Du poison dans l’eau du robinet

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Alors qu’Anna mettait en ligne L’eau en bouteille interdite ? hier, je recevais ce message de Marie-christine PACHOUD de la Criirad :

Comme vous le savez, la CRIIRAD s’investit pour obtenir l’amélioration des normes relatives à la radioactivité de l’eau potable. Aujourd’hui, elles ne tiennent pas compte des enfants et « oublient » certains produits radioactifs (en particulier le radon).

Cette action a été jugée prioritaire par les adhérents qui se sont exprimés au travers de la consultation écrite et qui ont voté le rapport d’orientation 2010 lors de l’assemblée générale du 9 mai dernier.

En complément à la diffusion du documentaire, la CRIIRAD publiera un communiqué de presse et rendra public le courrier adressé le 6 mai dernier au ministre de la Santé, Mme Roselyne Bachelot.

Vous retrouverez toutes ces informations dans le prochain numéro du Trait d’Union (avec le compte rendu de l’Assemblée générale).

arton789.jpgFrance 3 – Emission Hors-série – Lundi 17 mai 2010 – 20h 35 : Du poison dans l’eau du robinet

Un documentaire réalisé par Sophie Le Gall. Produit par Ligne de Mire, avec la participation de France Télévisions
Sophie Le Gall, la réalisatrice, a parcouru la France pour recueillir les preuves de la contamination de l’eau et interpeller les autorités…

C’est un danger invisible qui menace les foyers, une menace pour la santé des Français, des plus jeunes aux plus âgés. Les citoyens l’ignorent, l’eau potable qui coule de leurs robinets est souvent contaminée.

Munie d’une valise multimédia équipée d’éprouvettes, Sophie Le Gall, la réalisatrice de ce documentaire d’investigation a parcouru la France pour recueillir les preuves de la contamination et interpeller les autorités.

Dans le Centre, en Normandie ou en Charente, elle regorge de pesticides ou de nitrates, ces traitements chimiques qui peuvent provoquer des cancers. Les autorités le savent mais elles délivrent régulièrement des dérogations qui permettent de distribuer une eau impropre à la consommation.

Dans des villages d’Auvergne ou à Saint Étienne, les habitants boivent une eau blanchie avec de la poudre d’aluminium qui peut déclencher la maladie d’Alzheimer. Les doses dépassent largement le seuil de risque fixé par les scientifiques mais la réglementation ignore les dangers de ce neurotoxique. Elle fait aussi l’impasse sur le radon, ce gaz hautement radioactif qui contamine l’eau potable dans le Limousin (Lire ou relire la note : Nucléaire : la moitié des régions françaises contaminées ainsi que les nombreux et riches commentaires qui suivent ensuite).

Depuis quelques années, des citoyens et des scientifiques isolés tirent la sonnette d’alarme sur ces poisons qui coulent de nos robinets. Partout en France, l’eau potable charrie désormais une trentaine de résidus médicamenteux : antidépresseurs, traitements contre le cancer, hormones de la pilule contraceptive qui modifie le sexe des poissons… Pour protéger sa population de ce cocktail pharmaceutique qui pourrait devenir explosif, la Suisse installe des filtres actifs contre les molécules des médicaments. Alors que l’Europe somme la France de moderniser ses usines de traitement, notre pays ne cesse de minimiser l’ampleur de la pollution. Les communes et les grandes compagnies de distribution de l’eau ne souhaitent pas que de nouvelles règles viennent compromettre leurs affaires. Et tant pis si les Français trinquent à leur santé…

(Source France 3)

retrouver ce média sur www.ina.fr

Pour poursuivre sur le thème, il est possible de consulter le documentaire Les enfants de la pollution qui date malheureusement de 1996 (il y a des années !!!) sur le site de l’INA :

Annie LEMOINE présente ce SPÉCIAL SANTÉ consacré aux effets de la pollution sur les enfants. Elle lance successivement les six reportages depuis un lieu différent à chaque fois et termine l’émission par un bref entretien, en extérieur à Paris sur les bords de la Seine, avec le professeur Jean François MATTEI sur les difficultés économiques de la lutte contre la pollution et l’intérêt de développer une médecine de l’environnement.

– 1er REPORTAGE de Richard ZARZAVADTJIAN sur la pollution de l’eau dans les Côtes d’Armor par les nitrates et les engrais.

Les premières victimes sont les nourrissons ; témoignage de deux mères de famille qui font tout à l’eau de source. Le docteur Alain BAERT du centre anti poison de Rennes explique les dangers du nitrate dans l’eau. Un document de la Chambre régionale d’Agriculture détaille la présence des nitrates dans l’eau du robinet. André SELLES médecin généraliste préconise l’étude des nitrates. Réunion du Collectif Eau Pure à Trégueux. Usine de traitement de l’eau à Étables sur Mer. – Itw de Mr ROSPINI CLERICI ingénieur du traitement de l’eau par Annie LEMOINE au bord d’un bassin d’épuration. Il explique comment déceler et traiter la présence de nitrates dans l’eau.

– 2e REPORTAGE de Richard ZARZAVADTJIAN sur un réseau de surveillance de l’eau, Aquavigilance, organisé par des médecins généralistes du département du Lot.

Une étude de la DAASS a montré que seulement 24% de la population recevait une eau potable. Les premières victimes sont encore les enfants. Itw du docteur Yves VIER sur la création du réseau Aquavigilance, grand projet de santé publique.

– 3e REPORTAGE de Isabelle CLAIRAC sur la pollution de l’air dans la région Rhône Alpes et en particulier dans les agglomérations de Lyon et Grenoble dont les vrais responsables ne sont pas les usines comme Feyzin mais les voitures.

Brève visite à l’INRETS à Bron où l’on mesure la pollution des véhicules. Explication des pathologies dues à la pollution atmosphérique et développées en particulier par les enfants et les vieillards sur images d’endoscopie et schémas puis par le docteur Isabelle PIN pneumopédiatre à l’hôpital de Grenoble. Hospitalisation de Manon 5 ans qui souffre d’asthme ; images de sa bronchoscopie. – A l’hôpital Trousseau, Annie LEMOINE interroge le pneumologue Alain GRIMFELD sur les maladies respiratoires aggravées par la pollution.

– 4e REPORTAGE d’Isabelle CLAIRAC sur XAVIER un jeune homme qui habite Saint Mandé et souffre d’asthme et d’allergies. Il en explique les symptômes et les traitements.

– 5e REPORTAGE de François COTE sur des bâtiments publics contenant de l’amiante. Itw à Montpellier du proviseur du lycée Joffre Mr PEYTAVI sur les travaux de réfection. A l’université Jussieu à Paris, 24 000m2 contiennent encore de l’amiante. Itw de Henri PEZERAT toxicologue au CNRS sur les dangers de ce matériau et de Albert HIRSCH pneumologue sur les cancers provoqués par l’amiante.
– Annie LEMOINE rend visite à Jean DALLA TORRE victime de l’amiante aujourd’hui retraité ; il a une pleurésie et un cancer.

– 6e REPORTAGE de Hervé BOUCHAUD. 3000 cas de saturnisme, maladie pouvant aboutir à la mort, ont été recensés à Paris. Il touche en grande partie les enfants des familles vivant dans de vieux immeubles. Les enfants s’intoxiquent en ingurgitant du plomb contenu dans les peintures. Itw de mères de famille dont les enfants sont atteints. Itw de 4 médecins : Christine PAIRAULT médecin de PMI sur les manifestations et les troubles du saturnisme, Catherine DOLLFUS sur les traitements, Fabien SQUINAZI sur la contamination et Michèle THIEBAUD généraliste sur cette situation qu’elle juge insupportable.

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5 Replies to “Du poison dans l’eau du robinet”

  1. Anna Galore

    Là encore, l’utilisation de carafes filtrantes est une façon de se débarrasser, au moins partiellement, d’un certain nombre de cochonneries :

    « Les cartouches filtrantes BRITA contiennent de la résine échangeuse d’ions et du charbon actif. Le charbon absorbe le chlore, les pesticides et les impuretés organiques, améliore le goût, élimine les odeurs et évite la formation d’écume à la surface de l’eau. Le charbon contient également un agent combattant les bactéries et prévenant la croissance des bactéries. La résine échangeuse d’ions élimine la dureté temporaire qui provoque un dépôt de calcaire et réduit également les métaux lourds tels que le cuivre et le plomb.  »

    Source : http://www.brita.net/fr/faqs_household.html?L=10#2

  2. ramses

    Comme toi, je pense que la carafe filtrante BRITA représente actuellement le meilleur compromis, par rapport aux eaux dites « de source » en bouteilles plastiques, qui ne sont pas exemptes de bactéries non plus ! Sans compter les nuisances évoquées dans la note « L’eau en bouteilles interdite »…

    Même en montagne, on n’est pas à l’abri en buvant l’eau d’un torrent, pour peu qu’un troupeau de moutons se trouve au-dessus…

    Et quand on voit la qualité (et la rareté) de l’eau dans les pays du Tiers-Monde, on n’est pas si mal lotis.

  3. Anna Galore

    Je crois qu’on est tous globalement d’accord. Boire de l’eau filtrée, c’est moins nocif que de la boire telle quelle en sortie du robinet. Acheter de temps en temps des bouteilles de Badoit ou de Perrier parce qu’on veut se faire plaisir avec de l’eau pétillante, c’est moins nocif que d’acheter toute son eau en bouteilles. Tout est question de mesure.

  4. ecoloviry

    Chers amis internautes,

    Mon professeur de maths au lycée nous mettait souvent en garde contre l’usage des moyennes en nous racontant l’histoire de l’homme qui s’était noyé dans un lac de 15 cm de profondeur moyenne…

    Espérons que les professeurs de demain ne puissent pas raconter dans le futur l’histoire du bébé atteint de méthémoglobine pour avoir bu l’eau de Paris, dont la teneur moyenne en nitrates était pourtant très inférieure à la norme… La méthémoglobine, vous savez, c’est ce qu’on désigne couramment par l’expression « syndrome du bébé bleu ». C’est aussi l’une des maladies graves liées à l’eau et recensées officiellement par l’OMS comme le montre ce lien : http://www.who.int/water_sanitation_health/diseases/methaemoglob/fr/index.html

    Eau de Paris tient aux Parisiens un discours rassurant sur la qualité de l’eau de leur robinet, écrivant même, dans son guide « boire l’eau de Paris », qu’autant pour les : « Femmes enceintes [que pour les] nourrissons, il est recommandé de boire l’eau de Paris ». A l’appui de cette communication proactive un tableau comparatif des teneurs comparées en minéraux de l’eau de Paris et des eaux minérales les plus prestigieuses, indiquant en particulier un taux de nitrates de 29 mg/l, sensiblement inférieur à la norme de 50 mg/l.

    Source : boire l’eau de Paris, Eau de Paris

    Ce qu’Eau de Paris dit beaucoup moins fort, c’est que ce taux varie sensiblement selon les quartiers de Paris, et peut flirter dans certains cas avec la norme, norme considérée par beaucoup de pédiatres comme trop élevée pour les très jeunes enfants…
    http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/dossiers/eau/articles/13195-eau-biberon.htm

    Cette réalité est d’ailleurs clairement exposée dans le témoignage sur doctissimo d’une internaute parisienne qui, visiblement inquiète, a mesuré à plusieurs reprises à son robinet des taux voisins ou supérieurs à 40mg/l.

    Le témoignage de cette femme confirme les chiffres, certes publiés sur le site d’Eau de Paris, mais plus discrètement, concernant certaines zones de Paris. On y constate ainsi des « moyennes » variant de 37 à 40mg/l, avec des maximas jusqu’à 46mg/l.

    C’est ce qu’on retrouve également dans le graphique que j’ai publié le 26 septembre dernier. Il démontre clairement que la concentration en nitrates sur les sources du Provinois, (qui alimentent Paris en eau), n’a jamais été inférieure à la norme depuis 1979…

    Tout à sa volonté de promouvoir les vertus gustatives et écologiques de l’eau du robinet, Eau de Paris ne ferait-il donc pas fi un peu rapidement du principe de précaution ?

    Intrigué et scandalisé, et malgré le droit de réserve auquel je suis tenu, j’ai décidé d’aller plus loin… et ces inquiétudes et témoignages ont été légitimés par les mesures que j’ai dernièrement faites moi-même sur de nombreuses fontaines de Paris situées dans des quartiers différents, et qui montrent clairement des concentrations très différentes (cf photos à venir) !

    Conclusion : boire de l’eau à la moyenne n’est sans doute pas dangereux, mais c’est une eau que personne ne boit ! De même que personne ne se baignait dans les 15 cm de profondeur moyenne.

    Alors, dangereux ou pas ? Comme je l’avais souligné dans mon post d’il y a quelques jours, le doute existe pour les femmes enceintes et les enfants en bas âge. Eau de Paris doit une information précise aux habitants des quartiers concernés.

    Tout ceci, me direz-vous, est certes inquiétant, mais pourquoi s’intéresser à cette question sur mon blog dédié à l’écologie essonnienne ?
    Castelvirois, ne vous réjouissez-pas trop vite ! Car c’est justement cette eau en provenance du Provinois que vous pourriez avoir à votre robinet dans quelques mois, si j’en crois les annonces du Président de notre agglomération (cf mon post du 22 avril dernier) Gabriel Amard…

    J’ose espérer que la qualité de l’eau que nous pourrions boire dans le futur sera étudiée par nos édiles aussi attentivement que celle que buvons actuellement, et publiée par la Régie avec la même transparence…

    La clé est verte…

  5. Anna Galore

    La remarque initiale (et son développement) est tout à fait pertinente.

    On peut donner de nombreux autres exemples imagés de ce que veut vraiment dire une moyenne. Celui que je trouve la plus parlant est le suivant : un homme qui a les pieds dans la glace carbonique à -80°C et la tête dans un four à +120°C est à une température moyenne très agréable de 20°C.

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