Pollution nucléaire par EDF et Areva en Sibérie

Dans un documentaire diffusé demain soir sur Arte, on pourra découvrir que 13% des déchets radioactifs français produits par EDF et Areva sont tout simplement stockés à l’air libre en Sibérie, près de la ville de Tomsk-7. Les déchets sont là en attente d’être retraités, en bordure d’une agglomération de plusieurs milliers d’habitants.

Déchets ou « combustible usé » ? Produits radioactifs stockés à ciel ouvert, ça c’est sûr

Dans un premier communiqué officiel repris par toute la presse, la porte-parole d’EDF parlait explicitement de « déchets » : EDF envoie «des déchets en Russie pour retraitement et ils nous en retournent de 10 à 20% qui sont réutilisés dans le parc français».

Et le reste, c’est à dire 80 à 90% ? Il est laissé sur place, tout simplement. Des centaines de tonnes de produits radioactifs depuis 15 ans, sur un parking à ciel ouvert, sans aucune protection ni pour l’environnement, ni pour la population. Ca ressemble quand même beaucoup à ce qu’on pourrait raisonnablement appeler des déchets, non ?

Je pose la question parce que, suite au tollé qui a suivi la révélation de l’info, les « déchets » sont devenu du « combustible usé recyclable » dans un nouveau communiqué d’EDF.

«Aucun déchet nucléaire d’EDF n’est transporté en Russie. Les déchets radioactifs issus du traitement des combustibles restent en France» où ils sont conditionnées et entreposés «en toute sûreté» sur le site de La Hague. «C’est seulement l’uranium recyclable, issu du traitement des combustibles des centrales nucléaires d’EDF qui est transporté en Russie pour être enrichi».

Alleluia ! Ce ne sont plus des déchets mais des produits recyclables qui vont être enrichis ! C’est autrement plus rassurant, non ? On se demande bien pourquoi ces mécréants de Greenpeace y trouvent à redire sur leur site, sous prétexte que ces produits seront « radioactifs pour des milliers d’années ».

« Nous n’avons pas la technologie pour réenrichir et chimiquement retransformer l’uranium de retraitement » actuellement en France, a fait valoir un porte-parole d’Areva, ce qui « oblige » à envoyer cet uranium appauvri en Russie. A raison de 108 tonnes par an depuis le milieu des années 1990.

La technologie en question ne sera disponible en France qu’en 2012. En attendant, les habitants de Tomsk-7 n’ont qu’à faire avec les 80 à 90% de substances radioactives non protégées qui restent sur place.

Noël Mamère a réagi ce matin sur France Info : «EDF ment, EDF (et Areva) se comportent comme des criminels écologiques. EDF et Areva se comportent comme des voyous». Il a ajouté que «le secret règne en maître depuis plus de 40 ans».

L’existence de la ville secrète de Tomsk-7 a été révélée en 1992 par Boris Eltsine. Son accès est strictement interdit aux non-résidents. Le documentariste Eric Guéret et la journaliste Laure Noualhat y ont eu accès. Dans le documentaire diffusé mardi, ils dévoilent huit mois d’enquête menée aux Etats-Unis et en Russie.

Sources : France-Info, AFP, 20 Minutes, Greenpeace

7 Replies to “Pollution nucléaire par EDF et Areva en Sibérie”

  1. ramses Post author

    J’avais cru comprendre que notre Pays avait seul la technologie de retraitement des déchets nucléaires (que nous envoient notamment les Japonais et les Allemands). Maintenant, on nous explique que les Russes auraient une meilleure technologie que la-nôtre… Le stockage en plein air ! On en apprend tous les jours, bien qu’on sache maintenant que des containers de déchets plus ou moins dangereux (en principe « non nucléaires ») sont expédiés vers les Pays pauvres, notamment en Afrique et en Inde, pour y être « retraités »… Un point qui devrait être discuté à Copenhague et entraîner l’obligation pour chaque Pays de gérer sa m….

  2. Anna Galore Post author

     » on nous explique que les Russes auraient une meilleure technologie que la-nôtre »

    Et même qu’ils sont vraiment très forts parce que cette haute technologie, elle est tellement meilleure que les autres qu’ils peuvent l’utiliser sans problème en plein air sur un parking, près d’une ville en Sibérie.

    Enfoncés, les Français !

  3. anti Post author

    Bon, ben, qu’ajouter ? Rien. J’avais entendu cette info à la radio ce matin… L’histoire du mot « déchet » ou pas aux regard de la loi a été vite expédiée par Corinne Lepage !

    anti

  4. Anna Galore Post author

    Rappel : « Déchets, le cauchemar du nucléaire », c’est ce soir sur Arte à 20h45.

    Et précision : la ville de Tomsk a 30 000 habitants. Ils présentent un taux de cancer anormalement élevé, selon une directrice d’hôpital proche du lieu de stockage, dans une interview présentée dans le documentaire.

  5. anti Post author

    Oh tout de suite ! Faut relativiser aussi hein. Si tu compares ces chiffres avec ceux de l’hôpital de Kiev, ils ne sont p’t’êt’ pas si élevés.

    anti, même pas envie de rire.

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