Avant-hier, j’étais devant la Cour constitutionnelle de l’Equateur

Ah, la puissance incroyable d’Internet et, dans ce cas précis de Zoom… Il y a deux jours, j’ai passé de 14 h à 22 h à la Cour constitutionnelle de Quito, capitale de l’Equateur (ce qui correspond à 8 h – 16 h là-bas), sans bouger de chez moi. Nous étions 65 en tout à intervenir à tour de rôle, dont cinq juges constitutionnels (parmi lesquels trois femmes), pour traiter une plainte déposée devant cette Cour par un lobby procorrida local, pas content qu’un vote populaire (l’équivalent d’un référendum) ait penché en faveur de l’abolition des corridas dans ce pays en 2011. Vote qui n’a jamais été respecté depuis, le gouvernement et la mairie de Quito n’ayant aucune intention d’arrêter d’organiser des corridas. Ce lobby demandait donc à ce que le vote en question soit déclaré inconstitutionnel, sur la base de tout un tas d’arguments plus fallacieux les uns que les autres.

Vous le savez peut-être, je suis le représentant pour la France du Réseau International Antitauromachie (RIA). Or, les aficionados mécontents avaient osé raconter de gros mensonges sur la situation de la corrida en France, prétendant qu’elle était inscrite au patrimoine culturel immatériel du pays (inscription abrogée en 2015 par nos soins devant la Cour administrative d’appel de Paris) et qu’elle était protégée par la Constitution (non, ce serait illégal de déclarer qu’une pratique est constitutionnelle, seules les normes peuvent l’être – désolé, c’est un peu technique). J’ai donc été sollicité par mes amis du RIA pour rectifier la vérité sous la forme d’un document nommé amicus curiae. En espagnol, bien sûr (merci Google et merci Marta, activiste anticorrida espagnole, qui a fignolé ma version finale).

Si ça vous intéresse d’en savoir plus, vous pouvez retrouver toute l’histoire et le texte de ma présentation orale en français et en espagnol en cliquant ici. L’expérience était passionnante. La Cour rendra sa décision dans les prochains jours. Si elle suit nos arguments, cela signifiera l’abolition des corridas en Equateur. On croise les doigts.

3 Replies to “Avant-hier, j’étais devant la Cour constitutionnelle de l’Equateur”

  1. Terrevive

    65 à intervenir à tour de rôle !
    Bravo à l’Amicus Roger pour son intervention. ☺
    Pour l’abolition de la tauromachie en Équateur, on avance, on avance…..

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