Le parti d’en rire

Julien+Lepers.jpgTiens, en cette période électorale sur fond de crise, il est bon de repenser à celui qui, dans des circonstances analogues, imagina le parti d’en rire. Vous voyez qui je veux dire ? Oui ? Non ? Attendez, je vais vous aider à trouver de qui je parle à la mode de Questions pour un champion. Julien ? C’est à toi. Top chrono !

« Je suis… Je suis un humoriste et comédien français, dont l’humour déjanté a rapidement séduit un très large public. Certains de mes sketches sont devenus cultes. C’est grâce à moi que le Schmilblick a fait rire la France entière. J’ai tourné dans plusieurs films, plus ou moins réussis il faut le reconnaitre, mais qui ont toujours drainé les foules, du pire navet au plus abouti.

J’ai aussi présenté des émissions de radio qui ont encore accru ma popularité. Comme pour mes sketches, mes meilleures prestations dans ce domaine ont été souvent reprises à la télé dans des émissions qui m’étaient consacrées.

coluche 2.jpgPolitiquement, j’ai toujours combattu pour la liberté la plus totale et contre toute forme de censure. Je me suis opposé fermement aux idéologies totalitaires qui auraient rêvé de me faire taire. J’ai détesté l’extrême-droite raciste et antisémite et ses thuriféraires me l’ont bien rendu.

Je me suis présenté à des élections présidentielles pour les tourner en dérision. J’ai été le premier surpris de réaliser qu’un pourcentage important de Français étaient prêts à voter pour moi, non seulement parce que je les faisais rire mais aussi parce qu’ils ne croyaient en aucun des candidats sérieux. Cependant, à la suite de pressions discrètes mais brutales, j’ai préféré laisser tomber et me retirer bien avant l’élection proprement dite.

Je suis mort il y a déjà quelques décennies mais je reste encore aujourd’hui un modèle pour beaucoup et tous ceux qui m’ont connu me regrettent. Peut-être parce que je me suis montré humain et que je n’ai jamais prétendu être plus que n’importe qui d’autre.

Vous avez trouvé ? Je suis… Je suis…

Pierre Dac.

pierre dac_francis blanche.jpgMon vrai nom était André Isaac et je suis né dans une modeste famille juive d’Alsace. J’ai été un héros de la Première guerre mondiale avant de devenir un humoriste et un chansonnier très connu, avec la complicité de mon ami Francis Blanche qui a co-écrit et participé à plusieurs de mes sketches.

En 1938, je crée un journal anti-hitlérien qui est interdit dès 1940. Je me réfugie à Toulouse, boulevard de Strasbourg, et après quelques tentatives infructueuses et deux arrestations, je parviens à rejoindre Londres. Je deviens l’humoriste des émissions « Les Français parlent aux Français » de Radio Londres.

Lors d’une intervention célèbre sur cette radio, je réponds au pétainiste Philippe Henriot qui bavait sur mes origines juives et mettait en doute ma qualité de Français. Je lui ai rappelé que sur la tombe de mon frère Marcel figurait l’inscription « Mort pour la France », alors que sur celle de Henriot on écrirait « Mort pour Hitler, fusillé par les Français ».

En 1950, j’invente le Schmilblick, un objet qui ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout. L’idée sera reprise par Guy Lux une vingtaine d’années plus tard et inspirera un sketch célèbre à Coluche en 1975, un peu après ma disparition le 9 février.

Tiens, à propos, Coluche… Je l’aimais bien, lui. Et c’était réciproque. C’est fou comme on se ressemble. »

Très belle journée à vous

Photos : source web

3 Replies to “Le parti d’en rire”

  1. Anna Galore Post author

    Vraiment étonnant, ces similitudes, en effet. En fait, j’ai lu hier l’article de Wiki sur Pierre Dac simplement parce que c’était l’anniv de sa mort et je n’en revenais pas de toutes les ressemblances avec la vie de Coluche.

    Et du coup, j’ai aussi découvert que, au-delà d’être un sympathique amuseur public, il avait aussi été un type héroïque pendant la première guerre mondiale (un obus lui a réduit son bras gauche de 12 cm) et un résistant déterminé lors de la seconde. Il a reçu d’ailleurs tout un tas de médailles mais comme bien d’autres dans son cas (je pense à mon père, en particulier), il n’en a jamais fait un titre de gloire.

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