Taraf de Haidouks

Taraf de Haidouks ? Ça ne vous dit rien ? Non ? Et pourtant, vous connaissez sûrement 😉

ou encore, dans l’excellent film de Radu Mihaileanu Le Concert :

Alors ? Envie d’en savoir plus ? C’est parti ! Amis de la musique slave et tzigane, vous allez vous régaler !

Ensemble musical rom originaire du village de Clejani (700 habitants) à quelque 30 kilomètres au sud-ouest de Bucarest, le Taraf de Haïdouks (littéralement : « bande de brigands ») est connu dans sa Roumanie d’origine sous le nom de « Taraful Haiducilor ». Il a rencontré un succès phénoménal dans le monde entier depuis sa création au tournant des années 90, peu après la chute du dictateur Nicolae Ceausescu, sous l’impulsion de deux producteurs belges Stéphane Karo et Michel Winter.

Mais dès 1986, à l’initiative de l’ethnomusicologue suisse Laurent Aubert et le conseil scientifique de l’ethnomusicologue roumaine Speranţa Rădulescu, sont réalisés à Bucarest les tout premiers enregistrements des musiciens du village de Clejani dont certains d’entre eux deviendront membres du Taraf de Haïdouks.

Composé d’une douzaine de lăutaris (chanteurs et musiciens traditionnels) de tous âges, nés dans la misère et la musique, cet orchestre flamboyant regroupant violons, accordéons, contrebasse et cymbalums dans la grande tradition tsigane, a accumulé en quelques années tournées mondiales et disques à succès : Musique des Tsiganes de Roumanie en 1991, Bandits d’honneur, chevaux magiques et mauvais œil en 1994 (considéré par certains spécialistes comme le meilleur opus de musique tsigane jamais enregistré), Dumbala Dumba en 1998, Band of Gypsies en 2001.

craw40.jpgSaisi par l’authenticité de son univers, le cinéma s’est très vite intéressé à l’orchestre, Tony Gatlif en 1993 l’intégrant à son film Latcho Drom et Marta Bergman et Frédéric Fichefet réalisant un diptyque documentaire à son sujet : La Ballade du serpent – Une histoire tzigane (1991) et Clejani en 2005. Le groupe a enregistré en 2007 un nouvel album Makarada promenade joviale sur les traces de Bartók, Manuel de Falla, Albéniz et Khatchaturian qu’ils revisitent en toute innocence et avec leur inimitable talent.

En 2002, le taraf a perdu Nicolae Neacşu, le grand violoniste, vétéran du groupe. Le journal Libération lui a rendu cet hommage : « On ne verra plus s’avancer à petits pas, au-devant du public, le musicien Nicolae Neacşu , qui jouait du violon sans toucher les cordes, selon une technique « magique » qui avait fait sa célébrité. Le doyen du groupe Taraf de Haidouks est mort dans son village de Clejani, Roumanie. A 78 ans, après plus de 100 concerts dans le monde et quatre albums pour le label belge Crammed, il était devenu un emblème de la musique tsigane ». Privés du formidable Nicolae, les brigands de Clejani poursuivent leur success story : sur toutes les scènes mondiales, ils soulèvent le public et continuent à avoir pour port d’attache leur village perdu de Bucovine.

Lire l’étude de Dejana Milanovic et Jean-Marc Potterie « Taraful Haiducilor ou Taraf de Haïdouks » – Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO)
Écouter sur Mondomix
Écouter sur Myspace

Lire Nicolae Neacşu, Romanian Gypsy violinist who conquered the west by Garth Cartwright – THE GUARDIAN – 16 September 2002

Source : MUSIQUE KLEZMER & CO. Site consacré à la musique Klezmer et ses connexions Rom et balkaniques : musiciens du monde entier, liens pour des partitions gratuites, dates de concerts, stages, festivals. Écoute en ligne et nombreuses banques de données…

Et, bientôt à découvrir, un documentaire qui devrait bientôt sortir en France Iagalo


Extrait du film « IAGALO » de Paul Tanicui, Nicu Mihali, Dobrica Lospa. Caliu, premier violon du Taraf de Haidouks raconte l’histoire de leur expérience dans la maison de Johnny Depp à L.A.

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3 Replies to “Taraf de Haidouks”

  1. Anna Galore

    D’incroyables, de sublimes musiciens qui me font penser quand ils jouent à ce concept bouddhiste que j’aime particulièrement : ne pas distinguer celui qui agit, l’action et les conséquences de l’action.

    Le Taraf, c’est en une seule entité indissociable les musiciens, la musique qu’ils jouent et l’émotion pure qui émane de cette musique.

    La prestation de Caliu dans « Le Concert » est tout simplement époustouflante et m’émeut aussi fort à chaque fois que je la revois.

    Un très grand, très très grand musicien.

  2. eMmA

    Quand on sait qu’en plus, très souvent ils n’ont pas « appris » la musque, on en est encore plus admiratif !

    J’adore leur spontanéité, leur adresse et leur joie de vivre, même quand la musique a des airs nostalgiques.
    C’est l’essence même de leur communauté si attachante.

    Très belle soirée à tous.
    eMmA

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