Du soleil saharien pour éclairer l'Europe

11170014.jpgCela fait déjà un petit moment que l’idée est dans l’air : un carré de quelques centaines de kilomètres de côté dans le Sahara suffiraient à produire de l’électricité pour le monde entier par énergie solaire.

Pour estimer le potentiel de l’énergie solaire, il faut savoir que l’énergie émise par le soleil et reçue par la Terre en une heure devrait permettre, si elle était récupérée en totalité, de pourvoir aux besoins énergétiques de l’humanité pendant un an. En théorie, un carré de panneaux solaires de 344 km de côté (120 000 km²) pourrait couvrir la totalité des besoins mondiaux en électricité : le rendement d’une installation photovoltaïque étant estimé entre 15-17 % (en 2007 en Europe) soit 160 kWh/an/m² (ou 160 GWh/an/km²) avec des besoins mondiaux estimés à 19 000 TWh (chiffre 2006; 16 000 TWh en 2004). Dans le cas de l’Europe des 27 (3 000 TWh), une surface de 137 km de côté (19 000 km²) suffirait, tandis que dans le cas de la France (500 TWh), il faudrait qu’elle ait 56 km de côté (3 100 km²).

On n’en est pas là, certes, et concentrer toute la production d’ électricité de la planète, voire d’une continent, dans une seule région géographique quelle qu’elle soit présenterait des dangers évidents, depuis le risque terroriste jusqu’à la création d’une situation de dépendance par rapport au pays d’accueil des panneaux solaires.

Par contre, utiliser le potentiel solaire de certaines régions du Maghreb pour produire une partie (et non la totalité) de l’électricité des pays bordant la Méditerranée et de l’Europe, voilà qui représente une réelle possibilité.

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L’idée est étudiée très sérieusement par un consortium d’entreprises françaises et allemandes. L’énergie électrique produite serait exportée en partie en Europe grâce à un vaste réseau électrique passant sous la mer Méditerranée.

Le consortium rassemble en France des fournisseurs d’électricité, des gestionnaires de réseau électrique et des fabricants de matériel haute tension. Le projet a été baptisé Transgreen. Le consortium serait placé sous l’égide d’EDF.

Côté allemand, le projet Desertec vise à créer d’ici à 40 ans un vaste réseau d’installations éoliennes et solaires en Afrique du nord et au Moyen-Orient, afin de fournir jusqu’à 15% de la consommation d’électricité de l’Europe. Le consortium Desertec compte déjà 17 partenaires, comme l’italien Enel et le français Saint-Gobain.

Les ingénieurs ont calculé que les pertes liées au transport de l’électricité seraient de 4 à 5% pour 1000 km de ligne, ce qui reste raisonnable. La surface à utiliser est en effet microscopique par rapport à celle du Sahara et le coût des terrains très faible. Des économies d’échelle importantes viennent compenser une partie des coûts, même s’il reste encore un certain nombre de défis techniques à relever.

L’avantage primordial reste, bien sûr, que la source d’énergie est illimitée et strictement non polluante. Les pays africains concernés pourraient vendre cette ressource inépuisable et en profiter. Il reste encore beaucoup à faire mais le processus est lancé.

Transgreen devrait être annoncé lors d’une réunion des ministres de l’Énergie des 43 pays de l’Union pour la Méditerranée (UPM) prévue le 25 mai au Caire.

Sources :
Comment le désert pourrait éclairer l’Europe (E24)
– Le site de Desertec (en anglais) : Desertec
– Le deuxième paragraphe est extrait de Wikipedia : Panneau solaire

Photo : le Sahara vu d’avion (AG)
Carte : Desertec

5 Replies to “Du soleil saharien pour éclairer l'Europe”

  1. ramses Post author

    Voici la position de l’Algérie sur ce projet :

    « Le projet pharaonique Desertec, qui prévoit des installations solaires thermiques réparties sur plusieurs milliers de kilomètres carrés, en plein désert nord africain, d’un coût estimé à 400 milliards d’euros, n’a jamais été présenté aux autorités algériennes concernées. C’est du moins ce qu’a indiqué, hier, à Alger, M. Chakib Khelil, ministre de I’Energie et des Mines, en marge de la cérémonie de signature des contrats d’assurance de Sonatrach et de ses filiales pour l’exercice 2009-2010.  » Je n’ai aucune idée sur ce projet et je ne peux faire aucune réflexion. Ce projet n’a jamais été présenté au ministère ni aux entités concernées. Donc nous n’avons pas d’opinion sur ce projet « , a déclaré le ministre… »
    Source : fibladi.com 19/07/2009

    Quand on voit l’état du projet Euro-Méditerranée, ça fait rêver, en effet…

    Après avoir détruit notre sidérurgie, externalisé nos Entreprises, étranglé nos Agriculteurs, il ne reste plus à nos Ediles qu’à confier au Maghreb et au Moyen-Orient le soin de nous chauffer et de nous éclairer ! Au secours, ils sont devenus fous !

  2. ramses Post author

    Etonnant, on n’a jamais entendu parler d’un projet comme ça aux USA… Pourtant, au Nevada, il y a un bel ensoleillement…

  3. Anna Galore Post author

    « il ne reste plus à nos Ediles qu’à confier au Maghreb et au Moyen-Orient le soin de nous chauffer et de nous éclairer ! Au secours, ils sont devenus fous ! »

    Et notre pétrole, il vient d’où en majorité ?

  4. Anna Galore Post author

    « Etonnant, on n’a jamais entendu parler d’un projet comme ça aux USA… Pourtant, au Nevada, il y a un bel ensoleillement… »

    Jusqu’à il y a quelques jours, on n’avait jamais entendu non plus parler aux USA de sécurité sociale, mise en place chez nous depuis 50 ans. D’autre part, les USA produisent leur propre pétrole et préfèrent les centrales thermiques pour produire leur électricité, même si elles polluent d’autant plus qu’elles sont vétustes et délabrées, y compris dans le plus riche de leurs états, la Californie.

    Sinon, les USA n’ont toujours pas non plus de TGV ou équivalent et pourtant ils étaient les premiers, il y a un siècle et demi, à faire des lignes de plusieurs milliers de kilomètres.

    Tant de choses qu’ils n’ont pas… Heureusement qu’on ne les attend pas pour avoir nos propres idées, en Vieille Europe.

  5. anti Post author

    Excellente nouvelle tout ça. C’est vrai qu’il se passe pas mal de choses en coulisses avant que ce ne soit dans les médias.

    J’aime.

    anti

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