Maldives (159)

Un nom qui fait rêver tous les plongeurs et tous les amateurs de plage de rêve, les Maldives sont constituées de 1200 îles, la plupart minuscules. Nous avons sérieusement pensé à en faire notre destination pour étrenner le niveau 1 de plongée d’Anti cet hiver, mais plus nous avons lu de choses dessus, moins nous en avons eu envie.

Maldives.jpgEn effet, le système hôtelier là-bas est très particulier : une île = un hôtel et rien d’autre dessus. Vraiment rien d’autre. Pas de village voisin, pas de possibilité d’excursion, rien que l’hôtel et la plage. Une fois qu’on a fait deux plongées dans la journée, que faire d’autre pendant les vingt heures qui restent, à part dormir et tourner en rond (au sens propre comme au sens figuré) ? Rien. De plus, l’hôtel étant le seul commerçant de l’île, le moindre truc que l’on veut acheter (une boisson, par exemple) est vendu une fortune. Si on ajoute à cela l’idée de côtoyer, sans pouvoir vraiment les éviter pendant toute la durée du séjour, des gens pour qui l’argent qu’ils crament est la forme suprême du statut social, merci mais non. Nous avons finalement laissé tomber le projet de nous y rendre.

Par contre, l’un des touristes qui s’y trouvent en ce moment est vraisemblablement à l’origine du téléchargement d’un ou plusieurs de mes livres que Google Analytics m’a signalé ce matin, faisant des Maldives le 159e pays du monde à l’avoir fait.

En dehors de ces considérations, donnons crédit aux Maldives d’être une vraie démocratie et à ses habitants d’avoir une conscience écologique élevée. Ce dernier point est dû au fait qu’ils sont en première ligne pour observer les conséquences du réchauffement climatique. La plupart des îles culminent à moins d’un mètre d’altitude et la montée du niveau des océans prend là un sens particulièrement aigu. Lors du tsunami de 2004, une grande partie des Maldives a disparu pendant quelques heures de la carte. Heureusement, comme il n’y avait rien pour retenir la vague sur son passage, les dégâts ont été paradoxalement modérés et les eaux se sont retirées rapidement. Il n’empêche, l’impression a dû être particulièrement stressante pour ceux qui ont vu le sol disparaître sous leurs pieds et l’océan partout autour de tel ou tel hôtel entouré d’eau.

Le gouvernement maldivien procède depuis quelques temps à l’achat de terres d’accueil potentielles en Indes, au Sri Lanka et en Australie, en prévision du jour où la montée des eaux fera d’eux des réfugiés climatiques. Nous nous en sommes fait l’écho sur ce blog à plusieurs reprises depuis deux ans.

Photo © Dhoni Mighili / Private Islands Inc

8 Replies to “Maldives (159)”

  1. anti Post author

    Oh non… Anna Galore ne va trop pas aller aux Maldives ! Tant pis pour les séances de dédicaces, ça aurait pu meubler les quelques heures entre deux plongées.

    Bravo à toi en tout cas, qui continue tranquillement à découvrir le monde et inversement 😉

    anti

  2. Anna Galore Post author

    « Anna Galore ne va trop pas aller aux Maldives ! »

    Trop pas. Par contre, il y a heureusement bien d’autres iles de rêve qui sont trop très trop bien !

  3. Grosnounours Post author

    Bonsoir,

    Concernant la hausse du niveau de la mer concernant les Maldives, le mieux est sans doute de se référer aux données disponibles plutôt que d’avaler tout ce qu’on nous distille ici le lien vers la station de Male : http://www.psmsl.org/data/obtaining/stations/1753.php ,
    Je n’y vois pas une submersion imminente, et je m’en réjouis pour les habitants.

    Jean

  4. Anna Galore Post author

    Effectivement, ces données sont on ne peut plus stables… dans la période indiquée pour ce graphique, c’est à dire entre le milieu des années 90 et 2003.

    L’évolution, depuis, est à la hausse de façon constante. La prévision de l’IPCC en 2007 était que la hausse moyenne atteindrait entre 18 et 59 cm d’ici 2100. Les estimations plus récentes convergent toutes vers le fait qu’il faut réviser cette prédiction à la hausse.

  5. Grosnounours Post author

    Malheureusement, les stations des maldives n’ont plus de données depuis 2003 (il y en a trois sur le site précité). Comme je ne trouve pas d’autre source de données, il m’est impossible de vérifier les dires du GIEC .

    La station la plus proche me semble être celle-ci http://www.psmsl.org/data/obtaining/stations/438.php , les données sont assez erratiques , il y a bien une hausse, mais rien qui semble mener à un submersion a court terme.

  6. Anna Galore Post author

    « il y a bien une hausse, mais rien qui semble mener à un submersion a court terme »

    Sur ce point, nous sommes certainement tous d’accord pour dire que c’est tant mieux 🙂
    …et personne ne parle d’un risque de submersion dans les quelques années qui viennent mais d’ici la fin du siècle.

    J’ai regardé le lien que tu indiques et qui est tel que tu le décris : erratique avec une tendance à la hausse. Il faut juste garder en tête que pour une île qui culmine à 1m (c’est le cas de 80% des Maldives), une élévation de 20 ou 30cm peut signifier la perte du tiers de sa surface, ce qui change considérablement les choses pour ceux qui y habitent.

  7. Grosnounours Post author

    Bonsoir Anna,

    Par erratique je voulais dire incomplète, bizarrement d’ailleurs sur des oscillations qu’on pourrait supposer basses à la vue de ce qui précède sur le graphique.
    Par ailleurs, les données aux alentours de 1940 sont très intéressantes (brusque chute du niveau de la mer), puis remontée brutale ensuite. Puis tendance à une hausse modérée ensuite.

    En ce qui concerne les Maldives proprement dites, il est quand même curieux qu’il n’y ait plus de données depuis 2003, alors que le gouvernement de ce pays se fait de la pub sous l’eau.

    Pour terminer, la page Wikipédia sur les Maldives, nous présente ce lien http://www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme/video/CAB89027040/rechauffement-terre.fr.html il y a 20 ans les climastrologues nous prédisaient la submersion de plusieurs pays pour 10 ans plus tard. 10 ans après cette date fatidique, je me réjouis de voir que leurs prédictions se sont avérées très exagérées. Heureusement, depuis les mêmes ont fait d’énormes progrès, il pourraient même établir la liste des futures victimes.

    Quand à l’affirmation : »…donnons crédit aux Maldives d’être une vraie démocratie et à ses habitants d’avoir une conscience écologique élevée … »,
    Jeune la démocratie (2008), et qui applique la Charia… , de là a penser qu’un président renouvelable en 2013 joue sur le ressort de la peur (la mer monte, mais on ferme les stations d’observation) pour conserver son pouvoir…

    Jean

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