22 h 01, Mustapha Kessous

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13 novembre 2015, une soirée comme les autres et puis, soudain, les événements extérieurs font irruption avec une violence inouïe dans notre home sweet home. Ca commence par une tentative d’attentat au Stade de France et se poursuit par des tirs au cœur de Paris, où trois individus mitraillent des terrasses de cafés et de restaurants. C’est la sidération. Où sont les enfants parisiens en ce début de week-end ? On les appelle. Paul ça va. Alice est réfugiée dans un café, tout va bien, enfin, aussi bien que possible. Soulagement. On tente de reprendre un semblant de vie normale. Pas pour longtemps. 15 minutes plus tard, l’horreur se poursuit. Un troisième groupe de terroristes vient de pénétrer dans le Bataclan, en plein concert : 129 morts et 354 blessés hospitalisés, dont 94 urgences absolues.

Pourquoi je vous parle de ça aujourd’hui, en pleine période de sinistrose générale ? Eh bien, parce que, comme souvent, au milieu de la nuit la plus sombre, il y a une petite lumière quelque part, des personnes qui portent secours à d’autres qui en ont besoin. Dans la rue qui jouxte le théâtre : Ce soir-là, il est un peu plus de 21h40, Daniel Psenny, journaliste au « Monde » travaille chez lui. La télé est allumée et diffuse une fiction, à laquelle il ne prête pas attention. Il entend des bruits de « pétards », pensant que cela vient de la télévision. Mais le bruit est tellement fort, qu’il va vérifier à la fenêtre qui donne sur les sorties de secours du Bataclan. Tout le monde court de tous les côtés. Le journaliste voit des personnes à terre et du sang. Il décide de descendre pour ouvrir la porte aux gens afin qu’ils puissent se réfugier. Avant de fermer la porte d’entrée, il sent une douleur au bras : une balle de Kalachnikov vient de lui traverser le biceps. Il est 22h01. C’est alors quatre heures d’attente et d’angoisse qui s’en suivent avant que le RAID vienne les secourir. 

Ces 4 heures d’attente, Daniel va les passer chez Bruno et sa famille, ses voisins. Bruno, c’est un de mes anciens collègues de boulot, du temps où j’étais parisienne. Ce soir là, nous étions plusieurs à communiquer avec lui par Facebook, proposant qui un ami médecin, qui des conseils, apportant une présence, même minime à eux qui étaient auprès de deux des victimes. Cette attente qu’ils ont vécue fait l’objet d’un 52 minutes « 22 h 01 », de Mustapha Kessous. Il a été diffusé hier soir sur France 3 et est disponible en replay jusqu’au 05.12.20. Nous ne l’avons pas encore vu, mais c’est prévu.

Anti

4 Replies to “22 h 01, Mustapha Kessous”

  1. Anna Galore

    Il me tarde de le voir, pour de multiples raisons, le sujet lui-même bien sûr, la proximité de Bruno avec Anti, le fait que nous avons un lien d’amitié fort avec Luce Lapin l’une des rescapées du massacre perpétré à Charlie Hebdo (on échange des mails ou appels plusieurs fois par semaine) et le fait que ce document semble extrêmement bien réalisé.

  2. Valentine

    Elle fait du bien ta note. Ces petites lumières dans la nuit, comme on les aime. Le courage, je me pose souvent la question. D’où nous vient-il….ou pas?
    Quelque chose de viscéral, plus fort que tout, de notre éducation? J’y pense souvent à tous ces courageux qui ont toute ma reconnaissance. Et on en parle pas assez alors merci à toi de le faire ici.
    Je ne regarderais pas le reportage, je n’y arrive plus, trop d’émotions que je n’arrive plus à gérer.

  3. Anti Post author

    Avec plaisir Valentine. On l’a regardé. C’était bien. Forcément dur aussi, mais tellement humain.

    Le courage, je me pose souvent la question. D’où nous vient-il….ou pas?
    Quelque chose de viscéral, plus fort que tout, de notre éducation? J’y pense souvent.

    Intéressant. Cette question, Tarik m’a posée la même quand je lui ai parlé du documentaire. D’où vient ce courage ? Comment était Bruno quand je l’ai connu ? Un jeune homme adorable, discret, sympathique, souriant et réservé. Vu le doc, il n’a – physiquement – pas changé.

  4. Anna Galore

    Le doc est tout simplement remarquable, de justesse, de modestie, de sensibilité. Il a un souffle phénoménal. A voir absolument.

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