Joie et Tristesse

« Le marcheur de l’arc-en-ciel accueille tout et l’accepte, il est ouvert à tout ce qui vient et il laisse vivre avec remerciement. Il voit tout comme un cadeau de la vie et ne fait rien, c’est-à-dire qu’il fête seulement la vie. (…) Au moment où tu aimeras toutes les obscurités, la clarté arrivera. Aime ta tristesse et la joie consciente apparaîtra, non pas la joie inconsciente et momentanée mais la joie consciente et permanente; c’est un état de vie naturel, tu n’as pas besoin de reflets extérieurs pour être heureux, tu l’es, simplement. »

Voilà les lignes que je lisais tout à l’heure dans « Les marcheurs de l’arc en ciel«  et je me disais que finalement, c’était très proche de la pensée bouddhiste cette vision de la joie et voilà que je tombe à l’instant sur l’un des derniers articles de Antiochus d’un auteur d’une autre partie du globe encore. Magnifique…

Ces mots si beaux que je viens de lire, les voici :

Alors une femme dit,

Parle-nous de la Joie et de la Tristesse.

Et il répondit :

Votre joie est votre tristesse démasquée.
Et votre rire fuse du même puits que vos larmes remplissent.

Et comment pourrait-il en être autrement?

Plus la peine évidera votre être, plus la joie y tiendra.
N’est-ce pas la même coupe, celle qui contient
votre vin et a été cuite dans le four du potier ?

Et le luth qui apaise votre âme n’est-il pas fait
d’un morceau de bois évidé avec des larmes ?

Quand vous êtes joyeux, regardez en profondeur
votre coeur et vous remarquerez
que c’est seulement ce qui vous a donné
de la tristesse qui vous cause de la joie.

Quand vous êtes tristes, regardez à nouveau en
votre coeur, et en vérité, vous verrez que vous
pleurez sur ce qui fut votre plaisir.

Certains d’entre-vous disent : « La joie est plus
grande que la tristesse » et d’autres disent : « Non,
la tristesse est la plus grande. »

Mais je vous dis moi qu’elles se révèlent inséparables.

Ensemble elles s’en viennent et quand l’une
s’assoit à votre chevet, rappelez-vous que
l’autre est assoupie dans votre lit.

En vérité vous êtes suspendus comme l’aiguille
d’une balance entre votre tristesse et votre joie.

Lorsque vous êtes vides, alors seulement
êtes-vous immobiles et équilibrés.

Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour
peser son or et son argent, votre joie
ou votre tristesse s’élève alors ou retombe.

« Le Prophète » (publié en 1923) : Khalil Gibran

anti

4 Replies to “Joie et Tristesse”

  1. ramses

    Il est bien vrai que la tristesse vient du souvenir de bonheurs disparus. D’où la nécessité d’éprouver de nouvelles joies…

  2. Antiochus

    Bonne idée, anti, de m’aider à faire circuler ce magnifique texte de Khalil Gibran … « Le Prophète », à lire à relire … à méditer aussi. J’y reviens sans cesse et, les années passant, j’en découvre des aspects nouveaux à chaque lecture …
    Antiochus

  3. anti

    « D’où la nécessité d’éprouver de nouvelles joies… »

    Mieux, de la trouver en soi « c’est un état de vie naturel, tu n’as pas besoin de reflets extérieurs pour être heureux, tu l’es, simplement. »

    Encore merci à toi Antiochus de m’avoir fait découvrir « La parole d’un sage qui permet à chacun de mettre de l’ordre dans ses idées et de hiérarchiser les valeurs …  » ;-))

    anti

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