Mileva, Katherine, Dorothy, Mary, Rosalind et les autres, les oubliées de la science

J’ai évoqué la vie d’Ada Lovelace à l’occasion de la sortie de mon neuvième album, nommé par son prénom. Elle est une véritable idole pour la plupart des informaticiens (ce qui a été mon métier pendant pas mal d’années). D’autres ont eu beaucoup plus de difficulté à être reconnues, souvent après leur mort, totalement niées et « effacées » par le milieu machiste des chercheurs jusqu’à une époque relativement récente.

Qui connait Mileva Maric ? Cette Serbe a suivi des études de médecine à l’université de Zurich, puis de mathématiques et de physique à l’Ecole polytechnique de la même ville. C’est là quelle croise la route d’un certain Albert Einstein, qu’elle épouse. Le formalisme mathématique de la théorie de la relativité lui doit beaucoup… sauf qu’au moment de publier cette théorie révolutionnaire qui a bouleversé la physique, Einstein « oublie » de mentionner son nom. Il est certes un véritable génie et l’auteur principal de sa théorie, mais son épouse a cependant joué un rôle important dans sa découverte qui aurait dû être mis en avant.

Du côté de la NASA, ce sont trois femmes noires – Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson – qui ont joué un rôle majeur dans les calculs relatifs aux programmes spatiaux ayant abouti à l’arrivée d’hommes sur la Lune. Elles ont été enfin remises dans la lumière en 2015, leur histoire passionnante (et si frustrante) peut être lue en cliquant ici. Katherine Johnson a été médaillée par Barack Obama en 2015 et a rejoint l’année suivante les « 100 femmes d’exception » d’une série télévisée conçue par la BBC.

Enfin (mais la liste est loin d’être exhaustive), il faut absolument citer Rosalind Franklin, qui est la vraie découvreuse de la structure en double hélice de l’ADN, dans le labo anglais de Maurice Wilkins, sauf que cette découverte a été créditée en 1953 à trois hommes sans jamais la citer elle, sauf dans des remerciements en fin de publication, avant qu’elle se fasse jeter du labo où elle a fait sa découverte parce que, c’est bien connu, les femmes sont des chieuses et qu’elle était accusée de créer une mauvaise ambiance (je n’invente rien). Ses recherches ont été montrées à son insu par Wilkins à James Watson et vont également inspirer Francis Crick pour aboutir aux publications sur la découverte de la double hélice et à leur Nobel – Crick, Watson et Wilkins, mais pas Rosalind Franklin.

Combien d’autres histoires du même genre ? Certainement des centaines…

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