De l'aide pour une cabane

55259957_p.jpg Photo Bessèges – Yurtao

Décidément, le quotidien est rude pour les personnes qui ne vivent pas comme les autres… Après l’expulsion de la Yourte de Sylvie Barbe, je viens de recevoir cette information de la part de l’association CHEYEN, Coordination des Habitants-usagers En Yourte sur Espaces Naturels, qui a reçu l’appel à l’aide suivant :

Bonjour,

Je m’appelle Pedro BRAVO CERCAS. J’ai reçu en donation en 2001 un terrain de 8ha en Sud Cévennes, sur lequel existait une cabane attenante à une caravane. En 2003, mon logement étant insalubre, je me suis installé dans cette cabane avec ma femme et mes enfants.

Un an après, la mairie m’a dénoncé abusivement à la Ddass, j’ai prouvé que les enfants n’étaient pas en danger, chacun ayant leur chambre respective. Le maire nous a alors interdit l’accès aux transports scolaires. Un simple appel au service des transports du Conseil Général a débloqué la situation. Enfin, la DDE nous a demandé de détruire notre cabane, sous prétexte de zone boisée non constructible. J’ai pu garder ma cabane parce que, dans le cas d’habitat léger, en prouvant l’existence du bien depuis 3 ans sur le lieu, il y a prescription.
Ils ne peuvent pas me faire enlever la caravane puisqu’elle est attenante au chalet et ferait écrouler la construction.

Malheureusement, la mairie ne s’en est pas tenue là. Un jour, le neveu du maire, avec son équipe de chasseurs, a introduit les chiens de chasse dans mon parc à cochons.

Les bêtes affolées se sont échappées et les chasseurs m’en ont tué et mangé cinq ! Malgré les articles dans la presse et les plaintes à la gendarmerie qui a vu le tableau de chasse, je n’ai pas été dédommagé. Dégouté, je suis parti louer un logement dans une ville de l’Hérault.
J’ai fais une grave dépression, qui fait que je ne peux trouver du travail. Ma femme vient d’être opérée d’un cancer. Résultat, nous allons être expulsés de notre logement dans un mois. Nous voudrions retourner dans notre cabane. Mais je l’avais louée à un gars qui, en plus des impayés, maltraitait ses animaux, et ceux-ci ont fini par être saisis. Alors ce gars a tout volé et cassé sur le terrain, portes, toitures, affaires et outils.
Plus de poêle à bois, plus de cuve à eau, plus d’étanchéité, et le plancher troué.

Je lance donc un appel à tous ceux qui pourraient m’aider à retaper l’endroit pour qu’il soit vivable. Notre situation financière nous empêche d’acheter les matériaux, et même de déménager ! Alors si vous pouviez faire passer le mot, toutes les bonnes volontés seront les bienvenues !
Pour ne plus me battre seul, j’accueillerais volontiers sur ce terrain une ou deux yourtes de personnes qui pourraient m’aider et qui cherchent un lieu de vie.

Merci d’avance !

Pour plus d’information, contacter l’association.

N’hésitez pas à faire circuler 😉

anti

7 Replies to “De l'aide pour une cabane”

  1. Anna Galore

    Vraiment écœurant, ce maire, avec son acharnement déplorable… Qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre que quelqu’un habite dans cette cabane sur un terrain dont il est le propriétaire ? Je viens justement de ré-entendre sur France-Info la chanson qui a rendu Brassens célèbre. Elle est de circonstance.

    La mauvaise réputation

    Au village, sans prétention,
    J’ai mauvaise réputation.
    Que je me démène ou que je reste coi
    Je passe pour un je-ne-sais-quoi !
    Je ne fais pourtant de tort à personne
    En suivant mon chemin de petit bonhomme.

    Mais les braves gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux,
    Non les braves gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux,
    Tout le monde médit de moi,
    Sauf les muets, ça va de soi.

    Le jour du Quatorze Juillet
    Je reste dans mon lit douillet.
    La musique qui marche au pas,
    Cela ne me regarde pas.
    Je ne fais pourtant de tort à personne,
    En n’écoutant pas le clairon qui sonne.

    Mais les braves gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux,
    Non les braves gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux,
    Tout le monde me montre du doigt
    Sauf les manchots, ça va de soi.

    Quand je croise un voleur malchanceux,
    Poursuivi par un cul-terreux ;
    Je lance la patte et pourquoi le taire,
    Le cul-terreux se retrouve par terre
    Je ne fais pourtant de tort à personne,
    En laissant courir les voleurs de pommes.

    Mais les braves gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux,
    Non les braves gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux,
    Tout le monde se rue sur moi,
    Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi.

    Pas besoin d’être Jérémie,
    Pour deviner le sort qui m’est promis,
    S’ils trouvent une corde à leur goût,
    Ils me la passeront au cou,
    Je ne fais pourtant de tort à personne,
    En suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome,

    Mais les braves gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux,
    Non les braves gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux,
    Tout le monde viendra me voir pendu,
    Sauf les aveugles, bien entendu.

  2. anti

    « Je viens justement de ré-entendre sur France-Info la chanson qui a rendu Brassens célèbre. Elle est de circonstance. »

    On n’aurait pas pu trouver mieux en effet…

    anti

  3. anti

    « Mais il y a quelque chose dans le texte que je ne comprends pas bien »

    Il s’agit juste de synonymes (Chalet et Cabane) afin d’éviter une répétition dans le texte 😉

    anti

  4. anti

    « En quoi le fait… »

    Parce qu’en général, « ils » ne sont pas du coin, « ils » ne vivent pas comme nous, « ils » n’ont pas les mêmes valeurs etc. etc. Moi qui vient d’un village de quelques centaines d’âmes, je vois tout à fait le genre… On commence par regarder d’un mauvais œil le nouvel arrivant, puis on jase au café du coin, on s’enhardit avec une bande de bons vieux copains et on tâche de leur montrer, à ces autres, qu’ici c’est chez nous et qu’on fait pas c’qu’on veut non plus ! C’est l’intimidation, puis les animaux empoisonnés etc. Et le maire est content d’être maire, c’est prestigieux, ça lui arrondit un p’tit peu ses fins de mois, et il a bien l’intention de le rester, donc de contenter ses électeurs.

    Y’a qu’à relire l’expulsion sur le blog de Yurtao pour voir la finesse du villageois de base…

    Le mieux c’est de faire circuler ce genre d’informations, en général, les roquets sont pas des téméraires, ils n’aiment pas la pub.

    anti

  5. Débla

    Je suis adhérante à CHEYEN, sympathisante et j’ai réçu cette information comme un nouveau coup de poing dans l’estomac. Bien que vivant de façon  » classique  » dans des murs, je revendique, je soutiens le droit à la différence… Vivre différemment en chalet, yourte, caravane, ou tout autre habitat léger sur son propre terrain devrait être un droit. Mais ce qui est différent dérange, fait peur, est montré du doigt, stigmatisé. Vivre différemment c’est donc être délinquant ?
    Les idées reçues, les a priori, ont la dent dure dans nos villages, et ailleurs… Que faire contre les jugements hâtifs ? contre les esprits étriqués ?

  6. anti

    « Bien que vivant de façon  » classique  » dans des murs, je revendique, je soutiens le droit à la différence…  »

    Pareil Débla ! Je trouve quand même que ça fait peur quand on voit les problèmes qu’ont les personnes qui choisissent de vivre différemment. Franchement, s’acheter un terrain et ne pas pouvoir s’y installer si ce n’est pas une maison classique… les boules !

    « Que faire contre les jugements hâtifs ? contre les esprits étriqués ? » Dénoncer d’une part, et surtout communiquer, éduquer, apprendre à se connaître, apprendre à accepter nos différences, les nôtres et celles des autres.

    anti, on est toujours le différent d’un autre.

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