Barbarie

En ce premier jour de printemps, nous aimerions tous parler d’autre chose que de mort. Mais depuis hier matin, la mort est dans tous les esprits. Un fou tue sans aucune humanité tout ce qui, pour lui, représente une offense à sa façon de voir le monde.

Il n’éprouve aucun sentiment, aucune pitié vis à vis de ses victimes, qui n’ont que le tort d’être nées. Quelle culpabilité pouvait porter ces enfants ? Leur père ? Ces jeunes soldats ?

Seulement celle d’avoir une couleur de peau ou des croyances incompatibles avec l’idéologie malade de leur exécuteur. Lui n’a pas vu en ses cibles des êtres humains. Il a voulu tuer des symboles. C’est une motivation d’autant plus effarante de bêtise qu’elle ne peut en aucun cas réussir. Les symboles ne meurent pas.

Il ne reste pour les familles touchées de plein fouet que la douleur devant ce drame inexplicable qui les frappe et à nous, tous les autres, que l’empathie que nous ressentons pour eux.

Il y aura une minute de silence à 11h. Des internautes ont appelé à ce qu’elle soit également respectée sur Twitter, pour la première fois depuis que les réseaux sociaux existent.

Hier, un autre drame insensé et tout aussi insoutenable se produisait près de Nantes. Un homme a tué de dizaines de coups de couteau une adolescente en fugue pour lui voler son portable. Il a voulu recommencer quelques minutes plus tard sur un vieil homme, sans succès cette fois, et s’est fait prendre.

Qu’est-ce qui peut amener des êtres humains vivant dans un pays comme le nôtre à se déshumaniser à ce point et à perdre tout sens de l’essentiel ? Pour eux, les vies qu’ils prennent pèsent moins que l’idée distordue qui se forme dans leur cerveau malade et qu’ils perçoivent comme quelque chose de normal.

Dès lors, plus rien ne les retient. Leur négation de l’humain efface tout obstacle quand ils passent à l’acte.

C’est cette barbarie qui horrifie le plus.

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