

    Ré n’a pas encore de connexion internet (elle vient de déménager), ne soit donc pas surpris si tu lui laisses un mot et qu’elle n’y réponde pas.

    anti

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