La mémoire des possibles

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MISE A JOUR DU 3 MARS 2010 : ATTENTION, LE SPECTACLE DÉBUTERA A 20H
(et non à 20h30 comme initialement annoncé)

L’association Tchendukua présente le mois prochain, au Théâtre Comédia, un spectacle en résonance aux thèmes fondamentaux développés dans l’ouvrage sur les Indiens Kogis paru chez Actes Sud (territoire, identité, équilibre, connaissances et vivre ensemble).

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Cette performance d’un soir réunira des artistes exceptionnels pour un parcours inédit, sensoriel et émotionnel.

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Trait d’union avec la culture Kogi et au profit de celle-ci, le spectacle est conçu pour ouvrir la voix du dialogue entre tradition et modernité, mémoires d’ici et d’ailleurs. Un moment privilégié à l’écoute du VIVANT… de ce monde qui vient. Un spectacle unique à ne pas manquer.

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Retrouvez tous les articles concernant l’association et/ou les Indiens Kogis :

« Tisserand du soleil » : Rencontre avec Kathy Dauthuille
Kathy Dauthuille dédicace.
Kogis, le message des derniers hommes.
Les Tarahumara et le serpent à mille têtes
Le magazine Géo et les Kogis
La montagne ensommeillée.
Tisserand du Soleil
Tchendukua /// Le Peuple Kogis

en cliquant sur le TAG : KOGI

anti

11 Replies to “La mémoire des possibles”

  1. sapotille

    Kogis, sont sans doute porteurs de solutions originales à même de nous aider à faire face aux grands enjeux de notre temps.
    oui! c’est pour celà qu’ils se considèrent nos « grands frères »
    Il est emps d’aller rejoindre notre famille… et enfin (ré)apprendre à vivre..

  2. anti

    J’aime beaucoup la citation de Mamu Miguel Dingula  » La mémoire, c’est un peu comme les yeux qui sont fait pour voir, si elle se perd, tout devient obscur… »

    C’est tellement vrai et bien exprimé. La Lumière connaissance disparaît et là… Il faut agir tant qu’il est encore temps, c’est sûr !

    anti

  3. Anna Galore

    Nous avons reçu un petit mot amical de Jean-Pierre Chometon, président de Tchendukua, qui nous remercie de notre soutien et précise que l’horaire du spectacle a été modifié : ce sera à 20h et non à 20h30.

    J’ai ajouté cette info en tête d’article également.

  4. Le Roy

    Je m’y suis rendue à ce spectacle . C’était magnifique !Savoir, en plus, qu’autant de comédiens ne se connaissant pas trois jours avant la représentation aient pu créer un univers aussi poétique , aussi intelligent, ça m’a collé des frissons. Il y avait une osmose, une humanité fraîche et ancestrale ; à la fois ouverte , oui, sur des possibles…Avec la conscience que de notre côté, les petits frères, un long chemin reste à faire.
    De la danse contemporaine en passant par la musique classique et au fil de trois cailloux ( prêtés par les Kogis) voyageant de mains en mains dans le public , sans compter l’ouverture de chaque tableau par Pierre Richard (Parrain de l’asso Tchendukua) faisant comme si un Kogi nous parlait et nous présentait les neufs mondes, ce spectacle créé grâce à l’énergie d’Eric Julien et ses amis d’aventure vaut beaucoup plus que les grosses productions parfois sans réelle substance. Merci à Eric ,aux artistes, aux Kogis,bien sûr… Spectacle à récidiver afin que plus de petits frères s’éveillent ! Adi

  5. Le Roy

    Petit rajout à mon commentaire du dessus concernant Eric Julien. Vous pouvez retrouver sur le site de France 5 , l’émission La grande librairie. Eric présente son dernier livre anthropologique sur les Kogis. Cet ouvrage, très bien rédigé et illustré généreusement, est un bon cadeau à se faire et à faire …voilà !

  6. anti

    Merci beaucoup pour ce témoignage. Ça a dû être un très beau moment en effet. Le voyage des cailloux que tu racontes est vraiment très beau… Un régal au petit matin ! Merci !

    « Vous pouvez retrouver sur le site de France 5 , l’émission La grande librairie. »

    http://www.youtube.com/watch?v=NkvNl7DW5ys
    Génial ! 8 minutes de bonheur (sans parler de la présence d’Eric Orsenna… Mmmm…)

    « ouvrage, très bien rédigé et illustré généreusement, est un bon cadeau à se faire et à faire …voilà ! »
    Je note, je note…

    anti

  7. anti

    Je viens de regarder et surtout d’écouter Eric Julien. Il nous reste tellement à re-découvrir !

    Quelques citations :

    * Le premier qui m’a frappé c’est Marcello, un Mamou, qui a passé 18 ans d’enseignements dans le noir –car il considère que ce qui est important ce n’est pas les formes du vivant, mais leur esprit. Cet esprit s’apprend dans l’obscurité et lorsque un Mamou sort, il connaît l’esprit de l’arbre, de l’animal, de toutes choses vivantes même s’il n’en connaît pas la forme. Un jour que j’étais dans la maison de Marco, je suis sorti et j’ai vu Marcello assis devant la hutte au lever du soleil. Je lui demande s’il veut un café. « Oui ! ». Il ne se passe rien. Je lui demande ce qu’il veut. Il ouvre un petit sac et me sort 3 œufs et me dit « Là où tu vas aller du auras besoin de ces œufs ». « Ah oui ! Et tu viens d’où ? ».

    Il avait fait 6 heures de marche pour m’amener 3 œufs et il allait en faire 6 autres pour rentrer chez lui. Je ne savais même plus comment on disait « merci » en Kogi, tellement j’étais …. Une des clés, c’est le don. J’avais un magnifique exemple de don. Savoir donner , c’est savoir se séparer de quelque chose. Si on savait se priver collectivement du pétrole qui est dans les terres de Sarajaku, il n’y aurait plus de problèmes pour les indiens de Sarajaku.

    Dans un article de presse un jour, j’ai vu deux pages ; à gauche une marque de voiture coréenne expliquait qu’elle était le 12ème constructeur mondial et qu’elle voulait devenir le 5ème – ce qui sous entendait la multiplication de la production par 3 ou 4, et sur la page de droite Edgar Morin qui disait « à ce rythme là, dans 10 ans, on est dans le mur ». Alors le don, savoir se séparer de quelque chose, mourir à quelque chose, il ne faut pas avoir peur de le faire.

    * Le second exemple, c’est quand nous étions en voiture avec Miguel en train d’entrer dans un tunnel –il faut savoir que pour un indien en général et pour un Kogi en particulier, on ne fait pas de trou dans la terre-mère, alors entrer en voiture dedans… . Miguel en sortant me demande « pourquoi vous faites des trous comme ça ? ». Comme on était en retard, je lui ai dit que c’était pour aller plus vite, pour gagner du temps. Après un long moment, il me répond « mais vous voulez aller jusqu’où plus vite ? ». La deuxième clé, c’est le sens.

    * Le troisième exemple m’est fourni par Marco. Une nuit que j’étais chez lui et que je n’ai pas bien dormi, je l’ai vu se lever toute la nuit pour mettre du bois dans le feu, pour que les 15 personnes dans la hutte aient chaud. A l’aube il s’est levé pour mettre de l’eau à chauffer pour que tout le monde boivent quelque chose de chaud au petit déjeuner. A 7h il était déjà parti pour chercher des avocats pour nourrir sa famille…il était sans arrêt vigilant à ce qui se passait. C’est une vigilance humble incarnée. En terme d’exemplarité d’enseignement, c’est quelqu’un qu’on a envie de suivre, d’être avec… Marco est un ancien, pas un vieux, pas quelqu’un qui se contente d’avoir ses cellules qui se dégradent , mais qui en a fait quelque chose. Discrètement, par exemple, il prend la machette qui se trouve par terre et l’aiguise pour que la personne puisse s’en servir correctement plus tard. C’est dans ce petit geste que se situe pour moi l’incarnation spirituelle de l’écologie.

    * Dernier exemple, nous sommes allés rencontrer une personne à l’UNESCO qui travaille à la direction du patrimoine immatérielle. Je croyais que les Kogis n’avaient pas d’écriture –en fait, ils en ont une très intéressante, mais comme ce n’est pas celle à laquelle on pense, personne ne la voit, et je pensais donc que pour ce « peuple sans écriture », il y avait quelque chose à faire ici. J’ai expliqué qui ils étaient –en plus ils étaient avec moi, et après m’avoir écouté, le femme me dit : « J’ai une idée, je sais ce qu’on va faire avec « vos » Kogis, on va faire un CDRom, comme ça leurs enfants pourront tapoter sur leurs ordinateurs et auront accès à leur culture ». Interloqué, j’ai simplement pu répondre que c’était une bonne idée, mais que les Kogis n’avaient pas l’électricité. « Ils l’auront forcément un jour » a-t-elle répondu. Cet exemple était juste pour vous montrer l’écart et le chemin qu’il reste à parcourir.

    anti

  8. Kathy Dauthuille

    Merci du lien ; ainsi j’ai pu regarder l’émission en retransmission. Jolie l’image des cailloux transmis de mains en mains.
    La Colombie est une représentation magniature de la planète et si l’on ne fait pas attention, nous allons perdre nos grands frères.

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