Deux nouveaux pays viennent de porter la liste de ceux où résident mes lecteurs à un total de 139. Il s’agit de deux dictatures africaines, la Libye et la Guinée Equatoriale. Comme souvent dans les régimes totalitaires, les deux s’autoproclament des démocraties mais n’en ont aucun des caractéristiques minimales.

Le mot de « démocrature » a même été imaginé pour caractériser le régime guinéen, où tous les postes de pouvoir sont tenus par la famille du président qui se fait ré-élire tous les sept ans depuis son coup d’état de 1979, avec un minimum de 97% des voix (99,99% en 1989, il est vrai qu’il était le seul candidat). L’espérance de vie y est à peine supérieure à 50 ans.

En Libye, tout le monde sait que ce n’est pas mieux. Après avoir été longtemps un état terroriste, responsable de deux attentats meurtriers sur des avions de ligne (270 victimes dans l’explosion d’un Boeing de la Pan Am au dessus de Lockerbie en 1988, 170 victimes pour le DC10 d’UTA en 1989), Kadhafi a essayé de s’acheter une respectabilité pour pérenniser son régime, en livrant de possibles suspects en 1999 pour faire lever les sanctions sur son pays. Et le pire, c’est que ça marche. Reçu en grandes pompes par la France l’an dernier puis en Italie ces jours-ci, l’autoproclamé Guide de la grande révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, titre plus généralement raccourci en « frère guide » (restons simples) n’a pas hésité à envoyer à la mort plusieurs centaines de ses opposants ou supposés tels. Il a aussi été accusé de tentative de viol par la journaliste Memona Hintermann venue l’interviewer en 1984, sans aucune suite, bien entendu.