Villes de sang

Le 16 mai 2015 à Alès, un happening organisé par le CRAC Europe a dénoncé, pendant la tenue d’une novillada, cette barbarie ignoble soutenue jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Plusieurs milliers de billets factices à l’effigie du maire de la ville ont été dispersés sur des personnes portant des cornes de taureau, allongées dans une mare de faux sang de 20 mètres de long sur 3 mètres de large, pendant que résonnaient des cris d’agonie de taurillons suppliciés en 2013 dans cette commune.

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En France, de février à novembre se tiennent tous les ans, dans 65 villes du sud du pays dont Alès, plus d’une centaine de spectacles de tortures suivies de mises à mort de veaux (becerros, âgés d’environ 1 an), de taurillons (novillos, âgés de 2 à 3 ans) ou de taureaux (âgés de 4 à 5 ans en général). Ces ruminants, qui ne sont les prédateurs d’aucune espèce animale, humains compris, et qui pourraient vivre jusqu’à vingt ou vingt-cinq ans, sont tous atrocement suppliciés selon un rituel codifié à coups de lances (piques) et de harpons (banderilles) causant des hémorragies massives, avant d’être transpercés à l’épée par un matador (mot signifiant tueur en espagnol), puis achevés par un individu qui leur plante de façon répétée un poignard (puntilla) dans le bulbe rachidien. Le jargon hispanisant en vigueur nomme ces horreurs des becerradas, des novilladas ou des corridas suivant l’âge des victimes massacrées.

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Les courses de taureaux (traduction en français du mot corrida) constituent un délit selon le Code pénal, mais les délinquants qui le commettent sont protégés par une immunité de peine dans onze départements du sud de la France où elles sont toujours pratiquées. L’industrie de la tauromachie est, de plus, largement déficitaire partout et ne subsiste que grâce à des malversations, des fraudes fiscales et des subventions versées par les communes, les réserves parlementaires, les régions ou l’Europe (160 millions d’euros par an au titre de la Politique Agricole Commune). Tous les Français y contribuent donc par leurs impôts.

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