Ainsi va la tortue

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Par ce bel après-midi de dimanche, sous un ciel bleu parfait, voici donc que Gwlad se mit en tête d’aller faire un petit jogging au bois des Espeisses, histoire de se dérouiller un peu les muscles. Avec sa maman, bien sûr. Les regards interrogateurs, voire narquois, des deux gazelles se tournèrent alors vers moi. Il faut dire que côté surcharge pondérale et grosse flemme, je faisais la course en tête.

Je relevai le gant. Petit souci technique : de mon époque sportive, révolue depuis des lunes, plus aucun short ne m’allait. Qu’à cela ne tienne : je décidai de me vêtir d’un simple maillot de bain et d’un t-shirt, sous les lazzis des péronnelles. Nous partîmes au bois, sous un soleil de plomb.

Sitôt descendues de la voiture, les hases partirent comme des flèches, sans effort apparent, me clouant sur place. Loin de me décourager, je pris mon rythme de confort, certes lent mais régulier. De temps à autre, Anti revenait en trottinant vers moi puis repartait. Ou Gwlad s’arrêtait au milieu du chemin, cent mètres plus loin et faisait mine d’attendre, déhanchée, l’air blasé.

Mètre après mètre, pas après pas, courant ou marchant mais jamais n’arrêtant, j’avançais. Nous atteignîmes les deux-tiers du circuit. Anti et Gwlad firent une nouvelle pause, à l’ombre d’un arbuste. Je les doublai d’une foulée assurée, lentement mais sûrement. Ainsi va la tortue pour faire la nique au lièvre.

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Quelques minutes plus tard, j’entendis leur foulée derrière moi. Me sentant désormais bien oxygénée, sans me retourner, j’accélérai ma foulée. L’arrivée se profila alors que plus un son de pied ou de voix ne résonnait dans mon dos. Je franchis la ligne de fin, poursuivis jusqu’à la voiture, en ouvrit les quatre portes pour l’aérer et, luxe suprême, revint sur mes pas pour voir arriver mes deux coureuses au pas.

Gwlad avait un joli teint brique, Anti précisa qu’en tant que maman, il avait bien fallu qu’elle attende quand sa petite avait frôlé le malaise, à force de courir bien trop vite loin devant puis d’attendre puis de repartir et attendre encore et ainsi de suite jusqu’à l’asphyxie. Il ne faut pas confondre vitesse et endurance, fis-je remarquer à la petite en cachant mal ma joie de les avoir coiffées toutes les deux au poteau.

Mais le plus important, ce qui me fit rougir malgré mon teint frais et dispos, ce fut le regard de fierté qu’Anti me lança.

Au retour, la piscine nous offrit sa fraicheur réparatrice.

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Anti se fit piquer son matelas par Che et Santiago le temps qu’elle aille se chercher un verre d’eau. Elle finit par leur reprendre, je vous rassure. Rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Très belle journée à vous

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4 Replies to “Ainsi va la tortue”

  1. sylvana Post author

    Ma journée commence bien après une pareil lecture. Mdrrr… Je n’ai pas fait de jogging mais le déménagement le vaut bien !!!

  2. anti Post author

    Oui Anna, je suis fière de toi ! Bravo ma caille !

    …D’ailleurs, je te propose de remettre ça dès ce soir ;-))))))))))))))))

    anti, mdrrr aussi

  3. Anna Galore Post author

    Je ne veux pas abuser de ma supériorité, ça finirait par te décourager. Je crois que je vais te laisser faire quelques tours en solo dans les jours qui viennent, histoire de retrouver la forme, avant de t’accompagner à nouveau.

    :-))))))

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