Il y a environ soixante-six millions d’années, l’extinction massive du Crétacé faisait disparaître la moitié de toutes les espèces vivantes, à commencer par les dinosaures. Enfin, pas tous les dinosaures : parmi les survivants se trouvaient les ancêtres des oiseaux actuels. Les archéologues en retrouvent de plus en plus de vestiges, plumes y compris. Une nouvelle espèce vient d’être découverte en Chine, dans une région où cinq autres ont déjà été identifiées, sur trente-cinq connues à ce jour.

Il s’agit d’un oviraptorosaure, un oviraptor pour les intimes. Ces animaux mesuraient la même taille qu’un gros chien, étaient couverts de plumes, mais avec des ailes bien trop courtes pour pouvoir voler. Ils se nourrissaient probablement d’oeufs, de mollusques et de graines. Celui trouvé ressemble à une grosse dinde. Ça fait tout de suite moins peur qu’un T-rex ou que le velociraptor bien connu des fans de Jurassic Park. Mais ces derniers, aussi redoutables étaient-ils, furent balayés par le cataclysme qui a changé le visage de la planète à la fin du Crétacé, alors que les futurs oiseaux, eux, sont passés au travers du désastre. Comme disait Darwin, ce n’est pas le plus fort ou le plus intelligent qui survit, c’est le plus adapté.

Les restes fossilisés ont été découverts lors d’un chantier par un agriculteur. La posture de l’animal, étalé sur le sol et la tête dressée en l’air, semble montrer qu’il s’est retrouvé prisonnier d’un éboulement ou d’un bourbier avant de mourir. Il a été nommé tongtianlong limosus, le mot chinois tongtian signifiant « le chemin du ciel » en référence à la position de la tête.

L’extinction du Crétacé, redisons-le, concernait la moitié de toutes les espèces vivantes. Depuis quarante ans, notre planète a perdu la moitié de tous les animaux sauvages et jusqu’à 90% de certaines espèces d’oiseaux autrefois aussi courantes que le moineau ou l’étourneau.

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