L’esprit de la lutte : Sarayaku, un peuple contre le pétrole.

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Peinture de vision du chaman Fransisco Montes Shuna, El Viento de la Shacapa,
( Le vent de la schacapa
– Source Amazonie Vesdun)

Il y a quelques jours, Kathy m’a informée de rencontres ayant lieu à Paris en ce moment : Amazonie – Peuple indiens Kichwa de Sarayaku.

Une magnifique découverte que je vous invite à partager. Suivez-moi…

Le peupke de Kichwa de Sarayaku

Sarayaku est un village indien situé au cœur de l’Amazonie équatorienne. Environ 1200 habitants y vivent encore de façon traditionnelle, de chasse, de pêche, d’agriculture et d’élevage.

Ils se nomment le peuple Kichwa de Sarayaku et sont les voisins d’autres peuples indiens comme les HUARORANIS, les SHUARS, ASHUARS, etc.

Le peuple Kichwa de Sarayaku vit sur les berges du fleuve Bobonaza, dans la province de Pastaza. Il gère environ 135.000 hectares de territoires ancestraux dont il a obtenu de l’état équatorien les titres de propriété collective.

Jusqu’à aujourd’hui, il dépend entièrement pour ses ressources de la forêt tropicale. Il utilise toujours les plantes alimentaires, médicinales, ornementales, rituelles et construit en bois les maisons, les pirogues, les objets utilitaires et les outils.

Sarayaku possède son propre mode de gouvernement traditionnel basé sur des principes démocratiques extrêmement développés.

La forêt amazonienne

La forêt équatorienne est probablement, avec celle du Pérou, l’épicentre de la biodiversité mondiale, contenant plus de 10.000 espèces de plantes. Elle est le refuge de nombreuses espèces animales.

Depuis les années 60, les gouvernements sud américains, soutenus par la Banque Mondiale et autres organismes internationaux
« développent »
l’Amazonie à grande échelle : construction de routes, élevage de bétail, monocultures, exploitation du bois, pompage des nappes pétrolifères, etc…

Le « développent » dans ce cas est donc synonyme de destruction de l’environnement et de génocide culturel. De nombreux peuples indiens ont déjà disparus. Or, chaque peuple indien qui disparaît équivaut à brûler les plus anciennes bibliothèques et universités du monde.

_1__photo_11.jpgLa réappropriation des territoires

En 1992, les nationalités indigènes d’Amazonie sortent de la forêt en une impressionnante marche sur Quito. Après 500 km de marche, ils atteignent la capitale de l’Equateur, perchée en haut de la Cordillière des Andes.

Ils y restent des semaines, occupant les places principales de la ville, jusqu’à être reçus au Palais du Gouvernement et y négocient de spectaculaires avancées dans la Constitution Equatorienne. L’Equateur devient un état pluriculturel et reconnaît des droits spécifiques aux peuples autochtones.

Les habitants de Sarayaku obtiennent les titres de propriété officiels de leur territoire, ce qui est une avancée historique incontestable. L’exploitation du sous-sol, par intérêt national, reste possible, mais nécessite leur consultation et leur accord collectif.

_1-__-photo-13-.jpg_1__photo12.jpg Les Yachaks

Yachaks est le nom que donne le peuple kichwa de Sarayaku à leurs « chamanes ». La fonction de Yachak est complexe et difficile à décrire et à comprendre pour un public occidental.

Le Yachak est avant tout une autorité morale, un « sage » qui a traversé une longue et difficile initiation. Il est un élément fortement structurant, qui entretient la cohésion du groupe, à la fois guide spirituel, pivot social, guérisseur. En transmettant son savoir aux jeunes générations, il contribue à perpétuer et à entretenir continuellement l’identité culturelle de son peuple.

Plusieurs voyageurs incrédules, dont bien sûr de nombreux anthropologues, ont été saisis voire bouleversés par les capacités des Yachaks.

Hélas, une certaine mode aidant, de nombreux faux « chamans » ont envahi les villes d’Amérique du Sud et sévissent jusqu’en Occident, déconsidérant le savoir des hommes de la forêt.

Les anciens luttent aujourd’hui pour se relier et combattre ce problème de charlatanisme. Ils doivent aussi résoudre le problème de la désaffection des jeunes pour leur voie, considérée comme beaucoup trop difficile.

Toutes ces raisons conjuguées mettent en péril les savoirs accumulés par ces hommes et femmes depuis des centaines d’années.

A Sarayaku, il reste une dizaine de Yachaks qui ont décidé de réagir pour maintenir intacts leur lignée et leurs savoirs.

Certains, comme Don Sabino, sont à l’origine du projet « Frontière de Vie ». (Source Frontière de Vie)

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Image du documentaire « Mamallacta : la Terre-Mère » de Liao Yi Lin, source Peroupacha

L’esprit de la lutte: Sarayaku, un peuple contre le pétrole

 » Nous, nous demandons si un peuple petit comme le notre peut changer le monde. Peut-être pas !
Mais nous sommes sûr que dans chaque cœur, il y a un peuple qui lutte avec la même force et
si petit soit-il, nous sommes le symbole de la puissance de la vie. »

José Gualinga, Peuple Kichwa de Sarayaku Amazonie équatorienne.

Une détermination intacte

La déforestation est une réalité quotidienne pour les dernières communautés indiennes d’Amazonie : elle représente la mort de leur milieu de vie et la fin de leur culture. Parmi les causes, figure en bonne place l’exploitation du pétrole.

Face à l’avancée des compagnies le peuple indien Kichwa de Sarayaku, en équateur, a choisi de faire face. Depuis plusieurs années, il refuse obstinément toute pénétration sur son territoire afin de préserver son héritage naturel et culturel. Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture…

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Les menaces persistent : le 8 mai 2009, le Ministère des Mines et du Pétrole Équatorien a notifié dans la résolution n°080-CAD 2009-04-20 la reprise des opérations d’exploitation des hydrocarbures dans les blocs 23 et 24 incluant les territoires du peuple Kichwa de Sarayaku et des communautés Achuar et Shuar de la Région Amazonienne.

Inspiré par les Yachaks (Chamans), le projet ‘‘Frontière de Vie » est la création sur le pourtour du territoire de Sarayaku, 300 kms de long et 135.000 hectares de forêt primaire d’une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs. Un symbole à valeur universelle émergera ainsi lentement de la forêt amazonienne, vivante incarnation du désir universel de paix et de protection de la Terre.

Ce sera le message de tout un peuple, élan vital, expression de sa volonté farouche de préserver son mode de vie, mais aussi, de créer avec nous une vaste solidarité planétaire.

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Deux de ces représentants, dont José Gualinga sous protection d’Amnesty International, après avoir été plusieurs fois mis en danger de mort lors des luttes contre les compagnies pétrolières, seront en France du 12 au 24 novembre 2009.

Plusieurs rencontres  »conférence-projection » auront lieu.

Programme des rencontres publiques

* Jeudi 12 Novembre : 9h30-12h00 – UNESCO – Paris 7e – Métro Ségur ou Cambronne – Entrée libre – Conférence en présence de Vandana Shiva, Danielle Mitterrand, José Gualinga sur la préservation des savoirs traditionnels Manifeste sur l’avenir des systèmes de connaissance.

* Vendredi 13 Novembre : 18h00 – Galerie Dupon, 74 rue Joseph de Maistre, Paris 18e. – Métro Guy Môquet – Conférence en présence de José Gualinga et Tupak Viteri – Suivi du Vernissage du livre de Patrick Bard Amazone, un monde en suspens (Ed.Seuil), dont une partie est consacrée à la lutte de Sarayaku contre le Pétrole

* Samedi 14 Novembre : 15h00-18h00 – Karma Ling (Chartreuse St Hugon, Savoie 74) -Conférence-projection à l’Institut Karma Ling (Remarque : Lama Denys Teundroup lama français que j’ai déjà cité sur ce blog, responsable du Centre bouddhiste de Karma Ling (Grenoble), il est à l’initiative du Cercle des Anciens et du Temple des Traditions.

* Lundi 16 Novembre : 20h30 – Maison de l’Amérique Latine – 217 boulevard St Germain – PARIS 7e- Métro Solférino – Rue du Bac – Lupuna Association – Entrée Libre -Conférence-projection du NOUVEAU film documentaire Sisa Nambi – Avec José Gualinga et Tupak Viteri – Soirée consacrée tout particulièrement au projet Frontière de Vie.

* Jeudi 19 Novembre : 17H30-19H30 – Cinéma La Pagode, – 57 bis, rue de Babylone – Paris 7e – Métro Saint-François Xavier – Natureparif – 27e Festival International du Film d’environnement – Entrée libre – Conférence-projection Pensez la nature autrement : biodiversité et nouveaux indicateurs de richesse avec José Gualinga, Jacques Weber et Stephan Kampelmann

* Samedi 21 novembre : 19h30 – CENTQUATRE 104 rue d’Aubervilliers / 5 rue Curial – Paris 19e Métro Crimée ou Stalingrade -.Natureparif- 7ème édition du Festival du Livre et de la Presse d’Ecologie – Entrée libre – Conférence – Projection en présence de Tupak Viteri et Patrick Bard

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* Lundi 23 Novembre : 16H30-18H30 – Cinéma La Pagode – 57 bis, rue de Babylone – Paris 7e – Métro Saint-François Xavier – 27e Festival International du Film d’environnement – Entrée libre – Conférence-projection des films documentaires Soy el defensor de la Selva et Sisa Nambi suivi d’un débat avec José Gualinga dans le cadre d’une journée thématique sur le Pétrole.

Le projet « Frontière de Vie » ( Sisa Nambi en Kichwa Le chemin de fleur), inspiré par les Yachaks (Chamans), est la création sur le pourtour du territoire de Sarayaku, 300 kms de long et 135 000 hectares de forêt primaire d’une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs.

Un symbole à valeur universelle émerge lentement de la forêt amazonienne, vivante incarnation du désir universel de paix et de protection de la Terre. C’est le message de tout un peuple, élan vital, expression de sa volonté farouche de préserver son mode de vie, mais aussi, de créer avec nous une vaste solidarité planétaire.

Les premiers arbres ont été plantés en 2006. Aujourd’hui 15 « cercles » d’arbres à fruits et à fleurs délimitent déjà 20 km de frontière. Les premiers arbres font 5 à 6 mètres de haut. Ils en feront 30 dans quelques années et commenceront alors à fleurir.

* Mardi 24 Novembre : 19H15 – Siége Amnesty Internationale 72 – 76 Bd de la Villette – Paris 19 e – Métro Belleville ou Colonel Fabien – Entrée libre – Conférence-projection du documentaire Sisa Nambi, Les Amérindiens à la merci des industries extractives : Regards croisés Equateur / Guatemala José Gualinga, Fernando Solis, Javier de León

* Réservation et programme complet : sarayaku@parolesdenature.org
* Merci de confirmer votre présence
* Dossier de Presse sur simple demande : presse@paroledenature.org

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L’Amazonie, dernier lien entre l’homme et la nature ?

Une analyse réaliste de l’évolution des perspectives politiques et démographiques actuelles concernant les forêts primaires tropicales aboutit à la triste conclusion que, si rien n’est fait, leur destruction généralisée est, à terme, inéluctable.

L’exploitation forestière forcenée et l’extension de l’agriculture en sont les principales causes. Le déplacement et l’acculturation programmée des peuples autochtones, fins et légitimes connaisseurs des écosystèmes forestiers, nous prive du précieux savoir dont ils sont détenteurs.

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Le projet d’un peuple

* Sarayaku, peuple de l’Amazonie équatorienne, lutte depuis 20 ans contre la destruction de son territoire et de sa culture par les compagnies pétrolières :

* Leurs droits élémentaires sont bafoués: violences extrêmes contre les personnes, destruction du territoire,…

* Leur situation est emblématique des enjeux du pétrole : jusqu’où sera t-on capable d’aller pour sauvegarder notre mode de vie ?

* Ses dirigeants sont placés sous protection d’Amnesty International ; la cause de Sarayaku a été validée par la cour Inter-Américainedes droits de l’homme.

* Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture.

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Dix à vingt millions d’hectares de forêt amazonienne disparaissent chaque année. Disparition sans retour, car on ne sait pas reconstituer un écosystème forestier complexe.

Les peuples de la forêt sont les premières victimes de la destruction de leur environnement. Autrefois nomades, chasseurs et cueilleurs, leur prélèvement sur les ressources naturelles s’est toujours inscrit dans le respect des équilibres vitaux. Aujourd’hui, la modernité arrive avec tout le cortège des maux de notre civilisation. Perte d’identité, acculturation, alcoolisme, dislocation des cellules familiales et sociales sont ainsi devenu les maux quotidiens des hommes de la forêt. Quelques uns, cependant, ont décidé de réagir et de construire.

En attendant une prise de conscience globale de l’importance vitale que revêt la préservation des forêts primaires et des cultures qu’elles abritent, les initiatives de sauvegarde de ces patrimoines émanent d’associations qui luttent pour ne pas laisser se rompre les fils qui relient l’homme à la nature. Leur mission est d’importance.

Peut-être, grâce aux associations citoyennes, verrons-nous un jour un chaman amazonien couronné par un prix Nobel, au nom de sa tribu et de ses ancêtres, pour l’ensemble de ses connaissances botaniques et la sagesse des relations écologiques qu’il entretient avec son milieu.

Nous remercions, tous ceux sans qui ces rencontres ne pourraient pas avoir lieu : Fondation France Liberté, Festival International du Film de l’Environnement, Natureparif, Amnesty International France, Lupuna Association, La Maison de l’Amérique Latine, Karma Ling, l’Espace Krajcberg et tous les parrains de la Frontiére de vie et tous les bénévoles…
Corinne Arnould pour Paroles de Nature (France) sur Planète Urgence

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Message de Julos Beaucarne pour ARS Belgica, facilement extrapolable à d’autres causes

Pour terminer, un petit coup d’œil qui fait chaud au cœur sur les parrains et marraines d’honneur de Frontière de Vie :

Scientifiques, humanistes, poètes, artistes, chefs d’entreprises, journalistes …nos parrains d’honneur viennent de tous les horizons. Nous les remercions infiniment pour leur engagement et leur enthousiasme. Nous sommes vraiment heureux de nous savoir soutenus et épaulés par eux. Cette liste est évidemment provisoire et reste ouverte à toute personne de renom désireuse de soutenir ce projet.

Jean-Marie PELT botaniste, écologiste, écrivain et créateur de l’Institut Français d’Ethnopharmacologie, consacré à l’étude des propriétés médicinales des plantes du monde entier.

Je suis heureux d’apporter mon soutien à « Frontière de Vie » dont l’action en faveur des indiens Kichwas me touche profondément. Quelle belle idée d’imaginer une ligne constellée d’arbres aux fleurs éclatantes. C’est une manière très délicate et très écologique de marquer un territoire dont nos frères indiens ont besoin pour vivre et survivre. Je souhaite un plein succès à ce projet.
Jean-Marie PELT Président de l’Institut Européen d’Ecologie.

Nele PAXINOU fondatrice, directrice et metteuse en scène de la Troupe de théâtre itinérante « Les Baladins du Miroir « . Son principe « Avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue » trouve ici son application maximale.

Julos BEAUCARNE poète et chanteur, il a exploré toute sa vie les possibilités d’une vie où les humains entre eux et avec la nature trouveraient une plus grande harmonie.

Benjamin STASSEN est photographe et s’est particulièrement distingué ces dernières années par ses photographies sur les arbres remarquables de Wallonie, sa terre natale.

Nous sommes la Forêt.

Nous portons une longue mémoire enfouie au fond de l’âme. D’obscures réminiscences d’un monde touffu et luxuriant. C’est un temps très lointain, presque mythologique où nous pouvions vivre en vibration unanime avec le grand souffle de Silva.

Nous étions sortis, tout emperlés d’eau salée et de sable scintillants. Il avait fallu apprendre à respirer, à se mouvoir et la lente succession des gestes au pied des arbres en fleurs nous avait enseigné la verticalité.

Enfin, nous avions trouvé l’aisance parfaite de la danse dans les branchages suspendus par-dessus l’océan végétal ourlant la terre de ses vagues émeraude.

Une immense nostalgie nous envahit à la pensée de rythmes paisibles, de fruits mûrs et savoureux à portée de la main, de longes pluies salvatrices gorgeant l’humus d’une sève aussitôt élevée vers le ciel, au fil de piliers gigantesques et sans âge, gravissant les échelons du Temps pour libérer les forces formidables de la Terre, porter les offrandes de la fertilité à bout de branches et les présenter au Soleil.

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Tout nous était offert à profusion et dans ce foisonnement de formes, de couleurs et de sons, nous étions comme l’une des fibres sous les écorces anciennes, à l’unisson avec la musique issue de la grande Harpe aux couleurs d’arc-en-ciel.

Oui, je m’en souviens maintenant. J’étais parmi eux, j’étais un enfant de la Forêt, et je n’avais d’yeux, de mains et de peau que pour l’instant présent, comblé par la corbeille sans fond et sans fin qui entourait l’horizon de ses mailles traversées de soleil.

D’où nous viennent ces réminiscences d’un Éden d’autrefois ? Pourquoi s’être privé de pareille abondance ? Nous vivons désormais dans des cages de verre climatisées, nous élevons des biodômes pour simuler la persistance de la perfection. D’avoir fouillé les entrailles de la Terre pour en arracher le sang noir, nous voici rejetés sur les plages de la trahison, comme de vagues rebuts englués dans les vomissures de mazout crachés par les évents de baleines de fer…

Or, ce qui ne semble plus qu’un vague souvenir merveilleux n’a jamais cessé d’être un rêve éveillé : ce qui fut autrefois demeure. Mais en sursis. Sous la poussée du cauchemar – puits de forage, ruée des tronçonneuses, cortège pestilentiel des big trucks traçant saignée après saignée – l’avidité ourdit une conspiration de machines infernales pour fouiller le grand corps de la Forêt et refouler ses derniers enfants avant de les enfouir dans l’oubli.

Mais voici qu’une voix s’est élevée. Ce n’est pas même un cri, non, simplement une voix, calme et résolue, celle d’ethnies enfin unanimes, montant des derniers lambeaux de l’immense Silva.

La voix de peuples paisibles mais obstinés, une voix capable d’inverser le cours des choses et d’arrêter l’obsession démentielle de dominer posséder la Forêt pour la réduire en un désert des troncs calcinés et de terre éventrée. L’entendez-vous cette voix venue du fond de la Forêt, du fond de votre âme ?

Cette voix est aussi celle de Sarayaku. Cette voix est la mienne. La vôtre. La nôtre. Celle des Humains capables de savourer sans souiller, de prélever sans dépouiller, de transmettre sans compromettre. Nous avons tant à réapprendre pour retrouver le sens, la saveur et la dignité de porter le nom d’Hommes.

Benjamin Stassen, écrivain-photographe. Auteur de Géants au Pied d’Argile (1993), La Forêt des Ombres (1999), La Mémoire des Arbres (2003-2004), La Fête des Arbres (2005).

Lama Denys Teundroup lama français, responsable du Centre bouddhiste de Karma Ling (Grenoble), il est à l’initiative du Cercle des Anciens et du Temple des Traditions.

En solidarité de cœur avec nos amis de traditions premières d’Amazonie, je voudrais les soutenir en encourageant la frontière de résistance non violente à l’invasion du vampire financier qui vient sucer leur sang et celui de leur terre.

Fanchon Daemers est une chanteuse belge, elle chante des compositions personnelles, les poètes surréalistes et les luttes sociales. La poésie est pour elle force de découverte, de communication et de révolte.

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A consulter pour plus d’informations :

www.parolesdenature.org
www.frontieredevie.org (La plupart des photos qui illustrent cette note viennent du ce site )
www.biopiraterie.org
www.sarayaku.com

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3 Replies to “L’esprit de la lutte : Sarayaku, un peuple contre le pétrole.”

  1. Kathy Dauthuille

    L’Amazonie est le poumon de notre planète et les peuples sont maintenant obligés de se battre pour conserver la forêt et leur identité. Mais des consciences s’ouvrent et nous pouvons donner notre soutien aux projets qui émergent ; aussi celui-ci : « une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs » est plein d’espérances. J’espère qu’après avoir vu les très belles photos ci-contre, nous aurons la chance de voir le projet abouti et qu’Anti pourra nous mette celle de cette gigantesque frontière lorsqu’elle sera fleurie !

  2. Anna Galore

    Comment peut-on mettre autant d’énergie à détruire systématiquement une territoire aussi vaste ? Pourquoi faut-il tout le temps que ces peuples soient dépossédés de leur droit ? Nous ne pouvons que les soutenir, bien sûr, même si nos moyens concrets sont limités en vivant ausis loin d’eux. Déjà, il faut en parler et le faire savoir. Merci à Kathy pour son rôle en la matière.

    Les photos de Föllmi sont d’une beauté à couper le souffle. Et celle de Klaus Kinski en Fitzcarraldo résume tout, un choix particulièrement approprié.

    Un grand merci pour cet article.

  3. anti

    « J’espère qu’après avoir vu les très belles photos ci-contre, nous aurons la chance de voir le projet abouti et qu’Anti pourra nous mette celle de cette gigantesque frontière lorsqu’elle sera fleurie ! »

    Que le ciel t’entende Kathy ! J’aimerais tellement la mettre cette photo !

    Merci mille fois de m’avoir indiqué l’existence de cette manifestation ! Je me suis ré-ga-lée !

    « Les photos de Föllmi sont d’une beauté à couper le souffle. Et celle de Klaus Kinski en Fitzcarraldo résume tout, un choix particulièrement approprié. »

    C’est en lisant l’article que j’ai repensé à Fitzcarraldo. Soudain, c’était évident : ce film est LA manifestation de l’absurde fausse supériorité de l’occidental qui court à sa perte et, ce faisant, à celle des autres; de celui qui entraîne tout le monde dans sa folie.

    anti, sœur d’un jour, sœur toujours !

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