Kalinka se raconte…

Bonjour,

Je m’appelle Kalinka et je m’en vais vous conter mon histoire.

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Je suis une enfant du printemps. Je suis née à Nîmes, à la ZUP où de nombreuses colonies de chats sont suivies par des bénévoles ; nom qu’on donne à de gentils humains qui nous viennent en aide.

Image2Parmi eux, il y a Jean-Denis qui fait partie de nos nourrisseurs. Un jour, il a remarqué une chatte blessée et a appelé Stéphanie qui est aussi bénévole aux Chats Libres de Nîmes Agglo. Il savait qu’elle habitait tout près et qu’elle piégeait régulièrement. Sans tarder, elle est venue lui prêter main-forte. Ils n’ont pas réussi à attraper la chatte qui se remettait toute seule de sa blessure ; néanmoins, Stéphanie est revenue plusieurs fois pour continuer à piéger des chattes afin de les emmener faire stériliser. Heureusement, il y a surtout Pascale et Andrée sur notre secteur. À elles seules, elles ont piégé et fait stériliser plus de 70 chats dans le coin. Combien de chatons n’ont pas vu le jour grâce à elles ? Combien de misère et de souffrances ont été évitées ?

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Lors de sa venue, forcément, Stéphanie m’a remarquée, petite chattoune maigrelette que j’étais alors.

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image1Jean-Denis lui a dit qu’il avait adopté ma sœur le mois précédent, en juin. Il aimerait tant que je sois sortie de la rue à mon tour. Mais Stéphanie a déjà beaucoup de chats chez elle, dont 5 chatons en famille d’accueil et parmi eux, un qui ne peut pas sentir l’odeur de la nourriture et qu’elle nourrit encore au biberon à l’âge de deux mois… Elle a le cœur lourd, mais elle ne peut raisonnablement pas me prendre chez elle et les autres familles d’accueil sont pleines, plus que pleines, archi pleines… Elle connaît les dangers qui nous guettent, nous les chats des rues… image2Elle sait que les oiseaux de proie qui tournent au-dessus ont déjà repéré des chatons blessés, malades, faibles. C’est la nature…

Un jour, elle voit que je ne vais pas bien. Pas bien du tout même. Et là, elle craque. Il faut m’attraper tout de suite pour me faire soigner, ou bien je vais mourir dans de grandes souffrances puisque mes yeux sont pleins de pus et que j’ai le nez bouché. Je ne vais plus pouvoir manger, je vais m’affaiblir, me déshydrater et partir pour le ciel.

Le piège est déjà occupé par une chatte. Elle sort une cage de transport et guette, à quatre pattes le moment où je rentrerai dedans pour bondir et m’y enfermer. Et c’est ainsi que je me fais avoir ! J’ai peur bien sûr, même si Jean-Denis et elle me parlent doucement. On me met dans une drôle de grande boîte avec des roues. Une voiture, qu’ils appellent ça, et j’arrive chez une autre dame qui me regarde sous toutes les coutures et me fait des piqûres ! Que j’ai peur ! Je crache, je griffe. Mais ces dames gardent le sourire. C’est bizarre. Je comprendrai avec le temps que tout cela, elles le font pour moi. Pour me venir en aide ! Ils sont incroyables ces grands animaux sans poils et sur deux pattes. En même temps, quand je revois les photos, force est de reconnaître que je n’avais pas bonne mine, c’est le moins qu’on puisse dire…

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Stéphanie devait me mettre de la pommade dans les yeux plusieurs fois par jour pendant plusieurs jours. Pour me soigner et ne pas contaminer les autres chats de la famille, je suis restée en quarantaine pendant quelque temps dans la salle de bain. Pour m’attraper, c’était sport ! Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait et la pommade dans les yeux, beurk ! Alors, elle mettait un gros manteau et des gants. Comme ça, je pouvais la mordre et la griffer tant que je le voulais sans lui faire mal. Du coup, j’ai commencé à me calmer, à apprécier aussi un peu, il faut bien l’avouer, les caresses qu’elle me prodiguait régulièrement dans la journée.

 

Une fois guérie, il fallait bien me faire sortir de la salle de bain, mais j’étais encore très sauvageonne. Stéphanie savait que dans ces cas là, il existe une seule solution rapide et efficace. Ses amies, Estelle et Sylvana, qui sauvent de nombreux chats, lui avaient montré. Il faut une cage de socialisation. Mais Stéphanie est bretonne, elle a donc un cœur d’artichaut et l’idée de me mettre en cage lui était insupportable… Pourtant, il fallait bien en passer par là ! C’est ainsi qu’un matin, elle s’est réveillée avec une drôle d’idée.

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Elle allait bel et bien me mettre en cage, mais… dans un palace ! Armée de palettes, grillage, marteau et planches, elle m’a fabriqué un véritable château (vous pensez que j’ai une tendance à l’exagération là, mais souvenez-vous d’où je viens !) avec : chambre, kitchenette et toilettes séparées. Le tout sur roulettes svp ! Comme ça, je pouvais être en famille tout le temps, la journée dans le salon et le soir dans la chambre, et même prendre le soleil en extérieur. Top classe ! Comme je n’étais plus malade, les copains pouvaient venir taper la sieste avec moi. Nous faisions connaissance petit à petit ; c’était fort sympathique, ma foi.

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Le temps passant, et m’adaptant finalement très bien à ma nouvelle vie, j’ai pu sortir me dégourdir les pattounes. Pour commencer, seulement dans la chambre des humains. D’abord, je continuais à dormir chez moi, les copains passaient me voir et jouer avec moi, puis j’ai testé et approuvé le grand lit :

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Moins d’un mois après mon arrivée, j’étais fin prête à découvrir le reste de la maison.

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J’ai passé un été formidable ! On a bien joué avec les copains. On a bien profité du jardin et de la fraîcheur de l’intérieur aussi. A l’automne, je suis retournée chez le vétérinaire. Stéphanie m’a expliqué que j’allais subir une intervention : une stérilisation. Tout s’est bien passé, il y a juste qu’après, je n’avais plus de poils sur mon joli bidon qui commençait à être tout rond des bons soins reçus à la maison.

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Pendant ce temps, Sweet Beauty et Goinfroux ont été adoptés. En octobre, il y a eu de nouveaux chatons en famille d’accueil : Calimero et Priscilla. Ils ont vite trouvé une famille d’amour pour la vie. Puis, ce fut l’arrivée de Capucin et de sa sœur Chérie Grigri. Comme ils avaient peur, je les ai pris sous mon aile jusqu’à ce qu’ils soient adoptés à leur tour par de gentilles dames.

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Voilà, voilà. Quant à moi, je profite de la vie. Comme l’écrit Pénélope Bagieu, « Ma vie est tout à fait fascinante ».

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Et, savez-vous ? Il paraît que ça va être bientôt mon tour ! Une famille a littéralement craqué sur moi ! Chuuut ! La suite bientôt !

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Kalinka

Très belle journée à tous,

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11 Replies to “Kalinka se raconte…”

  1. valentine

    Magnifique récit! Et là, on prend conscience de la somme d’amour, de dévouement, de courage, d’inventivité. Bravo Stéphanie, bravo à tous les bénévoles.
    Kalinka est superbe. Je lui souhaite ainsi qu’à ses futurs propriétaires tout le bonheur du monde.

  2. sylvana Ferretti

    Bravo ma Gyverrette ! Tu as réussi à me faire sourire aujourd’hui ! BRAVO à toutes mes amies(is) de combat-chat !

  3. Anna Galore

    Quelle belle histoire, d’autant plus que tout est vrai ! On réalise à quel point, en effet, un sauvetage demande du temps et de l’amour. Quand on voit quelle petite chose fragile était Kalinka en arrivant chez nous et comment elle est devenue aujourd’hui (on la surnomme Boulette), on mesure de quel enfer on sort ces minous et à quel point la seconde vie qu’on leur offre est un paradis.

    Bravo Stéphanie et tous les bénévoles qui se dévouent pour sauver nos petits frères et soeurs félins !

  4. anti Post author

    Contente que cette belle histoire de sauvetage vous plaise. La future « maman » de Kalinka a aussi beaucoup aimé ce récit 🙂

    Oui, bravo à tous les bénévoles d’ici ou d’ailleurs qui œuvrent jour et nuit de par le monde. Il y a beaucoup à faire, mais c’est toujours un bonheur que de venir en aide aux sans voix.

  5. Alystelle

    Magnifique Kalinka, quelle a bien grandie ! Je n’ose imaginer ce qu’elle serait aujourd’hui à la Zup sans vos interventions (trop jeune mère de chatons faméliques ? chatonne mort-vivante tout au mieux borgne avec son coryza ? ou morte tout court en peu de temps ?) Il vaut mieux ne pas savoir, elle est belle et elle vit ! MERCI !

    Longue vie Kalinka

  6. Alystelle

    Ce qui est marrant c’est que sans se lire on a dû écrire nos récits si proches probablement en même temps… ça m’a un peu faite halluciner d’ailleurs quand j’ai lu celui de Kalinka ! tu crois au hasard toi ?!

  7. valentine

    Grâce à Sampang, je relis le parcours de Kalinka et le lien très fort entre elle et Stéphanie.
    Que c’est beau tout ça dans ce monde de brutes.

  8. Jean Denis MIQUEL

    C’est un vrai bonheur partagé pour moi que de savoir la belle Kalinka grandir en famille chez toi. Sortie de la zup,tout comme sa sœur Maat (3couleurs) quelque semaines avant et qui partage a présent notre vie et celle de nos autres chats. Elle non plus n’était pas très en forme le jour ou je l’ai enlevée de là-bas ! les yeux à demi clos et pleins de pus…
    Mais il fallait le faire , car si on ne l’avait pas fait : personne d’autre ne l’aurait fait… !
    Bise,
    Jean-Denis

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