Au printemps de la conscience

Voici un magnifique poème de Sampang.

Selon notre Jonque préférée, ce serait le seul qu’elle ait écrit.

J’espère qu’il n’est en fait que le premier d’une longue série….

Au printemps de la conscience

Un petit jardinier qui vînt un jour à se promener
Vît un arbre esseulé qui lui faisait des pieds de nez
Il s’approcha de plus près et aperçut des plaies à vif
Il remarque aussi que certaines branches étaient sans vie

 » Toi l’Arbre, laisse-moi te soigner et déjouer le sort
Au fur et à mesure je pourrai enlever ton bois mort
J’apprendrai aussi de toi quand tu me diras ce que tu ressens
Je saurai qui tu es quand tu retrouveras tes sens « .

 » Dis donc petit jardinier, crois-tu que tu peux enlever
Ce que depuis trente ans j’essaie de cacher ?
Mais je veux bien essayer. Tu peux commencer d’élaguer.
Tu peux si tu veux labourer, remuer ma terre à ton gré  »

Le petit jardinier bêcha, retourna et composta
Remplit de tendresse pour son arbre, il le fertilisa
Et au fil des jours un sentiment extrême l’envahit
Mais l’arbre qui ne voyait pas de changement lui dit :

 » Dis donc petit jardinier, arrête-moi tout cela !
Je suis ainsi fait. Avec la vie je suis un scélérat.
Hors de ma vue ! Vas t-en de ma vie ! Je ne veux pas bouger.
Crois-tu que tu aies la faculté de pouvoir me changer ?

Je suis ainsi depuis longtemps, loin de toutes vérités.
Je vis sans beauté mais me complais dans la sécurité.
Tu veux me faire connaître ton monde et j’ai peur. Le tien,
Peut-être est joli, mais tes remèdes et tes soins n’y feront rien. »

Le petit jardinier écoutait mais ne répondait rien
On pouvait sentir au fond de lui un immense chagrin
L’arbre se pencha, ramassa ses vieilles branches et s’enfuit
Il se retourna, attendit un mot, mais rien ne se dit.

L’arbre revint et vit son petit jardinier tout livide.
 » Je t’ai compris. Il me faut lâcher-prise. Faire le vide.
J’ai confiance en toi. Et grâce à toi, j’ai regardé au fond de moi…
Je sais ce qu’il en est. Je suis conscient du vrai. Aide-moi. »

Le petit jardinier dans un grand silence le regardait
Heureux de contempler l’Arbre qui depuis qu’il lui parlait
Se transformait… Des petites feuilles et des bourgeons poussaient,
La sève montait et gracieusement il se déployait.

L’Arbre lui dit :  » Pourquoi n’as-tu rien dit quand je suis parti ?
Et le petit jardinier lui répondit :  » C’est par Amour,
Que parfois l’on abandonne… Dans le silence qu’on voit le jour…
Tu reviens, je t’attendais …L’ Amour pour toi n’a pas tarit. »

Sampang

(30 novembre 2005)

12 Replies to “Au printemps de la conscience”

  1. voiedoree Post author

    L’Arbre lui dit :  » Pourquoi n’as-tu rien dit quand je suis parti ?
    Et le petit jardinier lui répondit :  » C’est par Amour,
    Que parfois l’on abandonne… Dans le silence qu’on voit le jour…
    Tu reviens, je t’attendais …L’ Amour pour toi n’a pas tarit. »

    Oui on ne peut rien ou si peu pour l’autre qui souffre que lui donner notre amour et attendre, attendre, attendre…Sans faille attendre

  2. Anna Galore Post author

    Quelle merveille ce texte! Sampang, faut en écrire d’autre!

    Voiedorée, tu parles d’or comme tu sais si bien le faire.

  3. Antillaise Post author

    Vivement ce soir que je me le lise enfin celui-là ! J’attends depuis ce matin d’être confortablement installée chez moi, dans la semi-pénombre et les effluves d’encens pour pénétrer ton monde Sampang.

    J’suis forte ! Trop forte d’avoir su résister jusque là !!!

    Anti, fière d’L.

  4. sampang Post author

    un p’tit chichon ?
    nan ! bien sûr que nan, juste une taf du tabac noir du Viet-Nam lool
    Crop crop forte toi ^^
    Anna mamours tous jours pour toi ma belle, t as vu ? 😉

  5. Anna Galore Post author

    Sampang, Anti essaie de t’appeler et tu ne réponds pas!!!!

    Le téléphooooooooooone pleuuuuuuuuuuuuure…

  6. sampang Post author

    c est bon j ai remis les sonnettes en route ^^
    Merci toi 🙂
    Anna Inter mère d hier

  7. Antillaise Post author

    Ben voilà. Je me suis délectée hier soir. Bravo madame. L’allégorie est si jolie, si jolie, tellement belle et surtout emplie de cette véritable humilité et compassion vraie.

    Anti, au pied de mon arbre, je vivais heureuse…

  8. sampang Post author

    … Attendre parce que l on veut croire, espérer, encore et toujours… Mais l attente peut détruire peu à peu… Parce que dans l attente on peut finir par s oublier…
    Peut-être était-ce bien prétencieux de penser avoir de l Amour pour deux…
     »  » C’est par Amour,
    Que parfois l’on abandonne…  »
    C est aussi par impuissance de faire comprendre…

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