Présence du chamanisme, courrier du 29 septembre 2011

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Tossa del Mar – été 2011 – photo anti

J’ai le plaisir de reprendre ici les courriers de Jean-Gabriel Foucaud (pour voir tous les autres, cliquez ici). Voici le dernier courrier reçu : courrier du 29 septembre 2011.

Pour rappel :

La saison c’est le jeu entre le Ciel et la Terre.

La treizaine, c’est le système de relations entre les humains.

La saison échappe aux humains, la treizaine leur permet de s’adapter.

Dans le monde mexicain antique, aux périodes invariables des saisons se superposaient des treizaines (cycle de 13 jours), variables d’une année à l’autre. Ce découpage valable pour l’hémisphère nord permet de percevoir de manière fine les relations entre le monde humain (treizaines) et les saisons du monde naturel (tableau des saisons à venir dans un prochain article).

C’est seulement depuis une cinquantaine d’années que des citadins, déliés de l’observation des cycles de la nature, croient voir démarrer les saisons au moment de leur apogée (équinoxes et solstices). Il n’y a qu’à regarder la nature pour retrouver les véritables départs de chaque saison…

Quand on inscrit sa vie dans le cycle saisonnier, bonheurs et malheurs se relativisent. Bonheur = bonne heure, et malheur = male (mauvaise) heure. En ne se reliant pas aux cycles du vivant à venir et à ses forces de croissance et de régénération, on vit les yeux rivés sur son nombril et les blessures de la vie, faisant alors régner la douleur.

Aux saisons et aux treizaines, s’ajoute l’influence de l’année à laquelle on doit se relier dès le début sinon on traine un handicap jusqu’à la saison prochaine.

L’automne démarre timidement, mais démarre de fait au début du mois d’août. L’hiver débute, lui, au temps de la Toussaint et non à Noël.

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Tossa del Mar – été 2011 – photo anti

La treizaine Vautour 23 septembre au 5 octobre 2011

Maîtres-mots :
constater le périmé, nettoyer avec patience et détermination, rénover les fondations.

Ce texte a été rédigé en tenant compte de la concordance de données issues des connaissances calendaires issues du Mexique pré-colombien et de nos observations depuis une quinzaine d’années.

Cette treizaine se trouve à cheval sur deux temps de l’automne : le temps Singe, centre de l’automne (7 au 24 septembre), et celui de la Maison, ouest ou automne de l’automne (25 septembre au 12 octobre).

Dans le découpage des saisons du Mexique ancien, le Vautour sert à décrire le moment stable de l’été. Il en est son axe, son centre, et nous permet du 24 juin au 11 juillet de calmer la folie de l’été, en nous faisant découvrir comment vivre au mieux les forces en jeu.

Période énergétique stable, on arrête de courir dans toutes les directions. Enfin, on se permet de trier au lieu d’accepter tout ce qui se présente à nous sans réfléchir comme cela a lieu en juin et juillet, cœur de l’été (et non son début !).

Toutes les caractéristiques du Vautour vont donc nous accompagner pendant cette treizaine, s’appuyant sur deux axes : stabilité et nettoyage. Mais intervenant en qualité de treizaine, il ne s’impose pas, il devient force accessible à intégrer et utile à piloter ce que nous impose le cours saisonnier.

Apprendre en compagnie du vautour.

Il plane au-dessus de tout. De son œil perçant, il quête avec ténacité et endurance ce qui lui sera utile. Lien entre le ciel et la terre, il est attentif à tout ce qui peut revivre, à ce qui peut passer de l’état de rebut à une utilité rénovée. Tout à ses sensations, il attend patiemment le moment de descendre vers son but.

Oiseau du crépuscule, c’est à l’orée de la nuit, lorsque le soleil se couche qu’il entre en action, allant chercher ce qui est caché pour le faire éclore au jour.

Symbole de l’été, donc du Sud, c’est de là qu’il descend pour effectuer le grand nettoyage (d’ailleurs ne l’appelle-t-on pas le grand nettoyeur ?)

Il se place au-dessus de tout et de tous, et c’est avec respect qu’on accueille sa venue et ses paroles.

Il est vrai que sa lenteur nous aide à prendre des décisions tranquillement. Porteur d’enseignements immémoriaux, il apporte confiance et sagesse. Profitons-en pour discerner le bon du mauvais, car en se calquant sur sa modération, notre jugement sera accepté ou s’améliorera de lui-même. A condition d’être porteur d’un puissante volonté de transformation.

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Tossa del Mar – été 2011 – photo anti

Nous sommes en automne, saison des voiles et des brumes, la vue perçante du Vautour sera la bienvenue pour nous aider à y voir plus clair.

En tournoyant lentement et longtemps, il finit toujours par obtenir ce qu’il veut ou à trouver ce qu’il lui sera utile. Patience et observation objective sont de mise.

Traversé par l’esprit de nettoyer, mais aussi d’accumuler (il sait ingurgiter de grandes quantités afin de parcourir de longues distances), le Vautour est là pour nous enseigner le bon choix et l’esprit de précaution : ni trop, ni trop peu.

Agent transformateur du monde, surtout de ce qui a vieilli, il fait de la vie avec la mort, du neuf avec du vieux. Pour lui ce qui prime, c’est de prolonger la valeur présente dans l’ancien en la dépouillant de ce qui en encombre le déploiement.

En grand nettoyeur, il enclenche chez nous un processus de transformation. Arrive alors une énergie pratique qui demande de séparer, de distinguer, d’éloigner, de faire des sacrifices, de changer d’habitude si c’est nécessaire. C’est un véritable nettoyage des fondements qui s’offre à nous.

Il agit souvent seul, c’est donc dans la solitude, nécessaire pour accéder à un sentiment de responsabilité personnelle, que les problèmes se régleront au mieux.

Ne pas oublier sa stabilité. Toute énergie ainsi utilisée sera destinée à donner une direction dans le long terme. C’est donc le moment de repartir sur d’anciennes bases nettoyées et redynamisées.

Faisant partie des quatre signes stables à l’intérieur des saisons (avec Mort, Singe et Crocodile) c’est avec force et détermination qu’il va nous entraîner dans la transformation. Capable de tout faire fructifier, son pouvoir fécondateur nous aide. Attention, toutefois, à ne pas transformer la stabilité en rigidité !

Carte de fin, car le vautour est lié à la mort, avec lui on passe à autre chose. Son savoir raisonné nous conseille de le faire, si nécessaire, et d’être attentif à la façon de le faire.

Bon moment pour faire attention à ses perceptions et d’entrer dans le plus grand calme possible à l’intérieur de soi. Et à sentir quel bénéfice on retirerait de vivre ainsi le plus souvent.

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Tossa del Mar – été 2011 – photo anti

Le Vautour est très bon orateur, il sera important de se dire qu’avant de parler on doit réfléchir, car deux écueils sont possibles, peut-être aussi de se méfier de séducteurs qui voient surtout leur utilité dans l’échange :

– le Vautour étant écouté respectueusement, on risque de partir dans l’erreur…

– le Vautour étant maître du feu transformateur, on peut alors s’emballer dans les échanges de paroles et faire monter un feu du cœur (il n’y a qu’à voir sa langue rouge vif appelée « bourgeon du cœur » en médecine chinoise). Sur la carte du tarot des anciens mexicains, son oreille, ornée d’une boucle, nous invite à une écoute attentive, et à calmer notre cœur ! (surtout quand on sait que le Vautour est aussi un grand séducteur prêt à enflammer le feu qui couve).

Dans le yi jing, l’hexagramme 16 (analogue de la place du Vautour dans le monde mexicain) correspond à l’enthousiasme. Alors calme, calme, calme!

Cette treizaine est propice à l’élargissement de notre conscience. Elle nous permet de nous fondre dans tout ce qui se rappelle à la vie. On se retrouve dans une position où il n’y a plus de frontière entre vie et mort, humain et divin, ancien et futur. Mais sans organisation, discipline et ancrage, l’agitation peut devenir stérile ou entraîner dans un état hypnotique. Se souvenir que la carte attachée à Vautour dans la roue de médecine se trouve être la Femme riche qui distribue des biens. La richesse, ça se produit ! Le Vautour nous aide à faire du neuf avec du vieux. Si tel n’est pas le cas, la Femme riche en distribuant des biens qui n’ont pas été crées, distribue l’illusion de l’éternité. Nous sommes en automne, le Vautour agit dans le registre de l’éternité, cette illusion ne peut que conduire à un état de manque.

Il est important de bien vivre la lenteur et les enseignements de prudence du Vautour. Il nous enseigne la fécondité de la solitude qui permet une écoute agrandie.

Cette prudence et cette patience produiront une plus grande souveraineté sur sa vie et à un rapport plus juste avec la matière. Bon nettoyage !!!

Francine Rousseau et J.G.Foucaud

4 Replies to “Présence du chamanisme, courrier du 29 septembre 2011”

  1. Anna Galore

    J’adore ! Surtout que Jean-Gabriel m’a dit il y a quelques semaines quand il était chez nous que mon signe mexicain, c’est justement le vautour !

    Anna, en ménage

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