Actu de l'auto-édition n°6 : l'état végétatif

header.jpgPour ce numéro 6 de l’actu de l’auto-édition, j’ai choisi de reproduire un excellent article de Gaël Bouron publié sur son blog et consacré à la publication en auto-édition de son livre intitulé
« Tes yeux pleins de cendres ».

« Tes yeux pleins de cendres » par Gael Bouron, 04 Octobre 2011

Mon père a connu un grave accident en juillet 2009 lors d’une opération bénigne de la vésicule. Il est tombé dans le coma et en est sorti, une dizaine de jours plus tard, dans ce que l’on appelle un « état végétatif ». Depuis, il est allongé sur un lit d’hôpital, sans pouvoir communiquer et sans faire preuve d’aucune forme de conscience.

Comme beaucoup de personnes confrontées à la maladie, au handicap ou au deuil, j’ai ressenti le besoin d’écrire sur cette histoire. Cela a finalement pris la forme d’un essai-témoignage sur l’état végétatif appelé « Tes yeux pleins de cendres ». Essai parce que l’ouvrage est soutenu par une abondante documentation scientifique et littéraire, afin de mieux comprendre et expliquer la situation de mon père. Témoignage parce que l’histoire personnelle d’un fils face à un père dans un état si dégradé constitue le cœur du récit.

Une fois achevé le texte, au printemps 2011, j’ai envoyé le manuscrit à quelques proches dont les remarques m’ont permis de peaufiner certains passages. Leurs remarques positives m’ont également convaincu d’envoyer ce projet de livre à des éditeurs. Je l’ai fait sans conviction, ayant conscience que ce type de littérature (le « témoignage ») intéresse peu l’édition et que mon texte était loin d’être parfait. J’ai donc reçu sans surprises refus sur refus. J’avais ciblé quelques grandes maisons et beaucoup de petites. Parmi ces dernières, l’une me proposait d’éditer l’ouvrage moyennant la somme de 1200 euros (disposition presque cachée inscrite au milieu du contrat que j’ai reçu). Une autre maison, beaucoup plus connue notamment dans l’édition de sciences humaines, acceptait mon manuscrit avec une formule plus originale. Je n’avais rien à débourser mais 1) Je devais assurer moi-même la mise en page. 2) Je ne touchais rien sur les ventes avant 500 exemplaires vendus. 3) Magnanime, on m’offrait 5 exemplaires et une réduction sur le prix public. Dans les nombreux forums Internet consacrés à l’édition, j’ai lu cette phrase caractéristique : « Il est plus facile d’être édité chez Gallimard que d’être refusé chez H », H étant la maison d’édition qui venait de me proposer ce contrat…

Mon texte commençant à pas mal circuler dans mon cercle familial et amical, j’ai finalement décidé de concrétiser mon projet d’ouvrage sans intermédiaire en l’autoéditant. L’autoédition a mauvaise presse. Elle est qualifiée, non sans raisons, de sous-édition qui ne sert qu’à assouvir le désir d’auteurs médiocres de voir leurs noms sur la couverture d’un livre, un vrai. Bien sûr, il faut dire aussi que beaucoup d’auteurs médiocres trouvent des maisons d’édition ! Par ailleurs, certains projets d’autoédition connaissent un succès important (en France, le plus connu est Marc-Edouard Nabe).

Me concernant, en toute honnêteté, je crois qu’il aurait été utile que mon texte soit lu par un éditeur et que je le retravaille suite à ses remarques. Mais je crois également que dans son aspect artisanal (l’auteur fait tout de l’écriture à la maquette jusqu’à la diffusion), l’autoédition n’a pas à être dévalorisée. D’ailleurs, dans d’autres pratiques artistiques, comme la peinture ou la musique, les pratiques d’autodiffusion de certaines œuvres ne revêtent pas une image si négative que dans la littérature. L’autoédition permet de partager un écrit auquel on croit dans un format fini, pour un coût moindre que la photocopie d’un manuscrit (grâce à l’édition numérique) et pour une praticité supérieure à une simple diffusion électronique. Elle constitue aussi un acte de « résistance » face à certaines pratiques douteuses du milieu de l’édition.

L’ouvrage « Tes yeux pleins de cendres : essai-témoignage sur l’état végétatif » est disponible à la vente (15 euros) exclusivement sur Internet à cette adresse :site officiel du livre

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Nos participations aux parutions d’auteurs auto-édités (par ordre alphabétique) :

Dr Georges Ferrario
– Le sel de la vie (Roman)
– Les Vagues, le flux et le reflux (Roman)
– Les arcanes du théâtre d’ombres (Roman)
– Les ors du crépuscule (Roman)
– La forteresse du livre fermé (Roman)
– Le jeu de la Salamandre (Roman)
– Quelques piécettes pour faire l’appoint (théâtre)

Anna Galore
– Les Trois perles de Domérat (Roman)
– Là où tu es (Roman)
– Le Miroir noir (Roman)
– La Crypte au Palimpseste (Roman)
– Le Drap de Soie du Temps (Roman)
– La Femme Primordiale (Roman)

Jacques Guerrier
Observances – Histoires brèves d’un monde étrange. (Nouvelles)

Rémi Lugagne Delpon & Jérôme Petit
Lugagne 2010 – La Saga (Histoire de famille)

eMmA MessanA
illustrations Clovis Perrin
Le régime de Replète la Sorcière (Livre pour enfants)

Grand succès !

Après seulement 8 jours de réception de ses 100 exemplaires, eMmA MessanA a ré-imprimé 200 Replète !

Claude Montjaux
Illustrations Francis Lavigne

Lors… Contes poétiques en pays d’Oc – En cours de réalisation –

Rosaria Mora-Laconi
– Poésies en Liberté (poésie)
– Vent de folie, vent de poésie (poésie)
– Au fil des mots (poésie)
– bientôt un quatrième recueil – en cours d’écriture –

Robert Régor Mougeot
Le signe de Jonas – Si Jonas m’était conté (essai)

Georges-André Quiniou
– Le Paradise (Roman)

Marie-Lune Sage
Les Trois Petits Lapins (livre pour enfants)
Les aventures de Dédé la Roulette (bande dessinée)

Ouvrage collectif
Voyons Voir… (essai)

Pour plus d’informations sur ces ouvrages et / ou sur l’aide à l’auto-édition cliquez ici.

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Nos auteurs édités :

Kathy Dauthuille
Les Voyageurs au Sang d’Or (Roman)

Anna Galore
Le septième livre (Roman)
La veuve obscure (Roman)
Les neuf soeurs (Roman)

Robert Notenboom
A l’embaumée des fleurs (Poésie)

Tarik Yildiz
Le racisme anti-blanc – Ne pas en parler : un déni de réalité (Essai)

Et prochainement

Jean-Michel Berardi : Lucienne (Roman)

Pour plus d’informations sur ces ouvrages, cliquez ici.

One Reply to “Actu de l'auto-édition n°6 : l'état végétatif”

  1. Anna Galore

    Gaël Bouron exprime avec beaucoup de lucidité, de sensibilité et de précision ce qu’il a à dire. Il ne fait aucun doute qu’il sait parfaitement s’exprimer et raconter. Il est surprenant que son livre n’ait pas trouvé d’éditeur et, en même temps, c’est une situation tristement banale.

    Cela étant, comme il le remarque lui-même, l’auto-édition n’a rien d’infamant et « constitue aussi un acte de « résistance » face à certaines pratiques douteuses du milieu de l’édition. » Et c’est souvent la seule façon d’apporter au public des œuvres qui n’ont pas été retenues comme suffisamment vendeuses à tort ou à raison par les éditeurs classiques, y compris ceux qui ont une large assise financière et pourraient donc prendre ce genre de risque.

    Le parallèle avec la peinture et la musique est très intéressant.

    Je souhaite à son témoignage tout le succès qu’il mérite.

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