Vieilles pierres en exil

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Dimanche après-midi, le ciel a semblé s’entrouvrir un peu. L’envie nous a pris d’aller faire une balade au muséum d’histoire naturelle de Nîmes, un lieu au charme très particulier dont nous avons déjà eu l’occasion de parler à quelques reprises. Mais auparavant, Anti a voulu voir les colonnades de l’ancien théâtre de la ville. Elles sont, en effet, exilées dans le plus improbable des endroits : sur une aire d’autoroute, à quelques minutes de voiture de la barrière de péage.

DSCN3110b.jpgDirection Arles, donc, pour atteindre l’aire de Caissargues. Alors que nous approchions, les nuages se sont faits de plus en plus sombres. Au moment où nous garions la voiture, la malédiction de Nico a encore frappé: le tonnerre a roulé et la pluie s’est remise à tomber.

C’est toujours comme ça avec Nico.

A chaque fois qu’il vient nous voir à Nîmes, il pleut. En fait, il est même convaincu qu’on n’a jamais de soleil chez nous. Mais nous, on sait bien que c’est lui qui fait pleuvoir, hé, ho.

Nous voici donc de plus en plus mouillés à admirer le frontispice du théâtre tel qu’il était en 1827 avant d’être démonté, puis remonté là en 1990 par la municipalité et l’entreprise qui a construit l’autoroute. Une idée surprenante et une vision qui l’est tout autant.

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AJOUT FAIT A 14h

Voici une carte postale ancienne dénichée par Anti,
qui montre à l’arrière-plan
le théâtre à l’époque où il trônait encore
près de la Maison Carrée, là où se trouve aujourd’hui
le musée du Carré d’Art.

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On n’est pas resté très longtemps, ça tombait dru. En route pour le musée, en plein centre-ville.

Nous avons commencé par la cour intérieure où des vestiges de pierre divers traînent en vrac comme s’ils venaient d’être posés là à la suite d’une campagne de fouilles. Ce qui est peut-être vrai, mais ça commence à faire plusieurs années qu’ils sont là, quand même.

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Cela dit, en montant dans les étages, nous avons pu découvrir que de nouvelles ailes du bâtiment avaient été aménagées pour exposer des tas de nouvelles choses avec, entre autres, de très belles maquettes en liège de divers sites romains, dont nos arènes à nous et le théâtre d’Avignon, tels qu’ils étaient avant d’être restaurés. C’est là qu’on réalise le travail colossal qui a été fait pour leur redonner leur aspect d’antan. Très impressionnant.

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Dans la partie la plus vieillotte – mais la plus pittoresque – du musée se trouvait une expo consacrée à la culture du coton dans le monde et à ses conséquences les plus détestables : l’esclavage de plus de 200 millions de personnes, et je ne parle pas des tristes temps du Code Noir mais de la réalité d’aujourd’hui – oui, l’esclavage lié au coton, en particulier d’enfants et de femmes, reste une actualité plus florissante que jamais. Nous reviendrons, Anti ou moi, sur ce sujet douloureux, nous avons mis de côté plein d’infos.

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En rentrant à la maison, nous avons fait un bon goûter devant un film, puis Anti a allumé un feu de cheminée, comme l’an dernier presque à la même époque. Espérons que toute cette eau qui tombe du ciel pourra un peu aider les agriculteurs qui en manquent tant.

Très belle journée à vous

3 Replies to “Vieilles pierres en exil”

  1. anti Post author

    « j’ai adoré le décalage entre ces colonnes si imprégnées du temps »

    Pas tant que ça en fait. Comme l’indique la plaque commémorative, l’ancien grand théâtre de Nîmes, œuvre de l’architecte Meunier, date de 1827.

    A la question que nous nous posions hier : où était-il situé dans Nîmes ? Rue Molière, comme indiqué dessus 😉 cad à la place de l’actuel Carré-D’art, face à la maison carré.

    Pour la petite histoire : « après avoir été entièrement détruit à la suite d’un incendie criminel en 1953, il ne restait du Grand Théâtre que sa majestueuse colonnade. En mémoire à cet édifice culturel qui avait longtemps fait rayonner le centre nîmois, la colonnade a été déplacée pierre par pierre pour être reconstituée sur une plaine au sud de Caissargues. Mais avec la construction de l’autoroute A54 en 1986, cette même plaine est ainsi devenue l’aire d’autoroute de Caissargues, et par conséquent une vitrine du patrimoine de la capitale gardoise à l’entrée même de l’agglomération nîmoise. »

    http://www.monnuage.fr/point-d-interet/lancien-theatre-de-nimes-a87211

    Musée d’Archéologie : A voir absolument en tout temps et particulièrement en ce moment pour les 3 magnifiques expositions qui s’y tiennent.

    Allez zou ! Au boulot !

    anti

  2. Anna Galore Post author

    Anti a déniché ce matin une carte postale ancienne qui montre à l’arrière-plan le théâtre à l’époque où il trônait encore près de la Maison Carrée.

    Je viens de l’ajouter dans le corps de ma note ci-dessus.

    Merci à elle !

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