Est-ce que j’ai une tête de syndrome ?

Nous avons depuis avant-hier chez nous une petite boule de vie âgée de deux mois et qui pèse à peine plus de 250 g. Son état est loin d’être rassurant. Nous ne savons pas encore s’il s’agit d’un chaton ou d’une chatonne, son arrière-train étant trop enflammé pour le déterminer. Petite Merveille (en attendant un vrai nom) était aussi infestée par la gale, quelques tiques et des vers intestinaux en arrivant à la maison.

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Mais tout cela, c’est du détail, ça se soigne facilement. Le vrai problème de Petite Merveille, c’est qu’elle a une cage thoracique totalement aplatie, comme si on lui avait marché dessus. D’ailleurs, on a d’abord cru à une maltraitance, d’autant qu’elle est venue au monde dans un contexte largement défavorisé. Coup de chance, c’était tout près de chez la dame grâce à qui on a sauvé Maley et qui a appelé Anti.

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En fait, il s’agit d’une malformation bien connue, appelée le syndrome des côtes plates. L’inconvénient évident est que les poumons n’ont quasiment plus d’espace pour fonctionner. Ils doivent donc pousser comme ils peuvent vers l’abdomen. Et surtout, le coeur est forcé de travailler beaucoup plus pour compenser le déficit en respiration. Sans parler d’autres possibles malformations internes qui pourraient se révéler fatales – nous irons faire faire à Petite Merveille une radio aujourd’hui pour en savoir plus.

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L’espérance de vie de Petite Merveille est totalement aléatoire. Elle peut faire un arrêt cardiaque n’importe quand. Ou vivre encore des années. Après tout, cela fait déjà deux mois qu’elle vit et jusqu’à hier, elle avait réussi à le faire sans quasiment aucune attention. Alors pourquoi pas un jour, dix jours, mille jours de plus… Notre véto nous a dit qu’il arrivait parfois que les cotes reprennent graduellement une forme quasi-normale pendant la croissance. Ou pas.

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L’urgence est de lui faire prendre le plus possible de forces, avec une nourriture très spécialisée qui lui apporte à la fois des nutriments concentrés et une digestion idéale – si elle se met à avoir des ballonnements, cela pourrait la faire suffoquer et mourir, en empêchant les poumons de se déployer suffisamment.

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Et notre priorité, c’est bien sûr que Petite Merveille connaisse une vie merveilleuse, quelle que soit sa durée. Pour cela, elle a droit à un régime no limit en câlins. Elle adore dormir sur mon bon gros ventre tout rond ou grimper sur mes épaules et je ne me lasse pas de la sentir sur moi. Au moment où j’écris ces lignes, elles est installée juste sous mon menton. Elle est tonique, a un regard à faire fondre, mange bien (à la cuillère), boit bien (à la seringue). On fera tout ce qu’il faut faire pour son bonheur. Petite Merveille n’est pas un syndrome, elle est un précieux être vivant, depuis sa naissance et jusqu’à son dernier souffle de vie, et nous l’aimons.

Très belle journée à vous

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10 Replies to “Est-ce que j’ai une tête de syndrome ?”

  1. Zaza

    Comment ne pas aimer ce petit chaton , on fond devant ces grands yeux là, j’espère qu’il ou elle vivra bien longtemps de toute façon il ou elle profitera de tout l’amour que vous lui apporterez, un petit calinou de ma part.

  2. Ulfin

    Petite merveille est tombée dans la meilleur maison qui soit, elle va se retaper grâce à vos soins et tout l’amour que vous allez lui donner.

  3. Anti

    Un grand merci à Laure, présidente des Chats Libres de Nîmes Agglo qui a encore une fois répondu présente quand je lui ai signalé ce chaton en danger. Tout de suite, elle m’a dit de l’emmener chez un vétérinaire et que s’il n’y avait rien à faire, de prendre la décision qui s’impose. Avant de prendre une décision, on a choisi de faire des examens complémentaires (radios). En ces temps plus que difficiles pour l’association, nous avons bien conscience qu’on ne peut pas demander à ce que Petite Merveille soit prise en charge financièrement par les Chats Libres au-delà de la première consultation. De plus, les bénévoles sont submergés de chatons. Des dizaines de boules de poils attendent encore à la rue qu’une place se libère pour sortir de l’enfer. On assumera donc personnellement les frais supplémentaires et les soins à prodiguer.

    En attendant, Petite Merveille mange, boit, fait ses besoins, dort et se repaît de câlins. Après les radios, on saura si on peut l’aider à reprendre pied ou si on peut l’aider à partir si elle souffre. Comme dit Anna « notre priorité, c’est bien sûr que Petite Merveille connaisse une vie merveilleuse, quelle que soit sa durée. »

    Je profite de ce message pour lancer un appel. Si vous voulez aider les animaux, aidez financièrement les chats libres de Nîmes Agglo qui font un travail remarquable sur le terrain. Je vous garantie que chaque euro est compté et dépensé après mûre réflexion. Aux Chats Libres, pas d’argent jeté par les fenêtres !

    Adhérer, faire un don : http://www.chatslibres.com/

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  4. Marie Pajot

    Merci pour ce partage qui fait chaud au coeur, grâce à vous adorable Petite Merveille a le plus puissant des soins : l’amour.
    Ici à Dijon l’asso du Chat Libre fait aussi son maximum avec un manque terrible de moyens…
    Chapeau et merci à vous tous, belles âmes qui réconciliez avec l’humanité.

  5. Anna Galore Post author

    Et merci pour ton passage ici, Marie ! La nouvelle de fin de journée, c’est que Petite Merveille est un chaton mâle 🙂

  6. Marie Pajot

    Je suis de tout coeur avec vous… grâce à vous ce petit amour a connu le bonheur d’être aimé et choyé… c’est cela qu’il emmène avec lui. Courage, je vous embrasse.

  7. Anna Galore Post author

    Nous l’avons accompagné jusqu’au bout… Quelle tristesse, nous étions en train de regarder à quelle clinique vétérinaire nous pourrions le faire opérer, y compris loin de Nîmes… Mais il était vraiment trop faible au moment où nous l’avons récupéré : il avait le poids d’un chaton de deux semaines alors qu’il était âgé de deux mois. Honte aux personnes chez qui il est né et qui l’ont laissé à l’abandon.
    Après l’avoir enterré, nous avons parlé de nos autres chats, tous ceux autour de nous qui, eux, ont été sauvés avec succès de l’enfer. Aucune vie n’en rattrape une de perdue, mais c’est tout de même un réconfort de réaliser chaque jour à quel point ils sont heureux de vivre en harmonie et sans souci.

  8. Anti

    Merci Marie pour votre soutien. Nous sommes effondrés et soulagés à la fois, épuisés aussi par ces derniers jours, mais sans regrets non plus. Bien sûr, une fois qu’une vie s’envole, on peut s’en vouloir de ne pas avoir décidé tout de suite d’abréger sa vie, mais comment peut-on savoir ? Il y a bien des fois, trop de fois, où c’est évident et on le fait, et aussi, bien des fois, trop de fois, où cela ne l’est pas. Cet été a été particulièrement rude à ce niveau-là, partout en France. Et tant que la stérilisation ne sera pas obligatoire, on vivra des scènes comme celle-ci. Chaque perte me ramène à la mémoire les précédentes. Chaque perte me ramène à la mémoire aussi les fois où j’ai eu raison d’y croire. On se baigne toujours et jamais dans la même eau… Dans ces moments je pense toujours à Sylvana qui m’a dit un jour que j’étais triste après la mort de l’un d’eux : « Le jour où t’y habitueras, il faudra arrêter ! » Elle a tellement raison, car c’est bien notre sensibilité qui fait qu’on veille sur eux autant que faire se peut.

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