Maubourguet, le témoignage de Georges Nosella

Georges Nosella, qui faisait partie des manifestants anti-corrida lors de l’action citoyenne de Maubourguet, a été interviewé le 28 août sur Ràdio Païs, une émission en occitan, avec des antennes à Pau, Tarbes, Bas Adour et Sud du Gers. Il nous en a transmis l’essentiel.

La journaliste a fait une brève présentation avec la description qui a été faite par certains médias : il était dit que nous étions environ cinquante manifestants, proférant des insultes et faisant des provocations. Puis elle m’a interrogé, au fur et à mesure que je parlais, sa voix est devenue blanche, puis très mal assurée.

Voici les points que j’ai précisés :

– Il ne s’agissait pas d’un événement du CRAC, même si des gens du CRAC étaient présents. Il y avait d’autres associations présentes, mais aussi des individuels venus sur l’invitation à une action citoyenne qui était en ligne depuis des mois sur Facebook.

– Ce ne sont pas 50 mais 160 manifestants qui s’étaient rassemblés, dont plus de cent à l’intérieur des arènes, sur les gradins ou sur le sable.

– Ce sont les manifestants qui ont directement été victimes de violences de la part du public et qui ont été blessés, dont deux grièvement. Ce sont les vêtements des manifestants qui ont été arrachés. Ce sont eux qui ont été frappés. Ensuite, oui, en général quand on conteste, on fait du bruit, sauf dans des cercles du silence ! Mais dire « corrida basta » ou « la culture n’est pas notre culture », siffler, n’est pas d’une violence démesurée.

Par contre « pute, pouffiasse, pétasse, enculé, etc. », arracher les vêtements, frapper une femme à plusieurs, cogner un homme à terre en criant « crève », cracher dessus, frapper par derrière un jeune manifestant à la tête avec une barre, causant un traumatisme crânien avec quatre points de suture et regarder son œuvre en rigolant, jeter quelqu’un de deux mètres de haut et causer diverses fractures, etc. ça c’est de la violence réelle et c’est de ça qu’ont été victimes les manifestants.

Oui, la manifestation était pacifiste. Il reste aux victimes à porter plainte, ce qui est en train de se faire, et aux blessés à retrouver leur santé.

Rien ne peut justifier une telle violence de la part du public ou des organisateurs de la corrida, surtout en présence des forces de l’ordre et on n’arrange pas « sa » vérité. J’ai en effet souligné que les propos du maire à France 3 (il me semble) sont mensongers, puisqu’il parle de nos provocations et de nos insultes.

J’ai mis en avant notre culture, j’ai dit que nous n’étions pas là pour demander l’interdiction de tout, il y a des courses landaises, elles sont sportives et on n’y massacre pas un animal pendant 20 minutes.

J’ai dit aussi que la corrida existe sur certaines places par dérogation à la loi contre les sévices et cruautés aux animaux, que partout ailleurs elle est interdite. Elle est donc bien considérée comme sévices et cruauté, qu’elle soit autorisée par exception dans certains lieux n’y change rien et ça, c’est la loi qui le dit.

Enfin, j’ai précisé que 80% de la population française est contre la corrida.

Georges Nosella
Membre fondateur du Collectif Gers Abolition

3 Replies to “Maubourguet, le témoignage de Georges Nosella”

  1. Lataupe

    Maubourguet, morne arène

    La vidéo que je viens de visionner et d’enregistrer, à toutes fins utiles, une vidéo réalisée le 23 août 2014 dans les arènes de Maubourguet est une preuve irréfutable de la violence verbale et physique commises par des aficionados avec la bienveillante complicité des forces de l’ordre, censées normalement éviter les affrontements violents.
    Cette vidéo montrant des aficionados en train d’insulter et de frapper des manifestants venus dans l’arène pour faire savoir leur désapprobation de cette pratique est la brillante démonstration que ces individus sont des adeptes convaincus de la violence mais aussi de la lâcheté puisqu’on voit notamment clairement un individu armé d’une longue barre de fer frapper à plusieurs reprises et par derrière des anti corridas lors de leur éviction de ce lieu sentant la haine et la mort. La bande son est à la hauteur des agressions et n’est pas en reste puisqu’on entend très distinctement des voix proférer des injures du style « salope, pute » et autres « noms d’oiseaux » à plusieurs reprises. On entend aussi des voix incitant les auteurs de violence en cours à encore plus de haine et d’action à l’encontre des anti corridas présents sur place puisque certaines voix disent clairement par exemple « Va y, tape le » ou encore « Tape le encore, oui ! » ou bien « Eh les mecs aussi faut lui taper la tête à celui-là ! » ou, pire « Va y coupe lui les doigts, oui, coupe lui les doigts »
    Si la corrida est un art c’est bien celui de montrer qu’il est vecteur et générateur de violences extrêmes en tous genres.
    Les aficionados disent de la corrida que ce spectacle est un art. La vidéo enregistrée le 23 août dans les arènes de Maubourguet démontre clairement, nombreuses preuves à l’appui, que les amateurs de ce spectacle rétrograde sont surtout et comme chaque fois de grands spécialistes de violences verbales et physiques à l’encontre des anti corridas venus en ces lieux pour faire savoir leur désapprobation de ce spectacle. Que dire de l’attitude des CRS, présents dans cette arène et utilisant avec zèle leurs tonfas pour déloger et faire sortir, manu militari, de ce lieu de spectacles morbides les anti corridas venus là pour manifester leur hostilité à la corrida?
    J’ose espérer que des plaintes vont être déposées auprès des services compétents et qu’elles seront suivies d’effets concrets.
    J’assure de tout mon soutien les anti corridas présents sur les lieux ce jour là et je les félicite pour avoir été, comme chaque fois, les porte-parole de la France profonde qui ne veut plus voir de corridas sur le sol français et qui se sont manifestés courageusement et au grand jour.
    Bravo à eux toutes et à eux tous pour leur courage et leur sang-froid.
    Ecrivainparisien

  2. Anna Galore Post author

    Félicitations à Manu pour avoir réussi à tourner ces images et surtout pour ne s’être pas fait casser sa caméra ou voler sa carte mémoire en ressortant, ce qui est arrivé à d’autres d’entre nous.
    La vidéo a été mise momentanément hors ligne pour corriger certains sous-titres, elle sera à nouveau disponible dans la nuit. Il faut la diffuser le plus largement possible, c’est une évidence.
    Concernant les plaintes, oui, beaucoup vont être déposées. Seront-elles suivies d’effet ? C’est moins sûr quand on voit que le procès de Rodilhan 2011 n’a toujours pas eu lieu presque trois ans après les faits, là aussi largement filmés et diffusés. Pendant le même temps, les plaintes déposées contre nos meneurs ont été, elles, suivies d’audiences en tribunal dans un délai record à chaque fois.
    Il y a là un déni de justice évident sur lequel nous reviendrons dans ces colonnes et ailleurs.

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